durant. Il s’agit de courants chauds qui perturbent les alizés. Ceux-ci, en temps «normal»
soufflent vers l’ouest, provoquant des remontées d’eaux froides le long des côtes tout en
entraînant les eaux chaudes de surface. Avec El Nino, ils perdent toute leur puissance, il y a
alors inversion des régimes climatiques ce qui apporte un air chaud et moite tout au long
des littoraux du Pérou et de l’Équateur. Cette perturbation climatique porte le nom d’Enso,
des mesures de la concentration en CO2dans l’atmosphère montrent qu’Enso a des effets
renforcés sur l’Europe en ce qui concerne le réchauffement climatique.
LES ÉCHANGES DE GAZ ENTRE L’HYDROSPHÈRE ET
L’ATMOSPHÈRE
Le carbone circule entre les différentes enveloppes de la terre, accomplissant un cycle
équilibré, la quantité quittant l’atmosphère étant équivalente à celle y arrivant avant l’ère
industrielle.
qDes échanges permanents
Les océans interagissent avec l’atmo-
sphère terrestre à travers des échanges
permanents d’eau et de gaz, notamment
de dioxyde de carbone. Ce gaz présent
en faible quantité dans l’atmosphère,
parvient en surface des océans où il a
tendance à se dissoudre dans des eaux
froides et à être entraîné par gravité
dans les eaux très profondes avec l’aug-
mentation de densité des eaux froides et
salées. Ces grands fonds d’eaux pro-
fondes constituent alors un « puits » de
CO2avec une proportion 60 fois plus
importante de ce gaz dans cette enve-
loppe que dans l’atmosphère. Cette prise
en charge de ce gaz à effet de serre par
l’océan contribue à garantir un équilibre
climatique, l’océan régulant le climat et permettant de maintenir des températures clé-
mentes compatibles avec le maintien de la biosphère.
qConséquences des activités de l’homme
En 2003, la concentration en CO2atmosphérique est passée à 370 ppm contre
280 ppm en 1800. Cette augmentation globale est imputable à la combustion de matière
organique fossile pour l’industrie et les transports, la déforestation et l’agriculture par
brûlis de forêts. Chaque année 7Gt de carbone sont rejetées dans l’atmosphère dont
4 sont piégées dans les puits naturels de CO2à quantités égales: l’océan et les forêts en
croissance. Le reste, c’est-à-dire les trois gigatonnes supplémentaires, s’ajoute aux com-
posants atmosphériques, contribuant gravement au réchauffement climatique par effet
de serre, et faisant craindre des changements climatiques intenses difficiles à juguler.
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Réchauffement climatique
et pH
L’océan est un « puits » de CO2, il
absorbe le carbone en excès sous
forme de CO2dissous ou d’ions carbo-
nates, modifiant ainsi le pH qui devient
plus acide. Ce pH a baissé de 0,1 unité
au XXesiècle et menace de chuter à
nouveau de 0,14 à 0,35 unité d’ici
2100. Cette augmentation de l’acidité
des mers peut avoir des conséquences
importantes sur la biodiversité,
l’exemple des coraux qui abritent des
milliers d’espèces en est la parfaite illus-
tration, avec une réduction de leur sur-
face à cause de leur difficulté à sécréter
leur squelette calcaire externe du fait
de la baisse du pH.