© Stéphane Durand
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Complément-WEB
au livre
http://www.crm.umontreal.ca/~durand/Heresies-Scientifiques.html
© Stéphane Durand, 2015 (et antérieur)1
1 Certaines parties de ce document étaient présentes dans les compléments web de mes chroniques radio
diffusées depuis août 2012, Les Carnets insolites du prof Durand :
http://www.crm.umontreal.ca/~durand/carnets-insolites.html
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Complément-WEB
Les hérésies scientifiques du professeur Durand (version européenne)
Les carnets insolites du prof Durand (version québécoise)
http://www.crm.umontreal.ca/~durand/Heresies-Scientifiques.html
Chapitre 1 : La reproduction d'univers
Quel est le mécanisme qui permet de transmettre les paramètres d'un univers-parent vers
son univers-enfant? Cela n'est pas connu pour l'instant, mais cela importe peu dans un
premier temps. Darwin ne connaissait pas, lui non plus, le mécanisme qui permettait de
transmettre par hérédité les caractères des parents aux enfants; cela ne nuisait pas à la
puissance de sa théorie. L'explication moléculaire de l'hérédité, via l'ADN, n'a été
découverte que beaucoup plus tard.
Chapitre 2 : L'effondrement de la société
Cette possibilité d'effondrement social planétaire m'a été communiquée par Gilles Brassard,
un expert de renommée internationale en cryptographie quantique, ainsi que le co-inventeur
de la téléportation quantique; une découverte qui pourrait conduire à un prix Nobel, selon la
célèbre agence Thomson Reuters.
Chapitre 3 : L'illusion du libre-arbitre
Il existe plusieurs méthodes pour lire à l'avance dans notre cerveau (à un certain degré) nos
décisions futures. La méthode “historique” de Benjamin Libet utilisait des électrodes
placées à la surface du crâne. Les plus récentes expériences utilisent plutôt l'imagerie par
résonance magnétique fonctionnelle ou la lecture directe des neurones par des électrodes
implantées dans le cerveau. Selon la méthode, la prédiction peut se faire entre 7 secondes et
0,5 seconde à l'avance, avec un taux de réussite se situant entre 60% et 90%. Ces taux de
réussite devraient s'améliorer avec l'évolution de la technologie. (Voir aussi la vidéo
spectaculaire mentionnée dans la rubrique 21.)
Références : trois expériences récentes
1) L'expérience décrite dans le chapitre (publiée en avril 2013) utilise la résonance
magnétique fonctionnelle. Les décisions concernent la pensée abstraite car il s'agit de
choisir entre additionner ou soustraire deux nombres. Le choix de la personne est prédit 4
secondes avant le moment où la personne pense avoir pris sa décision de façon consciente.
Le taux de réussite n'est que de 60%, mais ce n'est vraisemblablement qu'une limitation
technologique temporaire. En effet, la finesse de lecture des machines à résonance
magnétique n'est pas très grande et des progrès à ce niveau sont à venir. De plus, le temps
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3
de réaction de ces machines est de quelques secondes, ce qui limite aussi leur précision :
http://www.pnas.org/content/110/15/6217
2) Une expérience plus ancienne (avril 2008), de la même équipe que l'expérience
précédente, cette fois concernant la décision entre presser un bouton de droite ou de gauche
(avec la main droite ou la main gauche), donc une expérience qui ne concernait pas la
pensée abstraite. L'analyse du cerveau permet de prédire 7 sec à l'avance le choix du sujet
avec, ici aussi, un taux de réussite d'environ 60% :
http://www.nature.com/neuro/journal/v11/n5/full/nn.2112.html
3) Une expérience très différente (février 2011) réalisée à l'aide d'électrodes implantées
dans le cerveau de patients épileptiques volontaires subissant une intervention chirurgicale.
Elle concerne la décision de bouger un doigt. Les analyses permettent de prédirent 0,5
seconde à l'avance, avec une précision de 90% (ou 0,7 seconde à l'avance avec une
précision de 80%) la décision consciente de bouger son doigt. Ces expériences aussi sont
limitées car les électrodes sont ne sont pas placées de façon optimale puisque leur fonction
première est d'analyser les régions cérébrales instables des patients épileptiques. En fait, les
expériences sont limitées de deux façons : par l'emplacement des électrodes et par le
nombre de neurones qui peuvent être analysés : 2
http://dx.doi.org/10.1016/j.neuron.2010.11.045.
Peut-être encore plus déroutant : dans cette dernière expérience, le processus inverse a aussi
été tenté. Au lieu de seulement lire l'information dans les neurones, on a injecté un mini
courant dans la région cérébrale associée à cette prise de décision, et le patient dit avoir très
vivement ressenti “l'impression qu'il devait bouger son doigt”.
Répétons que les techniques de lecture du cerveau n'en sont qu'à leurs balbutiements, et que
de nouvelles méthodes sont en développement qui pourraient (et vont sûrement) pousser
encore plus loin la précision de toutes ces expériences.
Mentionnons aussi que des études récentes ont remis en question la fiabilité de certaines
techniques de neuro-imagerie. Différents problèmes d'interprétation ont été mis à jour dans
plusieurs articles publiés sur le sujet; par exemple, avec la fameuse expérience qui avait
détecté une activité cérébrale dans un saumon mort! Toutefois, ces “dérives”
expérimentales ne concernent pas les expériences plus sophistiquées, dites de “mind-
reading” et de “brain-decoding”, qui permettent de faire des prédictions (telles que celles
présentées ici ainsi que dans les chapitres 10 et 21) :
https://www.braindecoder.com/bold-assumptions-why-brain-scans-are-not-always-what-
they-seem-1069949099.html
Finalement, pour poursuivre la discussion du chapitre, notons que le hasard dans nos vies
apparait à deux niveaux: par les informations (la plupart imprévisibles) que nos sens
reçoivent au jour le jour (en fait, de seconde en seconde!), et par le fait qu'une partie des
2 Dans la première impression du livre, une grosse coquille s'est glissée dans l'annexe p. 137 concernant cette
expérience. Il y est écrit “5 secondes et 7 secondesau lieu de0,5 seconde et 0,7 seconde”. Une coquille
survenue en voulant changer 5/10 en 0,5... :-(
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4
décisions de notre inconscient pourrait aussi reposer sur un hasard quantique authentique
lorsque les conséquences sont sans importance apparente; par exemple, lorsqu'on dépose le
journal à un endroit ou à un autre sur la table.3
Chapitre 4 : Augmenter sa créativité
Voici les 2 problèmes testés avec les casques de stimulation électrique transcrânienne :
1) Le célèbre problème des 9 points :
Il faut relier les 9 points avec seulement 4 lignes droites, sans lever son crayon. Un exemple
d’une mauvaise réponse est donné à droite. Si vous avez déjà vu la réponse à ce problème,
même il y a longtemps, alors le test ne vaut rien ! La réponse est donnée à la fin du texte,
mais essayez vraiment avant d'aller voir!
Une mauvaise réponse
2) Le problème des chiffres romains avec des allumettes :
Il y a 3 égalités erronées à gauche. Vous devez déplacer une seule allumette pour rendre
chaque égalité valide. La réponse de la première égalité est donnée à droite, elle sert à
comprendre le principe. Tentez de trouver les deux autres réponses. Elles sont données à la
fin du document, mais essayez vraiment avant d'aller voir!
3 Note plus technique : la physique classique (i.e. pré-quantique) était totalement déterministe, c’est-à-dire qu’elle
permettait en principe de calculer l’évolution future complète de l’univers, incluant toutes nos pensées et décisions. Une
telle vision ne laissait aucune place au libre-arbitre (et impliquait un futur préétabli). La physique quantique a réintroduit
la notion d’un hasard fondamental à l’œuvre dans la nature. Certains ont affirmé que cette nouvelle physique redonnait
place au libre-arbitre. En réalité, il n’en est rien, car ce hasard quantique est totalement incontrôlable. Par conséquent, le
futur n’est plus déterminé, certes, mais nous n’avons cependant pas d’emprise sur l’évolution future des phénomènes;
nous “subissons” les choix quantiques aléatoires faits par la nature.
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5
Le syndrome savant
Il y a aussi le cas de Jason Padgett qui a développé des aptitudes supérieures de
visualisation mathématique suite à une commotion cérébrale. Son histoire est racontée dans
un livre très récent : “Struck by Genius”, 2014 (une traduction française est à venir, je
crois). Je ne sais pas, toutefois, si son lobe temporal gauche a été touché.
Chapitre 5 : L'univers ajusté
Voici quelques précisions. Comme on l'a dit, la vie sur la Terre dépend du soleil, qui est la
source de chaleur et d'énergie nécessaire pour que puisse se développer et survivre tout
organisme vivant. Dans l'espace intersidéral, loin de toute étoile, la température est de - 270
degrés. Bref, sans soleil, point de vie possible. Le soleil, comme toutes les étoiles, est en
réalité une immense bombe thermonucléaire qui explose lentement... en 10 milliards
d'années! (Et nous sommes rendus à la moitié de sa vie.) En fait, les étoiles font beaucoup
plus que simplement fournir de la chaleur : tous les éléments à part les deux plus simples
(l'hydrogène et l'hélium) ont été synthétisés par réaction nucléaire dans le ur des étoiles
des générations précédentes. Ces éléments (le fer, l'oxygène, le carbone, le calcium, etc; ils
sont une centaine) sont ceux qui forment les molécules complexes, et par conséquent tous
les matériaux inertes et vivants. Lorsque ces étoiles meurent, elles explosent en dispersant
dans l'espace tous les éléments complexes qu'elles ont formés. Par la suite, ces éléments
pourront se rassembler pour former des planètes et éventuellement des êtres vivants. Nous
sommes véritablement des restes d'étoiles explosées.
Les étoiles servent donc à trois choses: 1) tout d'abord produire en leur cœur les éléments
servant à constituer les molécules, qui pourront servir à leur tour à élaborer la vie; 2)
fournir la chaleur aux planètes qui gravitent dans leur entourage pour permettre à la vie d'y
apparaître; 3) fournir cette chaleur pendant assez longtemps pour que la vie puisse se
développer et se complexifier, c'est-à-dire pendant au moins plusieurs millions d'années.
(Concernant le premier point, rappelons qu'au début de l'univers, donc avant la formation
des premières étoiles, il n'y avait que les deux éléments les plus simples, l'hydrogène et
l'hélium,4 et par conséquent rien de possible.)
Or, une petite variation de la constante nucléaire de quelques pourcents, vers le haut ou vers
le bas, altèrerait profondément l'une ou plusieurs de ces conditions. Par exemple, une
augmentation de quelques pourcents de cette constante modifierait la réaction de départ
dans toute étoile,5 et changerait drastiquement toute la séquence des réactions nucléaires
ultérieures: cela empêcherait les éléments complexes d'être produits et, de plus,
raccourcirait énormément la vie des étoiles. Au contraire, une diminution de quelques
4 En fait, aussi un peu de Lithium.
5 Le di-proton serait stable et l'hydrogène ne fusionnerait plus en hélium.
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