Les parts de Dieu et du Chrétien (2 Pie 1.3-9)

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Les parts de Dieu et du Chrétien (2 Pie 1.3-9)
Introduction
Qui fait quoi ?
Qui vit la vie Chrétienne en vous ? Qui fait en sorte que vous grandissiez en Christ ?
•
Si vous êtes de tendance légaliste ou ascétique, vous diriez que c’est à l’homme de se sanctifier.
•
Si vous êtes de tendance mystique, vous diriez que c’est à Dieu de sanctifier l’homme.
Ce matin nous allons voir un équilibre délicat de la vie chrétienne. D’un côté, la part de Dieu dans la
vie chrétienne, d’un autre la part de l’homme. Sans une conception équilibrée, on sombrera dans des
pratiques ou conceptions chrétiennes erronées.
•
En fait, ce sont les deux faces d’une même pièce, et il est impossible de les séparer.
•
C’est comme les deux bâtons d’un skieur de fonds, il a besoin des deux pour avancer ; ou comme
les rames d’un canoë, il faut les deux pour aller droit.
•
Le texte de ce matin décrit les deux côtés de la pièce. Alors que nous lisons 2 Pierre, remarquez
bien d’un côté ce que Dieu fait, de l’autre ce qui est de la responsabilité du Chrétien.
Lecture 2 Pie 1.3-9
L’action du Christ : nous donner tout le nécessaire (1.3-4)
Origine (1.3a)
« 3 Sa divine puissance… »
« Sa » nous renvoie au verset précédent : c’est bien du Christ dont il s’agit.
A l’origine de notre salut, la puissance du Christ. C’est-à-dire son pouvoir, sa capacité, sa force. Vous
êtes-vous jamais représenté cette force de Jésus ? Je ne parle évidemment pas de sa force humaine,
de sa carrure, mais la puissance qui émane de sa personne ?
•
On sait que « tout a été créé par lui et pour lui » (Col 1.16), et ainsi, Romains 1.20 nous dit que sa
puissance s’observe par la création. La variété de la nature, ses dimensions colossales, sa
vitalité. Le prophète Jérémie s’émerveille : « Il a fait la terre par sa puissance, » (Jér. 10.12)
•
Cette puissance est divine, et s’aperçoit par les miracles passés : « Venez et contemplez les
oeuvres de Dieu ! Il est redoutable quand il agit sur les humains. Il changea la mer en une terre
sèche, On traversa le fleuve à pied : C’est là que nous nous sommes réjouis en lui. Il domine
éternellement par sa puissance, Ses yeux surveillent les nations : Que les rebelles ne s’élèvent
pas ! » (Ps. 66.5-7). Il y a le déluge qui a inondé toute la terre, il y a les langages créés à Babel, il
y les 10 plaies qui ont frappé l’Egypte, il y a la mer qui s’est ouverte devant Israël pour se fermer
sur les soldats, il y a la manne, il y a tant d’interventions de Dieu dans la Bible…
•
C’est aussi par sa puissance que nous serons ressuscités : « Et Dieu, qui a ressuscité le
Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance » (1 Corinthiens 6:14). La résurrection d’entre
les morts… Un jour, une trompette sonnera, et tous les morts en Christ ressusciteront. Depuis la
Pentecôte jusqu’à ce jour. Plusieurs millions d’êtres humains seront recomposés, en une fraction
de seconde et s’envoleront à la rencontre du Christ (voir 1 Thess 4, 1 Cor. 15).
•
La force du Christ est au-delà de tout entendement.
•
Vous avez déjà tenté d’arrêter une vague ? Rien qu'une seule ? En un mot, Christ a calmé
une mer entière !
•
Avez-vous déjà pleuré au chevet du corps inanimé d’un bébé, alors que des parents pleurent
le décès de leur bien aimé, vous sentant complètement impuissant devant l’horreur de la
mort ? Christ, lui, a ressuscité des morts.
Cette puissance du Créateur nous a tout donné. Le temps grammatical évoque une action révolue.
Deuxième Épitre de Pierre
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•
2Pierre 1:3-9
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Cette puissance divine a été donnée dans le passé.
Quand ? Par comparaison avec les versets 1 & 2, au moment où nous avons reçu la foi.
Notre vie en Christ a pour origine la puissance de Christ… Quand on est enfant, menacé par d’autres
enfants et que papa est derrière, on se sent très fort…
Abondance (1.3b)
« nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété »
Non seulement la puissance de la vie est donnée, mais elle est donnée en abondance pour répondre
à toutes les situations de vie et de piété.
Le verbe « donné » exprime le geste de faire un cadeau à quelqu’un. La puissance de Dieu fait un
cadeau extraordinaire. Et le temps du verbe montre des effets qui se prolongeront :
•
Ce n’est pas un cadeau qui se consume, comme un chocolat suisse !
•
Il vaut beaucoup mieux offrir une montre suisse !!! On peut lire l’heure pendant longtemps !
Toutes les situations… Tout ce qui contribue à la vie, tout ce qui contribue à la piété est disponible :
•
Vivre est difficile. Pressions, stress, incompréhensions, épreuves. Il n’y a pas que cela bien
entendu, mais cela en fait partie… Tout ce qui est nécessaire pour la joie, l’amour la paix, la
patience, etc.
•
Ce dont on a aussi besoin pour la piété. C’est-à-dire notre attachement à Dieu. Notre service de
Dieu. Notre proximité avec Dieu. Tout cela est disponible.
•
1 Cor. 10.13 : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine ; Dieu est fidèle et
ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il donnera
aussi le moyen d’en sortir, pour que vous puissiez la supporter. »
Quand Jésus nous dit qu’il nous a donné tout ce qui est nécessaire :
•
Il prie pour nous. Cf. lorsqu’il annonce à Simon les troubles qui accompagneront son arrestation,
il dit « Simon Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible, mais j’ai prié pour toi afin
que ta foi ne défaille pas » (Luc 22.33)
•
Il nous a donné sa Parole, qui nous est utile pour « enseigner, pour convaincre, pour redresser,
pour éduquer dans la justice, » afin que nous soyons prêt à toute oeuvre bonne.
•
Il demeure souverain. « Toute chose concourt au bien de ceux qui aiment Dieu… »
•
Il nous a baptisé d’Esprit Saint (1 Cor. 12.13), dont le rôle est d’illuminer notre intelligence pour
que nous comprenions ce que Dieu nous a donné par grâce (1 Cor 2.13)
Dieu a accordé un capital vie & spiritualité. Abondant. Large. Suffisant.
•
Si vous êtes amateur de belle mécanique, ce verset nous dit que vous avez reçu le moteur d’une
Porsche !
•
Si vous êtes amateur d’ordinateurs rapides, ce verset vous dit que vous avez reçu un
microprocesseur de 20000 GHz !
•
Si vous êtes amateur de couture, ce verset vous dit que vous avez reçu une Bernina !
•
Eph 1.3 dit en substance la même chose : « Dieu nous a béni de toute bénédiction spirituelle
dans les lieux célestes. »
Moyen (1.3c)
« en nous faisant connaître celui qui nous a appelé »
Comment nous est donné ce trésor ? Par la connaissance de Christ ! Toute la puissance de Dieu est
déversée au travers de l’intimité de notre Seigneur qui débute au moment de notre conversion.
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Deuxième Épitre de Pierre
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2Pierre 1:3-9
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Jean 17.3 : « la vie éternelle c’est qu’il te connaissent toi le seul vrai Dieu et celui que tu as
envoyé, Jésus Christ. »
1 Jean 2:14 « Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le
commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu
demeure en vous et que vous avez vaincu le Malin. »
Pierre est en souci devant la progression des faux docteurs et des fausses doctrines qu’il dénoncera
plus tard dans le texte. Mais avant de traiter de ces erreurs, il souligne la richesse de ce qui est vrai et
authentique : connaissance de Dieu ici, connaissance de la Parole à partir du verset 12 et jusqu’à la
fin du chapitre.
C’est par la connaissance de Dieu que nous sommes si riche. Nous portons le rang d’enfant de Dieu.
Avec le privilège de s’en référer à Dieu avec le mot « Père. » Nous connaissons maintenant celui qui
nous appelé :
•
Pour reprendre l’image que nous donne Jésus en Jean 10, nous avons entendu sa voix qui nous
appelait, et nous l’avons suivi. Il connaît ses brebis et ses brebis le connaissent.
•
Tout ceci a débuté par son appel. Avant la fondation du monde, nous dit Eph. 1.4, Dieu nous a
élu.
•
Son appel se concrétise lorsque nous recevons de Dieu la foi qui nous sauve, et qui nous fait
connaître celui qui nous a aimé, au point de mourir pour nous.
•
Cela vous choque que je dise « recevoir de Dieu la foi qui nous sauve » ? Regardez le verset 1 :
« à ceux qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre. »
•
Le verbe évoque l’idée d’obtenir par le sort, de recevoir en partage. C’est comme si quelqu’un
ouvre un courrier lui annonçant qu’il a hérité plusieurs millions d’euros !
•
La foi ne s’achète pas, ne se mérite pas. Elle ne se paye pas ni par la souffrance, ni par les
épreuves, ni par les difficultés. Elle ne se conquiert pas par les mérites, ni par les bonnes
œuvres, ni par la religion, ni par la pratique religieuse, ni par les offrandes.
•
Elle se reçoit. Elle provient de Dieu.
Dieu n’est pas motivé par le moindre devoir à notre égard, ni par le moindre mérite de notre part.
Pourquoi Dieu nous a-t-il fait connaître Christ, pourquoi nous a-t-il conduit à cette intimité avec Lui ?
regardez la suite du texte…
Motivation (1.3d)
« par sa propre gloire et par sa vertu. »
Dieu est motivé par sa gloire. Par sa vertu. Personne ne lui force le bras. Cette connaissance nous
vient d’un appel réalisé non pas à cause de nos beaux yeux, mais à cause de la gloire et de la vertu
de Christ.
•
La gloire évoque le « poids » de Dieu. La gloire de Dieu c’est la splendeur de sa personne. C’est
le vêtement dont il se pare, c’est l’aspect qui l’enveloppe.
•
La vertu décrit l’excellente morale de Dieu. Tous les attributs que Dieu possède à la perfection.
Lorsque Dieu a regardé les hommes, morts à cause de leurs fautes, il a mis sur pied un plan où le
pêcheur pouvait être pardonné par Sa propre gloire, et Sa propre excellence morale :
•
Es 53… il a plu à Dieu de le briser par la souffrance
•
Principe de l’expiation. 2 Cor. 5.21 : devenu péché pour nous.
•
Dieu devient dès lors « propice » aux hommes, il est rassasié de justice, et peut se faire connaître
aux hommes.
•
La gloire que Dieu manifeste dans le salut des hommes est telle que même les anges désirent
plonger les regards dans l'Église pour comprendre quelque chose de la compassion de Dieu…
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Deuxième Épitre de Pierre
2Pierre 1:3-9
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J’ai éprouvé de la tristesse en lisant la dépêche suivante :
Après avoir déposé leurs bagages en avance pour le vol Delta 71 en direction d’Atlanta, Guy et Diane Ribardo
décidèrent de passer leurs derniers moments en Italie dans la prière. Ces pèlerins de cette sainte année furent éblouis
d’apprendre que leur semaine à Rome, déjà riche de moments pieux dans la capitale du Catholicisme Romain, avaient
encore une autre occasion de recevoir une grâce. Leonardo da Vinci est le seul aéroport dans le monde comportant une
chapelle ou les Catholiques peuvent obtenir des indulgences plénières — la rémission complète des punitions pour les
péchés — pendant cette année sainte du Vatican. C’est tellement extraordinaire, dit Mme Ribando, des larmes de joies
coulant sur ses joues à l’idée d’offrir une indulgence pour une personne bien aimée… [Info Beat, 10-02-2000]
Lorsque je pense à ces versets, vous savez ce que cela m’inspire ? L’apaisement. Mon salut vient de
Dieu. Quelle source d’encouragement !
Richesses (1.4a)
« 4 Par elles les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, »
Les promesses : tout ce que Dieu a donné à Abraham et aux pères d’Israël.
Lorsqu’une personne vient à Christ elle change d’identité :
•
elle devient un enfant de Dieu (Jn. 1.12)
•
elle fait partie du vrai cep, un canal de la vie de Christ (Jn. 15.1,5)
•
elle est choisie et nommée par Christ afin de porter son fruit (Jn. 15.16)
•
elle est esclave de la justice (Rom. 6.18)
•
elle est esclave de Dieu (Rom. 6.22)
•
elle est fils (fille) de Dieu; Dieu est son Père spirituel (Rom 8.14,15; Gal. 3.26; 4.6)
•
elle est cohéritière avec Christ, elle partage son héritage avec lui (Rom. 8.17)
•
elle est un temple - une demeure - de Dieu. Son Esprit et sa vie habitent en elle (1 Cor. 3.16;
6.19)
•
elle est unie au Seigneur et elle est « un » en esprit avec lui (1 Cor. 6.17)
•
elle est membre du corps de Christ ( 1 Cor. 12.27; Eph. 5.30)
•
elle est une nouvelle créature (2 Cor. 5.17)
•
elle est réconciliée avec Dieu et est un ministre de la réconciliation (2 Cor. 5.18,19)
•
elle est un fils (fille) de Dieu et un en Christ Jésus (Gal. 3.26,28)
•
elle est héritière de Dieu puisque elle est un fils (fille) de Dieu (Gal. 4.6, 7)
•
elle est un saint (Eph. 1.1; 1 Cor. 1.2; Phil. 1.1; Col. 1.2)
•
elle est l'ouvrage de Dieu, née de nouveau pour faire sa volonté (Eph. 2.10)
•
elle est concitoyenne avec le reste de la famille de Dieu (Eph. 2.19)
•
elle est prisonnière de Christ (Eph. 3.1; 4.1)
•
elle est juste et sainte (Eph. 4.24)
•
elle est un citoyen des cieux, déjà assise dans les lieux célestes (Phil. 3.20; Eph. 2.6)
•
elle est cachée avec Christ en Dieu (Col. 3.3)
•
elle est une expression de la vie de Christ parce qu'Il est sa vie (Col. 3.4)
•
elle est une personne choisie par Dieu, sainte et bien-aimée (Col. 3.12; 1 Thes. 1.4)
•
elle est un fils de la lumière et non des ténèbres (1 Thes. 5.5)
•
elle est un saint qui partage et participe à la vocation céleste (Héb. 3.1)
•
elle est une des pierres vivantes de Dieu, formant une maison spirituelle (1 Pi. 2.5)
•
elle est membre d'une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple racheté pour
appartenir à Dieu (1 Pi. 2.9,10)
•
elle est étrangère et voyageuse dans ce monde qu'elle habite temporairement (1 Pi. 2.11)
•
elle est un ennemi du diable (1 Pi. 5.8)
•
elle est un enfant de Dieu et elle ressemblera à Christ quand Il reviendra (1 Jn. 3.1,2)
•
elle est née de Dieu, et le Malin - le diable - ne peut pas la toucher (1 Jn 5.18)
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Deuxième Épitre de Pierre
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Son identité s’accompagne de nombreuses promesses. Dieu promet :
•
que ce qu’il a commencé il le terminera (Phil. 1.6)
•
que nos péchés sont pardonnés (1 Jean 2.12)
•
que Christ nous prépare une place (Jean 14.2)
•
que nous serons ressuscités comme Jésus (1 Cor. 15 ; 1 Jean 3.2)
•
qu’il peut nous préserver de toute chute (Jude 24)
•
Etc. !
Pas étonnant que Pierre les qualifie de précieuses & grandes ! Une seule de ces promesses est
suffisante pour rendre un homme heureux. Et en plus, se souvenir de ces promesses purifie le croyant
(1Jn 3.3) : « Quiconque à cette espérance en lui se purifie comme lui-même est pur. »
Connaître ces promesses nous motive…
But (1.4b)
« afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, »
L’objectif de ce cadeau de Dieu est double :
•
développer une intimité avec la nature divine
•
fuir ce qui tache et détruit et tue.
Devenir participant de la nature divine, c’est-à-dire posséder une communion avec Dieu. Le terme est
assez incroyable : partenaire, associé, participant. Vous réalisez ce que cela veut dire ?
•
Dans la pensée de Dieu, nous serons ses partenaires d’éternité !
•
« Je m’en vais vous préparer une place afin que là où je suis vous y soyez aussi »
•
« Nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. » (1 Jean 3.2)
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais le moyen par laquelle Dieu déverse sa puissance, c’est la
connaissance du Christ. C’est aussi le but qu’il recherche. La connaissance du Christ. En sorte que
toute personne née de nouveau ne saurait avoir de meilleur objectif que de viser cette proximité avec
la Parole de Dieu qui décrit Christ.
Preuve (1.4c)
« en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise ; »
Et le signe qui montre l’authenticité de l’œuvre de Dieu, c’est la fuite de l’influence du monde.
Voici une autre bonne nouvelle : cet objectif fait partie du cadeau. Dieu nous garantit déjà ces
objectifs. Comment le sait-on ? Par les temps des verbes utilisés. On pourrait presque traduire : « afin
que par elles vous soyez devenus participants de la nature, ayant fui la corruption qui existe dans le
monde… »
La conversion inaugure une relation avec Dieu, et place la personne qui est née de nouveau dans une
situation de combat : Par rapport au monde / Par rapport à sa chair / Par rapport à Satan. Mais le
chrétien authentique se caractérise, non par une vie sans péché, mais par une vie qui s’en éloigne
radicalement. Cf. 1 Cor. 6.9-11.
Convoitise = ce qui conduit notre vie.
•
Désir vif, une passion. Pas toujours négatif, mais très souvent.
•
Dans un sens négatif, Col 3.5 : « faites donc mourir… les mauvais désirs. »
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Deuxième Épitre de Pierre
2Pierre 1:3-9
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Le mot « convoitise » forme une excellente transition avec la 2ème section.
•
Mort de la vieille nature (Rom 6)
•
Mais combat réel (Rom 7), car la vieille nature a laissé des habitudes.
•
C’est la convoitise qui oriente du côté des habitudes laissées par la vielle nature, ou du côté des
pratiques acquises par la nouvelle nature, et qui nous vient de la mise en pratique de l’héritage qui
nous est donné.
La suite du message se concentre sur notre participation…
L’action du Chrétien (1.5-9)
Responsabilité (1.5a)
« 5 à cause de cela même, faites tous vos efforts »
Le disciple du Christ doit agir en s’appuyant sur ce que Dieu donne. C’est « à cause de cela » que
nous devons faire des efforts. Sinon, il ne produit que du zèle vain et inutile. Dieu a donné toutes ces
choses, pour que son enfant s’appuie dessus, afin de le vivre et le mettre en pratique.
•
Quelqu’un qui tenterait de mettre en pratique la Bible sans une relation personnelle avec Dieu
ressemblerait à ce que Paul dit de ses concitoyens spirituels : « Car je leur rends ce témoignage,
qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans connaissance » (Romains 10:2)
•
Un Chrétien qui tenterait de suivre des commandements sans s’appuyer sur ce que Dieu donne
ou ce qu’il décrit dans la Bible serait semblable aux rêveurs de Colosses qui s’étaient donnés
toute sorte de préceptes humains plutôt que de « s’attacher au chef… par qui grandit d’une
croissance qui vient de Dieu » (Col. 2.19, cf. contexte)
Un ami m’a raconté qu’il connaissait un jeune couple qui n’avait pas beaucoup d’argent. Ils venaient
d’acheter une maison dans un village d’Ardèche où ils s’étaient installés, et ils avaient de la peine à
joindre les deux bouts. Pour manger, c’était surtout pâtes et pommes de terre ! Et un jour, une voisine
est venue leur rendre visite. Elle leur a dit que la défunte avait caché ses économies derrière une
brique de la cave, et lui avait dit que si ceux qui achèteraient la maison étaient dignes de ce trésor,
elle devait leur annoncer la nouvelle ! Instantanément, il y avait eu du saumon dans les pâtes !
Cet argent était inutile tant qu’il n’était pas utilisé. Il en va de même de notre marche avec Christ. Nous
devons nous appuyer sur ce que Christ a réalisé, pour avancer.
Tout au long du Nouveau Testament nous voyons ce genre de raisonnement : Dieu décrit notre
identité en Christ par notre union avec lui (souvent les 1ères sections des épîtres de Paul) puis Dieu
nous demande de faire plusieurs choses (généralement les 2ndes sections des épîtres de Paul).
Romains 6.1-14 en offre un bel exemple. Éphésiens également : §1-4 est un descriptif de l'Église et
§5-6 est rempli d’impératifs et de mises en pratique.
Redisons le mot plus lentement e-f-f-o-r-t-s ! Il est au pluriel ce qui implique une action répétée ! Il
s’agit d’apporter en outre (c’est-à-dire en plus de ce qui nous est donné par le Christ). Les chrétiens
doivent abondamment fournir ce qui est nécessaire à la mise en pratique de la sanctification.
•
Quand Job parlait de sa vie, il dit : « Je n’ai pas altéré les commandements de ses lèvres, j’ai fait
plier ma volonté aux paroles de sa bouche » (23.12). La perspective n’est pas forcément
plaisante : j’ai fait plier ma volonté…
•
Rom. 8.13 parle de faire mourir par l’Esprit les actions du corps. Col. 3.5 parle de faire mourir
notre nature terrestre. Un étouffement qui bien entendu ouvre la porte à un autre comportement.
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Deuxième Épitre de Pierre
•
•
•
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Ainsi, le processus de croissance n’est pas toujours naturel. Ce n’est pas toujours le chemin
reposant et paisible annoncé par ceux qui croient que la sanctification nous est donnée
instantanément et sans effort.
Hébr 6. 11 « Mais nous désirons que chacun de vous montre jusqu’à la fin le même
empressement en vue d’une pleine espérance, »
La vie chrétienne inclut une discipline de vie. Une mise en pratique volontaire de la Parole qui
s’oppose aux inclinations de la chair.
Un théologien a défini la sanctification comme une œuvre de Dieu où les croyants coopèrent. Et notre
coopération exige des efforts !
Progression (1.5c-7)
« pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, 6 à la connaissance la maîtrise de soi, à
la maîtrise de soi la persévérance, 7 à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité
l’amour. »
Le verbe original pour « joindre » avait pour idée de provisionner avec abondance pour payer
notamment les frais d’une chorale lors d’une pièce de théâtre. C’est s’assurer que les cachets des
artistes soient larges et encourageants !
Dieu veut que nous allions de progrès en progrès dans notre vie chrétienne. Pierre identifie 8 vertus à
cultiver, que nous allons survoler très rapidement :
•
La foi : la conviction confiante dans les promesses de Dieu. C’est par là que l’on accède à
Dieu (Rom. 5.2). La foi est le 1er pas que l’on fait vers Dieu. C’est le premier pas, mais également
la caractéristique de la vie chrétienne.
•
La vertu : les mérites ou qualités de l’être. Il y a l’idée de noblesse associée au mot, d’excellence
morale. Un homme montre sa foi par la qualité morale de son comportement et de ses pensées.
C’est d’ailleurs le second pas de la vie chrétienne. Il faut ajuster des habitudes de péché et revêtir
une vie qui vient de Jésus.
•
La connaissance : Connaissance du Christ, connaissance de la Bible. C’est le contenu de la foi
qui est en jeu ici. Un souci important pour Pierre qui écrit pour contrer l’influence de faux docteurs.
•
La maîtrise de soi. Un fruit de l’Esprit (Gal. 5.23) qui indique qu’une personne contrôle la
puissance ou la force qui bouillonne en elle (ex en 1 Cor. 7.9).
•
La persévérance c’est la résistance, la ténacité. Ce qui permet de voir les problèmes comme
Dieu les voit : un peu hors du temps.
•
La piété : un attachement ou une dévotion à Dieu. C’est la conscience de la présence de Dieu
dans le concret de chaque instant.
•
La fraternité dénote l’affection ou la chaleur qui doit caractériser chaque croyant.
•
L’amour : expression ultime de la maturité spirituelle (1 Cor 13). Aimer sans attendre de retour de
l’autre. Donner à l’autre. L’apôtre Jean rapporte : « 7 Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres ;
car l’amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 8 Celui qui n’aime pas
n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (1 Jean 4.7-8).
Jésus conçoit la vie chrétienne comme un progrès, une progression. Permanente et constante.
•
Il faut ajouter une pierre après l’autre, sans se décourager.
•
Le but de cet avancement, c’est de parvenir à l’expression suprême de la maturité : l’amour
fraternel.
•
J’aime bien la vision qu’il nous donne ici de la vie chrétienne. Ce n’est pas du tout cuit, mais une
marche régulière. On prévoit sur le long terme.
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Deuxième Épitre de Pierre
2Pierre 1:3-9
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Qu’avez-vous déjà ajouté à votre foi ? La vertu ? La connaissance ? La maîtrise de soi ? Si nous ne
sommes pas encore arrivés au but final, il ne faut pas se décourager, mais commencer de suite ce
processus.
On raconte que le Maréchal Lyautey voulait planter un arbre dans sa propriété. Il dit à son jardinier de
planter un chêne. Quand cet homme lui parla que sa croissance durerait une centaine d’années, et
qu’il n’en jouirait pas avant longtemps, le Maréchal lui répondit : « puisque c’est ainsi, ne perdez pas
de temps et plantez le cet après midi » !
Manifestation (1.8-9)
« 8 En effet, si ces choses existent en vous et s’y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité
ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ ; 9 mais celui qui ne les possède pas
est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. »
Pierre décrit deux objectifs à cette progression : La connaissance de Christ (v. 8) et la sanctification
(v.9).
Il est intéressant d’observer que la connaissance de Christ dépend de la progression spirituelle. Plus
une personne ‘fait tous ses efforts’ pour croître, plus elle abonde en activité (occasion de servir Christ,
etc.) et plus elle développe la connaissance du Christ.
•
On retrouve de nouveau la notion de connaissance du Christ. Le mot connaissance est fréquent
dans cette épître. Pierre veut que les chrétiens sachent identifier les faux prophètes et les faux
ouvriers. Le meilleur antidote c’est précisément de connaître Dieu, de connaître ce qui est vrai.
•
Paul dit : « mon but est de le connaître lui ainsi que la puissance de sa résurrection » (Phil. 3.10)
•
C’est de cette proximité que vient l’activité spirituelle.
Par contraste, l’homme qui ne développe pas de telles vertus n’a rien compris à la vie chrétienne. Il
ressemble à un aveugle ou à un myope.
Conclusion
La vie chrétienne, un capital & des intérêts
D’un côté, ce que Dieu donne, de l’autre ce qu’il attend de nous en réponse à ce qu’il a donné. Une
notion fréquente dans la Bible :
•
Phil. 2.12-13 « Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut,
avec crainte et tremblement, non seulement comme si j’étais présent, mais bien plus encore
maintenant que je suis absent. Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son
dessein bienveillant. »
•
Romains 8.13 : « Si vous vivez selon la chair, vous allez mourir ; mais si par l’Esprit vous faites
mourir les actions du corps, vous vivrez. »
C’est un peu comme si Dieu disait : voilà, la voiture est prête, le plein est fait, maintenant, conduis !
De l’utilité de la persévérance
A.J. Cronin était un docteur militaire de 33 ans. Après la 1ère guerre mondiale, il s’installa dans la
banlieue ouest de Londres. Un jour il eut une indigestion prolongée. Un collègue diagnostiqua un
ulcère gastrique et ordonna 6 mois de repos complet à la campagne, associé à un régime au lait.
•
Notre homme prit donc la direction des hauteurs de l’Écosse. Il s’ennuyait à mourir ! Au bout d’une
semaine à nourrir les poulets, et mémoriser les noms du bétail, il devenait fou !
•
Réfléchissant à ce qu’il pourrait faire, il se souvint qu’il avait eu l’idée d’écrire. Il acheta donc 2
douzaines de bloc-notes… Au bout de 3 heures, les pages étaient toujours blanches.
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Deuxième Épitre de Pierre
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2Pierre 1:3-9
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Cronin griffonna quelques phrases. Puis d’autres qui devinrent des pages et des pages. Il envoya
le tout à sa secrétaire qui tapa le texte et lui renvoya.
A la lecture du manuscrit, Cronin réalisa que ce n’était qu'un blabla qui n’avait ni queue ni tête !
Abattu, il rassembla ses notes, sortit dehors sous les pluies, les jeta dans une corbeille et partit se
promener.
Il rencontra Angus, un vieux fermier qui retournait patiemment un champ de bruyère. Les deux
hommes échangèrent quelques mots. Cronin lui raconta qu’il avait décidé d’abandonner l’écriture.
Le vieil homme devint silencieux… pensif il lui dit : « C’est sûr c’est vous qui avez raison, Docteur,
et c’est moi qui est tort. Mon père a travaillé cette tourbière toute sa vie et n’en a jamais fait une
prairie. Je l’ai retournée toute ma vie et je n’en ai jamais fait une prairie. Mais prairie ou pas, je ne
peux m’arrêter de bêcher. Car mon père et moi-même nous savons que si on retourne
suffisamment la terre, on arrivera à en faire une prairie. »
Cronin prit ces propos en plein cœur. Il rentra en courant au cottage qui l’accueillait, trempé et
glacé, reprit les pages toutes mouillées qui étaient dans la poubelle. Il les fit sécher puis repassa
chaque page.
Avec la rage du désespoir, il reprit l’ensemble du manuscrit et en termina la correction trois mois
plus tard.
Notre homme choisit un éditeur au hasard et n’eut plus de nouvelles pendant plusieurs mois…
Le dernier jour de son séjour, alors qu’il rendait visite aux personnes dont il avait fait
connaissance, le poster lui annonça un courrier de la Société du Livre britannique. Son livre,
connu en français sous le titre : le chapelier et son château, fut traduit en 19 langues et adapté
plusieurs fois par Hollywood.
Tout ceci grâce à la persévérance et la reprise incessante d'un travail imparfait.
Belle image de la vie chrétienne. Un chantier continuel. A chacun de labourer, retravailler, mettre en
pratique, persévérer. Même si tout n’est pas en place au 1er coup. Un jour, il y aura un pâturage.
Charcot, le grand explorateur des terres polaires, préparait une nouvelle expédition. Ceux qui devaient
l'accompagner (et qui avaient déjà faits d'autres voyages avec lui) avaient accepté ses plans et son
itinéraire, quand brusquement, il dut changer de programme. Le nouveau tracé du voyage comportait
encore plus de fatigues et plus de dangers !... Il prévint ses collaborateurs, les invitant à reconsidérer
leur choix. Savez vous quelles ont été les réponses ? Elles se résument toutes dans le télégramme de
l'un d'eux : « Ou vous voudrez - Quand vous voudrez - Tant que vous voudrez ».
Qu’est-ce qui peut faire qu’un homme soit prêt à tant de périls ? Tant de sacrifices ? Probablement
une seule chose : la confiance dans les capacités de ce leader.
Dieu nous invite à un voyage qui n’est pas toujours facile. La foi, la marche chrétienne est parfois
inconfortable. Qu’est ce qui est susceptible de nous encourager pour que nous puissions dire à Dieu
« Ou vous voudrez - Quand vous voudrez - Tant que vous voudrez. »
Tony Campolo est un prédicateur qui raconte son expérience lors d’un camp d’adolescent où il était
conseiller. Dans ce camp très chrétien, les jeunes étaient de tristes ados blasés. Aucune différence
avec le monde. Leur plaisir était souvent la moquerie. Il se trouvait justement un jeune qui s’appelait
Billy, atteint de paralysie cérébrale sévère. Ses mouvements étaient mal coordonnés, il bégayait
constamment, et il était la cible des railleries des ados.
Au cours d’une visite touristique d’un village, il lui fallut plusieurs minutes pour demander où
se trouvait le magasin d’artisanat. Ses copains lui répondirent avec les mêmes intonations, le même
accent, le même bégaiement, la bouche aussi tordue : « Il… est là-… bas… Billy »
Puis vint le tour du dortoir où se trouvait Billy de conduire le temps d’échange sur la Bible. Les
ados très spirituels choisirent quelqu’un pour être leur porte parole. Devinez qui ? Billy. Ce jour-là
© Un poisson dans le net/Florent Varak
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donc, Billy devait apporter une méditation. Il se leva et beaucoup de monde riait sous cape. Il lui fallut
près de 7 minutes pour dire : « Jé…sus… m’ai…me… et … moi… j’ai… me Jé…sus. » Quand il eut
terminé, il y eut un grand silence. Et puis on entendit des pleurs. Des ados qui venaient d’être
confronté à la grâce de Dieu qui touche des hommes pas toujours attractifs pour la société, et qui
venaient d’être touchés en plein coeur par l’horreur de leur péché.
Ce jour là, il y eut un réveil spirituel dans cette colonie. Tony écrit qu’ils avaient fait venir des
sportifs chrétiens qui témoignaient, des orateurs percutants pour motiver ses jeunes vers Christ. Mais
c’est un bègue handicapé du nom de Billy que Dieu a utilisé pour toucher les coeurs.
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