
« Les récifs coralliens face au changement climatique »
Alors qu’ils ne couvrent que 0,1 à 0,2% de la surface des océans, les récifs coralliens abritent plus de
30% de toutes les espèces marines connues à ce jour. A l’image des forêts tropicales humides, ils sont
un véritable réservoir de la biodiversité de notre planète. C’est un patrimoine de l’humanité et certains
récifs, comme la grande barrière de corail australienne, sont inscrits au patrimoine mondial de
l’UNESCO. Cette biodiversité s’est construite autour d’un organisme de base, le corail ; un groupe qui ne
regroupe au final pas plus de 1000 espèces. Et ce succès écologique est dû à une symbiose entre le corail
et des microalgues intracellulaires communément appelées zooxanthelles. « Organismes ingénieurs », ils
sont à l’origine des plus vastes bioconstructions de notre planète. C’est dire l’importance de ces 1000
espèces de coraux pour probablement plus de 100 000 espèces répertoriées dans les récifs
coralliens. Véritables oasis de vie, ils assurent également la subsistance directe de plus de 500
millions de personnes dans le monde grâce à la pêche, et leur intérêt pour l’homme va bien au-delà :
protection des côtes contre l’érosion, zones de haute valeur touristique... Aux dernières estimations, les
services écologiques issus des récifs coralliens sont valorisés à hauteur de 30 milliards d’euros par
an.
Comme tout organisme vivant, leur croissance est dépendante
de nombreux facteurs (lumière, température, pH, nutriments,
turbidité) et ils sont particulièrement sensibles aux
changements actuels de notre environnement :
réchauffement des eaux, acidification des océans, qui
s’ajoutent aux perturbations locales (pollution, sédimentation,
aménagement des côtes, surpêche, trafic maritime...). Ainsi,
une élévation de moins d’un degré au-delà d’une valeur-seuil
suffit à provoquer le blanchissement, c’est-à-dire la rupture de
la symbiose corail – zooxanthelles, de vastes populations
coralliennes, pouvant conduire à la disparition du récif. De
même, l’acidification des océans perturbe la formation du
squelette corallien ainsi que de nombreuses autres fonctions
biologiques comme la reproduction. On estime actuellement
qu’environ 20 % des récifs ont définitivement disparu, que
25 % sont en grand danger et que 25 % supplémentaires
seront menacés d’ici à 2050 si aucune action de gestion
n’est menée.
C’est dans ce contexte que se développent les recherches sur les récifs coralliens pour améliorer les
connaissances et proposer des politiques de conservations les mieux adaptées. La France est un acteur
majeur dans cet environnement car elle arrive au 4
ième
rang mondial des pays ayant le plus de récifs
coralliens après l’Indonésie, l’Australie et les Philippines et avec près de 5% des récifs coralliens de
notre planète. Mais, surtout, la France, au travers de ses Outre-mer, possède des récifs coralliens dans
tous les océans et il est de son devoir de contribuer à la connaissance et à la conservation des récifs
coralliens, pour la planète entière, pour l’humanité.
Bien sûr, la recherche française sur les récifs coralliens est présente et dynamique à l’échelle internationale
au côté des Australiens et des Américains qui font figure de leaders dans le domaine. Le Laboratoire
d’Excellence « CORAIL » (LabEx CORAIL), démontre une excellence de la recherche française sur les
récifs coralliens, mais aussi une volonté politique française de promouvoir et de développer les recherches
françaises sur les récifs coralliens.
Organisée par le LabEx CORAIL, cette exposition, intitulée « Les récifs coralliens face au changement
climatique » s’inscrit bien sûr dans le contexte de la COP21 qui aura pour but de réduire l’impact de
l’Homme sur notre planète.
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