de réaction de ces machines est de quelques secondes, ce qui limite aussi leur précision :
http://www.pnas.org/content/110/15/6217
2) Une expérience plus ancienne (avril 2008), de la même équipe que l'expérience
précédente, cette fois concernant la décision entre presser un bouton de droite ou de gauche
(avec la main droite ou la main gauche), donc une expérience qui ne concernait pas la
pensée abstraite. L'analyse du cerveau permet de prédire 7 sec à l'avance le choix du sujet
avec, ici aussi, un taux de réussite d'environ 60% :
http://www.nature.com/neuro/journal/v11/n5/full/nn.2112.html
3) Une expérience très différente (février 2011) réalisée à l'aide d'électrodes implantées
dans le cerveau de patients épileptiques volontaires subissant une intervention chirurgicale.
Elle concerne la décision de bouger un doigt. Les analyses permettent de prédirent 0,5
seconde à l'avance, avec une précision de 90% (ou 0,7 seconde à l'avance avec une
précision de 80%) la décision consciente de bouger son doigt. Ces expériences aussi sont
limitées car les électrodes sont ne sont pas placées de façon optimale puisque leur fonction
première est d'analyser les régions cérébrales instables des patients épileptiques. En fait, les
expériences sont limitées de deux façons : par l'emplacement des électrodes et par le
nombre de neurones qui peuvent être analysés : 2
http://dx.doi.org/10.1016/j.neuron.2010.11.045.
Peut-être encore plus déroutant : dans cette dernière expérience, le processus inverse a aussi
été tenté. Au lieu de seulement lire l'information dans les neurones, on a injecté un mini
courant dans la région cérébrale associée à cette prise de décision, et le patient dit avoir très
vivement ressenti “l'impression qu'il devait bouger son doigt”.
Répétons que les techniques de lecture du cerveau n'en sont qu'à leurs balbutiements, et que
de nouvelles méthodes sont en développement qui pourraient (et vont sûrement) pousser
encore plus loin la précision de toutes ces expériences.
Mentionnons aussi que des études récentes ont remis en question la fiabilité de certaines
techniques de neuro-imagerie. Différents problèmes d'interprétation ont été mis à jour dans
plusieurs articles publiés sur le sujet; par exemple, avec la fameuse expérience qui avait
détecté une activité cérébrale dans un saumon mort! Toutefois, ces “dérives”
expérimentales ne concernent pas les expériences plus sophistiquées, dites de “mind-
reading” et de “brain-decoding”, qui permettent de faire des prédictions (telles que celles
présentées ici ainsi que dans les chapitres 10 et 21) :
https://www.braindecoder.com/bold-assumptions-why-brain-scans-are-not-always-what-
they-seem-1069949099.html
Finalement, pour poursuivre la discussion du chapitre, notons que le hasard dans nos vies
apparait à deux niveaux: par les informations (la plupart imprévisibles) que nos sens
reçoivent au jour le jour (en fait, de seconde en seconde!), et par le fait qu'une partie des
2 Dans la première impression du livre, une grosse coquille s'est glissée dans l'annexe p. 137 concernant cette
expérience. Il y est écrit “5 secondes et 7 secondes” au lieu de “0,5 seconde et 0,7 seconde”. Une coquille
survenue en voulant changer 5/10 en 0,5... :-(