2.2 Atomes et éléments 45
volumique), Millikan a calculé la charge de chaque gouttelette. Selon son raisonnement,
étant donné que chaque gouttelette doit contenir un multiple entier d’électrons, la charge
de chaque gouttelette doit être un multiple entier de la charge d’un électron. De fait,
Millikan avait raison ; la charge mesurée sur une gouttelette était toujours un multiple
entier de 21,60 3 10219 C, la charge fondamentale d’un seul électron.
Dans les unités atomiques ou relatives, pour faciliter l’écriture, on assigne une charge
de 21 à l’électron et une charge de 11 au proton. La charge du proton et celle de l’électron
sont de grandeur équivalente, mais de signes contraires, de sorte que lorsque les deux
particules sont appariées, la charge s’élève à zéro. Le neutron n’a aucune charge. Le
tableau 2.1 résume les propriétés des protons, des neutrons et des électrons.
Tableau 2.1 Particules subatomiques
Masse (kg) Masse (u) Charge (relative) Charge (C)
Proton 1,672 62 3 10227 kg 1,007 27 1111,602 18 3 10219
Neutron 1,674 93 3 10227 kg 1,008 66 0 0
Électron 0,000 91 3 10227 kg 0,000 55 2121,602 18 3 10219
La matière est habituellement neutre (il n’y a pas de charge globale) parce que les
protons et les électrons sont normalement présents en nombre égal. Lorsque des déséqui-
libres de charges se créent dans la matière, l’équilibre se rétablit en général rapidement,
souvent de façon spectaculaire. Par exemple, le picotement que vous ressentez quand vous
touchez une poignée de porte par temps sec est dû au mouvement des électrons qui se sont
accumulés sur votre corps lorsque vous avez marché sur un tapis. Le contact avec la poi-
gnée permet aux électrons de s’échapper, rétablissant ainsi la charge globale de votre
corps. Les éclairs résultent d’un phénomène similaire : des charges négatives s’accumulent
dans les nuages ; lorsque l’accumulation des charges devient suffisamment importante et
le champ électrique résultant suffisamment puissant, il se produit une décharge entre les
nuages et le sol, ce qui rétablit l’équilibre.
Si un fragment de matière comme un grain de sable, aussi minuscule soit-il, était
composé seulement de protons ou d’électrons, les forces répulsives inhérentes à cette
matière seraient extraordinaires, et celle-ci serait très instable. Heureusement, la matière
ne se comporte pas de cette manière.
Les éléments : définis par le nombre de protons
Si tous les atomes sont composés des mêmes particules subatomiques, comment les atomes
d’un élément se distinguent-ils de ceux d’un autre ? La réponse est le nombre de ces parti-
cules. Le nombre le plus important pour déterminer l’identité d’un atome est le nombre de
protons dans son noyau. En fait, c’est le nombre de protons qui définit un élément. Par
exemple, l’atome dont le noyau comporte deux protons est l’atome d’hélium ; l’atome qui a
six protons dans son noyau est l’atome de carbone ; et celui qui en a 92 est l’atome d’ura-
nium (figure 2.4). Le nombre de protons dans le noyau d’un atome est le numéro atomique
et on lui attribue le symbole Z. Les numéros atomiques des éléments connus varient de
1à117 (mais il est possible que d’autres éléments soient encore découverts).
À chaque élément, identifié par un numéro atomique unique, est associé un symbole
chimique unique, c’est-à-dire une abréviation d’une ou deux lettres présentée directement
sous son numéro atomique dans le tableau périodique (figure 2.5). Ainsi, le symbole de
l’hélium est He ; celui du carbone est C ; et celui de l’uranium est U. Le symbole chimique
et le numéro atomique vont toujours de pair. Si le numéro atomique est 2, le symbole
chimique doit être He. Si le numéro atomique est 6, le symbole chimique doit être C. Ce
n’est qu’une autre façon de dire que le nombre de protons définit l’élément.
La plupart des symboles sont basés sur le nom de l’élément. Par exemple, le symbole
pour le soufre est S ; pour l’oxygène, O ; et pour le chlore, Cl. Plusieurs des plus vieux
éléments connus, cependant, ont des symboles basés sur leurs noms latins. Ainsi, le sym-
bole pour le sodium est Na d’après le latin natrium, et le symbole pour l’étain est Sn, du
Une charge négative s’accumule
dans les nuages.
Une charge positive s’accumule au sol.
Une décharge électrique
rétablit l’équilibre des charges.
▲ Lorsque l’équilibre normal des charges
dans la matière est perturbé, comme cela
se produit au cours d’un orage, il se rétablit
rapidement, souvent de façon
spectaculaire.
Le terme élément désigne l’ensemble
des atomes possédant un nombre
identique de protons.