Chapitre 1
Electrons dans les solides -
modèle du gaz d’électrons libres
Introduction
L’objet de ce chapitre est de fournir des descriptions raisonnablement simples mais aussi rai-
sonnablement réalistes du mouvement des charges électriques dans un solide, et plus précisément
dans les solides conducteurs.
Pourquoi donner des descriptions, alors qu’on pourrait tout aussi bien viser à donner la
description ? La raison en est la complexité du problème, elle même liée à deux points :
– le très grand nombre de particules composant le solide, de l’ordre de grandeur du nombre
d’Avogadro.
– leur caractère quantique.
Face à une telle difficulté la démarche habituelle du physicien consiste à définir des modèles,
simplifications souvent très fortes de la réalité, et à confronter les prévisions de ces aux comporte-
ments expérimentaux observés. Dans ce chapitre nous aborderons le plus simple de ces modèles :
le gaz l’électrons libres.
1.1 Gaz d’électrons libres classiques
1.1.1 Le modèle de Drude
Le modèle classique du gaz d’électrons libres permet de comprendre la plupart des propriétés
des métaux. Il constitue la première théorie « sérieuse » de l’état métallique. Il est dû à un
physicien anglais, Paul Drude, et constitue en une adaptation de la théorie cinétique des gaz.
Charges mobiles et charges fixes En 1897, J.J Thomson, autre physicien anglais, avait mon-
tré que les électrons sont des particules chargées négativement, présents à l’intérieur des atomes,
et caractérisée par un rapport charge / masse 1000 fois plus élevé que celui qu’on connaissait
pour l’ion H+. Etre à la fois chargé et léger, donc mobile, fait de l’électron un excellent candidat
pour être un vecteur efficace du courant électrique.
D’autre part les chimistes savaient que les atomes métalliques cèdent assez facilement leurs
électrons de valence, au nombre de 1 pour le sodium, 2 pour le magnésium, 3 pour l’aluminium,
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