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En juin 1940, comme partout en France, la défaite brutale
et la débâcle sont profondément ressenties en Lozère.
Cependant, quelques-uns n’admettent pas la “mise à
genoux” de la Patrie.
Dès la fin de 1940, se manifeste un courant de pensée
prenant ses distances à l’égard de Vichy, en même temps que
se développe une prise de conscience de plus en plus ferme
de hautes valeurs patriotiques et humaines.
L’année 1942 marque le passage de la pensée individuel-
le et de l’isolement à l’engagement collectif.
Le 11 novembre 1942, les troupes d’occupation s’instal-
lent en Lozère. De Mende, l’état-major appuyé par 2000
hommes contrôle le département.
A la fin de cette année, se constitue une organisation
départementale de la Résistance se rattachant au mouvement
Combat, dont les tracts ainsi que ceux de Témoignage
Chrétien, circulent déjà en Lozère. Son chef départemental
est l’ancien maire de Mende, Henri Bourrillon, démis de ses
fonctions par le gouvernement de Vichy.
En 1943 apparaissent les premiers maquis. Géographi-
quement, l’Armée secrète (qui réunit des résistants de toutes
tendances) se situe au nord de Mende alors que dans les
Cévennes, sont implantés les Francs tireurs partisans (FTP)
et Main d’œuvre immigrée.
Avec la mise en place du service du travail obligatoire,
de nombreuses personnes choisissent de prendre le maquis
plutôt que de partir travailler en Allemagne. Le pourcentage
des défaillants est fort en Lozère : en juillet 1943, pratique-
ment une personne requise sur deux opte pour la
clandestinité. Les maquisards vivent très difficilement et
manquent d’armes. Cependant ils accueillent les nouveaux
réfractaires et leurs portent secours.
En 1943 s’organise aussi peu à peu un réseau d’informa-
tion de la Résistance au sein de l’administration. Le
noyautage des administrations publiques permet d’obtenir et
de transmettre aux résistants de nombreux renseignements
importants sur les décisions prises par le gouvernement de
Vichy, les autorités locales et les Allemands. Plusieurs
tentatives d’arrestations de Juifs ou de résistants sont ainsi
déjouées.
Le 30 août 1943, la Gestapo de Montpellier surprend
l’état-major départemental de la Résistance qui tenait une
réunion à Marvejols. Les patriotes ont à déplorer cinq arresta-
tions pour cette seule soirée puis une autre peu de temps après.
Rappel historique
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