Une croissance en demi-teintes de l`économie québécoise au

L’Écostat, mars 2005 21Institut de la statistique du Québec
Une croissance en demi-teintes de l’économie
québécoise au quatrième trimestre
APERÇU DE L’ÉVOLUTION TRIMESTRIELLE
Les variations positives de la majorité des indicateurs d’im-
portance, en accéléré pour certains et au ralenti pour
d’autres, mais coexistant avec le surplace voire le repli de
quelques variables clés, augurent d’une économie plutôt
portée à se consolider en ce quatrième trimestre 2004.
Ainsi, on observe des mouvements d’accélération, par exem-
ple, sur le marché du travail, au vu du rythme de pro-
gression de la population active, de l’emploi, ainsi que des
taux d’activité et d’emploi. L’augmentation de l’emploi se
reflète davantage chez les hommes que chez les femmes,
d’une part, et plus du côté tertiaire que du côté primaire ou
secondaire, d’autre part. Il en est de même des mises en
chantier qui, surtout dans les centres urbains, commen-
cent à tutoyer les sommets historiques des années 1980, et
ce, dans toutes les catégories. Parallèlement, la valeur des
permis de bâtir suit la même trajectoire, notamment les
permis émis à des fins résidentielles.
Autres indicateurs à la hausse, mais sans accélération, les
ventes en gros et les ventes au détail continuent de
s’élever, mais bien plus lentement qu’à n’importe quel autre
trimestre de l’année, et ce, malgré la poussée des ventes au
détail dans les magasins d’accessoires de maison, les
stations-service et les magasins de meubles. En outre, ajou-
tée à ce cadre favorable de la demande interne, la reprise
marquée des exportations renforce l’impulsion de départ,
même si celles-ci risquent à tout moment d’être fragilisées
par la remontée persistante du dollar canadien.
Par contre, aspect négatif notable en cette fin d’année
2004, les expéditions manufacturières, déjà au ralenti au
troisième trimestre, diminuent dans l’ensemble et particuliè-
rement dans les industries de la fabrication de biens dura-
bles, entre autres les industries de matériel de transport, de
produits en bois et de machines.
Autre point négatif, le taux de chômage, trimestriellement à
la baisse depuis le dernier trimestre 2003, remonte et chez
les hommes et chez les femmes. De plus, des pertes
d’emplois significatives affectent les secteurs d’activité d’im-
portance tels ceux du transport, des services professionnels
et du groupe « autres services ». En outre, les ventes au dé-
tail s’abaissent dans les grands magasins, les magasins d’ap-
pareils électroniques et d’électroménagers et les magasins
de matériaux de construction spécialisés et de jardinage.
Somme toute, au-delà de quelques signaux inquiétants et
des fluctuations de prix tendanciellement à la hausse, le
quatrième trimestre reste favorisé par une conjoncture
caractérisée par de bas taux d’intérêt et une grande de-
mande des ménages à satisfaire; de plus, sur le plan ex-
terne, les doutes les plus tenaces semblent maintenant
dissipés quant à la poursuite de la croissance de l’écono-
mie américaine.
LA DEMANDE DE BIENS ET DE SERVICES
Les comptes économiques au troisième trimes-
tre 2004
Les statistiques des comptes économiques du quatrième
trimestre 2004 n’étant pas encore publiées, cette section
traite des résultats du troisième trimestre. Soutenu litté-
ralement en ce troisième trimestre par la demande in-
terne qui se remet de la cadence plutôt poussive au deuxième
trimestre, le produit intérieur brut (PIB) réel du
Québec aux prix du marché, même grevé du solde
trimestriel déficitaire le plus lourd du commerce extérieur
depuis le premier trimestre 1992, affiche le plus haut taux
de croissance (+ 0,7 %) des sept derniers trimestres, ce qui
représente plus que le double du taux enregistré au même
trimestre de l’an dernier (+ 0,3 %). De fait, entraînée dans
22 L’Écostat, mars 2005 Institut de la statistique du Québec
le sillage de l’accélération simultanée de la consommation
personnelle des biens et des services (+ 0,7 % contre
+ 0,4 % au deuxième trimestre), des dépenses publiques
courantes (+ 0,4 % après un surplace au deuxième
trimestre) et de l’investissement total en capital fixe (+ 2,5 %
après stagnation au deuxième trimestre), la demande
intérieure finale s’accroît un vingt-sixième trimestre de
suite et, surtout, cinq fois plus qu’au trimestre précédent
(+ 1,0 % contre + 0,2 %), tandis que la demande inté-
rieure totale, dopée par l’investissement trimestriel en stocks
le plus élevé depuis le troisième trimestre 2000, connaît un
accroissement marquant (+ 2,4 %), 12 fois plus important
qu’au deuxième trimestre et le plus fort des neuf derniers
trimestres.
Toujours au chapitre de la demande finale, les dépenses
personnelles en biens et en services de consomma-
tion, calculées en dollars constants et sur une base
annuelle, varient au même rythme que le PIB et, donc,
presque deux fois (+ 0,7 %) plus vite qu’au deuxième
trimestre (+ 0,4 %). C’est le résultat de la poussée des
dépenses personnelles en biens (+ 1,0 %) qui augmentent
une troisième fois de suite, et cinq fois plus vite qu’au
deuxième trimestre, poussée renforcée par la variation
positive (+ 0,4 %) des dépenses en services qui en sont à
leur dixième accroissement trimestriel d’affilée, mais moitié
moindre qu’au deuxième trimestre. Du même souffle, les
dépenses publiques courantes en biens et en servi-
ces pointent encore vers le haut, un quatrième trimestre con-
sécutif, et nettement en ce troisième trimestre (+ 0,4 %) au
vu de la variation nulle au deuxième trimestre. Pour sa part,
l’investissement total en capital fixe récupère de son
passage à vide du deuxième trimestre, en progressant au
troisième trimestre (+ 2,5 %) au-delà de trois fois plus que
le PIB, par la seule contribution des investissements des en-
treprises (+ 3,0 %), qui contrebalancent ainsi la tendance à
la baisse des investissements des administrations publiques.
Dans les entreprises, les investissements en machines et en
matériel en sont à leur cinquième gain d’affilée et se ressai-
sissent de façon marquée (+ 2,5 %), tandis que les investis-
sements en construction non résidentielle ne montrent que
leur deuxième hausse consécutive (+ 1,9 %), d’ailleurs
moindre qu’au deuxième trimestre (+ 2,3 %) et que les
investissements en construction résidentielle rebondissent,
après un deuxième trimestre négatif. Par contre, dans les
administrations publiques, l’investissement total reste orienté
à la baisse durant les trois trimestres de l’année, entraîné
cette fois par la troisième diminution consécutive des inves-
tissements en construction non résidentielle (– 1,7 %) que
n’arrive pas à compenser la reprise relativement sensible
des investissements en machines et en matériel (+ 2,1 %).
Par ailleurs, en ce qui a trait aux dépenses personnelles
en biens (+ 1,0 %) ventilées par catégorie, les trois caté-
gories de biens contribuent à cette troisième croissance
trimestrielle consécutive de la consommation. En effet, une
troisième fois de suite, les dépenses en biens durables,
qui représentent plus de 30 % (précisément 32,5 %) des
dépenses personnelles en biens, augmentent (+ 0,3 %), mais
environ cinq fois moins rapidement que les dépenses en
biens non durables, qui se remettent au troisième
trimestre (+ 1,4 %) de leur deuxième trimestre négatif et
absorbent encore près de la moitié (48,7 %) des dépenses
en biens, tandis que les dépenses en biens semi-
durables continuent de monter (+ 1,1 %) un neuvième
trimestre consécutif.
Ainsi, comme au premier trimestre de l’année, dans ce por-
tefeuille de groupes des dépenses qui composent la
demande personnelle de biens et de services, aucun
ne présente de pointage négatif en ce troisième trimestre
2004, précisément comme au troisième trimestre 2003
durant lequel, d’ailleurs, le groupe des dépenses nettes à
l’étranger a enregistré son deuxième solde positif consécu-
tif, après neuf trimestres négatifs. Ce groupe en est
maintenant au sixième trimestre positif de suite, de même
que celui des biens et des services personnels (+ 0,2 %). Le
groupe des dépenses en soins médicaux et en services de
santé (+ 0,8 %) dénombre 33 trimestres consécutifs à la
hausse, comparativement à 11 en ce qui concerne le groupe
qui combine les loyers bruts, le combustible et l’énergie
(+ 0,8 %), et par rapport à 8 et à 5 pour ce qui est respec-
tivement du groupe des loisirs, du divertissement, de la
formation et de la culture (+ 0,6 %), ainsi que du groupe
des aliments, des boissons et des produits du tabac
(+ 0,7 %). Pour sa part, le groupe des meubles, des acces-
soires d’ameublement, de l’équipement ménager et de
l’entretien du ménage (+ 1,6 %) affiche six trimestres de
croissance, tandis que le groupe des vêtements et des chaus-
sures (+ 0,6 %) n’en compte que trois et que le groupe des
transports et des communications commence à récupérer
(+ 0,8 %) de son repli du deuxième trimestre.
Les indicateurs économiques utilisés pour l’ana-
lyse conjoncturelle du quatrième trimestre 2004
Les ventes totales au détail – en hausse au quatrième
trimestre (+ 0,8 %) comme aux trois autres trimestres de
l’année 2004 – présentent toutefois, en 2004, une
croissance moins forte (+ 4,6 %) qu’en 2003 (+ 5,1 %).
Même si l’on exclut la valeur des ventes de véhicules
automobiles neufs, d’occasion, de plaisance et les
ventes de pièces, les ventes au détail continuent de
croître, à la fois au quatrième trimestre (+ 0,9 %), soit un
treizième trimestre d’affilée, et en 2004 (+ 4,7 %), quoique
moins qu’en 2003 (+ 5,2 %).
Plus particulièrement, les ventes de services en tous genres,
rapportées par les concessionnaires d’autos neuves,
qui constituent près de 20 % du commerce de détail,
L’Écostat, mars 2005 23Institut de la statistique du Québec
montent de 4,5 % en 2004, après la deuxième hausse con-
sécutive au quatrième trimestre (+ 1,7 %). Pourtant, en ce
qui concerne les véhicules automobiles neufs exclusi-
vement, au quatrième trimestre, la valeur totale des
ventes reprend quelque peu (+ 0,7 %), la hausse du
nombre de véhicules neufs vendus étant infinitésimale.
D’ailleurs, pour l’ensemble de 2004, les véhicules vendus
subissent une perte en valeur (– 1,5 %) et en quantité
(– 3,6 %). Précisément, en matière de véhicules vendus
fabriqués en Amérique du Nord, après les deux gains tri-
mestriels de suite du premier semestre 2004, leur nombre
recule durant les deux derniers trimestres, notamment de
2,1 % au quatrième trimestre et de 1,7 % pour toute l’an-
née. Quant aux véhicules qui sont fabriqués outre-mer, leur
nombre remonte au quatrième trimestre (+ 5,3 %), porté
par le bond de 16,2 % de ceux qui sont fabriqués au Japon.
Pourtant, pour l’ensemble de l’année, le nombre chute
(– 7,6 %), mais trois fois moins (– 2,4 %) en ce qui con-
cerne les véhicules fabriqués au Japon. Parallèlement, la
valeur des ventes de véhicules neufs fabriqués en Améri-
que du Nord bouge légèrement au quatrième trimestre
(+ 0,1 %) et nettement plus en 2004 (+ 0,7 %). Quant à
celle des véhicules fabriqués outre-mer, le quatrième trimes-
tre se révèle positif (+ 2,4 %), mais l’année est plutôt néga-
tive (– 6,7 %), dans le sillage de la reprise des ventes des
véhicules fabriqués au Japon au quatrième trimestre
(+ 13,2 %) et de leur affaissement en 2004 (– 3,7 %).
De leur côté et toujours en 2004, la croissance se révèle
rapide concernant les ventes des centres de rénovation et
des quincailleries (+ 17,9 %), des magasins de matériaux
de construction spécialisés et de jardinage (+ 15,7 %), des
stations-service (+ 11,7 %), des magasins de meubles
(+ 6,5 %) et des grands magasins (+ 6,1 %). Elle demeure
modérée en ce qui regarde les ventes des magasins de vête-
ments (+ 4,8 %), des magasins de détail divers (+ 3,9 %),
des véhicules automobiles d’occasion, de plaisance et des
pièces (+ 3,4 %) et du groupe « autres magasins de
marchandises diverses » (+ 3,3 %). Elle reste faible pour ce
qui est des ventes des pharmacies et des magasins de
produits de soins personnels (+ 1,3 %), des magasins
d’accessoires de maison (+ 1,2 %), des magasins de chaus-
sures et d’accessoires vestimentaires et des bijouteries
(+ 0,9 %), sans oublier les ventes d’articles de sport, de
passe-temps, de musique et de produits des librairies
(+ 0,5 %). Par contre fléchissent les ventes des supermar-
chés (– 0,4 %), des magasins d’appareils électroniques et
d’électroménagers (– 5,3 %), ainsi que celles des magasins
d’ordinateurs et de logiciels (– 17,5 %).
Dans le domaine de la construction, la valeur totale des
permis de bâtir, après désaisonnalisation, croît de 15,3 %
en 2004, stimulée par la reprise de 7,3 % au quatrième
trimestre. Plus particulièrement, la valeur des permis émis à
des fins résidentielles – qui représente près de 70 % de
la valeur totale – bondit de 22,4 %, notamment de 13,7 %
au quatrième trimestre. Toutefois, le nombre total de loge--
--
-
ments mis en chantier ralentit au quatrième trimestre
(+ 0,3 %), mais il s’accroît en 2004 (+ 16,2 %) une
quatrième année d’affilée. De même, uniquement dans les
centres urbains de 10 000 habitants et plus, le
nombre total de logements mis en chantier, en données
désaisonnalisées, augmente de 17,2 % en 2004, après
s’être ressaisi au quatrième trimestre (+ 12,0 %). Au cours
de l’année, mais en données non désaisonnalisées, les
mises en chantier des appartements s’élèvent de 28,2 %
(+ 25,9 % au quatrième trimestre), celles des logements
jumelés, de 21,5 % (+ 14,2 % au quatrième trimestre) et
celles des logements en rangée, de 38,3 % (+ 70,7 % au
quatrième trimestre), tandis que celles des maisons indivi-
duelles ne progressent que de 4,6 %, ralenties par une baisse
de 0,5 % au quatrième trimestre. Par ailleurs, dans le
secteur non résidentiel, même si la valeur des permis de
bâtir fléchit trimestriellement (– 7,1 %) une troisième fois de
suite, elle augmente de 2,4 % durant toute l’année 2004,
aidée par les hausses de 8,8 % et de 2,3 % respectivement
des secteurs institutionnel et commercial, et malgré la baisse
du secteur industriel (– 4,4 %).
En ce qui concerne les échanges internationaux de
marchandises, en dollars courants, les exportations du
Québec s’élèvent à 68,6 milliards de dollars en 2004, soit
6,8 % de plus qu’en 2003 (+ 8,2 % au quatrième trimes-
tre). La valeur des exportations aux États-Unis, qui
représentent 81,7 % des exportations internationales du
Québec, croît de 4,9 % en 2004 à la faveur du redresse-
ment qui se poursuit au quatrième trimestre (+ 4,7 %),
après les 12 trimestres négatifs d’affilée observables jus-
qu’au premier trimestre 2004. De même, après un fléchis-
sement au deuxième trimestre, la valeur des exportations à
destination de l’Union européenne continue à remonter
au quatrième trimestre (+ 12,3 %) et elle s’élève de 6,5 %
en 2004.
De fait, la valeur des exportations québécoises de la majo-
rité des 25 principaux produits pointe vers le haut en
2004, notamment l’aluminium et ses alliages, deuxième
produit exporté (+ 1,2 %), le matériel de télécommunica-
tion et autre équipement, troisième produit exporté
(+ 13,1 %), le papier journal (quatrième, + 1,6 %), les outils
et autre matériel (cinquième, + 4,0 %), les moteurs et les
pièces d’avion (sixième, + 16,6 %), les produits semi-ouvrés
en bois (septième, + 27,0 %), le bois d’œuvre (neuvième,
+ 32,7 %), les vêtements (huitième, + 1,9 %), les
instruments de mesure, de médecine et d’optique
(dixième, + 16,0 %), les ouvrages de base en métal
(+ 17,0 %), les viandes fraîches, réfrigérées et congelées
(+ 25,9 %), les pâtes de bois (+ 6,8 %), les récipients
(+ 6,1 %), les effets ménagers et personnels (+ 17,5 %),
les machines et le matériel de bureau (+ 12,7 %), les
24 L’Écostat, mars 2005 Institut de la statistique du Québec
on remarque une décroissance de la valeur des
importations de groupes de biens tels que les automobiles
et les châssis (– 9,1 %), les médicaments et les produits
pharmaceutiques (– 17,6 %), les moteurs d’avion et les
pièces (– 0,8 %), le groupe « autres instruments de mesure,
de laboratoire, etc. » (– 7,1 %), ainsi que le matériel télé-
phonique (– 16,5 %).
LA PRODUCTION DE BIENS
La valeur des expéditions manufacturières québé-
coises, après désaisonnalisation, s’élève à 138,0 milliards
de dollars en 2004, soit 6,6 % de plus qu’en 2003, après
un léger recul au quatrième trimestre (– 0,1 %). Après trois
années de contraction, les expéditions de biens durables
remontent de 8,6 % en 2004, malgré trois trimestres de
décroissance, tandis que celles des biens non durables
progressent de 4,6 %, dans le sillage de quatre trimestres
de croissance, dont celle de 1,4 % au dernier trimestre.
De fait, les variations des expéditions de biens non
durables se répartissent presque à parts égales durant
l’année 2004. D’un côté, les accroissements vont de 2,4 %
(activités d’impression) à 23,3 % (produits du pétrole et du
charbon), sans oublier les produits chimiques (+ 5,7 %),
les aliments (+ 7,1 %) et les produits en caoutchouc et en
plastique (+ 7,2 %). De l’autre côté, les baisses frappent le
papier (– 1,8 %), les usines de produits textiles (– 4,4 %),
les produits en cuir (– 5,2 %), les usines de textiles (– 6,9 %),
les vêtements (– 7,8 %), ainsi que les boissons et les
produits du tabac (– 8,8 %).
Par ailleurs, à l’exception des livraisons des produits de
fabrication divers (– 3,0 %), des meubles et des produits
connexes (– 0,5 %), toutes les variations des expéditions de
biens durables se révèlent positives, à des degrés
différents, en ce quatrième trimestre. C’est le cas des
métaux de première transformation (+ 18,4 %), des
produits en bois (+ 12,4 %), des produits minéraux non
métalliques (+ 8,8 %), des produits métalliques (+ 8,4 %),
des appareils et des composants électriques (+ 5,6 %), des
produits informatiques et électroniques (+ 5,6 %), des
machines (+ 4,1 %) et du matériel de transport (+ 3,5 %).
formes de base en matière plastique (+ 12,1 %), le groupe
« autres véhicules moteurs » (+ 3,7 %), les pièces de véhi-
cule autres que les moteurs (+ 10,0 %), le groupe « autres
produits chimiques » (+ 6,9 %), de même que les pièces
d’avion autres que les moteurs (+ 3,1 %). À l’opposé, les
exportations de quelques produits d’importance sont en
baisse, entre autres les avions entiers avec moteurs, premier
produit exporté (– 21,3 %), les imprimés (– 4,8 %), le groupe
« autre papier » (– 1,8 %), l’électricité (– 9,0 %), ainsi que
les camions, les tracteurs routiers et leurs châssis (– 2,0 %).
Pour leur part, après trois trimestres négatifs successifs suivis
d’une reprise au deuxième trimestre et d’une accélération
au troisième, les importations internationales de biens
croissent de nouveau au quatrième trimestre (+ 14,2 %),
de sorte qu’elles montent de 7,9 % en cette année 2004 au
cours de laquelle elles s’établissent à 68,7 milliards de
dollars. La valeur des importations en provenance des
États--
--
-Unis – qui comptent pour 36,3 % des importations
internationales du Québec – s’accroît (+ 4,8 %), aidée par
une progression notable aux trois derniers trimestres (+ 6,7 %
au quatrième trimestre) consécutive à cinq trimestres
négatifs successifs, tandis que la valeur des importations en
provenance de l’Union européenne progresse de 4,0 %
en 2004, mais de 6,7 % au quatrième trimestre, après les
deux baisses trimestrielles consécutives au premier
semestre.
Du côté des marchandises, les variations des importations
des 25 principaux produits sont très majoritairement à
la hausse. Ainsi, à côté du pétrole brut (+ 9,3 %) et des
ordinateurs (+ 6,2 %) se rangent les tubes électroniques et
les semi-conducteurs (+ 41,7 %), l’équipement et le
matériel de télécommunication (+ 9,6 %), les camions, les
tracteurs routiers et les châssis (+ 5,3 %), les produits
chimiques organiques (+ 15,5 %), les pièces d’avion autres
que les moteurs (+ 3,9 %), le groupe « autres dérivés du
pétrole et du charbon » (+ 57,2 %), les produits chimiques
inorganiques (+ 2,9 %), les pièces de véhicule automobile
autres que les moteurs (+ 5,5 %), les concentrés, autres
minerais et les déchets métallifères (+ 64,0 %), les vêtements
de dessus non tricotés (+ 7,6 %), les matières plastiques
non façonnées (+ 9,5 %), le papier et le carton (+ 11,3 %),
les groupes « autres vêtements et accessoires vestimentai-
res » (+ 6,9 %), « autres boissons » (+ 0,6 %), « autres
effets personnels et articles ménagers » (+ 1,4 %), les
téléviseurs et les radios (+ 4,6 %), les vêtements de dessus
tricotés (+ 8,0 %) et les chaussures (+ 1,9 %). Néanmoins,
L’Écostat, mars 2005 25Institut de la statistique du Québec
LE MARCHÉ DU TRAVAIL
Par rapport à l’année 2003 au cours de laquelle il
montait de 1,6 %, l’emploi au Québec progresse un peu
plus en 2004, soit de 1,7 %, dont 0,5 % au quatrième
trimestre. Ainsi, le nombre d’emplois s’accroît de 60 800
environ en 2004, en comparaison de 57 100 l’an dernier.
Pareillement, la population active croît de 36 600 indivi-
dus en 2004 et de 83 300 en 2003. Conséquemment, le
nombre de personnes en chômage chute de 24 300 en
2004, tandis qu’il grimpait de 26 100 en 2003. Cela re-
présente un taux de chômage de 8,5 % en moyenne en
2004, en regard de 9,2 % l’année précédente.
Cette fébrilité du marché du travail, durant l’année 2004,
s’étend à la fois aux hommes et aux femmes, mais inégale-
ment. En effet, chez les femmes, l’emploi progresse de
36 500 et la population active, d’environ 24 900 par
rapport à 2003, d’où une baisse de 11 600 chômeuses, ce
qui fait glisser le taux de chômage à 7,8 %. En comparai-
son, l’année 2003 enregistrait une augmentation de 12 600
chômeuses et un taux de chômage qui montait à 8,5 %.
Chez les hommes, en 2004, l’emploi s’accroît de 24 300
environ et la population active, de 11 600, d’où une
diminution de 12 700 chômeurs et un taux de chômage
descendu à 9,1 %, par comparaison avec une augmenta-
tion de 13 500 chômeurs et un taux de chômage porté à
9,7 % en 2003.
Analysée à partir des résultats des divers secteurs d’activité
économique, toute la création nette d’emplois en 2004
provient pour ainsi dire du secteur tertiaire. En effet,
le secteur primaire perd 8 700 emplois, tandis que le
secteur tertiaire en gagne 67 600 et le secteur secon-
daire, à peine 1 900.
Ainsi, l’agriculture enregistre 5 500 emplois de moins et les
autres industries primaires, 3 200 de moins. Les industries
manufacturières ont 500 emplois de plus, et la construc-
tion, 1 400. Enfin, du côté tertiaire, l’emploi s’accroît dans
le commerce (+ 20 000), les finances et les affaires
immobilières (+ 13 000), la santé et l’assistance sociale
(+ 12 600), les services professionnels, scientifiques et
techniques (+ 11 400), le transport et l’entreposage
(+ 8 200), les administrations publiques (+ 5 600), l’infor-
mation, la culture et les loisirs (+ 5 000), le groupe « autres
services » (+ 4 300) et les services publics (+ 1 100). Par
contre, la décroissance de l’emploi frappe les services de
l’enseignement (– 6 400), ainsi que l’hébergement et la
restauration (– 7 200), tandis que le groupe de la gestion
d’entreprises ne bouge pas.
LES PRIX, LES SALAIRES ET LES REVENUS
Par rapport à l’année dernière, l’indice général des
prix à la consommation (IPC) au Québec décélère en
2004, en n’avançant que de 1,9 %, c’est-à-dire nettement
au-dessous du rythme de l’IPC de 2003 (+ 2,5 %). Plus
particulièrement, le secteur de l’habillement et des
chaussures poursuit son mouvement baissier et affiche une
diminution de 1,0 %. Le secteur de l’énergie – dont l’indice
a brusquement remonté vers la fin de 2002 et le début de
2003, puis ralenti et même décru – accélère soudainement,
en s’élevant de 8,0 % en 2004, après des bonds de 12,5 %,
de 9,0 % et de 12,8 % aux trois derniers trimestres de
l’année respectivement. Quant au secteur du logement,
l’évolution de son indice – sensiblement supérieure à celle
de l’IPC général depuis le deuxième trimestre 2003 – la
dépasse encore de façon évidente en 2004 (+ 2,6 %
contre + 1,9 %), mais elle reste bien en deçà de la
variation enregistrée en 2003 (+ 3,3 %). Cependant, au
chapitre des aliments, la croissance des prix (+ 4,1 % au
quatrième trimestre), supérieure de plus de 1 point de
pourcentage à la moyenne trimestrielle d’ensemble
(+ 2,7 %), l’est un peu moins pour l’année (+ 2,8 % contre
+ 1,9 %). Au demeurant, sans les aliments, l’IPC
québécois en 2004 n’avance que de 1,7 % et encore
moins rapidement pour ce qui est de l’IPC sans l’énergie
(+ 1,4 %).
En progressant plus rapidement que l’IPC canadien durant
les deux derniers trimestres de l’année 2004, l’IPC général
québécois varie au même rythme (+ 1,9 %) que son
équivalent canadien pour l’ensemble de l’année, tandis
que, généralement, les variations mensuelles ou trimestriel-
les de l’IPC québécois sont moins élevées que celles de l’IPC
canadien. Par ailleurs, après une tendance haussière d’août
2002 jusqu’au premier trimestre 2003, suivie de diminu-
tions mensuelles ininterrompues jusqu’en mars 2004,
partiellement attribuables à l’appréciation du dollar
canadien, l’indice canadien des prix des produits
industriels ne cesse de croître depuis, par rapport aux
mêmes mois de 2003, de sorte qu’il s’élève de 4,4 % au
quatrième trimestre et de 3,1 % durant l’année 2004.
En ce qui concerne le revenu, les données du quatrième
trimestre n’étant pas encore publiées, le troisième trimes-
tre 2004 indique une treizième augmentation trimestrielle
consécutive, plutôt ferme (+ 1,1 %), du revenu
personnel au Québec, exprimé en dollars courants, soit
au deuxième rang quant à la rapidité de progression des 14
derniers trimestres. Dans le même temps, affichant un taux
de variation légèrement inférieur (+ 1,0 %), le revenu
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