07 Poles De Competitivite

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Les Pôles de Compétitivité
Stéphane Lam
Gary Leprovost
M2 Entrepreneuriat International et PME - Organisation et culture entrepreneuriale
1
Introduction
Dans un processus de délocalisation et de désindustrialisation, l’industrie française
connait les pires difficultés. La fiscalité étouffante fait fuir tous les projets d’investisseurs
étrangers.
En 2006, la France n’est pas bonne sur le front de la croissance et ne l’est pas non plus sur
celui de la compétitivité. La France perd six places et se retrouve 18 ème au classement
général de l’Indice de Compétitivité Mondiale. Les critères pris en compte sont :
- Les institutions
- Les infrastructures
- La macroéconomie
- La santé et l'éducation initiale
- L'enseignement supérieur et la formation
- L'attractivité du marché
- Le niveau technologique
- La complexité du monde des affaires
- L'innovation.
2
1.
Présentation des pôles de compétitivité français
a. Qu’est ce qu’un pôle de compétitivité ?
Lors Comité Interministériel d’Aménagement et de Développement du Territoire le 14
septembre 2004, le Gouvernement a défini le pôle de compétitivité comme un accélérateur
de croissance de l’économie française et de ses entreprises dans le contexte de
développement de l’économie de la connaissance et d’internationalisation croissante des
échanges et des processus de production.
Le cahier des charges de l’appel à candidatures publié en 2004 définit un pôle de
compétitivité comme la combinaison, sur un espace géographique, donné d’entreprises, de
centres de formation et d’unités de recherches publiques ou privées, engagés dans une
démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour de projets communs au
caractère innovant et disposant de la masse critique pour nécessaire pour une visibilité
internationale.
b. Objectifs des pôles de compétitivité
Objectifs sur le territoire

Renforcer la compétitivité industrielle et l’attractivité des territoires en confortant
leurs capacités à imaginer les produits, les activités et les emplois qualifiés.

Favoriser la compétitivité française face aux mutations industrielles en cours.

Répondre aux défis qu’imposaient les mutations économiques, sociales et culturelles
de la France.

Mener à bien un rééquilibrage (démographique, industriel, culturel…) au profit des
régions françaises qui devaient alors faire face à l’hypertrophie de Paris.

Eviter la concentration des activités sur quelques régions riches et aider des
territoires en déclin.

Encourager le regroupement d’activités économiques et de recherche d’un même
secteur sur un territoire donné afin d’améliorer la productivité des entreprises.
3
Objectifs internationaux

Participer à la mise en place d’une politique européenne pour le développement des
“clusters” européens de classe mondiale.

Favoriser le développement de partenariats technologiques avec des acteurs
étrangers pour les entreprises des pôles.

Contribuer à l’attractivité de la France en incitant les investisseurs internationaux à
nouer des partenariats avec les pôles.
Exemple de partenariat à l’international :
Les pôles français System@tic et Aerospace Valley et le pôle allemand SafeTrans vont
participer aux travaux de la plate-forme technologique européenne dédiée aux systèmes
embarqués. Ces leaders allemands et français du secteur des transports vont ainsi contribuer
activement à la mise en place de projets de R&D caractérisés par un impact industriel durable
à l’échelle européenne. Ce projet amorce le processus de développement de nouveaux
partenariats avec d’autres clusters européens d’excellence, notamment avec le cluster
hollandais
Point-One,
pour
développer
les
systèmes
embarqués
et
les
micro-
nanotechnologies.
c. Stratégies des pôles
À partir d’une vision partagée par les différents acteurs, chaque pôle de compétitivité
élabore sa propre stratégie à cinq ans, ce qui lui permet de :

concrétiser des partenariats entre les différents acteurs ayant des compétences
reconnues et complémentaires,

bâtir des projets collaboratifs stratégiques de R&D qui peuvent bénéficier d’aides
publiques, notamment auprès du fonds unique interministériel (FUI),

promouvoir un environnement global favorable à l’innovation et aux acteurs du pôle
en conduisant des actions d’animation, de mutualisation ou d’accompagnement des
membres du pôle sur des thématiques telles que la formation et les ressources
humaines, la propriété industrielle, le financement privé, le développement à
l’international, etc.
4
d. Les différents pôles
5
Quels domaines ?
Quels pôles ?
Automobile
Automobile haut de gamme
Santé
Atlantic
Biothérapies,
Cancer-Bio-Santé,
Medicen, Lyon Biopole
Alimentation
Européen d’Innovation Fruits et Légumes,
Innoviandes, Nutrition Santé Longévité
Transport
Mobilité et transport avancé, I trans, Lyon
Urban Truck&Bus 2015
Energie
Sciences et Systèmes de l'Energie Electrique,
Nucléaire Bourgogne
e. Le financement des pôles
Les moyens sont constitués des aides de l’Etat, des collectivités locales, sous la forme
d’exonérations fiscales et d’allègement des charges sociales dans ces zones de recherchedéveloppement.
6
L’État s’attache à promouvoir un environnement global favorable aux entreprises et à
l’innovation et à soutenir l’effort de recherche et de développement déployé au sein des
pôles de compétitivité. Ainsi, aux niveaux national ou régional, il accompagne leur
développement :

en octroyant des aides financières via le fonds unique interministériel aux meilleurs
projets de recherche et de développement et de plates-formes d’innovation lors
d’appels à projets,

en finançant partiellement les structures de gouvernance des pôles, aux côtés des
collectivités locales et des entreprises,

en aidant financièrement des actions collectives thématiques initiées par les pôles
dans des domaines très divers, par l’intermédiaire des directions régionales de
l’industrie, de la recherche et de l’environnement (Drire),

en impliquant divers partenaires : l’Agence nationale de la recherche (ANR) et OSEO
financent des projets de R&D menés par des acteurs des pôles de compétitivité ou
encore la Caisse des dépôts,

en y focalisant les moyens nouveaux des centres publics de recherche,

en s’appuyant sur les collectivités locales qui peuvent aussi soutenir financièrement
des projets (R&D, plates-formes d’innovation) présentés par les pôles.
EXEMPLE D’ACTION COLLECTIVE AIDÉE PAR LES DRIRE
L’opération Cap Excellence menée par le pôle EMC2 a permis de mieux gérer la baisse de
charges des sous-traitants du chantier naval de Saint-Nazaire en formant leur main-d’œuvre
à de nouvelles technologies comme les polymères et composites et en diversifiant leur
clientèle vers l’aviation, l’offshore pétrolier, la navale de plaisance ou les marchés de la
défense.
7
f. La politique de développement des pôles (deux phases : 2005 –
2008 / 2009 – 2011)
Depuis 2005, 738 projets de R&D ont bénéficié d’un financement public de 1,46 Md€ dont
plus de 946 M€ par l’État. Ces projets devraient représenter plus de 3,9 Md€ de dépenses de
R&D et impliquent près de 14 000 chercheurs. De plus, en 2006, 2007 et 2008, 2 097 projets
ont été aidés par les agences de l’État (Agence nationale de la recherche et OSEO) pour un
montant total de 1137 M€.
Au plan international, près de 4 M€ ont été attribués en 2008 et 2009 par la DGCIS au titre
du développement international des pôles de compétitivité, dont 2,35 M€ pour favoriser
l’accompagnement de partenariats internationaux des PME des pôles. Quatorze projets ont
été retenus, dont la moitié est destinée à favoriser la participation des entreprises des pôles
de compétitivité aux programmes européens.
EXEMPLE D’AIDE À L’INTERNATIONAL
La DGCIS (ex DGE) accompagne depuis deux ans la structuration à l’international de
l’ensemble des pôles du secteur des biotechnologies en France. C’est dans ce cadre que le Life
Science Corridor France regroupant les pôles Cancer-Bio-Santé, Lyonbiopôle, Alsace Biovalley
a engagé un partenariat stratégique avec l’ensemble des clusters de la région d’Osaka au
Japon.
Après une évaluation positive de la première phase de la politique des pôles, l’État a décidé
d’affecter 1,5 Md€ au lancement d’une deuxième phase (2009-2011) qui, outre la poursuite
de l’accompagnement de la R&D, cœur de la dynamique des pôles, comprendra trois axes :
o le renforcement de l’animation et du pilotage stratégique des pôles (contrats
de performance) ;
o de nouvelles modalités de financements (plates-formes d’innovation) ;
o le développement de l’écosystème de croissance et d’innovation de chaque
pôle (financements privés, meilleures synergies territoriales).
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Michael Porter, professeur de Harvard et grand théoricien a défini le concept de cluster :
concentration d’entreprises interconnectées, de fournisseurs spécialisés, de prestataires de
services et d’institutions associées (universités, associations commerciales…) dans des
domaines de compétences complémentaires au cœur des politiques d’innovation actuelles.
Avec une tendance forte : le passage de politiques globales au plan national à des politiques
de développement régionales.
9
2.
Les pôles de compétitivité, un rayonnement international
a. Présentation des pôles mondiaux (ou à vocation mondiale)
La politique des pôles de compétitivité s’inscrit dans un cadre général européen, mais aussi
international, de soutien à la compétitivité. Par nature, les pôles de compétitivité sont des
mises en réseau de compétences, de connaissances et de moyens régionaux dans une
optique de compétitivité mondiale. L’objectif de ces collaborations étroites est alors de faire
émerger des produits ou des processus qui pourront être produits et commercialisés sur les
différents marchés internationaux et ainsi promouvoir le savoir faire national.
Dans un environnement économique globalisé, la mise en place des pôles de compétitivité
est la solution apportée par les gouvernements pour permettre des échanges européens et
internationaux afin de disposer d’une multitude de savoir faire, de connaissances et de
moyens pour accélérer l’innovation.
C’est dans cette optique que les pôles de compétitivité ont été classés par le CIADT (Comité
Interministériel pour l'Aménagement et le Développement du Territoire)
en trois
catégories :



Les pôles nationaux
Les pôles mondiaux
Les pôles à vocation mondiale
Une distinction très faible est donc faite entre les différents pôles de compétitivités ayant
une vision internationale :
Les pôles de compétitivités dits « mondiaux » sont des pôles traitant des projets de grande
envergure et mettant en scène une multitude de structure (entreprises, universités, centres
de recherche …) de diverses nationalités afin de combiner les différents savoir.
Les pôles de compétitivités dits « à vocation mondiale » sont, quand à eux, des pôles ayant
un réel potentiel international mais qui reste en cours de développement pour rejoindre les
pôles mondiaux.
Concrètement, les deux familles de pôles sont réunies sous l’appellation « pôles mondiaux ».
Ces pôles suivent la même définition que les pôles nationaux, mais en comportant divers
10
partenaires étrangers ou en s’inscrivant dans une collaboration étroite avec des pôles de
compétitivités étrangers, européens ou internationaux. Ces pôles agissent donc sur des
projets de grandes dimensions conjuguant une multitude de partenaires et opérant sur des
secteurs stratégiques tels que l’aéronautique ou les NTIC.
b. Les pôles de compétitivités mondiaux implantés en France en
quelques chiffres.
Aujourd’hui, la France compte 7 pôles de compétitivité mondiaux et 10 pôles de
compétitivité à vocation mondiale, soit un total de 17 pôles répartis sur tout le territoire sur
les 71 pôles labélisés par la CIADT.
En 2008, pas moins de 1 161 établissements d’entreprises sont engagées dans des pôles de
compétitivités mondiaux ou à vocation mondiale, permettant l’emploi de 231 495
personnes. Parmi eux, 111 groupes étrangers (51 groupes européens et 60 groupes
internationaux) représentant environ 500 entreprises et employant environ 46 000
personnes, toutes catégories confondues.
Les pôles de compétitivités mondiaux sont principalement axés vers la recherche et la
construction aéronautique et spatiale (employant 39 893 personnes), la construction de
véhicules automobiles (17 944 personnes) et la fabrication de composantes électroniques
(13 161 personnes) ou encore les autres intermédiations monétaires (12 401 personnes).
En ce qui concerne l’activité, 244 projets ont été labélisés et traités par ces pôles, dont 165
impliquant au moins une PME.
Les pôles de compétitivités mondiaux sont principalement regroupés en Ile de France (4
pôles) et en Midi Pyrénées.
c. Le positionnement des pôles Français sur le plan européen et
mondial
Après le succès de la première phase de la politique des pôles (2005 – 2008) décrit
précédemment, le gouvernement Français a mis l’accent dans la deuxième phase sur le
développement des différents pôles à vocations mondiales et sur la mise en place de
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diverses collaborations entre pôles de compétitivités Français et clusters européens et
mondiaux.
En effet, suite aux bons résultats obtenus, la phase « Pôles 2.0 » à fixé pour nouvelle objectif
une montée « en gamme » de leurs actions pour atteindre le niveau des meilleurs standards
internationaux.
Les pôles de compétitivités Français, qu’ils soient à vocation mondiale ou non, souffrent
d’une relative jeunesse pour pouvoir être comparés aux modèles internationaux, ces
derniers pouvant compter sur une expérience plus importante de 10, 15 voir 20 ans pour
certains pays nordiques comme la Suède.
Pour combler cette faille, la France est d’hors et déjà partenaire de nombreux pays tels
que l’Allemagne, L’Italie et la Suède sur le plan Européen, le Brésil, le Japon, Le Canada, la
Chine, Israël ou encore le Mexique sur le plan international. Une étude récente a également
été menée afin de définir les « bonnes pratiques de gouvernance » des pôles de
compétitivités étrangers afin d’établir des exemples d’expériences ou de processus de
management ayant débouchés sur des réussites internationales, et ainsi voir s’il ne serait pas
possible pour la France de s’inspirer de ces conclusions pour définir la future politique à
suivre, en prenant en compte les résistances organisationnelles.
d. L’implication dans les diverses politiques
Les pôles de compétitivités français tentent donc d’acquérir une certaine maturité au travers
des diverses campagnes menées en collaboration avec les clusters étrangers, ces
collaborations agissant à plusieurs niveaux. Bien sûr la France est impliquée grandement,
avec l’Allemagne, dans le développement de la compétitivité Européenne, mais elle participe
aussi à différents programmes avec des pays un peu plus éloignés.
La compétitivité Européenne
L’union européenne est depuis sa formation dans une démarche d’optimisation de la
compétitivité de ses pays membres et la commission n’hésite pas à rappeler aux différents
pays l’importance de cet objectif. C’est dans ce contexte que le Conseil « compétitivité » a vu
le jour en juin 2002 résultant de la fusion des conseils « marchés intérieurs », « Industrie » et
« Recherche ». Ce conseil composé de ministres chargés des affaires européennes, de
12
l’industrie de la recherche etc., se réunit cinq à six fois par an pour établir les axes de
développement de la compétitivité européenne.
Ce conseil fait suite au conseil européen de Lisbonne tenu le 23 et 24 Mars 2002 qui luimême faisait suite au Conseil européen de Göteborg en Juin 2001. Le conseil de Lisbonne
fixe les axes majeurs de la politique économique et du développement de l’union
européenne entre 2000 et 2010. Ce conseil a pour vocation de faire de l’Europe,
« l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d’ici à
2010 », en mettant au centre de toutes démarches l’intérêt du développement des PME.
Aujourd’hui, pour répondre à ces objectifs, la coopération entre les pôles de compétitivités
européens est au cœur des attentes de la phase 2.0 cité précédemment. Deux objectifs ont
été clairement définis :


Créer une cartographie des pôles de compétitivités en Europe
Elaborer un mémorandum pour aboutir au final à une alliance européenne capable
de mettre en relation agences, entreprises, et laboratoires européens.
Pour parvenir à cela, c’est la fondation Française de Sophia Antipolis qui a été mandatée
pour rassembler des personnalités de haut niveau afin d’élaborer ce « Cluster
mémorandum ».
Présidé par le pôle « High Level Advisory » sous la présidence de Pierre Laffitte, le
rassemblement a permis de contribuer à la définition d’une cartographie européenne des
pôles de compétitivités. Ce document a finalement été présenté à la conférence de
Stockholm du 22 Janvier 2008. Le mémorandum a permis d’établir les futurs grands axes de
la collaboration des différents pays européens et ainsi fixé les conditions de
fonctionnements des partenariats.
Depuis cette conférence, plusieurs travaux ont été entrepris pour parvenir aux objectifs
fixés, notamment l’adoption par le Conseil compétitivité de la communication de la
commission européenne. Cette communication permet encore une fois de préciser les axes
de développement afin d’atteindre de meilleur complémentarité et synergie entre les
différents niveaux politiques des pôles de compétitivités. L’objectif étant de soutenir
d’avantage de clusters afin d’élaborer des pôles de compétitivité de classe mondiale. Pour
exemple, une meilleure formation des gestionnaires de clusters ou encore une meilleure
13
intégration des clusters dans les politiques nationales de réforme étaient des sujets
présentés lors de cette communication.
Enfin, des ateliers d’échange sont organisés fréquemment, le dernier en date étant celui du
22 Janvier 2009 sous l’invitation de la DGCIS (Direction Générale de la Compétitivité, de
l’Industrie et des Services).
La France est donc très appliquée dans la « montée en gamme » des pôles de compétitivités
et clusters européens et semble même être un chef de fil pour ses partenaires.
La compétitivité internationale
Outre l’aspect primordial de la compétitivité européenne, la France est également impliquée
dans la compétitivité mondiale par le biais de différents partenariats avec les pays cités
précédemment. Dans ces conditions, la DGCIS met en place plusieurs actions ou appel à
projet en faveur de la stratégie internationale des clusters, notamment dans le cas des
colloques internationaux en France.
Ces différentes actions sont également l’occasion d’étudier les diversités d’organisation de
pôles mondiaux, mais aussi de déterminer la vision des étrangers sur les pôles de
compétitivités Français. Une étude menée sur les bonnes pratiques de différents clusters
étrangers vient également compléter cette source d’information.
e. Les modèles mondiaux à suivre
Il résulte de cette étude trois modèles dits « vertueux » de clusters de classe mondiale :

Clusters industriels : Ex. Biovalley en Suisse ou CARS en Allemagne
o Omniprésence en local de grands groupes mondialisés investissant
massivement dans la R&D
o Externalisation de la R&D amont risquée des grands groupes / Réintégration
post preuve du concept des start-up
o Rayonnement international du cluster fondé sur le capital marque des
groupes industriels

Cluster R&D : Ex. Cambridge Silicon Fen en Grande Bretagne, Tel Aviv en Israël
o Dynamique entrepreneuriale très forte, performance du système de soutien
& financement aux Start up
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o Attractivité des universités pour des centres de R&D de grands groupes
internationaux
o Maitrise du foncier pour le développement de parcs technologiques sur le
mode « industrie sur campus »
o Rayonnement international du cluster fondé sur le capital marque des
universités et centres de R&D

Cluster collaboratif : Ex. Medicon Valley au Danemark et Suède, Silicon Saxony en
Allemagne
o Collaborations intenses entre acteurs publics et privés et rôle très actif des
pouvoirs publics
o Dynamique entrepreneuriale forte soutenue par des fonds d’investissements
des grands comptes industriels présents localement
o Rayonnement international du cluster fondé sur la dynamique collective du
système d’acteurs
Pour résumer, un cluster de classe mondial comme on trouve à l’étranger doit :



Ne pas compter seulement sur les acteurs basics (entreprises, centres de recherches
et établissements de formations) mais aussi sur les réseaux d’investisseurs et de
conseils, ainsi que les pouvoirs publics.
Faire preuve d’un grand encrage territorial traduit par une concentration
géographique et une implication déterminante des industriels, notamment dans
l’animation du cluster.
Etre des écosystèmes tirant leurs avantages des « jeunes pousses », c'est-à-dire des
jeunes PME contribuant à la diffusion de l’innovation et à une plus grande réactivité,
ces deux facteurs étant majoritairement à l’origine des emplois dans les clusters.
f. L’Allemagne, partenaire et modèle
Nous avons constaté comme l’Allemagne joue un rôle déterminant dans la compétitivité
européenne comme mondiale. Bien entendu, l’Allemagne est au cœur de la commission
compétitivité, notamment par l’ampleur de son activité économique, mais aussi par des
avances en matière de maillage d’entreprises. Sur le plan international, l’étude des bonnes
pratiques place deux clusters Allemands comme référence de clusters de classe mondiale.
15
L’importance de l’Allemagne dans le développement des pôles de compétitivités n’est donc
pas à prouver.
Les Kompetenznetze, ou les pôles de compétitivités made in Germany
Le model allemand de pôles de compétitivités est définie sous le nom de Kompetenznetze,
traduit par « Réseau de Compétences », définie également comme grappe d’innovation à
profil régional et à activités suprarégionales. Le programme Kompetenznetze deutschland
est une initiative du Ministère fédéral allemand de l’économie et de la technologie (BMWi).
Ce programme a vu le jour en 1998 (soit 6 ans avant la France) sous l’impulsion du BMBF, le
Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche. Son objectif principal est alors de
favoriser la mise en réseau et l’ancrage régional des compétences de l’Allemagne.
Définie parfois comme le « Club des meilleurs clusters d’innovation », cette initiative de label
doit permettre d’accélérer le transfert de connaissances et de renforcer la compétitivité
internationale de l’Allemagne, notamment en renforçant l’attractivité pour les clients,
investisseurs et personnels qualifiés étrangers.
Depuis Juin 2007, la gestion de l’initiative Kompetenznetze Deutschland est confiée à la
société VDI/VDE – Innovation et technique (filiale de l’association des ingénieurs allemands
et d’électrotechnique), suite à un appel à candidature.
Aujourd’hui le programme compte 100 Kompetenznetze répertoriés dans 9 catégories.
Pour les résumés en quelques chiffres, les 100 Kompetenznetze représentent 450 grandes
entreprises, 6 000 PME, 1 600 instituts de recherche et de formation, 1 000 autres
prestataires de services.
Tous ces Kompetenznetze sont organisés autour d’une même architecture dite idéale :
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Le programme suit une procédure très carré, clé de la réussite de ces modèles. Tout réseau
entrant dans le programme Kompetenznetze Deutschland doit être labélisé par le conseil
scientifique de l’initiative et par le bureau coordinateur. Les dossiers sont évalués selon la
pertinence des projets présentés, la coopération entre organismes et recherche, la stratégie
de différenciation régionale et l’impacte sur la croissance régionale.
Beaucoup de ces clusters sont concentrés sur la recherche médicale, domaine favorisé par le
BMBF. L’Allemagne compte également les clusters – Offensive Bavaroise, l’un des plus gros
clusters européens, ayant pour but la mise en réseau d’acteurs divers travaillant dans les
mêmes domaines de compétences.
Les clés de succès du programme Kompetenznetze deutschland
L’Allemagne est donc précurseur dans le regroupement d’acteurs favorisants les innovations
avec une expérience de plus de 12 ans. Le programme Kompetenznetze deutschland a su
suivre un développement répondant à des normes strictes et clairement définie, soutenue
par les différents ministères. La rigueur légendaire des Allemands est là aussi un gage de
qualité. L’Allemagne a su placer l’importance du rayonnement international dès le
démarrage du programme Kompetenznetze deutschland.
La collaboration étroite Franco-Allemande
La France et l’Allemagne mènent donc des politiques communes autour du développement
de réseaux permettant l’accroissement de la compétitivité, il était alors tout à fait logique,
dans le cadre de la construction européenne, que ces deux pays coopèrent afin de profiter
chacun des avancées de l’autre.
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Depuis le traité de l’Elysée le 22 Janvier 1963, signé par le chancelier Konrad Adenauer et le
président Français Charles De Gaulle, la France et L’Allemagne sont liés dans une
coopération accrue dans le domaine des relations internationales et du développement.
Dans ce contexte, le 27 et 28 Octobre 2003, dans le sillage du 40 ième anniversaire, la mise en
place de partenariats entres différents réseaux associant entreprises, collectivités, centres
de recherches …
Cet accord a depuis été réaffirmé en 2004 par le CIADT (Comité interministériel
d’aménagement et de développement du territoire).
Aujourd’hui les relations inter clusters Franco-allemands sont nombreuses, en est l’exemple
le pôle de compétitivité « BioValley » regroupant :



Le réseau de compétence allemand Kompetenznetz BioRegio Freiburg
Le pôle de compétitivité Alsace Biovalley
Le cluster Suisse BioValley Basel
D’autres exemples peuvent être cités comme le réseau Franco-allemand pour l’aéronautique
et l’aérospatiale basé à Hambourg, ou encore le réseau franco-germano-suisse
Rhenaphotonics spécialisé dans les recherches en optique et photonique.
18
Conclusion
Le modèle des districts industriels a favorisé l’émergence de l’industrie de la
lunetterie italienne à l’échelle internationale. Bien que remis en cause par la mondialisation,
le système reste un élément moteur de l’économie en Italie. Pour Ampelio Bucci, président
de MIES Consulting et professeur à la Domus Academy de Milan, « les districts qui se
défendront le mieux sont ceux qui ont généré des entreprises leaders telles que le numéro
un mondial des montures de lunettes, Luxottica, à Belluno ». Résolument tourné vers la
stratégie de différenciation de ses produits par le développement de nouvelles montures
esthétiques et l’exploitation de licences de grandes marques de la Haute Couture, le leader
italien de la lunette a ainsi su s’imposer sur la scène internationale et tirer avantages des
forces du district industriel de Belluno. Pourtant, la réussite du modèle en Italie n’est pas
transposable à toutes zones ou tous territoires compte tenu des variables historiques,
culturelles et sociales qui leur sont propres et du déclin de l’industrie face à la technologie de
pointe et au tertiaire. Les regroupements d’entreprises doivent à présent affronter une
concurrence accrue sur les marchés mondiaux et envisager l’application de politiques
stratégiques orientées vers la recherche et l’innovation pour aboutir au développement de
districts technologiques. Nous pouvons nous interroger sur un rôle probable des districts en
tant qu’interface entre les acteurs locaux et les réseaux mondiaux pour amortir et ajuster les
éventuelles mutations et les évolutions technologiques.
19
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20
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2007
21
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