Les droits de la nature en islam
"Le monde assiste actuellement à un réchauffement de son climat." Cette phrase, chacun l'a
entendue dire maintes et maintes fois. Même si les scientifiques ne veulent ni ne peuvent se
prononcer de façon absolument certaine, l’idée fait de plus en plus son chemin que ce
réchauffement aurait pour cause l’activité des hommes sur terre.
La nature n'est plus considérée que comme un réservoir de matières premières où l'on pourrait
puiser sans cesse. Ce n'est pas là la conception de l'islam, qui enseigne que les animaux, les
végétaux et les objets inertes de la nature ont des droits sur l'homme.
1) Ne pas faire du travail sur la matière l'objectif de sa vie sur terre :
Attention, l'islam ne dit pas, à l'instar de certains religieux en Europe du Moyen-Age ou de la
frange écologiste radicale d'aujourd'hui, que le progrès technologique serait en soi une
mauvaise chose. Au contraire, l'islam dit que le progrès technologique est tout à fait possible
en soi, car dans le Coran, Dieu affirme aux hommes qu'Il a mis les ressources du monde à leur
service, pour qu'ils puissent vivre sur terre l'épreuve de la vie terrestre : "Dieu est Celui qui a
créé les cieux et la terre et qui, du ciel, a fait descendre une eau grâce à laquelle Il a produit
des fruits pour vous nourrir. Il a mis à votre service les vaisseaux qui, par Son Ordre, voguent
sur la mer. Il a mis à votre service les rivières. Il a mis à votre service le soleil et la lune,
assujettis à une perpétuelle révolution. Il a mis à votre service la nuit et le jour. Et Il vous a
accordé de tout ce que vous lui avez demandé. Et si vous comptiez les bienfaits de Dieu, vous
ne sauriez les dénombrer. L'homme est vraiment très injuste, très ingrat" (Coran 14/32-34) (voir
également Coran 31/20, 45/12-13 ; voir aussi 11/7).
L'islam enseigne cependant que les hommes ne doivent pas faire de ce progrès un objectif
primordial de leur existence, au point de lui rendre une sorte de culte (shirk khafî). L'islam
enseigne que le culte est réservé à Dieu. L'amour suprême aussi. Le Prophète (sur lui la paix) a
ainsi dit : "Si l'être humain avait une vallée pleine d'or, il en voudrait absolument une
deuxième…" (rapporté par al-Bukhârî). "La richesse ne dépend pas de la quantité de biens. La
richesse est que l'âme se suffise (de ce qu'elle a)" (rapporté par Muslim).
L'islam enseigne de plus que les hommes doivent orienter l'application de la technique par des
limites éthiques et juridiques.
Bref, le progrès technique oui. Mais un progrès qui tienne compte de tous les aspects de la vie
humaine, et non pas un progrès à n'importe quel prix. Non pas le progrès pour le progrès, quel
qu'en soit le coût social, éthique, spirituel, sanitaire, écologique, etc. En islam, les limites et
orientations communiquées par la révélation entendent justement permettre la prise en compte
de tous ces impératifs et la réalisation d'un équilibre.
Et c'est également ce à quoi aspire globalement M. Allègre — scientifique français bien connu,
ministre de l’Education et de la Recherche en France de 1997 à 2000 —, qui pense qu'il y a une
troisième voie envisageable entre ceux qui voudraient que rien ne change et ceux qui
voudraient que presque aucune limite ne soit prise en compte qui oriente le progrès : "Vous ne
pouvez pas, dit-il, enlever la science à l'homme. Ils sont liés. Dire qu'on va arrêter le progrès
est une attitude absurde. Le mouvement est perpétuel. En revanche, ce qu'il faut c'est, chaque
fois que l'on fait quelque chose, regarder où ça mène" (Le Point du 18/ 07/ 98, p. 147).
Il nous faut donc réaliser une troisième voie entre ceux qui ne veulent presque pas de progrès
technologique et ceux qui veulent que presque rien n'arrête le progrès... Un juste milieu, un
équilibre entre développement et respect de la nature.
Une seule chose nous permettra de réaliser cet équilibre : c'est de réaliser l'équilibre entre nos
désirs d'une part et nos devoirs d'autre part, devoirs tels que définis par Dieu et Son Prophète.
Or, nous avons des devoirs spirituels, moraux, sociaux , écologiques (tout cela entre dans le