Le secteur du tourisme
à Cuba
Mars 2015
Jean-Serge Dias De Sousa
Attaché économique et commercial
La Havane
Contacts :
havana@brusselsinvestexport.com
www.cuba.irisnet.be
00 53 7 204 46 88
Sommaire
1. Introduction (cadre général des affaires à Cuba)
2. Pourquoi le tourisme?
3. Le tourisme avant la révolution cubaine
4. Le recul après 1959
5. Le nouvel essor du tourisme dans les années 90
6. Le secteur du tourisme aujourd’hui, plan d’investissement à court, moyen et long
terme
7. Investissements étrangers dans le secteur du tourisme à Cuba
8. Cuba-USA; quelques notions à prendre en compte
9. Insuffisances du secteur, opportunités pour nos sociétés, conclusions
10. Qui sont nos clients? / Principaux importateurs (centrales d’achat) locaux, liés au
secteur
- Chaines de magasins
- Importateurs / distributeurs
- Importateurs exclusifs hôteliers
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1. Introduction (cadre général des affaires à Cuba)
Comme le montre bien la diversité des exportations belges à Cuba (produits alimentaires,
produits chimiques, machines et mécaniques industrielles, produits plastiques, matériaux de
construction, …), le manque généralisé d’offre interne à Cuba fait qu’il y existe des
opportunités d’exportation dans quasi tous les secteurs de l’industrie. Toutefois, ces
opportunités sont conditionnées par la disponibilité de devises de l’entreprise cubaine
importatrice et par les facilités de financement de la part de l’entreprise exportatrice (les
importateurs cubains demandent en général des délais de paiement qui varient de 30 jours à
360 jours).
D’autre part, les secteurs économiques cubains qui génèrent des devises (tourisme, nickel,
tabac, biotechnologie/pharma, sucre,…) disposent d’une partie de leur revenus en devise et
par conséquent d’une certaine autonomie financière afin d’importer leurs produits et services
nécessaires au bon fonctionnement du secteur.
Nous ne pouvons pas perdre de vue lorsque nous décidons d’“attaquer” le marché cubain,
que tant qu’il existera dans le pays une pénurie de devises, les restrictions aux importations
de produits de consommation et d’une manière générale de tous produits que le pays ne
considérera pas nécessaire, resteront importantes.
Nous devons donc viser d’une part les secteurs prioritaires pour le pays et d’autre part ceux
qui présentent une certaine autonomie financière. Or le secteur du tourisme, la locomotive
de l’économie cubaine, présente ces deux avantages.
Cette étude vise donc à vous présenter l’évolution du secteur qui est probablement LE secteur
au plus grand potentiel de croissance à Cuba, secteur boosté par le très publicité dégel des
relations cubaines avec les Etats-Unis suite aux annonces du 17 décembre des Présidents
Obama et Castro et qui montre déjà les répercussions de cette nouvelle condition: au cours
du mois de janvier 2015, premier mois qui suit les annonces des deux Présidents, l’arrivée de
visiteurs étrangers à Cuba a augmenté de 16% par rapport à la même période en 2014. C’est
la plus grande évolution du secteur en 10 ans (voir tableau 1 ci-dessus)!
Tableau1. Arrivée de touristes à Cuba, au cours des mois de janvier de 2004 à 2015.
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2. Pourquoi le tourisme?
Le secteur touristique cubain a tenu une place prépondérante dans l’économie de l’île durant
la première moitié du XXème siècle. Cuba était devenu un paradis tropical pour touristes
américains. Les flux de capitaux étaient nombreux, principalement à destination de La
Havane et de Varadero.
La révolution cubaine de 1959 a chanla donne et le tourisme a perdu cette importance
cruciale qu’il avait atteinte. Face à la crise économique des années 90, les autorités ont décidé
de relancer ce secteur pour appuyer l’économie nationale.
Aujourd’hui, le tourisme à Cuba constitue la seconde source de revenus du pays après
l’exportation de services médicaux. En 2014, l’Île a accueilli 3 millions de touristes. Il semble
toutefois que leur séjour soit davantage plus court et leurs dépenses plus modestes
qu’auparavant (voir tableau 2.).
Tableau 2.
Avec d’autres mesures économiques, le gouvernement a développé une nouvelle politique
immobilière qui vient s’insérer dans le nouveau cadre légal des investissements étrangers à
Cuba (Loi 188/2014). Cette nouvelle législation a pour but de stimuler l’investissement
étranger dans des projets de marinas et de terrains de golf afin de capter un tourisme plus
luxueux.
Enfin, le dégel des relations USA-CUBA et la probable levée de l’interdiction de voyage des
Américains sur l’Île est de bon augure pour l’avenir du secteur. Néanmoins ce secteur connait
aujourd’hui de sérieuses difficultés.
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Cette étude qui se veut objective et pratique a pour but d’analyser en premier lieu le
background de ce secteur porteur, ensuite les carences que celui-ci présente aujourd’hui et
enfin, suivant la politique du pays, essayer de prévoir sa croissance et les opportunités que
celle-ci pourrait présenter pour les entreprises belges à court et moyen terme.
3. Le tourisme avant la Révolution cubaine
Hotel Habana Libre (ancien Habana Hilton)
A la fin des années vingt, les recettes du secteur du tourisme constituaient la troisième source
de revenus du pays juste après les productions de sucre et de tabac. Cuba était devenu le
paradis de la boisson, des jeux, des courses à paris, enfin, de nombreuses activités souvent
prohibées aux États-Unis.
Entre 1952 et 1958, les installations hôtelières se sont développées très rapidement. C’est
durant cette période que les capitaux étrangers, principalement nord-américains, ont été les
plus nombreux sur l’Île. Treize hôtels ont été construits à La Havane, tout autant à Varadero.
La Havane était devenue une place internationale importante pour le jeu. La majorité des
visiteurs provenait des États-Unis : 166.000 touristes en 1952 dont 90% de nord-américains.
Cinq ans plus tard, ce chiffre atteignait 272.000 et générait des revenus de l’ordre de 23
millions de dollars.
4. Le recul après 1959
L’arrivée au pouvoir de Fidel Castro en 1959 a entraîné un cataclysme dans le secteur du
tourisme. La rupture des relations entre Cuba et les États-Unis a rapidement réduit le nombre
de touristes américains de manière naturelle. L’embargo décidé en 1962 leur a même interdit
explicitement de se rendre sur l’Île. Les voyageurs canadiens, français, britanniques, espagnols
et belges ont eux-aussi réduit leur coopération avec Cuba. Le flux de touristes s’est effondré
à moins de 87.000 en 1960.
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