Nos dirigeants politiques sont en train de
reconstruire la ligne Maginot
En France, l’écart entre la France et l’Allemagne se creuse. Comme le dit Xavier Fontanet
ancien patron d’ Essilor, dans une interview au Nouvel Economiste : les allemands attendent de
Paris un discours de « reengineering » de sa sphère publique. La France va t elle faire oui on non
le boulot ? ajoute t il. « Nos dirigeants politiques font la même erreur que leurs prédécesseurs à
l’aube de la seconde guerre mondiale. On refait la Ligne Maginot en croyant que l’Etat est un
rempart contre la mondialisation et qu’il doit protéger les citoyens…» Devenu professeur affilié à
HEC, il enseigne que l’Etat doit être agile, incitatif, fasse confiance à la sphère privée et surtout
s’occupe de ses propres coûts….
La fonction publique est dans l’épreuve de vérité. Il ne suffisait pas d’attaquer la politique
de Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) qui a été remplacée par la même chose,
pour s’attirer les bonnes grâces des fonctionnaires et de leurs représentants. Le Pôle Emploi n’a
toujours pas les moyens à la hauteur de la progression du chômage….
Sur le marché de la mondialisation, l’essentiel est d’avoir le plus d’entreprises intégrées dans
les chaines de valeurs mondiales. L’important n’est pas tant de compiler les statistiques
douanières, mais de calculer la valeur ajoutée produite par des sociétés sous contrôle français.
Pour Pascal Lamy, patron de l’OMC, il n’est pas sûr qu’une Renault Clio produite à Flins comporte
plus de valeur ajoutée française que le même véhicule assemblé en Turquie. Ce sont des notions
qui ne semblent pas bien avoir été assimilée tant au Ministère du Redressement Productif qu’au
Ministère du Commerce extérieur….
L’overdose de rigueur serait le pendant de l’overdose fiscale
L’impact des mesures d’ajustement budgétaires mises en place en Europe, a fait l’objet
d’un mea culpa de la part du FMI. Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI vient de réévaluer
de 0,5 à 1,7 la valeur du multiplicateur qui mesure l’impact des variations budgétaires sur la
croissance économique. Cela signifie qu’une diminution de 100 des dépenses publiques entraîne
un recul de 170 des dépenses publiques et donc de 85 des recettes fiscales en retenant un taux
de prélèvement de 50%. Il faut toutefois constater que tous les pays qui ont eu le courage de
prendre des décisions difficiles, comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, ont enregistré
bien évidemment une diminution de leur coût salarial unitaire, ce qui leur a permis de regagner
de la compétitivité et surtout une reprise de leurs exportations. La France qui n’a pris jusqu’à
maintenant aucune mesure courageuse, ne connaît aucune amélioration de son excédent