LES POLYPES COLIQUES

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LES POLYPES COLIQUES
I/ Définition
« Polype » = saillie dans la lumière du tube digestif.
Terme imprécis regroupant :
– des structures histologiques différentes (tumorales ou non)
– des potentiels évolutifs différents (bénin, malin, à risque)
2 points essentiels :
– fréquence liée à l'âge (la fréquence augmente avec l'âge, significative à 45 ans)
– dégénérescence maligne de certains
II/ Clinique
Asymptomatique +++ ; le seule symptôme propre au polype est la rectorragie,
souvent déjà le témoin d'une dégénérescence.
III/ Diagnostic
Proposer une recherche systématique :
– chez le sujet à haut ou très haut risque : antécédent familial de cancer colorectal (au 1er
degré) avant 60 ans, antécédent personnel de polype (de type adénome), syndrome de
cancer familial (6% des cancers colorectal)
– chez le sujet à risque moyen : après 50 ans? par un dépistage de masse?
Comment faire le diagnostic :
Grâce à une coloscopie ; qui permet la visualisation de petits polypes, leur biopsie et
leur ablation ; elle doit, parfois, être complétée d'un lavement baryté.
Coloscopie virtuelle? (grâce au TDM / lavement colique toujours obligatoire).
IV/ Traitement = polypectomie endoscopique.
Polype diagnostiqué = polype retiré (sauf exception) ; le plus souvent à l'anse
diathermique, au cours d'une ou plusieurs coloscopies ( parfois à la pince).
Accidents : hémorragie, perforation.
Parfois, chirurgicalement : polype très gros (4 cm), large base (sessile).
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V/ Résultats anatomo­ pathologique : les variétés de polypes
l'adénome (ou polyadénome) : il peut être tubuleux (75% des cas) ou
villeux (5% des cas) ; le plus fréquent ; il dégénère
en cancer (polype > 1cm,
contingent villeux) ; séquence polype­ cancer ; distribution topographique
semblable (recto­ sigmoïde) ; durée de transformation (jamais en moins de 5 ans,
10 à 15 ans ?)
le polype hyperplasique, très fréquent
le polype juvénile (rectum, enfant)
le pseudo- polype inflammatoire (RCH,
Crohn)
Les cancers détectés à l'examen anatomopathologique sont des cancers de très petite
taille (simple surveillance), sinon : chirurgie.
LES POLYPOSES
= Présence dans le tube digestif de plusieurs polypes (> à 5) ; très fréquent.
I/ Polypose adénomateuse familiale
Maladie héréditaire (le gêne responsable siège sur le chromosome 5) rare : 1 /
10000 ; autosomique dominante à expression variable mais forte ; caractérisée par la
présence d'une polypose recto­ colique ; à l'endoscopie : polypes > 100 ; grave car la
dégénérescence des polypes en cancer est constante (dès 30 ans, 100% à 50 ans).
II/ Circonstances du diagnostic
– devant des symptômes : rectorragies, diarrhées chroniques, douleurs
abdominales, occlusions, ...
– lors d'une enquête familiale : recto­ sigmoïdoscopie de la fratrie dès
l'adolescence (apparition à un âge variable), recherche de lésions pigmentaires
de la rétine (inconstante, selon la mutation), diagnostic de l'anomalie génique
dans un proche avenir
III/ Traitement chirurgical – colo­ protectomie totale avec anastomose iléo­ anale et réservoir
– colectomie totale avec anastomose iléo­ rectale (surveillance et destruction tous
les 3 à 6 mois des polypes rectaux restants)
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–
surveillance du tractus digestif haut (autres localisations d'adénome :
gastrique, duodénum, papille)
DEPISTAGE DU CANCER
COLORECTAL I/ Pourquoi
Car le cancer colorectal est fréquent, son incidence augmente (36 600
nouveaux cas en 2000), les décès par cancer colorectal = + 14% entre 1970 et 1994,
malgré l'amélioration du taux de survie à 5 ans.
Car le cancer colorectal est grave : guérison < 1 cancer sur 2 ; guérison
possible si le diagnostic est précoce (espérance de vie d'un patient atteint d'un cancer
limité à la paroi = patient sein du même âge).
Prévention possible par la détection et l'exérèse des adénomes.
II/ Comment?
­ Hémocult = recherche d'un saignement occulte dans les selles.
Ce test est proposé tous les 2 ans aux personnes entre 50 et 74 ans à risque moyen de
cancer colorectal.
­ Formation des professionnels.
­ Envoi du test par la Poste à ceux qui ne consultent pas.
­ Lecture centralisée du test.
­ Information de la population ciblée.
­ Participation élevée nécessaire : + de 50% de la population, régulièrement (tous
les 2 ans).
III/ Résultats
– taux de positivité du test = 2%
– 60 000 coloscopies induites (90% des tests positifs)
– dépistage : cancer colorectal = 10% (6000 / an) ; stade I = 40% ; adénome de 1
cm = 20% (12 à 15 000 / an)
– diminution de 14% de la mortalité après un suivi de 9 ans de la population
entre 50 et 74 ans
– 2000 à 3000 morts évités / an
– coût du dépistage = 7 milliards de FF pour 20 ans (budget annuel de la Santé =
2200 milliards de FF)
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