Architecture de paysage et développement urbain durable
Richard Gaudreau
Ébauche du 26 juin 09
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Britannique liste les principaux thèmes développés pour l’analyse paysagère intégrée de ce projet : Une
mixité de l’utilisation du sol, le développement de systèmes de transport et d’énergies alternatives, une
meilleure gestion des eaux de pluie et des nappes phréatiques, ainsi que respect de l’écologie « naturelle ».
Ici, les conditions de succès du projet soulignées par le manuel sont nommément : l’innovation, l’équité,
l’information et la participation.
2. Le « City Plan IT Calgary project » (integrated land use and transportation plan 2007), présenté lors
d’une conférence sur l’impact d’une planification durable sur l’aménagement des parcs de la ville de Calgary
en 2008 par David Day (op cité en 2), directeur du service de l’environnement, décrit les grands principes
de viabilité à la base du virage DDU de la Ville : Une plus grande diversification du parc immobilier,
l’encouragement de circulation piétonne, le renforcement du caractère distinct des quartiers urbains, des
aménagements plus attrayants et valorisant le « Genius loci »; la mise en place de moyens de transport
alternatifs; la protection des espaces libres urbains, de l’agriculture urbaine, ainsi que des paysages et sites
environnementaux d’intérêts; la mixité des utilisations du sol et le réaménagement stratégique d’espaces
existants.
Ce qui est intéressant ici, au-delà de la « liste d’épicerie », c’est que ces grands principes sont
essentiellement axés sur l’utilisation du sol et la mobilité physique des citoyens. Le discours fait toutefois
référence à l’imminence de volets additionnels sur l’environnement, l’équité sociale et l’économie dont la
responsabilité est externe au processus d’aménagement…une responsabilité politique attribuée aux élus de la
Ville. Dans ce contexte, on peut soupçonner que l’intégration holistique d’un environnement économique
plus efficace, socialement plus équitable et écologiquement plus viable, le fameux « triple bottom line » du
développement urbain durable, se fera à l’extérieur du processus d’aménagement et c’est là, à mon avis, l’un
des talons d’Achille de la pratique DDU en architecture de paysage.
3. Le troisième exemple, issue du Sommet de Montréal de 2002, est le premier plan stratégique de
développement durable de la collectivité montréalaise (2005). Il est caractérisé au départ par un engagement
collectif d’organismes partenaires où l’administration municipale se positionne elle-même comme seulement
l’un des acteurs. Les grandes orientations énoncées dans ce plan visent la réduction de la pollution de l’air ;
l’amélioration de la qualité de vie ; une gestion responsable des
ressources ; de bonnes pratiques de développement durable. Ces
orientations, lors de l’élaboration de la seconde phase (2007-2009),
ont été reprises et étoffées par l’ajout de la protection de la
biodiversité, des milieux naturels et des espaces verts et la
mobilisation des citoyens et des services municipaux équitables,
regroupant ainsi l’ensemble des composantes essentielles de la
DDU.
Au-delà des lieux communs de ces orientations, ce qui distingue le
plan stratégique de Montréal, c’est l’identification de 36 actions
environnementales concrètes susceptibles de faire, à relativement
court terme, l’objet de projets visant autant l’élimination de la
marche au ralenti inutile des véhicules que l’augmentation de la
superficie des milieux naturels protégés, en passant par
l’élaboration d’un plan directeur de gestion des matières résiduelles.
Parmi ces actions le plan identifie toutefois quatre « actions
vedettes » devant faire l’objet d’une attention particulière,
notamment l’implantation de mécanismes de compensation pour
des déplacements d’affaires neutres en carbone ; la réduction des
îlots de chaleur; la tenue d’événements « écoresponsables » et
l’obtention d’un statut de Centre régional d’expertise sur l’éducation en vue du développement durable de
l’université des Nations Unies. Ici on adopte une stratégie « des petits pas », effectivement susceptible de
donner quelques résultats partiels, mais cela, à mon avis, aux dépens d’une vision plus globale de la
situation. La grande qualité de cette initiative demeure cependant le découpage par projets autonomes du
plan d’action. Un plan imparfait, mais traduisant un réalisme opérationnel incontestable.
Fig 7 Ville de Montréal