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BLPCQ octobre/novembre 2008
plusieurs dixièmes de pour cent. Par exemple, la fibre optique la plus courante, souvent désignée par
les sigles SMF28 ou G652, est réalisée en silice dopée par du germanium afin de réaliser une diffé-
rence d’indice de réfraction de l’ordre de 5·10-3 entre la gaine et les 10 centraux où se concentre
l’énergie. Cette géométrie confère rend le guide « monomode » sur la plage de longueur d’onde la
plus exploitée, le proche infrarouge de 1,3 à 1,6 .
Il découle de ces caractéristiques de nombreuses spécificités des capteurs à fibre optique (CFO).
Contrairement aux capteurs électroniques, la fibre optique ne rayonne pas. Les parasites électro-s
magnétiques, qui limitent les dimensions des câbles coaxiaux de raccordement des capteurs tradi-
tionnels, ainsi que les risques de foudroyage sont ainsi écartés.
Le verre ayant un point de fusion très élevé, les CFO peuvent être utilisés à très haute température. s
Ils résistent également aux très hautes pressions, voire à la présence de rayonnements ionisants.
Toutefois l’enveloppe protectrice schématisée sur la ¿JXUH, indispensable à une bonne tenue
mécanique de la silice, doit être choisie en fonction des conditions d’utilisation : l’acrylate stan-
dard ne résiste pas à des températures élevées. De plus, certains traitements internes spécifiques
comme l’inscription de réseaux de Bragg qui s’effacent au delà de 300oC peuvent limiter les plages
d’utilisation.
Les dimensions transversales étant très faibles (millimétriques), on peut réaliser des capteurs peu s
intrusifs, ainsi que des câbles de transmission et des boîtiers peu encombrants.
Les pertes de propagation des signaux sont extrêmement faibles : pour la fibre G652 décrite précé-s
demment, à la longueur d’onde de 1,55 , les pertes sont inférieures à 5 % par kilomètre de pro-
pagation. Ainsi, dans une fibre optique de plusieurs kilomètres, un signal se propage quasiment sans
distorsion. Cette caractéristique est primordiale lorsqu’il s’agit d’interroger à distance des capteurs
placés dans des zones inaccessibles telles un puits de forage. Elle est également mise à profit pour
réaliser des capteurs de longue base de mesure (dimensions métriques voire kilométriques).
Les capteurs présentent une plus grande sensibilité et une plus grande dynamique que les capteurs s
traditionnels, tout en conservant des résolutions relatives de l’ordre de la longueur d’onde, soit
10-6 m, grâce aux montages interférométriques.
La bande passante héritée des transmissions télécom étant très large, les capacités de multiplexage s
sont importantes : on peut interroger simultanément des dizaines de capteurs placés sur une même
fibre optique tant que les plages spectrales correspondantes sont décalées sur la fenêtre de trans-
mission de la silice, 0,8 -1,7 . Le réseau de capteurs ainsi créé permet d’envisager une forte
réduction du coût de la voie de mesure, tant il est vrai que le système de mesure et de démultiplexage
optoélectronique constitue l’une des composantes essentielles du prix de l’instrumentation. Par
ailleurs, une telle architecture fournit à l’utilisateur les données de chaque capteur sous une forme
homogène, si bien que la fusion de données est intrinsèque. La mise en réseau de CFO conduit donc
à des systèmes d’instrumentation optimisés. Ajoutons que les vitesses d’acquisition des signaux des
capteurs sont seulement limitées par le système électronique d’interrogation.
Toutefois, puisque le signal utile se propage sur les 10 (0,01 mm) centraux de la fibre optique
monomode usuelle, les raccords entre tronçons de fibre sont des points sensibles, que de simples
poussières dégradent. Les manipulations sont donc relativement délicates. Pour cela, la majorité
)LJXUH
Structure d’une fibre
optique de type monomode.
Cœur
(de 10m à 100m de diamètre)
Gaine optique (125m)
Enveloppe protectrice
ou gaine mécanique,
réalisée en acrylate, polyimide…
*DLQHRSWLTXHPm)
GHPPjPPGHGLDPqWUH