5
Introduction
Une seconde méthode d’application de la mécanique, qui évite de prendre en considération la division de la matière
jusqu’aux points matériels « réels », est la mécanique des soi-disant milieux continus. Cette mécanique est
caractérisée par la fiction que la densité et la vitesse de la matière dépendent d’une façon continue des coordonnées
et du temps, et que la partie des interactions non explicitement donnée peut s’interpréter comme des forces
superficielles qui sont aussi des fonctions continues de la position. Albert Einstein
La physique est toujours un petit peu fausse Yves Rocard
La mécanique des milieux continus considère que la matière remplit continûment des domaines
déterminés de l'espace éventuellement séparés par des interfaces. Ainsi à la pression
atmosphérique, le volume moyen occupé par une molécule de gaz parfait est d'environ 4.10
-17
mm
3
. Il est possible, sur des volumes très petits devant l'échelle macroscopique, de définir une
valeur moyenne d'une propriété de ces particules qui soit intrinsèque, au sens par exemple, où la
moyenne effectuée sur une moitié des particules est égale (à un infiniment petit près) à la moyenne
effectuée sur l'autre partie. L'exemple le plus connu d'une de ces propriétés moyennes
macroscopiques est l'énergie interne d'un gaz monoatomique: il s'agit de l'énergie cinétique des
particules (lorsque celui-ci est au repos en moyenne macroscopique).
L'objet de ce cours est de présenter et d'utiliser les outils qui permettent de décrire et de prédire
l'évolution (dans l'espace et dans le temps) de cette matière à l'échelle macroscopique. Nous
ferons largement appel à la thermodynamique pour:
déterminer les relations qui lient les différents paramètres (p,ρ,T,
$
...) d'un matériau
homogène: équations d'état. On supposera (hypothèse de l'équilibre local) que dans un très
petit volume autour d'un point, la matière peut être considérée comme homogène.
exemple : gaz parfait :p/ρ=RT/M,
{ }
$ $ $ .(H T = H T +C T- T )
0 p 0
caractériser l'
équilibre
lorsqu'il y a coexistence de deux états possibles de ce matériau
(équilibre liquide-vapeur‚ équilibre chimique)
exemple
: équilibre liquide-vapeur pour un corps pur : p=psat(T)
formaliser les
principes fondamentaux de conservation
de la masse et de l'énergie,
auxquels nous ajouterons la relation fondamentale de la mécanique, c’est-à-dire le principe
de conservation de la quantité de mouvement.
accumulation + bilan des flux (sortie-entrée) = terme source
quantifier les flux diffusifs
de matière et de chaleur, auxquels il faut rajouter ceux de
quantité de mouvement qui correspondent aux frottement visqueux. Nous nous limiterons à
l'approximation linéaire (non couplée) qu'offre la thermodynamique des phénomènes
irréversibles.
exemple :
flux diffusif de chaleur ∝
∝∝
∝ gradient de température