Tableau de bord sur la santé mentale à Marseille

Direction de la Santé Publique
Tableau de bord sur la santé mentale à Marseille
Synthèse des faits marquants et préconisations
Edition 2007
La Ville de Marseille est confrontée à la problématique de la sanmentale quotidiennement et a mission
l’Observatoire régional de la santé (ORS) pour faire un état des lieux des problèmes de santé mentale sur le
territoire communal. Quatre actions « d’évaluation » mêlant les approches quantitative et qualitative ont été
engagées : 1) un tableau de bord rassemblant et mettant en perspective les données statistiques
disponibles ; 2) une enquête qualitative auprès des usagers et des professionnels ; 3) un recensement des
structures ressources ; 4) une enquête sur la santé mentale auprès des étudiants. Ce document présente
une synthèse des résultats du tableau de bord puis propose une liste de préconisations établies à partir de
cet état des lieux et des remarques des professionnels auxquels il a été présenté. En accord avec la Ville de
Marseille, l’étude a é limitée à la population adulte et n'a pas inclus les pathologies mentales liées au
vieillissement telle que la maladie d’Alzheimer ni les questions relatives aux personnes handicapées.
1. Synthèse du tableau de bord sur les problèmes de santé mentale à Marseille .........................1
1.1. La sanmentale : un champ difficile à définir et dans lequel peu de données statistiques sont
disponibles ....................................................................................................................................................1
1.2. Résumé des principaux indicateurs de santé mentale à Marseille...................................................2
1.3. Offre de prise en charge en santé mentale à Marseille : une situation globalement plus favorable
qu'en France hormis pour les structures d'accueil des personnes handicapées ..........................................4
1.4. Prises en charge ambulatoires en CMP : l'accessibilité aux soins pourrait être améliorée .............5
1.5. Prises en charge à temps partiel : un mode de prise en charge complémentaire qui devrait se
développer .....................................................................................................................................................5
1.6. Hospitalisations en psychiatrie : les services sont saturés ..............................................................6
1.7. Services ambulatoires de longue durée sanitaires et sociaux : des besoins importants .................7
1.8. Urgences psychiatriques : un besoin de coordination .....................................................................8
1.9. Démographie médicale : zone urbaine du sud de la France, Marseille est moins en difficulté que le
reste de la France, mais la situation pourrait se dégrader...........................................................................10
1.10. Des disparités infra communales de l'offre et du recours aux soins.........................................11
1.11. Populations précaires : des difficultés d'accès aux soins pour une population très touchée par
les problèmes de santé mentale ..................................................................................................................12
2. Préconisations ................................................................................................... 15
2.1. Des données épidémiologiques et statistiques sur le territoire de Marseille ne permettant pas de
connaître la situation épidémiologique de façon précise.............................................................................15
2.2. Favoriser, chaque fois que possible, l’insertion sociale des personnes ayant des troubles de santé
mentale .......................................................................................................................................................16
2.3. Améliorer l’accès aux soins de divers publics, notamment les plus précarisés ............................16
3. Remerciements .................................................................................................. 19
1
Aborder la question de la santé mentale revient à ouvrir un vaste champ de la santé publique qui n’est
aujourd’hui pas clairement défini. La santé mentale couvre un domaine très large qui va de la santé mentale
positive, se rapprochant de la notion de « bien-être mental et social » proposée dans la définition même de
la santé de l’Organisation mondiale de la san (OMS), aux maladies psychiatriques, en passant par les
différents degrés de mal être ou de détresse psychologique. Il serait pertinent de disposer d’indicateurs de
santé mentale pour chacune de ces dimensions afin de connaître de façon précise les problèmes existant et
d’évaluer l’impact des politiques mises en œuvre. Malgré l’étendue du champ, relativement peu de données
statistiques sont disponibles en France comme dans d’autres pays européens. Les données de mortalité qui
représentent habituellement une source d’information majeure lors de la réalisation de tableaux de bord
sanitaires sont d’un intérêt limité dans le domaine des pathologies mentales, hormis pour la crise suicidaire.
Les troubles mentaux sont en effet des pathologies chroniques et invalidantes qui ne provoquent pas
directement de décès. Par contre, on manque en France d’informations sur la mortalité par diverses causes,
dont celles liées à des maladies somatiques des personnes souffrant de pathologies mentales. Les
indicateurs de santé mentale devraient donc reposer principalement sur des données de morbidité, mais
celles-ci sont difficiles à obtenir autrement que par des enquêtes conduites de façon rigoureuse et adéquate.
A l’heure actuelle, on ne dispose que de très peu d’informations épidémiologiques sur les maladies
psychiatriques à une échelle territorialisée en France et ceci s’applique aussi à la commune de Marseille. En
l’absence de telles données, les statistiques sur le recours aux soins apportent quelques éléments de
connaissance. Concernant le recours aux soins hospitaliers, on ne dispose pas encore des résultats du
Recueil d'information médicalisée en psychiatrie (RIM-P) applicable à tous les établissements ayant une
activité de psychiatrie depuis 2006 (arrêté du 29 juin 2006). Il fournira, pour tous les patients admis en
hospitalisation et pour toutes les consultations ou soins externes, des informations sur le patient
(notamment l’âge, le sexe, le lieu de résidence), le lieu de prise en charge, le diagnostic (selon la
classification internationale des maladies) et les soins reçus.
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Les données épidémiologiques disponibles au niveau européen et national montrent que les maladies
psychiatriques représentent un problème majeur pour la santé publique, avec des conséquences fréquentes
et importantes en termes de handicap social. Au début des années 2000, en France, la prévalence annuelle
des troubles anxieux dans la population adulte était estimée à 12 % et celle des troubles dépressifs entre 9
et 11 %. Ces proportions sont parmi les plus élevées d’Europe. La schizophrénie concerne environ 1 % de la
population dans le monde, quel que soit le pays. A Marseille, une enquête a été réalisée en 2001 par le
Centre collaborateur de l’OMS dans les quartiers nord de la commune. Elle a estimé la prévalence de
l’anxiété généralisée à 12 % et celle des troubles dépressifs à 8 %. Des résultats devraient être bientôt
disponibles à l’échelle des quartiers sud de la commune. Par ailleurs, une enquête réalisée par l’ORS PACA
auprès des étudiants de la région en 2005-2006 devrait prochainement fournir des éléments sur les
problèmes de santé mentale rencontrés par les étudiants primo-inscrits dans les universités de Marseille.
Les données de l'Assurance maladie indiquent que chaque année, environ 2 000 habitants de la commune
sont nouvellement admis en affection de longue durée pour une « affection psychiatrique grave » (régime
général, 2003-2005), principalement en raison de troubles de l’humeur, troubles de la personnalité,
schizophrénie et troubles délirants. Avant 40 ans, les troubles psychiatriques représentent 30 % des
nouvelles admissions en ALD toutes causes confondues. Par ailleurs, chaque année, près de 1 200 habitants
de Marseille de 20 à 69 ans sont contraints d'arrêter de travailler pendant au moins 6 mois en raison d’un
trouble de santé mentale, le plus souvent un trouble de l’humeur (régime général, 2003-2005). Les
problèmes de santé mentale sont responsables d’un tiers des arrêts de travail de longue durée. Environ 670
pensions d’invalidité sont aussi accordées en moyenne chaque année à Marseille en raison d’un trouble de
santé mentale, soit 41 % de l’ensemble des admissions en invalidité, toutes causes confondues.
Selon les données les plus récentes, près de 15 000 Marseillais ont été pris en charge par la psychiatrie
publique en 2003 et près de 3 000 personnes par an ont recours au service des urgences psychiatriques
situées à l’hôpital nord. Dans la cité, le SAMU/Centre 15 a traité 13 500 dossiers liés à un problème de santé
mentale à Marseille en 2005 (12 % de l’ensemble des dossiers traités par le SAMU toutes causes
confondues) et l’association SOS Médecins a reçu 1 800 appels liés à un problème de santé mentale (3 %
de l’ensemble des appels).
Environ 1 000 hospitalisations sur demande d’un tiers (HDT) et 110 à 160 hospitalisations d’office (HO) ont
été enregistrées chaque année dans les hôpitaux de Marseille entre 2002 et 2005. Entre 1991 et 2005, entre
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