B. AUGÈRE PRÉPA AGREG INT 2016-2017 3
# Alp 5
Ainsi peut-on définir d’est en ouest, une zone piémontaise et ligure ou liguro-piémontaise (j2c) chevauchant (en
partie) une zone briançonnaise (h2-3, t2, tj), elle-même chevauchant par un accident majeur qualifié de front
pennique ou Chevauchement pénique Frontal (CPF) la zone dauphinoise. "#! $#%&! '&! (&! ()&*#+()&,&-.!
/01%&-.&!'+!23/%&!45!%#*6--&..&!'+!216762+&!8!99:!;+<!/&0,&.!7&!'1(6+/7#2&!0)16762<;+&!=
Les analyses tectoniques et métamorphiques conduisent à distinguer une zone externe, non métamorphique (zone
dauphinoise) et des zones internes (zones briançonnaise et liguro-piémontaise) de la chaîne. Cette subdivision est
justifiée par l’analyse de leur mise en place (cf plus loin). Les dépôts cénozoïques constituent le bassin d’avant-
chaîne, pour l’essentiel un bassin molassique, qui s'étend depuis la Suisse jusqu'aux départements de la Savoie et
de l’Isère. Au Sud, on note les bassins de Digne-Valensole et du Bas-Dauphiné.!
Au sein de la zone dauphinoise affleurent des plutonites varisques (14 à 18), de fond rouge, qui constituent les
massifs cristallins externes (Mont-Blanc, Aiguilles Rouges, Belledonne, Pelvoux et Mercantour).
La zone briançonnaise comporte une partie des massifs cristallins internes (Grand Saint-Bernard, Mont Pourri,
Vanoise, Ambin), constitués de métamorphites anciennes (bk), de plutonites anciennes (7) et de houiller (h).
L’autre partie des massifs cristallins internes est piémontaise (Mont-Rose, Grand Paradis, Dora Maira) constitués
de plutonites fini-varisques (18, 20).
L’analyse fine de cette carte et surtout les compléments fournis par d’autres documents conduisent à distinguer
deux autres zones plus internes, peu représentées dans les Alpes occidentales, mais qui ont une importance dans
l’interprétation géodynamique de cette chaîne. Elles affleurent au N de Turin (Torino). Il s’agit de :
" la zone austro-alpine, affleurements bistres (br) anciens, chevauchant à l’ouest la zone liguro-piémontaise
et se terminant du côté interne (est) contre la faille insubrienne ; on parle encore de zone de Sesia (localité
italienne de ce secteur) ;
" la zone sud-alpine, affleurements anciens (b) s’appuyant à l’ouest sur la faille insubrienne et largement
cachetés par les dépôts quaternaires de la Lombardie à l’est.
La faille ou « ligne » insubrienne est en fait un faisceau de failles dont certaines sont décrochantes dextres (voir
l’indication reportée sur la carte et les blocs décalés de part et d’autre).
Une autre zone existe, coincée entre les zones Dauphinoise et Briançonnaise, dans les Alpes du Nord (Savoie et
Valais suisse). Il s’agit de la zone valaisane comportant une couverture sédimentaire (t, J, et c2-e: flyschs) sur des
ophiolites (oph).
Le Piémont et la Lombardie (bassin de la plaine du Pô), vastes zones subsidentes (voir les isobathes de la base du
Pliocène) ainsi que le Montferrat (sud de Turin) sont à rattacher à la chaîne des Apennins, dont l’extrémité
septentrionale figure à l’est de Gènes (Genova).
Le bassin du Pô est une vaste zone subsidente (voir les isobathes de la base du Pliocène) à rattacher à la chaîne des
Apennins, dont l’extrémité septentrionale figure à l’est de Gènes (Genova). La plaine du Po, très plate, correspond
au remplissage sédimentaire sub-actuel d'une zone subsidente très dissymétrique, les zones les plus subsidentes se
trouvant juste au Nord des principaux chevauchements apenniniques. C'est un bassin flexural (anciennement appelé
bassin molassique). Sous le poids des nappes apenniniques s'avançant vers le Nord, le substratum austro-alpin est
fléchi (réponse isostatique à une surcharge) et subside fortement. La subsidence s'accompagne en même temps
d'une forte sédimentation, ce qui fait que la dépression ainsi créée ne s'enfonce pas sous le niveau de la mer,
comblée en même temps qu'elle se forme. La plaine du Po est à relier à l'Apennin, et en aucun cas aux Alpes.
L'équivalent alpin de la plaine du Po est le bassin molassique suisse qui constitue le bassin flexural des Alpes.
Enfin, dans chacune de ces zones, existent des chevauchements, considérés comme des accidents de second ordre
par rapport aux précédents.
""#6!&10$%!%-!01*2%3-*3%!
Socle et couverture désignent deux ensembles de roches, opposés par leur nature et leur comportement mécanique,
séparés par une discordance. Cette notion a été très discutée dans les Alpes. Nous considérerons que l’ensemble des
formations paléozoïques ou plus anciennes constitue le socle alpin, alors que les roches mésozoïques et
cénozoïques forment la couverture (excepté les ophiolites du plancher océanique alpin).