Sciences et technologies à l'école École du Centre de Cilaos Dossier réalisé par Roland Técher et Sébastien Dubau FORMATION DE L’ÎLE DE LA RÉUNION Sciences et technologies à l'école Présentation des modules de formation Chaque module a vocation à être créé au niveau des écoles sur le temps de formation statutaire (formations pédagogiques). Il débouche sur l'élaboration de séquences d'enseignement proposées par les équipes et mises à disposition de l’ensemble des enseignants sur le site de la circonscription de SaintLouis et/ou l’Académie. Une présentation en 5 rubriques Les connaissances que l'enseignant doit maîtriser à son niveau ► Les compétences mises en jeu et les connaissances à maîtriser, ressources disponibles et exploitables. L'identification des connaissances à faire acquérir aux élèves ►Repérage, en appui sur les programmes et les progressions, des connaissances que les élèves doivent acquérir. Cette partie débouche sur la réalisation ou la proposition d' " un résumé type". Place de cet enseignement dans la progression ► Repérage des capacités et connaissances préalables, nécessaires aux élèves pour acquérir les capacités et connaissances ciblées ; identification des obstacles les plus fréquents. Mise en évidence des liens avec d'autres notions disciplinaires au programme de l'école primaire. Élaboration d'une ou plusieurs séances de classe ► Les séances visent explicitement à faire acquérir des connaissances-cibles et sont structurées en séquence d'apprentissage. Evaluation des acquis des élèves ► Les élèves sont évalués tout au long du module, notamment dans la dimension liée à la gestion des apprentissages des élèves par les enseignants. Néanmoins une séance évaluative peut être proposée en fin de séquence. Fiche connaissances pour l’enseignant SAIT-ON QUE LORS DE LA PHASE D’ÉMERSION DE LA PREMIÈRE PARTIE DE L’ÎLE, LE PITON DES NEIGES A CULMINÉ À PLUS DE 4000 MÈTRES D’ALTITUDE ? SAIT-ON QUE LA CHAPELLE DE FLEURS JAUNES EST UNE ANCIENNE CHAMBRE MAGMATIQUE SUPÉRIEURE? La formation géologique de l’île de la Réunion est un sujet passionnant à bien des égards : elle convoque la géographie, la géologie, la volcanologie, la climatologie mais d’emblée elle ne se laisse pas facilement appréhender pour des esprits néophytes comme nous... M. Técher et moi-même avant d’aborder ce sujet et de le transposer en Cycle 3, sommes soumis à deux contraintes majeures... Nous ne sommes pas des spécialistes et il n’existe aucune littérature de vulgarisation scientifique concernant ce sujet... De fait, cette contribution commune, au delà des approximations qu’elle révèle, pose plus de questions (certaines peut-être triviales) qu’elle n’apporte de réponses... Notre principale motivation était de pouvoir modéliser, en classe, des phénomènes géologiques afin d’édifier, dans tous les sens du terme, nos élèves. Toutefois, dans un souci de clarté pédagogique, il nous a paru important de comprendre ou d’approfondir les concepts scientifiques qui permettent d’aborder le sujet. Ils sont au nombre de : • Comprendre le vocabulaire scientifique afférent à la question : dans le désordre, surrection, émersion, subduction, érosion glaciaire, érosion pluviale, effondrement, tectonique des plaques, point chaud, subduction, chambre magmatique, volcan effusif, la liste est loin d’être exhaustive... • Avoir une vision simple d’un tableau stratigraphique de l’ère quaternaire, pour situer chronologiquement l’émersion et l’érosion de l’île de la Réunion. • L’épisode volcanologique qui a entraîné l’émersion de la Réunion est de constitution classique : il y a 5 à 6 millions d’années, un volcan a commencé à se bâtir au fond de l’océan Indien, par 4000 mètres de profondeur. Emergé il y a 3 millions d’années, il n’a pas cessé de croître depuis... Bien qu’il s’érode ! Les géologues ne sont pas d’accord sur l’origine des Mascareignes. La théorie du point chaud, comparable à celui des îles Hawaï, a longtemps eu du succès (en a toujours d’ailleurs Cf l’émission « C’est pas sorcier »). La plaque terrestre se déplace au-dessus d’un point de chaleur, qui la perce de temps à autre et donne naissance à un volcan. On finit par avoir une chaîne bien alignée de cônes d’âges décroissants... Cela marche pour l’archipel hawaïen mais aux Mascareignes, l’île Maurice est encadrée par deux îles bien plus jeunes qu’elle... Quid du point chaud ? Concernant la partie volcanologique « terrestre » l’île s’est constituée de deux volcans successifs : le vieux massif, qui culmine au Piton des Neiges (3070 m aujourd’hui) et le massif de la Fournaise. Le plus ancien a émergé il y a 3 millions d’années mais n’a cessé son activité qu’il y a 20 000 ans. Le second est déjà vieux de 500 000 ans et est toujours en activité. Concernant la fonction éruptive, la chambre magmatique supérieure, à moins d’un kilomètre sous le sommet, se remplit peu à peu de laves venues du manteau terrestre. Une fois la chambre magmatique pleine, la lave se cherche un chemin vers la surface, en créant ou élargissant des fissures. A mesure qu’elle approche de l’air libre, la lave se « dégaze » et accélère sa progression. L’évolution va dépendre de la qualité des laves, épaisses ou fluides, et du relief environnant : cratères fermés ou égueulés, tunnels de lave ou coulées ouvertes... • Si on prend en compte la latitude de l’île, son altitude paroxystique et la période climatique (relativement récente à l’échelle planétaire) pendant laquelle elle s’est formée, on peut se poser la question d’une éventuelle érosion glaciaire supérieure ( !) Les géologues savent qu’entre 100 000 ans et 10 000 ans environ, il y eut une dernière longue période de glaciation, avec une kyrielle de variations mais toujours dans un climat froid. Pour l’hémisphère Sud, les traces se situent dans les Andes, en Patagonie, en Nouvelle Zélande, en Australie : anciens glaciers, moraines, lœss, vallées glaciaires... Toute la planète a connu le Würm, la Réunion aussi mais on ne parle que de la calotte glaciaire de la Fournaise... Ce que l’élève doit retenir. « Résumé-type» du cahier de l’élève Séquence sommative Émersion Ce que l’élève doit retenir. « Résumé-type» du cahier de l’élève Séquence sommative Éruption Volcanique CE QUE L’ÈLÈVE DOIT RETENIR Ce que l’élève doit retenir. « Résumé-type» du cahier de l’élève Séquence sommative Érosion CE QUE L’ÉLÈVE DOIT RETENIR Programmation des séances Proposition de programmation Programme : Émersion/Éruption Volcanique L’élève est capable de comprendre le principe de l’émersion ainsi que celui de l’éruption volcanique Niveau : CM1/CM2 1ère séance / Objectif : Modéliser un volcan en plâtre Matériel : petite bouteille en plastique, plâtre de Paris à prise rapide, durite en plastique Étapes de la séance : présentation du matériel / regroupement des élèves par trinômes / séparation des tâches Consigne : « Vous allez mélanger le plâtre et l’eau afin d’obtenir une pâte homogène puis vous allez édifier un dôme autour de la bouteille en plastique ! Attention, il ne faut dépasser le goulot !» Anticipation : Le maître doit au préalable agréger la durite au bas de la bouteille Confrontations des résultats : les élèves constatent que si l’on attend trop longtemps, le plâtre devient grumeleux et empêche l’édification d’un dôme volcanique Explication : il faut procéder avec célérité 2ème séance / Objectif : Simuler en classe une éruption volcanique Matériel : sirop de grenadine ou colorant rouge / bicarbonate de soude / vinaigre blanc Étapes de la séance : verser par le goulot 2 cuillerées à soupe de bicarbonate / verser dans l’extrémité de la durite le mélange colorant rouge+bicarbonate Consigne : « au préalable, tu vas effectuer le mélange colorant rouge+bicarbonate dans un verre » Anticipation : veiller à mettre un entonnoir au dessus du goulot afin que les élèves ne versent le bicarbonate à côté. Confrontations des résultats : ça crépite dans la bouteille, de la mousse rouge sort par le goulot. La mousse coule sur le plâtre comme de la lave sur les pentes d’un volcan Explication : je réserve la conclusion en fin de 3ème séance 3ème séance / Comprendre en faisant des hypothèses le phénomène scientifique simulé en classe Matériel : copie distribuée à chaque élève des différentes étapes de l’expérience Étapes de la séance : les élèves sont invités à tour de rôle à construire un court résumé de l’étape vidéo projetée Consigne : « résume oralement l’étape proposée » Manipulation : se munir d’un vidéo projecteur pour que l’ensemble de la classe puisse avoir une vue d’ensemble Confrontations des résultats : la dernière partie, la plus importante concerne la conclusion du phénomène observé, laisser oralement les élèves étayer leurs affirmations Explication : voir travaux d’élèves Programmation des séances Programme : Érosion glaciaire Proposition de programmation L’élève est capable de comprendre le principe de l’érosion glaciaire Niveau : CM1/CM2 Nombre de séances : 3 1ère séance / Objectif : Modéliser un empierrement Matériel : Étapes de la séance : présentation du matériel / regroupement des élèves / séparation des tâches Consigne : « Nous allons immerger cet enrochement dans le bac puis nous allons le disposer dans la partie congélateur » Anticipation : En amont, j’ai collé des cailloux de différentes formes et de différentes masses avec de la colle de type Epoxyne. Il faut que l’ensemble « résiste » au principe de la gravité terrestre Explication : Nous allons laisser l’ensemble 24 heures au congélateur. Les principes des différents états de l’eau sont acquis : les élèves savent d’emblée que nous allons passer de l’état liquide à l’état solide. 2ème séance / Objectif : Accélérer la fonte de la classe pour constater l’effondrement Matériel : sèche-cheveux, serpillères, seaux Étapes de la séance : démouler l’empierrement / projeter de l’air chaud / constater l’éclatement de la roche Consigne : « vous allez faire fondre la glace à l’aide des sèche-cheveux » Anticipation : il faut absolument sécuriser l’espace d’expérience en expliquant aux élèves qu’il ne doit jamais y avoir contact entre l’appareil électrique et l’eau Explication : je réserve la conclusion en fin de 3ème séance 3ème séance / Comprendre en faisant des hypothèses le phénomène scientifique simulé en classe Matériel : copie distribuée à chaque élève des différentes étapes de l’expérience Étapes de la séance : les élèves sont invités à tour de rôle à construire un court résumé de l’étape vidéo projetée Consigne : « résume oralement l’étape proposée » Manipulation : se munir d’un vidéo projecteur pour que l’ensemble de la classe puisse avoir une vue d’ensemble Confrontations des résultats : la dernière partie, la plus importante concerne la conclusion du phénomène observé, laisser oralement les élèves étayer leurs affirmations puis apporter un complément d’information Explication : voir travaux d’élèves Annexe 1 PROLONGEMENTS TRANSDISCIPLINAIRES • Cette approche scientifique, comme nous l’avons dit en exergue, doit avoir, dans une optique transdisciplinaire, des corrélats importants. Au-delà des activités ponctuelles (activités plastiques concernant les peintures de volcans / activités mathématiques concernant le calcul de différence d’altitude entre 2 points / activités de géométrie concernant le calcul de différents degrés d’inclinaison avec rapporteur, la liste est loin d’être exhaustive…) • Un effort tout particulier doit être consenti au niveau de la maîtrise de la langue : en effet, lors de la phase de mutualisation en 3ème séance, les élèves sont amenés à s’exprimer verbalement pour construire une trace écrite correspondant à l’étape vidéo projetée. Ensuite, le passage à l’écrit permet d’avoir une conscience claire de la syntaxe utilisée. Les élèves peuvent éventuellement taper le texte sur l’ordinateur central devant leurs camarades. Annexe 2 PREMIER ou DEUXIÈME PALIER POUR LA MAÎTRISE DU SOCLE COMMUN Compétences attendues à la fin du CM2 Compétence 1 : La maîtrise de la langue française L'élève est capable de : - s'exprimer clairement à l'oral comme à l'écrit en utilisant un vocabulaire approprié. - lire seul et comprendre un énoncé, une consigne. - comprendre des mots SCIENTIFIQUES et les utiliser à bon escient. Compétence 3 : Les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique A) Les principaux éléments de mathématiques L'élève est capable de : - utiliser les unités de mesure usuelles ; utiliser les instruments de mesure (rapporteur) - savoir organiser des informations numériques ou géométriques, justifier et apprécier la vraisemblance d'un résultat; - lire, interpréter et construire quelques représentations simples : tableaux, graphiques B) La culture scientifique et technologique L'élève est capable de : - pratiquer une démarche d'investigation; de savoir observer, questionner; - manipuler et expérimenter, formuler une hypothèse et la tester, argumenter; - mettre à l'essai plusieurs pistes de solutions; - exprimer et exploiter les résultats d'une recherche en utilisant un vocabulaire scientifique à l'écrit et à l'oral; - maîtriser des connaissances dans divers domaines scientifiques - exercer des habilités manuelles, réaliser certains gestes techniques. Compétence 5 : La culture humaniste L'élève est capable de : -lire et utiliser différents langages : cartes, croquis, graphiques, chronologie, iconographie. Compétence 7 : L'autonomie et l'initiative L'élève est capable de : - respecter des consignes simples en autonomie. - montrer une certaine persévérance dans toutes les activités. - s'impliquer dans un projet individuel ou collectif. - se respecter en respectant les principales règles d’hygiène de vie ; accomplir les gestes quotidiens sans risquer de se faire mal.