Communiqué de presse L’Institut de l’entreprise appelle la France à se projeter dans la mondialisation pour mieux se protéger Publication de la note de Sophie Meunier - Mondialisation se protéger ou se projeter ? Paris, lundi 15 octobre – Le thème de la mondialisation est revenu en force dans le discours politique français à l’occasion des dernières élections. Accusée d'être à l'origine du malaise actuel de la société française, la mondialisation a fait l’objet de nombreuses prises de position en faveur d'un protectionnisme plus ou moins assumé. Dans sa note, Mondialisation se protéger ou se projeter ?, Sophie Meunier, chercheur à l’Université de Princeton, met en garde contre les stratégies de protection dans un pays dont la vitalité de l’économie dépend principalement de son ouverture et de son imbrication dans le monde globalisé. Elle encourage ainsi la France à capitaliser sur ses nombreux atouts et adopter sur une stratégie européenne pour tirer le meilleur parti de la mondialisation. Se projeter dans la mondialisation : capitaliser sur ses atouts et adopter une stratégie offensive Malgré le creusement de la balance commerciale (69,6 Mds€ en 2011), la France reste le sixième exportateur et le quatrième destinataire des investissements directs étrangers (57,4 Mds€ en 2011). La France est le pays d’Europe qui compte le plus d’entreprises au sein du classement Fortune 500, et les trois quarts des entreprises du CAC 40 sont des leaders mondiaux dans leur secteur. Elle demeure un des principaux acteurs de l’économie mondialisée, dont elle a contribué à fixer les contours et les normes. S’il ne s’agit évidemment pas de nier les effets indésirables de la mondialisation pour un pays comme la France, la perception majoritairement négative qu'en ont les Français contraste avec ses atouts réels et l'empêche de trouver dans son environnement mondial des leviers de puissance économique. « La mondialisation n’est pas une fatalité. L’idée qu’il faudrait avant tout protéger les Français constitue une solution de facilité politique mais ne permettra pas à la France de s’inscrire durablement parmi les bénéficiaires de la mondialisation. S’il paraît impossible de revenir en arrière, la solution se trouve dans une adaptation de la France à la nouvelle réalité », insiste Sophie Meunier. Il s’agit d’adopter une «stratégie offensive», axée sur les avantages comparatifs de la France : productivité, technologie, existence de grands groupes et de marques fortes. Seuls l’innovation, le talent et le savoir-faire permettent à un pays développé de faire concurrence aux pays émergents. Cela implique avant tout de l’éducation et de la formation, mais en France la part du PIB consacrée à la R & D stagne et est tombée à 2,2 % (dont une large part pour la défense et le spatial), et les dépenses d’éducation diminuent. Les inquiétudes françaises ne trouveront de réponses que dans un cadre mondialisé Alors que le discours anti-américain autour de la mondialisation s’inquiétait du nivellement des valeurs et de l’identité française, les nouvelles craintes sont plus immédiates : elles portent sur la capacité de la France à maintenir ses standards, en particuliers sociaux, face à la concurrence déloyale des économies émergentes. La menace chinoise inquiète davantage car la Chine ne jouerait pas « fair play » dans la mondialisation. Mais paradoxalement, le succès économique de la Chine, et la menace qu’il représente pour la France, pourrait amener l’opinion à évoluer vers une demande de plus d’Europe et de mondialisation, car ce sont les seuls niveaux à même de renforcer les « règles du jeu » au sein de l’économique internationale. Le véritable risque réside dans le manque de coordination européen Il n’est cependant pas certain que ce scenario se réalise : les pays européens sont concurrents en termes d’attraction des investissements chinois. La tentation sera forte, pour chacun d’eux, de préférer la compétition à une approche coopérative à l’égard de ce nouvel acteur. Une telle évolution ne serait pas au bénéfice de la France : pour Lionel Zinsou, président de PAI Partners et signataire de l’avant-propos de la note Sophie Meunier, « le vrai problème de la France vis-à-vis des investissements chinois n’est sans doute pas qu’il y en a trop, mais plutôt qu’il n’y en a pas assez. Ma vraie crainte c’est que la Chine ne s’intéresse pas à la France ». A propos de l’Institut de l’entreprise Créé en 1975, l’Institut de l’entreprise est un think tank indépendant de tout mandat syndical ou politique. Profondément ancré dans la réalité économique, il concentre sa réflexion sur la relation entre l’entreprise et son environnement et met à contribution un vaste réseau d’experts pour réaliser ses études. également lieu de rencontres et pôle de formation, l’Institut développe une vision de l’entreprise ouverte sur le monde et sur la société. Pour en savoir plus : www.institut-entreprise.fr Contacts presse – Julie Micheli 01 53 23 05 45 / Agathe Kalfon : 01 53 23 05 46