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Faits marquants
Dix ans de progrès économique et social
w La croissance est demeurée soutenue en-
tre 1998 et 2007 (3,7% en rythme annuel
moyen). Cette croissance est surtout beau-
coup plus régulière que par le passé. Sur
longue période, elle a permis de réduire
l’écart de PIB par habitant avec la Métro-
pole (50% de différence en 1960, 20% en
2006). Le niveau de vie en Nouvelle-Ca-
lédonie est aujourd’hui comparable à celui
de la grande majorité des régions françai-
ses. Le PIB par habitant est proche de ce-
lui de Singapour et supérieur à celui de la
Nouvelle-Zélande.
w L’investissement est devenu le principal mo-
teur de l’économie calédonienne. La crois-
sance de l’investissement explique environ
la moitié de l’augmentation de la richesse
depuis 1998. Le taux d’investissement est
supérieur à 30%, comparable à celui de
l’Inde et nettement supérieur à celui de la
France métropolitaine (20%). Cet investis-
sement est majoritairement le fait des entre-
prises privées et des ménages.
w La Nouvelle-Calédonie est avant tout une
société de services (70% du PIB) et non une
“île métallique”. Le poids relatif du nickel,
directement lié aux cours internationaux,
a connu une large phase de baisse jusqu’en
1998. Depuis ce point historiquement bas
(3%), il enregistre une remontée progressive,
atteignant 12% en 2006 et même, compte
tenu de l’envolée exceptionnelle des prix,
20% en 2007. Entre 1998 et 2006, le nickel
a contribué au quart environ de la croissance
calédonienne.
w La croissance a principalement reposé sur l’ac-
cumulation de facteurs (capital et travail) et
peu sur des gains de productivité. Grâce à la
forte progression de l’investissement ces der-
nières années, l’intensité capitalistique (ca-
pital investi par travailleur) est aujourd’hui
proche de celle de la Métropole. La crois-
sance a été riche en emplois : l’emploi salarié
a augmenté de 36% entre 1998 et 2006. Si
l’augmentation de la demande de travail n’a
pas permis de résorber la totalité du chôma-
ge (inadéquation entre l’offre et la demande
d’emploi), bon nombre d’observateurs consi-
dèrent aujourd’hui que l’économie est proche
du plein emploi. A moins d’un changement
du modèle de croissance (c’est-à-dire repo-
sant plus sur des gains de productivité), les
pénuries de main d’œuvre pourraient consti-
tuer une entrave au développement futur.
w Jusqu’à présent, la croissance a été non infla-
tionniste (croissance annuelle moyenne des
prix de 1,4% entre 1997 et 2007). La Nou-
velle-Calédonie a bénéficié de la désinflation
importée : la hausse des prix chez les fournis-
seurs étrangers est restée modérée (2% l’an
sur la même période) ; le taux de change ef-
fectif nominal du F.CFP s’est apprécié (+20%
depuis 2003). Cette appréciation aurait dû
conduire à une baisse de 8% des prix des pro-
duits importés entre 2003 et 2007 (soit -1,9%
l’an). En l’absence de tensions salariales ou
encore de tensions sur les capacités de pro-
duction, l’inflation constatée est imputable
essentiellement à la hausse des prix des pro-
duits domestiques (+4% l’an) et à la hausse
des marges.
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