Polytech Lyon - 2015
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amplitude et en fréquence, 2 électro-aimants ainsi que 2 demi-cylindres appelés “D” ou “Dee” en
anglais à cause de leur forme.
Le principe de fonctionnement du cyclotron est
assez complexe. Tout d’abord, il faut savoir que
l’action combinée du champ magnétique dû aux
électro-aimants et du champ électrique dû au
générateur va jouer un rôle déterminant dans
l’accélération du faisceau de protons. En effet, ce
faisceau de protons, placé préalablement au
centre de la chambre d’accélération, va entrer
entre les deux “Dees” et sera accéléré par le
champ électrique puis dévié sous l’action du
champ magnétique pour revenir à nouveau dans
l’espace entre les 2 “Dees”. A chacun de ses
passages entre les 2 “Dees”, ce faisceau de
protons gagne en énergie cinétique et le rayon
de sa trajectoire augmente. Lorsque l’énergie
désirée est atteinte, les protons sont éjectés de
l’accélérateur via un canal d’extraction. Ce
faisceau ainsi éjecté sera dirigé vers la salle de
soins le long d’une ”ligne de faisceau” où il subira
des traitements nécessaires aux besoins de la
tumeur traité comme par exemple la focalisation
du faisceau.
D’autres types d’accélérateur circulaire ont vu le jour plus tard. Il s’agit des synchrocyclotrons
permettant d’avoir une énergie supérieure (en centaines de MeV) en gardant une trajectoire fixe
mais en modifiant le champ magnétique en continu pour tenir compte du changement de vitesse.
III – Quelques résultats
La protonthérapie a connue ses premières applications dans les années 1980 quand plusieurs centres
hospitaliers dédiés à cette thérapie ont été construits. Depuis, la protonthérapie affiche des résultats
très positifs.
Le cas le plus parlant est le traitement du mélanome de l’œil. On remarque que sur les 2500 patients
traités au Centre de Protonthérapie d’Orsay, environ 96% n’ont pas eu de récidives 5 ans après et ont
la chance de garder leur œil. L’Hôpital ophtalmologique Jules Gonin en Suisse affirme que dans plus
de 95 % des cas l’œil du malade est conservé tandis que le risque de récidive, lui, est réduit à 1,1%.
Un autre cas intéressant est le traitement des tumeurs intracrâniennes. Une étude montre que
lorsque l’on associe la protonthérapie à la radiothérapie classique on augmenterait jusqu’à 85-90% le
contrôle de la tumeur à 5 ans. Ce résultat est à mettre en lien avec le faite que les chondromes de la
base du crâne entrainent la mort en moyenne en 2 à 3 ans.
Chez les enfants, étant donnée la sensibilité de leur tissus, la protonthérapie est une méthode
adapté. Dans ce cas on obtiendrait un résultat de plus de 70% de taux de contrôle tumoral. Une