ESPACE NATUREL SENSIBLE : LA CARRIERE DE VIGNY ALEXIS BORGES & BRUNO MERIGUET Inventaire des coléoptères saproxyliques 2005 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Résumé : L'objectif de cette étude était de mettre en évidence la présence de Coléoptères saproxyliques en relation avec le patrimoine forestier présent sur le site de La Carrière de Vigny (95). L'échantillonnage a été réalisé grâce à 6 pièges à interception disposés sur des arbres succeptibles d'abriter la faune recherchée. L'étude a révélé la présence de 31 espèces dont 28 liées par leur biologie au cycle du bois. Parmi ces dernières, 3 sont des déterminantes au titre des ZNIEFF en Île-de-France et 8 d'entre elles sont également des espèces indicatrices de la qualité du milieu forestier. Le site présente dans sa partie forestière plusieurs hêtres exceptionels par leur taille. Au vu des résultats présentés, ces arbres possèdent une valeur bien supérieure au simple intéret paysager. Ils recèlent une entomofaune remarquable qui mérite d'être préservée. Ces arbres seront l'objet de mesures de conservation dont doivent tenir compte les aménagements ultérieurs. Avant-Propos Le travail exposé dans ce rapport a été effectué au cours des mois de juin et juillet 2005 par l'Office pour les Insectes et leur Environnement, sur commande du Parc naturel régional du Vexin français. L'inventaire a été réalisé sous la responsabilité scientifique de PIERRE ZAGATTI. Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation de ce travail notamment SERGE GADOUM, CATHERINE BALLEUX et le personnel présent à la maison du Parc de Théméricourt. OPIE 1 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Sommaire 1) Présentation du site. ..................................................................................................3 2) Présentation de l'étude et de son objectif ...................................................................3 3) Pratiques entomologiques ..........................................................................................6 A) Méthodes d’échantillonnage utilisées. .............................................................7 B) Identifications et nomenclature utilisée ............................................................8 4) Coléoptères d’intérêt Patrimonial observés sur le site de la carrière de Vigny.. ......... 9 A) Espèces déterminantes de ZNIEFF .................................................................9 B) Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs ......................................................10 C) Espèces forestières .........................................................................................13 5) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique. .............................14 A) Considérations générales ................................................................................14 B) La zone forestière, milieu prioritaire .................................................................18 6) Conclusion ..................................................................................................................21 7) Bibliographie ...............................................................................................................22 Annexe : liste de toutes les espèces observées sur le site .............................................23 OPIE 2 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 1) Présentation du site La carrière de Vigny se situe au nord ouest de Paris, dans le département du Val d’Oise (95), à 15 kilomètres de l’agglomération de Cergy–Pontoise. Cette carrière du Vexin français concerne 2 communes : Vigny et Longuesse. Ce site de 22 ha associe le Bois des Roches d'environ 15 ha et une ancienne carrière de plus de 6 ha. Cet ensemble carrière et bois présente un intérêt géologique majeur pour le Bassin Parisien, mais aussi une forte valeur écologique et paysagère. Dans le cadre de la conservation du patrimoine naturel, le Conseil Général du Val d'Oise s'est récemment rendu propriétaire de la carrière de Vigny pour en faire un Espace Naturel Sensible (E.N.S) départemental. La carrière de Vigny a récemment été retenue dans l'inventaire des zones Naturelles d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Il s'agit d'une ZNIEFF de type I intitulée "Carrière de Vigny" (n° 9565-8001). Des aménagements ont déjà été effectués et d'autres sont programmés sur plusieurs années afin de proposer des activités pédagogiques tant pour le public scolaire et universitaire, que pour le grand public. 2) Présentation de l’étude et de son objectif : L'objectif de cette étude est de mettre en évidence la présence de Coléoptères saproxyliques en relation avec le patrimoine forestier présent sur le site (plusieurs hêtres d'âge et de tailles exceptionnels). Cette étude tient d'avantage d'un relevé de faune, que d'un véritable inventaire qui nécessiterait plusieurs années de prospections régulières, afin d'établir la liste quasi exhaustive des espèces liées au fonctionnement écologique du site. Les insectes ont été recensés en s’attachant en particulier aux espèces remarquables (légalement protégées, déterminantes de ZNIEFF, indicatrices de la qualité du milieu forestier (BRUSTEL 2001) et/ou rares). L'échantillonnage a été réalisé au moyen de pièges à interception. Les résultats des recensements font l’objet d’une analyse destinée à définir les enjeux patrimoniaux et à les hiérarchiser. Des préconisations de gestion et d’aménagements sont proposées au regard de ces enjeux. OPIE 3 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Figure 1 : Parcellaire du site de la carrière de Vigny OPIE 4 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Figure 2 : Situation en vue aérienne du site de la carrière de Vigny (BD ORTHO®IGN-2003) OPIE 5 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 3) Pratiques entomologiques Les méthodes employées lors de cette étude sont celles qui ont été retenues parmi les différentes propositions Dans la plupart des cas, il est indispensable de sacrifier et de conserver des individus afin de les identifier correctement et surtout pour conserver une trace des échantillons observés, dont l'identification pourra toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste. L'identification est une étape parfois réalisable sur le terrain, mais nécessitant presque systématiquement l'utilisation d'une loupe binoculaire et les d’ouvrages de détermination spécifiques. La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles. Seules quelques grosses espèces de Coléoptères emblématiques (Carabes, Lucanides et Scarabéoides, Cerambycides) peuvent être identifiées directement sur le terrain et relâchées. OPIE 6 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 A) Méthodes d’échantillonnage utilisées (Colas, 1974) Piège à interception : Seuls les pièges à interceptions ont été utilisés sur ce site et uniquement dans la partie boisée (Parcelle 3). Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en Plexiglas transparent placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur (liquide conservateur). Les insectes volant sur le site peuvent ainsi être prélevés. En milieu boisé cet ensemble est disposé en hauteur, dans les arbres, parmi les branches charpentières, éventuellement à proximité de branches mortes et ou de cavités visibles. Figure 3 : piège à interception en place. OPIE 7 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Ainsi disposé, il permet de capturer des espèces (Coléoptères saproxyliques notamment) qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes, espèces qui ne fréquentent que les strates les plus élevées de la canopée. Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible. Ce piège lourd et coûteux est assez voyant et sujet au vandalisme comme aux fortes intempéries. Deux des six dispositifs ont été placés dans de vieux chênes, et les quatre autres dans de vieux hêtres. Parmi les pièges mis en place sur les hêtres, la moitié l’ont été sur des arbres partiellement morts car présentant un grand intérêt pour les Coléoptères saproxyliques. Cinq des six pièges étaient placés à plus de 10 m de haut soit des sites relativement inaccessibles à la prospection à vue. La présence de vieux arbres, des très vieux hêtres en particulier, a attiré notre attention. De tels arbres sont rares dans la région et lorsqu'ils sont présents dans des parcs sont souvent abattus dès qu'ils présentent des signes de sénescence, voir même avant dans le cadre d'exploitations forestières. Les hêtres ont également payé un très lourd tribu à la tempête de 1999. Nous avons donc jugé pertinent d'accentuer notre effort de prospection autour de ces arbres. B) Identifications et nomenclature utilisée La grande majorité des Coléoptères ont été conservés et mis en collection pour vérifications éventuelles. Les insectes ont été observés et collectés par A. BORGES. & B. MERIGUET. Les Coléoptères ont été identifiés par B. MERIGUET, P. ZAGATTI et A. BORGES. La liste des espèces présentée au chapitre suivant suit la nomenclature la plus récente qui nous soit accessible, en fonction des personnes-ressources qui ont pris la responsabilité des identifications. Les sources bibliographiques pour la nomenclature et les identifications, sont rassemblées en fin de document. L'inventaire de ce site a fait l’objet de 4 visites sur le site entre le 1er juin et le 15 juillet 2005 -1 journée de reconnaissance du site, installation des pièges le 1er juin . -3 journées dédiées à la relève du contenu des pièges, les 17 juin 1er juillet et 15 juillet 2005. Parmi le matériel collecté, 71 spécimens ont été identifiés, préparés et conservés soit 57 observations qui concernent 31 espèces. OPIE 8 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 4) Coléoptères d’intérêt Patrimonial observés sur le site de la carrière de Vigny. A) Espèces déterminantes de ZNIEFF Les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) sont des zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles naturels homogènes. Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables : les espèces déterminantes de ZNIEFF. Les listes sont établies au niveau régional. Ces zones n'ont que très exceptionnellement été établies sur la base de données entomologiques, mais plutôt à partir de données botaniques ou ornithologiques. Pour le site de Vigny, 2 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été observées lors de notre inventaire entomologique Calambus bipustulatus Isorhipis melasoides Ces espèces sont d’une part un Elateridae (Taupin) et d’autre part un Eucnemidae (groupe proche des Taupins). Ces deux espèces sont inféodées aux vieux peuplements de feuillus témoignent de l'intérêt du site pour la faune forestière. C. bisputulatus ( = Selatosumus bipustulatus) est considéré comme vulnérable au niveau régional. Sa larve est prédatrice de larves de cétoines et d'autres insectes vivant dans le même milieu. Elle se développe sous les écorces des chêne. Elle est donc dépendante de la présence d'autres organismes se développant dans les même conditions. Le spécimen à été capturé dans le piège 51 disposé sur un chêne. Isorhipis melasoides est également considéré comme vulnérable au niveau régional. Cette espèce a fait l'objet de 2 observations les 17 juin et 1er juillet sur le piège 49 disposé sur un hêtre. OPIE 9 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Cependant, la liste de Coléoptères déterminants de ZNIEFF, ne compte que 245 espèces pour l'Ile de France, tous milieux confondus sur près de 6000 espèces recensées. Nous avons observé deux espèces déterminantes de ZNIEFF, mais notre échantillonnage nous a permis de dresser une liste de 31 espèces de Coléoptères. Pour affiner notre analyse, nous nous sommes penchés sur une autre référentiel : les espèces bio-indicatrices de la qualité du milieu forestier. B) Espèces saproxyliques bio-indicatrices Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs prioritaires des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité. La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité d'un espace peu anthropisé. Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres appartenant à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles" (arbres dépérissant, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc.…) et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles). Les Coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrêmement strictes et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces, moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une sylviculture de production respectueuse de la biodiversité. Ces insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des milieux forestiers et BRUSTEL a proposé un référentiel de 300 espèces utilisables pour caractériser une forêt française (BRUSTEL 2001). Pour chaque espèce est défini un indice de patrimonialité (Ip) qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les échantillonnages (en fonction de leur origine géographique), et un indice fonctionnel de saproxylation (If) qui exprime les exigences écologiques de l'espèce au stade larvaire, stade le moins mobile et donc le plus exigeant. OPIE 10 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Ipn = indice de patrimonialité pour les espèces de la moitié nord de la France. - “1” Espèces communes et largement distribuées (faciles à observer). - “2” Espèces peu abondantes ou localisées (difficiles à observer). - “3” Espèces jamais abondantes ou très localisées (demandant en général des efforts d’échantillonnage spécifiques). - “4” Espèces très rares, connues de moins de 5 localités actuelles ou contenues dans un seul département en France. If = indice fonctionnel de saproxylation (habitat larvaire) : - “1” Espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes en terme d’habitat. - “2” Espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des essences peu abondantes, demandant une modification particulière et préalable du matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées. - “3” Espèces très exigeantes dépendantes le plus souvent des espèces précédentes (prédateurs de proies exclusives ou d’espèces elles-mêmes exigeantes) ou d’habitats étroits et rares (champignons lignicoles, cavités, très gros bois en fin de dégradation, gros bois d’essences rares …) Notre inventaire en 2005 a révélé la présence de 8 espèces de coléoptères de ce référentiel sur la carrière de Vigny. Tableau 1 : liste des espèces observées, bio-indicatrices de la qualité du milieu forestier. genre espece If Ipn biologie Larvaire Stenagostus rhombeus 2 2 prédateur Calambus bipustulatus 3 3 prédateur Isorhipis melasoides 2 2 xylophile II Dirhagus lepidus 2 3 xylophile II Hylis olexai 2 2 xylophile II Lichenophanes varius 2 2 xylophile II Stenocorus meridianus 2 2 xylophile II Tropideres albirostris 2 2 xylophile II OPIE 11 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Pour synthétiser ce résultat sur le site nous avons observé : - en terme de rareté :Ipn 0 espèce commune et largement distribuée 6 espèces peu abondantes et localisées 2 espèces jamais abondantes ou très localisées 0 espèce très rare et très localisée - en terme d’habitat : If 0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeante. 7 espèces exigeantes. 1 espèce très exigeante. L'utilisation d'un référentiel comme celui-ci pour caractériser objectivement une forêt nécessite la prise en compte de protocoles d'échantillonnage standardisés pour pouvoir comparer des sites entre eux. De telles grilles d'évaluation n'existent pas encore (un groupe de travail coordonné par l'OPIE et le Ministère de l'Agriculture doit proposer prochainement des protocoles standardisés), aussi, la caractérisation des forêts françaises au moyen du référentiel de BRUSTEL, utilise beaucoup de données de la littérature, privilégiant les sites les plus fréquentés par les naturalistes. La découverte sur le site de 8 espèces indicatrices de la qualité du milieu forestier, met en évidence l’existence d’un écosystème forestier dynamique. Cette richesse, compte tenu de la surface restreinte, de l'isolement du site et de la fragmentation des milieux forestiers environnants, est tout à fait exceptionnelle. Pour renforcer cette impression, on peut également prendre en compte l'effort de prospection (relativement faible) et la période de prélèvement (un peu courte et un peu tardive). On dispose alors d'un jeu de données entomologiques remarquable. Il est à noter que les relevés ont été faits dans des conditions optimales (absence de vandalisme sur les pièges, aucune dégradation des pièges suites à plusieurs orages violents, bon repérage des arbres d’intérêt…). OPIE 12 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 En dehors des espèces intégrées dans les différents référentiels que nous venons de passer en revue, il nous parait pertinent de passer en revue l'ensemble des espèces observées. C) Espèces forestières Parmi les 31 espèces observées, seules trois d'entre elles n'ont pas de liens directs avec le milieu forestier. Il s'agit d'Antherophagus nigricornis ectoparasite d'Hyménoptères Apoïdes, Glischrochilus quadriguttatus Nitidulide saprophage et Loricera pilicornis Carabique fréquentant habituellement les milieux humides, parfois en sous bois. Les 28 espèces restantes sont toutes liées par leur cycle biologique aux végétaux ligneux. Elles sont généralement peu exigeantes en terme milieu forestier. Par exemple Obera linearis (Cerambycidae) se développe dans les tiges de noisetiers ou encore Diaperis boleti. (Tenebrionidae) espèces très commune dans toutes les zones forestière, qui se développe dans le champignon du bouleau (Piptoporus betulinus) Le ratio particulièrement élevé d'espèces inféodées au milieu forestier est lié tant à la méthode d'échantillonnage (piège à interception) qu'à la démarche d'identification selon laquelle nous nous sommes concentrés sur les espèces à biologie forestière. OPIE 13 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 1. Lichenophanes varius 2. Triplax russica 3. Tropideres albirostris 4. Rhinosimus ruficollis 5. Isorhipis melasoides 6. Hylis olexai 7.Dirhagus lepidus 8. Nacerdes carniolica 9. Calambus bipustulatus 10. Stenagostus rhombeus 11. Ptilinus pectinicornis 12. Stenocorus meridianus 13. Leiopus femoratus 14. Mesosa nebulosa OPIE 14 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 5) Propositions et mesures en faveur de la diversité entomologique A) Considérations générales Le patrimoine observé résulte des gestions passées et des exigences écologiques de l’entomofaune. Il convient donc dans un premier lieu de préserver les milieux et les habitats déjà présents. Ensuite nous pourrons nous attacher à améliorer la diversité en offrant des habitats peu fréquents ou en régression, mais aussi en permettant des échanges entre les différentes populations présentes au niveau régional. Préserver les habitats existants : Les insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces micro-habitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’insectes, d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes. Le maintien d’une espèce sur le site est soumis à la présence de micro-habitats favorables en quantité suffisante et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de développement des insectes leur impose de se reproduire chaque année, et de trouver à chaque fois les conditions trophiques indispensables à la croissance de leurs larves. Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion doit donc être abordé avec une grande prudence, et éventuellement n'impliquer qu'une fraction de la surface. En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations s’effondrent définitivement et qu'une ou plusieurs l'espèces disparaissent. Favoriser les déplacements de la faune par des corridors naturels : La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global. Le site et sa faune s'intègrent dans un ensemble au moins aussi vaste que celui du Parc naturel régional. La création d'espaces naturels protégés se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus fragmentés et OPIE 15 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les insectes, qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique complet des populations, et bien souvent à leur disparition à plus ou moins brève échéance. Cette fragmentation des habitats est particulièrement flagrante dans le cas de la carrière de Vigny, et est probablement aujourd'hui un des facteurs principaux de la diminution des populations d'insectes constatée en Ile-de-France. La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses naturelles…) entre ce site et les autres ensembles forestiers de la région sont indispensables. Les bords de routes, les coteaux, les parcs des châteaux, judicieusement exploités et entretenus peuvent également jouer un rôle efficace pour beaucoup d’espèces forestières par la présence de vieux arbres (tilleuls, hêtres, chênes, platanes). Localement, il existe une multitude de petites parcelles boisées qui doivent pouvoir constituer un maillage de sites permettant les échange entre éléments forestiers environnants (Bois de Galluis, Bois de la Garenne , Bois de la Bucaille à l'ouest; la vallée de la Viosne autour de Santeuil au nord est, et à l'est la forêt domaniale de l'Hautil). Les responsables régionaux devraient assurer par la constitution et la reconstitution de corridors, de haies et de bosquets, la continuité entre ces différents éléments forestiers. Les haies sont des refuges de première importance pour la faune. Elles sont susceptibles d’héberger une faune remarquable si elles sont inscrites dans une politique de gestion cohérente. OPIE 16 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Figure 4 : fragmentation des milieux forestiers et grands ensembles forestiers proches de la carrière de Vigny OPIE 17 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 B) La zone forestière, milieu prioritaire Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Ile-de-France sont les zones humides, les milieux ouverts : landes et pelouses, et les zones forestières. Les mesures que nous préconisons pour le maintien de la diversité entomologique de cette zone forestière, ici étudiée, devraient êtres intégrées au mieux dans le plan de gestion global du site de la carrière de Vigny. Notre inventaire révèle des espèces liées au cycle de dégradation du bois, représentantes d’une faune issue d’un passé relativement riche mais qui risque de régresser rapidement. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de dispositions. Diversité spécifique des essences : Les insectes saproxyliques présentent une sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. Les peuplements de résineux sont des écosystèmes importés et présentent un intérêt limité pour la faune de notre Région. Les essences feuillues, qui permettent le développement de très nombreuses espèces doivent être favorisées. La diversité des essences doit être maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des sols. La zone forestière de la carrière de Vigny présente cette diversité d’essences. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier, le frêne. Le chêne, le tilleul et le bouleau présentent un fort potentiel entomologique mais ils ne sauraient à eux seuls générer la diversité des espèces observées. L'entretien du site devra prendre en compte cet élément pour éviter l'évolution vers un peuplement monospécifique. Hétérogénéité des classes d’âge : Les micro-habitats spécifiques aux insectes n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte d'insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains xylophages (Buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas, l'adulte ne pondra ses œufs que dans des gros bois cariés mais ne s'alimentera que sur des arbres jeunes, ou sur les fleurs des OPIE 18 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 clairières (Longicornes). Pour une gestion raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement, de même il est indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage forestier. Les espèces d'insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs stades bien précis de l'évolution de l'arbre, l'absence de ce stade dans un peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l'insecte. Le bois mort : Ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable pour le bois mort. La tempête de 1999 a eu un effet pervers même chez les gestionnaires soucieux de préserver la biodiversité. La quantité importante de bois mort à terre a pu donner l'illusion que toute une faune de décomposeurs allait s'installer durablement. Or la très grande majorité de la nécromasse disponible a été "figée" dans le temps le 26 décembre 1999. Les organismes impliqués dans les processus initiaux de la décomposition du bois n'ont plus de matériel frais pour s'installer et il faut s'attendre à une diminution importante des populations d'insectes saproxyliques dans les prochaines années. Pour préserver le potentiel de recyclage il faut donc que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents, mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied (chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité les forestiers préfèrent le bois mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très distincts, les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et chiroptères contre amphibiens et reptiles) des champignons ou des insectes saproxyliques. Au cours de l’entretien, les arbres qui viendraient à être abattus doivent être laissés sur place et non brûlés. Ces habitats seront rapidement colonisés par des insectes qui réalisent leur cycle en un ou deux ans. Préserver les arbres remarquables : Cette proposition s’applique non seulement aux arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés en priorité, au détriment des chemins existant et des lieux de passage du grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière (grandes Cétoines, grands Buprestes, grands Capricornes, Trogidae…) qui leur OPIE 19 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 confèrent une très forte valeur patrimoniale. L'abattage systématique des vieux arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. Le site de la carrière de Vigny peut être considéré comme un Ilots de sénescence : Les îlots de sénescence sont des ensembles d’arbres d’une classe d’âge souvent homogène, répartis sur une surface suffisamment restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente pour la faune. Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants. Dans le cadre d’une gestion logique, une fois mis en place, ces îlots ne devraient pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la disparition des derniers arbres. Ces mesures de gestion et en particulier celles qui seront retenues dans la gestion de la zone forestière du site de la carrière de Vigny, pourront faire l’objet d’une politique d’information du public destiné à le fréquenter dans un avenir proche. L'intérêt premier du site est sa valeur géologique mais les objectifs hiérarchisés et affichés par le PNR du Vexin sont ensuite « le maintien et l’amélioration de la diversité des milieux naturels (habitats) » ainsi « qu’assurer la survie et le développement des espèces remarquables ». De ce fait l'abattage du moindre gros arbre (hêtres en particulier, mais également chênes), nous parait complètement exclu dans le cadre d'une gestion saine. La valorisation pédagogique du site n'en sera que plus complète. Il nous semble indispensable de détourner un chemin (présent ou à venir) plutôt que d'abattre un arbre à forte valeur patrimoniale dans le contexte environnemental que nous connaissons actuellement. Dans la mesure où le site est fermé au public et les visites accompagnées par un personnel de qualité, la perte d'un seul gros arbre serait sans commune mesure avec le gain en terme de sécurité. Le public amené à fréquenter le site ne manquera pas de s’étonner de telle ou telle pratique qu’il ne comprend pas. Il est indispensable d‘associer aux mesures de gestion les plus visibles une démarche d’information du public. OPIE 20 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 6) Conclusions Il apparaît que les Coléoptères saproxyliques ciblés lors de cette étude ont bien été trouvé du fait des techniques adéquates utilisées par l’OPIE. D’autre part, les individus découverts sont pour la quasi-totalité des insectes liés au cycle du bois, dont un tiers d'entre eux sont des de bio-indicateurs de la qualité du milieu forestier. Le cortège entomologique mis en évidence sur cette seule zone forestière de la carrière de Vigny justifie l'intérêt du site, la conservation de l'ensemble forestier et en particulier des arbres remarquables. L'OPIE lutte depuis des années contre les idées reçues et le désintérêt envers les insectes. Il nous paraît particulièrement judicieux à travers les infrastructures en cours de réalisation de renforcer cette démarche pédagogique. Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du citoyen peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne. OPIE 21 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 7) Bibliographie Sources Internet : http://www.ile-de-france.ecologie.gouv.fr/add/donnees/znieff2G_liste.htm http://www.cg95.fr/ Source cartographique : IGN RANDO® : Île-de-France 2002 CD-ROM, IGN Loxane BD ORTHO®IGN-2003 1M_20_11; 1M_20_12; 1M_19_11; 1M_19_12. Sources bibliographiques : Bense U., 1995. – Longhorn beetles, illustrated key to the Cerambycidae and Vesperidae of Europe., 512 p., Margraf Verlag, Weikersheim, Allemagne. Bordat P. et Inglebert H., 1997 – Catalogue des Coléoptères de l'Ile-de-France: VI Lucanoidea et Scarabaeoidea, 65 p., ACOREP, Paris. 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OPIE 23 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Annexe Liste des espèces observées par ordre systématique : Légende : DET : Espèce déterminante de ZNIEFF (Ile-de-France 2001) FOR : Coléoptère saproxylique bioindicateur (Brustel 2001) cf chapitre 5 B Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de données. Carabidae Loricera pilicornis Fabricius Lucanidae Dorcus parallelipipedus Linné Salpingidae Rhinosimus ruficollis Linné Tenebrionidae Mycetochara linearis Illiger Palorus depressus Fabricius Alphitobius diaperinus Panzer Stenomax piceus Sturm Diaperis boleti Linné Oedemeridae Nacerdes carniolica Gistl Elateridae Stenagostus rhombeus Olivier Calambus bipustulatus Linné DET. FOR. FOR Eucnemidae Isorhipis melasoides Castelnau Hylis olexai Palm Dirhagus lepidus Rosenhauer DET. FOR. FOR. FOR. Anobiidae Ptilinus pectinicornis Linné OPIE 24 Inventaire Entomologique – carrière de Vigny – 2005 Mycetophagidae Litargus connexus Geoffroy Colydiidae Synchita separanda Reitter Colydium elongatum Fabricius Bostrychidae Lichenophanes varius Illiger FOR. Nitidulidae Glischrochilus quadriguttatus Fabricius Antherophagus nigricornis Fabricius Erotylidae Triplax russica Linné Cucujidae Diplocoelus fagi Guérin Cerambycidae Stenocorus meridianus Linné Corymbia fulva Degeer Mesosa nebulosa Fabricius Leiopus femoratus Fairmaire Exocentrus adspersus Mulsant Oberea linearis Linné FOR. Anthribidae Tropideres albirostris Herbst FOR. Curculionidae Magdalis armigera Fourcroy OPIE 25 SYNDICAT MIXTE D'AMENAGEMENT ET DE GESTION DU PARC NATUREL REGIONAL DU VEXIN FRANÇAIS Maison du Parc naturel régional du Vexin français 95450 Théméricourt. Tél. : 01 53 85 67 57 – fax : 0153 85 67 29 http://www.pnr-vexin-francais.fr/ OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT Domaine de la Minière 78 041 Guyancourt cedex Tél. : 01 30 44 51 31 – fax : 01 30 43 64 59 http://www.insectes.org/ - [email protected] En couverture : Calambus bipustulatus, Isorhipis melasoides, Lichenophanes varius Crédits photo : OPIE Pierre Zagatti