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Repérer
Le psychiatre Jean Delay définit l’humeur comme une « disposition affective
fondamentale riche de toutes les instances émotionnelles et instinctives, qui
donne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable,
oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur ». C’est un
terme qui est utilisé couramment par les médecins et les équipes soignantes.
Il n’est pas sûr que cette définition générique soit très éclairante mais les
spécialistes, eux-mêmes, ont du mal à proposer une définition évidente de
l’humeur.
L’humeur, au fond, c’est ce que vous nommez « le moral ». Lorsque vous vous
sentez bien vous direz que vous avez un bon moral, que vous êtes de bonne
humeur ; et un mauvais moral ou de mauvaise humeur quand vous vous
sentez triste ou énervé.
Si nous percevons bien l’infinie tristesse de Manon au cours de la phase
dépressive, il est moins évident de rattacher son accès maniaque à de la
bonne humeur. Nous voyons bien le côté forcé, excessif, morbide même de
ce qu’elle exprime. La manie, ce n’est pas la joie…
L’humeurL’humeur
Dans le langage courant, une personne
maniaque est extrêmement attachée à ses
habitudes, très méticuleuse et elle peut même
avoir des idées fixes.
En psychiatrie, la manie (qui signifie en grec
« folie ») décrit tout autre chose.
Elle constitue un état de surexcitation du
psychisme qui se caractérise par :
• L’euphorie
• Le ludisme (la personne donne
l’impression de jouer de tout, avec tous)
• Une augmentation de l’estime de soi et
de ses capacités (sentiment de toute
puissance, de grandeur, de pouvoir)
• Un ressenti des émotions (joie, colère,
etc...) plus vif que d’habitude
• Très peu de sommeil (la personne est
convaincue de pouvoir s’en passer,
ne ressent pas la fatigue)
• Un débit accéléré de la parole, logorrhée
(la parole coule ininterrompue comme
un flux verbal) , un désir de parler constamment
• Une accélération des pensées et des actions (la personne passe d’un sujet
à l’autre sans pouvoir se fixer à un sujet de conversation), elle n’a pas de
limite dans ses projets (rien ne lui semble impossible)
• Une grande énergie, des activités inhabituelles, un comportement
désinhibé
• Des dépenses inconsidérées d'argent
• Une hyperactivité sexuelle
• Une distractabilité, une grande difficulté à maintenir son attention sur
quelque chose
• Une fuite des idées
• Des troubles du jugement
• Une irritabilité avec une tendance agressive
• Une hyperactivité, une agitation
• Parfois un délire et des hallucinations.
Ces différents symptômes doivent se
maintenir plus d’une semaine et être
en rupture avec le fonctionnement
antérieur de la personne pour être
considérés comme caractéristiques
d’un épisode maniaque.
D
L’accès maniaque (selon le DSM IV-TR)