Décembre 2009 l 131
foulée du ralentissement de l’économie
mondiale, le taux de croissance de la ré-
gion e tombé de près de en
à , en . Ce nouveau contexte
inspirerait tout naturellement aux pays
africains de mener des politiques plus
expansionnies. Mais ont-ils susam-
ment de marges de manœuvre ?
Un ralentissement de l’aivité éco-
nomique mondiale plus prononcé que
prévu à ce jour entamerait fortement les
recettes budgétaires liées au commerce
extérieur. Des contraintes nancières
plus fortes apparaîtraient surtout dans
les pays n’ayant pas susamment de ré-
serves extérieures, de marchés nanciers
nationaux bien développés ou ne rece-
vant pas de soutien accru des donateurs.
Les risques d’ination impulsés par la
monétisation des décits publics plus ac-
crus ne sauraient donc être écartés tota-
lement en dehors de contraintes de ges-
tion rigoureuses imposées notamment
par un régime de taux de change xe ou
l’appartenance à une zone monétaire.
Des études atteent que l’ina-
tion aee négativement la croissance.
Certes, son eet e faible à des niveaux
d’ination faibles, mais signicative-
ment négatif à des niveaux d’ination
élevés. Une réduion même légère du
Une étude sur les évolutions de l’ination entre et
a montré que les pays dotés d’un régime quelconque
de taux de change xe ont en général enregiré des taux
d’ination plus faibles et moins variables que les pays
appliquant un régime de taux de change xe. Voir Atish
R. Ghosh, Anne-Marie Gulde, Jonathan D. Ory et
Holger C. Wolf, « Does the Nominal Exchange Rate
Regime Matter ? », document de travail du FMI /,
novembre .
Voir par exemple Michael Bruno, M., « L’ination
freine-t-elle vraiment la croissance ? », in inancement &
éveloppement, Septembre , p. - ; et aussi FMI,
« Hauts et bas de l’ination : Analyse du bilan de l’après-
guerre », erspeives de l’économie mondiale, chapitre VI,
oobre .
taux de croissance aurait, avec le temps,
des eets cumulés considérables sur la
produion et la prospérité. Des taux
d’ination plus élevés, ou plus variables,
tendraient à accroître l’inégalité des re-
venus. En outre, cette incidence défavo-
rable de l’ination sur la répartition des
revenus e plus probable dans les pays
où le seeur nancier e moins déve-
loppé.
Réduire la pauvreté doit être un
objeif éminemment prioritaire en
Afrique. Sa réalisation passe par une
croissance forte et par moins d’inéga-
lités dans les revenus. Or, l’ination,
lorsqu’elle e réduite et abilisée à de
faibles niveaux, e de nature à réduire
l’inégalité. Pour une bonne connais-
sance des déterminants de l’ination
en Afrique, trois points essentiels sont
passés en revue : - l’analyse du prol
de l’ination en Afrique d’après l’ap-
partenance économique et géographique
des pays ; - les contours théoriques de
l’ination ; - l’évidence empirique des
déterminants de l’ination en Afrique
subsaharienne.
1. PROFIL RÉCENT DE L’INFLATION
EN AFRIQUE
Globalement, l’ination a considé-
rablement baissé en Afrique subsaha-
rienne, passant d’une moyenne de ,
en - à , en . La prise en
compte des données de l’année fait
Pour mémoire, sur les pays de l’Afrique subsaha-
rienne classés en fonion du niveau de développement
de leurs marchés nanciers, seule l’Afrique du Sud fait
partie du groupe des « marchés émergents », pays ap-
partiennent au groupe des « marchés pionniers » et tous
les autres font partie du groupe des « pays en voie de dé-
veloppement nancier ».
Déterminants de l’inflation en Afrique au cours des dernières années