La lutte autocide, une application possible au
Paysndisia archon et/ou au charançon?
Fiche n°5
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La technique de l’insecte stérile mâle est une ancienne technique redéveloppée avec les
nouveaux moyens de biotechnologies que l’on a désormais à disposition. Elle est
appliquée à la lutte contre les insectes vecteurs et de plus en plus mise en pratique pour
lutter contre les insectes ravageurs.
Au vu de l’évolution massive de l’invasion du charançon rouge et du papillon du palmier ,
il va devenir primordial de se tourner vers de nouvelles techniques afin de sauver le
patrimoine végétal des palmiers.
En effet, plusieurs rapports (FREDON, Associations: sauvons nos palmiers Fous de
Palmier, Société Palmophile Francophone, témoignage de particuliers, etc….) montre que
la population de charançon évolue à grande échelle (de plus en plus de charançons sont
pris au piège) se déplaçant de plus en plus au nord et attaquant des espèces supposées
résistantes telles que les Washingtonia (type de palmier pas ou très peu attaqué il y a
encore un an). Les techniques préventives de piégeage ou encore de lutte se révèlent être
assez faiblement efficaces et très couteuses. C’est pourquoi il serait intéressant de se
tourner vers la TIS, technique qui a déjà fait ces preuves et qui est peu couteuse comparée
à celles utilisées aujourd’hui (Bernard J. Blum; avril 2014).
figure .1 : Principe de la technique de l’insecte stérile, exemple du moustique sur l’île de la Réunion. D’apres les
études de W.Klassen( 2005).
Etape 1 : Etude de la faisabilité technique.
La première étape va consister à étudier la bio-écologie de l’insecte candidat en intégrant
les « déterminants » environnementaux de la colonisation. Pour cela il va falloir
s’intéresser à la génétique des populations, à la distribution et la dispersion de l’insecte
sur le territoire envahi (colonisation) , aux traits de vie et au comportement sexuel. On va
donc s’intéresser aux conditions d’élevage, à la fécondité, au taux d’éclosion des œufs, au
taux d’émergence , au sexe ratio, à la longévité de l’insecte étudié.
La mise en place d’un tel projet va nécessiter plusieurs étapes importantes ainsi qu’une
recherche de financements. Il existe aujourd’hui en France un projet similaire nommé le
projet « Regio Bio contrôle » visant la : Cydia pomonella, la Drosophylla suzukii aux
ailes tachetées ainsi que la mouche du brou des noix (Rhagoletis completa).
Ce projet est soutenu par des organisations techniques et scientifiques : l’INRA
Sophia, Montpellier (CBGP), le CTIFL et stations expérimentales des filières USDA-
ARS EBCL Montpellier, par la FiBL (Frick et Agroscope Suisse), par l’agence
Internationale de l’Energie Atomique (AIEA, Vienne, Autriche) et par l’OKSIR au
Canada. Il y a également un soutien du projet par des industriels et des organisations
privées telles que : Koppert NL, NPP (Arysta Life science), Oxitec, Sangosse et
Pherobank ainsi que par des associations et des groupements de producteurs (Bernard J.
Blum; avril 2014).
1- Mise en œuvre de la technique de l’insecte stérile
pour un nouveau ravageur
Une fois que ces critères auront été déterminés il va falloir s’intéresser à la maitrise des
protocoles d’élevage de masse, des méthodes de séparation des larves de sexage, des
protocoles de stérilisation (trois techniques possibles) et prouver la compétitivité sexuelle
des mâles stériles vis-à-vis des mâles sauvages.
Il va ensuite falloir modéliser et simuler des modèles de stratégies de lâcher des mâles
stériles (taille, fréquence des lâchers en fonction de la zone géographique et de la densité de
population d’insectes sauvages présents).
Etape 2 : Etude de la faisabilité économique et réglementaire.
La seconde étape consiste à se tourner vers l’analyse de la faisabilité socio-économique en
fonction de la ou les régions concernées (estimer les coûts de la mise en place de cette
méthode (Source FAO) et son impact).
Pour la dernière étape on va s’intéresser à la réglementation concernant la mise en liberté de
masse d’insectes génétiquement modifiés ou ionisés.
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2-La mise en œuvre de la technique de l’insecte stérile est elle
possible chez le charançon rouge?
Dans la mise en œuvre d’un programme de la technique de l’insecte stérile mâle chez le
charançon rouge (Rhyncophorus ferrugineus) les avantages sont une bonne connaissance:
Des déterminants environnementaux de la colonisation.
A) Les points positifs
On va alors se confronter aux lois sur les organismes génétiquement modifiés, pour éviter
tout problème il va falloir faire des études démontrant que le gène ne peut être transmis à
d’autres insectes que celui qui est modifié (pour la technique RIDL) ou que la ionisation de
l’insecte ne va pas affecter la plante que l’on cherche à protéger ou encore d’autres insectes
(mesure de la radioactivité).
Comme on a pu le voir dans l’article 1: « Rhyncophorus ferrugineus (Oliver) », les
principaux déterminants environnementaux favorables à la colonisation chez le charançon
rouge du palmier sont au nombre de trois : la température, idéale entre 13 et 15 °C; le taux
d’humidité dans l’air et dans les sols, ainsi que la composition des sols dans lesquels sont
plantés les palmiers (Adrym et Khalil, 2003; Filadelfo et al, 2008; Oscar Dembilio vives,
2011).
A ces trois facteurs environnementaux, va s’ajouter un facteur important, la prédation. En
effet, aujourd’hui on ne connait pas de grand prédateur (ne créant pas de dommages à
d’autres espèces ou s’attaquant à d’autres plantes) du charançon rouge du palmier en
Europe ce qui en fait un bon candidat pour une colonisation efficace (Murphy et Briscoe,
1999; Faleiro, 2006).
De la distribution et de la dispersion de l’insecte sur le territoire envahi : le
cas de la France .
La menace du Charançon rouge du palmier s’étendant de plus en plus aux pays européens
et décime de plus en plus d’espèces de palmiers (Phoenix Canariensis, Phoenix Sylvestris,
Washingtonia filifera, Chamaerops humilis, Jubea chilensis, Washingtonia robusta……)
(Barranco et al, 2000; Santi Longo et al, 2011; ) à travers le monde.
En France des mesures ont été prises, bien que sur le tard. On a pu voir des chercheurs de
l’INRA (INRA Montpellier, INRA Sofia-Antipolis) s’intéresser à cette épidémie, ainsi que
la mise en place d’un suivi réalisé par la FREDON, la FAO ou encore certains maires des
départements les plus touchés.
Le recensement à pu être plus efficace, ces deux dernières années notamment grâce à la
participation de particuliers propriétaires de palmiers infestés. Propriétaires qui se
réunissent de plus en plus en associations , telle que l’association « Sauvons Nos
Palmiers ».
Du comportement sexuel, du cycle de développement et de la longévité
de l’insecte.
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figure .2 : Carte de répartition de charançon rouge (Rhyncophorus ferrugineus) en 2013 (INRA).
figure .3 : Rappel du cycle de développement du charançon et des périodes d’oviposition dans le bassin
méditerranéen.
Nous savons que le charançon rouge du palmier communique par messages chimiques et
hormonaux. Ces messages sont également utilisés lors de la reproduction et sont
particulièrement efficaces et volatiles (900 m). Ce sont des insectes à reproduction
uniquement sexuée et multiples reproductions de l’émergence jusqu’à la fin de leur vie).
Son cycle de développement est rapide ( 25 à 105 jours) et poly-voltain (3-4 générations
de vols par an) ce qui permet à l’insecte d’être un bon colonisateur (AVAND-FAGHIH,
2004).
Connaissance de l’élevage.
Le Charançon rouge du palmier, Rhyncophorus ferrugineus ayant fait l’objet de
nombreuses recherches en laboratoire depuis les années 2000, et cela dans de nombreux
pays (France, Italie, Etats- Unis, Inde….), on dispose alors d’une connaissance étendue
de son élevage ainsi que de la détermination du sexe.
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Figure.4 : Parties génitales males (gauche) et femelles (droite) de Rhynchophorus ferrugineus. Photos de JB Peltier.
B) Les points à étudier
Dans la mise en œuvre de la technique de l’insecte stérile mâle chez le charançon rouge
(Rhyncophorus ferrugineus) plusieurs points sont à étudier:
Au niveau de la reproduction
Au niveau de la reproduction il faudrait porter une attention toute particulière à l’étude du taux
d’éclosion des œufs, du taux d’émergence ainsi qu’au sexe ratio du charançon en fonction des
espèces de palmier infectés.
La génétique des populations
« C’est l'étude de la distribution et des changements de la fréquence des versions d'un gène
(allèles) dans les populations d'êtres vivants, sous l'influence des « pressions
évolutives » (sélection naturelle, mutations, et migrations). La génétique des populations a des
applications en épidémiologie elle permet de comprendre la transmission des maladies
génétiques, mais aussi en agronomie, où des programmes de sélection modifient le patrimoine
génétique de certains organismes pour créer des races ou variétés plus performantes, ou plus
résistantes à des maladies. Elle permet également de comprendre les mécanismes de
conservation et de disparition des populations et des espèces (tique de la
conservation) » (Wikipédia).
Cela pourrait permettre de savoir si les populations attaquant les 19 espèces de palmiers sont
une seule et même population ou si elles différent.
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