Étude des propriétés de transport du composé organique quasi-ID, dérivé de la molécule de phthalocyanine: le M(Pc)I (M=H2, Ni) Sylvie Lefebvre Mémoire présenté au département de Physique en vue de l'obtention du grade de Maître ès Sciences (M.Sc.) FACULTÉ DES SCIENCES UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE Sherbrooke, Québec, décembre 1995 (9) National Library of Canada Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions and Bibliographie Services Acquisitions et services bibliogaphiques 395 Wellington Street Ottawa ON KI A ON4 Canada 395, rue Wellington OaawaON KlAOW Canada The author has granted a nonexclusive licence allowing the National Library of Canada to reproduce, loan, distniute or sell copies o f this thesis in microform, paper or electronic formats. L'autew a accordé une licence non exclusive permettant à la Bibliothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la forme de microfichelfilm, de reproduction sur papier ou sur format électronique. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts fiom it may be printed or otheMrise reproduced without the author's permission. L'auteur conserve la propriété du droit d'auteur qui protège cette thèse. Ni la thése ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation. SOMMAIRE La conductivité du M(Pc)I (M=H2, Ni) présente une pseudo-transition à très basse température (Ts5K). Les expériences pouvant aider à élucider le mécanisme à l'origine de cette pseudo-transition sont encore trop peu nombreuses. Dans cette optique, sont donc présentés ici des résultats de mesures de conductivité hypedréquence. Ces dernières ont permis de vérifier un effet possible de la fréquence s u r la pseudo-transition, de constater l'influence de l'amplitude du champ électrique CA, d'étudier l'effet du champ magnétique et d'obtenir le comportement de la conductivité transverse. D'autre part, des mesures de conductivité continue (CC) sous pression ont été faites dans le but ?e vérifier si le H2(Pc)I présentait le même comportement que celui du Ni(Pc)I. En effet, dans un premier article, Murata et al. voyaient, sous pression, l'apparition d'une soit-disant transition métal-isolant vers 30K qui disparaissait ensuite à plus haute pression. L'analyse de toutes ces mesures ainsi que leur coafrontation avec les résultats des diverses expériences présentés dans la Littérature suggèrent la présence de fluctuations d'ondes de densité de charge ou de spin. REMERCIEMENTS J'aimerais souligner ici, la contribution de plusieurs personnes qui m'ont apporté soutien et aide tout au long de ma maitrise. Je remercie avec beaucoup de sincérité le Dr. Mario Poirier qui a au me faire profiter de son expertise de directeur en me prodiguant ses conseils. Mon seul regret est de pas lui en avoir peut-être demandé plus souvent... Je tiens également à remercier le Dr. Claude Bourbonnais pour sa patience et sa supervision lors de calculs débutés dans le cadre d'un projet théorique. Bien qu'indépendant de la partie expérimentaie, ce projet m'a apporté une compréhension plus profonde de la formation d'une onde de densité, ce qui me fut très utile lors de l'analyse des résultats sur le M(Pc)I. Je suis également particulièrement reconnaissante au Dr. Denis Jérome et à son équipe, Pascale Auban et Pawel Wzietek, pour m'avoir permis de séjourner dans leurs laboratoires à Orsay. Ce fut une expérience personneliement et professionellement très eruichissante. Cela va-de-soi, je remercie notre technicien Mario Castonguay qui, par sa compétence et son calme habituel, a su apaiser ma panique lorsqu'un problème technique survenait. Je m'en voudrais terriblement d'oublier de remercier Laurent Hubert et son exceptionnel talent de vulgarisateur qui me permirent d'assimiler de nombreuses notions nécessaires à la rédaction de mon dernier chapitre. Je salue cordialement Driss A&ir qui a partagé avec moi autant sa bonne humeur que ses diverses connaissances. Un merci tout particulier à Steve Allen et Benoit Dumoulin qui m'ont apporté d'utiles explications à l'occasion. J'ajouterai à la liste un merci à amis du département qui, par leur présence et leur amitié sincère, ont fait en sorte que mes 2 années de maîtriie furent parmi les plus agréables. tous mes Finalement, j'exprirne toute ma gratitude au Conseil National de Recherche en Sciences Naturelles et en Génie (CRSNG) qui m'a octroyé une bourse de maîtrise et au Fonds pour la Formation de Chercheurs et à l'Aide à la Recherche (FCAR)qui a h a n c é mon stage de 4 mois en F'raoce. SOMMAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... TABLE DES MATIÈRES. LISTE DES TABLEAUX . LISTE DES FIGURES . . LISTE DES ANNEXES . . INTRODUCTION . . . . REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................. ................. ................. ................. ................. ................. CHAPITRE 1: GÉNÉRALITÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............... 1.1 Synthèse du M(Pc)I (M= H2.Ni) 1.2 Structure cristalline ...................... 1.3 Sructure de bande 1.4 Pureté du M(Pc)I ....................... ....................... .................... 1.4.2 Résonnance Paramagnétique électronique (RPE) . . . . . . . 1.4.1 Types d'impuretés 1.4.4 Susceptibilité magnétique ................ ................. CC ................. 1.4.3 Mesures de conductivité CC 1.5 Conductivité sous pression CHAPITRE 2: PRINCIPES DE LA MESURE ............ .................... 2.1.1 Approximation quasi-stationnaire . . . . . . . . . . . . . 2.1 Technique hyperfréquence 2.1.2 Approximation épaisseur de peau .............. CHAPITRE 3: METBODES EXPERIMENTALES iv ........... vii 3.1 Technique hyperfréquence . 3.1.1 3.1.2 3.1.3 ................... Montage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Procédures expérimentales pour la mesure de ol . . . . . . Appareillage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Technique de mesure CC .................... 3.2.1 Montage sous pression ................... 3.2.2 Montage cryogénique ................... 3.2.3 Appareillage ....................... CHAPITRE 4: Résultats et discussion . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1 Conductivité électrique du M(Pc)I 4.1.1 Etfet de la fréquence ............... ................... 4.1.2 Muence de l'amplitude du champ électrique hyperfréquence 4.1.3 Effet du champ magnétique externe . ............ ............... 4.1.5 Conductivité transverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Origine de la pseudo-transition . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.1.4 Conductivité CC sous pression CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . BIBLIOGRAPHIE ......................... LISTE DES TABLEAUX 1. Comparaison des concentrations en impuretés des diverses synthèses de M(Pc)I, (Thompson et al.)(5) . ................... 13 LISTE DES FIGURES 1. Molécule de M(Pc)I ............. 2 . Structure cristalline du M(Pc)I: vue de haut . . 3. Structure cristalline du M(Pc)I: vue de côté . . 4 . désordre intrachaîne résiduel . . . . . . . . . . .......... .......... .......... .......... 5. Structure de bande du M(Pc)I. (Poirier et al.)@) .......... 6. a) Conductivité du Ni(Pc)I en fonction de la température pour b) Insert: Conductivité du Ni(Pc)i en différentes puretés d'échantillon 1 fonction de T-2 (vérification de la loi de sauts à portée variable). (Thompson et al.)(5) ........................ 7. Maximum de conductivité CC du M(Pc)I en fonction de la concentration en radicaux libres. (Thompson et al.)(5) ............... 8. Conductivité CC du H2(Pc)I en fonction de la température. (Lee et a1.)(8) ............................... 9. Susceptibilité magnétique statique du M(Pc)I (M=H2. Ni) . . . . . . 10. Résistivité CC du Ni(Pc)I sous pression. (Murata et .... 11. Résistivité CC du Ni(Pc)I sous pression. (Murata et 12. Diagramme de phase du Ni(Pc)I .... ................. 13. Dispositifs associés i, la cavité résonnante hyperfréquence ...... 14. Configuration des lignes de champs électrique et magnétique dans la ................... 15. Montage cryogénique pour les mesures hyperfréquences . . . . . . . 16. Cavité résonnante hyperfréquence pour les mesures avec Ë II c' . . . 17. Mesure de q: échantillons de M(Pc)I coiki sur Kapton . . . . . . 18. Appareillage pour les mesures hyperfréquences . . . . . . . . . . . cavité résonnante hyperfréquence vii 19. Montage des échantillons sur l'obturateur pour les mesures CC ............ ................ 21. Montage cryogénique pour les mesures 22 . Appareillage p o u les mesures CC ... CC 23. Comparaison entre la conductivité CC et CA pour différents lots d'échantillons de H2(Pc)I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 . Comparaison entre la conductivité CC et CA pour différents lots d'échantillons de Ni(Pc)I ...................... 25. Conductivité du Ni(Pc)I pour diverses amplitudes du champ électrique hyperfréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 . Conductivité du H2 (Pc)I pour diverses amplitudes du champ électrique hyperfréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27. Réponse en fréquence de la conductivité en présence d'une onde de densité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28. Conductivité CA en fonction de la température du H2(Pc)I sous champ magnétique (Bl ?) ......................... 29 . Magnétoconductivité du H?(Pc)I à T=2K ............. 30. Conductivité en fonction de la température du Ni(Pc)I sous champ magnétique (BlZ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31. Magnétoconductivité du Ni(Pc)I à T=1.7K . . . . . . . . . . . . 32. Comportement de la température du maximum de conductivité CA du M(Pc)I avec le champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . ............. 34. Conductivité transverse hyperfréquence du H2(Pc)I . . . . . . . . . 35. Magnétoconductivité transverse du H2(Pc)I à T=7K . . . . . . . . 33. Résistivité CC du Hz(Pc)I sous pression viii LISTE DES ANNEXES A. Autres méthodes expérimentales pour la mesure de o~ ...... 76 INTRODUCTION Depuis le début du siècle jusqu'à nos jours, les matériaux polymères sont utilisés dans la fabrication d'une foule de produits. Leur faible coiit de production, leur facilité de mise en forme et leur légèreté font en sorte qu'ils constituent des matériaux fort intéressants en remplacement aux matériaux traditio~els tels que le bois, la céramique et les métaux. Nul besoin de mentionner que sans l e u existence et leurs propriétés, de nombreux développements technologiques auraient été fort pénibles, voire même impossibles. Cependant, jusqu'à tout récemment, on exploitait surtout leurs propriétés mécaniques ainsi que leurs propriétés d'isolants thermiques et électriques. Aujourd'hui, on commence à peine à entrevoir toutes les possibilités qu'offrent leurs fascinantes propriétCs électriques. En effet, ce n'est que vers le3 années 1960 que les premiers composéa organiques conducteurs firent leur apparition. Depuis, leur synthèse a ouvert la porte à un avenir prometteur dans de nombreux domaines de recherche où leurs propriétés d'électrocatalyse, de photoconductiviti et même de supraconductivité suscitent un vif intérêt. Beaucoup de conducteurs organiques ont une conductivité qui rivalise avec celle des métaux (103 - 106 ~ - l c r n - ~ ) .Cette conductivité est possible grâce à un arrangement cristallin da molécules et à un transfert de charge entre deux types de chaînes dont l'une est organique et l'autre contient un complexe ionique. En principe, la chimie organique offre une ressource illimitée de nouvelles molécules organiques à complexe ionique. Donc, par leur très grande diversité, les conducteurs organiques ont un avantage certain sur les métaux conventionnels. De plus, ils ofhent la possibilité d'avoir des propriétés trés anisotropes selon les différents axes cristallins. En effet, la géométrie des molécules fait souvent en sorte qu'elles se superposent de façon ansa compacte pour former des chaînes mais les chaînes eUes-mêmes restent à une distance appréciable les unes des autres. Le fort recouvrement orbital dans la direction de l'axe d'empilement crée une bande de conduction dont la structure de bande peut être obtenue avec la méthode de "liaisons fortes" (tight-binding). Dans les autres directions, les électrons se déplacent en sautant d'une chaine à l'autre, ce qu'ils ne peuvent faire qu'en franchissant la barrière de potentiel qui sépare les bandes de conduction des deux chaînes voisines. Un modèle de conduction par sauts interchaînes ("tranverse hopping") est don généralement utilisé. Même si cette description s'applique aux conducteurs organiques unidimensionnels (ID), les principes de base restent inchangés pour les bidimensionnels (2D) dans lesquels des plans de conduction tiennent un rôle similaire aux chaines des ID. Les conducteurs organiques anisotopes ont donc permis de vérifier maintes théories prédisant des phénomènes variés propres aux basses dimensionnalités comme la localisation de charge, l'onde de densité de charge ou de spin, l'état spin-Peierls, la supraconductivité, etc.. En plus des diverses transitions de phase que peuvent subir les e de mécanismes peuvent affecter leurs conducteurs organiques, une b o ~ variété propriétés électroniques. C'est le cas notamment des composés quasi-1D de M(Pc)I à base de phthalocyanine où le seul choix de l'atome M provoque d'énormes différences de comportement. En effet, les nombreux types d'or bit ales que peut apporter l'atome M lui font jouer des rôles très différedl) selon le cas. Notamment, certains atomes M possèdent des orbitales qui engendrent un moment magnétique qui affectera les électrons itinérants. Dans d'autres cas, c'est l'énergie des dernières orbitales de l'atome M qui est déterminante. Si leur énergie est plus faible que celle des orbitales a de la molécule de phthalocyanine (Pc), le transfert de charge entre les chaînes de M(Pc) et les chaînes d'iodes s'effectuera en arrachant les électrons à M plutôt qu'à la molécule de (Pc). Les différences de comportement engendrées seront considérables. Un exemple concret de M(Pc)I avec moments localisés se présente lorsque l'atome M est un mélange de Cu+Nil-=. L'étude de ce composé a p e d s d'y constater un effet Kondo ou une interaction RKKY (Ruderman, Kittel, Kasuya et Yosida) dépendement de la concentration + de moments localisés('). L'effet Kondo peut apparaître suite à une interaction d'échange directe entre les moments localisés du cuivre et les spins des électrons itinéraxd2). Avec l'augmentation de la concentration de cuivre, on ajoute à l'effet Kondo, l'interaction directe et indirecte entre les moments localisés. L'interaction indirecte, à l'origine de l'effet RKKY, provient de la présence d'un surplus de porteurs itinérants de même spin à proximité d'un moment localisé. l a modulation spatiale des spins itinérants ainsi créé d o ~ naissance e à un champ magnétique effectif capable d'agir sur les autres moments localisés. Ces deux phénomènes (Kondo et RKKY) provoquent une augmentation logarithmique de la résistivité sous une certaine température ~ r i t i ~ u e ( ~ 8 ~ ) . Le Co(Pc)I, quant à lui, fournit un exemple où le transfert de charge s'effectue sur l'atome central. Sa bande de conduction est formée par le recouvrement des dernières orbitaies des atomes de cobalt plutôt que celles des molécules de phthalocyanine. Le remplissage de la bande est donc de 31 au lieu des habituels et les porteurs ont un comportement d'électrons plutôt que de trous. Le remplissage particulier du Co(Pc)I s'avère très intéressant puisqu'alors le vecteur d'onde au niveau de Fermi coïncide avec le vecteur d'onde donnant la périodicité de l'iode groupé en ion 13. Le potentiel des 1; engendreraient ainsi un pseudo-gap dont l'amplitude s'accroît assez brusquement pour donner une transition semi-métal à semi-conducteur vers 6 0 ~ ( l ) . En ce qui concerne les composés qui nous préoccupent dans cet ouvrage, le H2(Pc)I et le Ni(Pc)I, aucun moment magnétique n'est apporté par l'atome central M et leur remplissage 1,s rend insensibles au potentiel périodique des 13. Mais surtout, ils sont parmi lez très rares composés à demeurer fortement conducteurs jusqu'à très basse température. Seule la présence d'une "pseud+transitionn vient freiner un peu la montée de la conductivité lors du refroidissement de l'échantillon. Les quelques expériences effectuées sur ces composés ne permettent toujours pas d'amener une hypothèse satisfaisante quant au mécanisme responsable de cette pseudetransition. D'une part, les mesures de susceptibilité statique et de largeur de raie RPE ( R é s o ~ a n c e Paramagnétique Électronique) ne laisse entrevoir aucune trace de transition, d'autre part, des mesures de conductivité CC sous pression effectuée sur le Ni(Pc)I semblent indiquer le contraire. Par ailleurs, des mesures de conductivité CC sous champ magnétique montrent qu'il ne s'agit pas non plus d'un effet Kondo causé par les impuretés de cuivre. En effet, la magnétoconductivité négative trouvée dans la région du maximum est tout-&fait contradictoire à un effet Kondo. D'autre part, une mesure préliminaire de conductivité hyperfréquence effectuée sur un de nos échantillons de H2(Pc)I semblait indiquer un léger déplacement du maximum de conductivité vers les plus hautes températures, laissant présager qu'il ne s'agit pas simplement d'un phénomène de localisation faible due aux impuretés, tel que proposé dans la littérature. Afin d'apporter de nouveaux éléments pour tenter de comprendre l'origine de cette transition, des mesures de conductivité hyperhéquence ont été entreprises. En plus de nous permettre de vérifier la présence possible d'un effet de la fréquence, la technique hyperfréquence a l'avantage de ne nécessiter aucun contact pour mesurer la conductivité des si petits et si fragiles échantillons de M(Pc)I. Des mesures reproductibles peuvent ainsi être obtenues en relativement peu de temps en comparaison avec me méthode de mesure CC. Grâce à cette technique, nous sommes donc en mesure de compléter une étude détaillée de nos composés sous champ magnétique tout en nous attardant aussi à vérifier l'infiuence de d'autres paramètres tels que le champ électrique hyperfréquence ou les défauts et impuretés. Par un procédé un peu plus spécial, on se propose également de mettre à profit les avantages de la technique hyperfréquence afin de mesurer la conductivité transverse. Une telle mesure s'avère d'un grand intérêt puisqu'aucune mesure quantitative de l'anisotropie de uos composés n'est disponible dans la littérature. En effet, bien que l'absence de fréquence plasma dans la direction perpendiculaire aux chaines indique une faible conductivité dano cette direction, cette même cbsence empêche d'obtenir une mesure quantitative du degré d'anisotropie. D'autre part, aucune mesure de la conductivité CC transverse n'a encore été tentée dû aux difficultés qu'engendrent la très étroite section des CchantiUons de M(Pc)I. Malgré les avantages incontestables de la technique, elle ne permet toujours pas d'effectuer des mesures sous pression. Nous avons donc eu recours à une technique de conductivité CC pour vérifier les similitudes possibles entre le H2(Pc)I et le Ni(Pc)I, ce dernier ayant déjà été mesuré sous pression par l'équipe de K. Murata. Nous présenterons donc dans cet ouvrage les divers résultats des expériences proposées ci-haut ainsi que la méthodologie expérimentale utilisée pour les réaliser. Dans le but de faire une mise en situation, nous décrirons au chapitre 1 les résultats de quelques expériences déjà effectuées sur le M(Pc)I. Le chapitre 2 présentera ensuite la théorie reliée à la technique hyperfréquence. Quant au chapitre 3, il fera état du montage néceasaire à la technique hyperfréquence et présentera également une description du montage utilisé pour la conductivité CC sous pression. Finalement, le chapitre 4 confrontera l'ensemble des résultats obtenus avec ceux de la Littérature a h de tenter de tirer quelques conclusions sur l'origine de la pseud+transition observée. CHAPITRE 1 1.1 Synthèse du M(Pc)I (M= Hz,Ni) Dans un tube de quartz scellé et partiellement sous vide, on fabrique les macrocycles de H2(Pc) à partir d'une cyciisation directe de phthalonitrile et d'hydroquinone. Le composé est ensuite lavé à l'eau chaude et à l'acétone pour subir ensuite deux sublimations à 400°C sous une pression de 10-~torr. On place ensuite le composé parent dans des tubes-H en quartz où des aiguilles noires aux reflets métalliques, de dimension 2 x 0,03 x 0,03 mm3 en moyenne, se forment par oxydation à llO°C avec le I2 dans le 1-chloronaphtalène. Pour obtenir le Ni(Pc)I, on métalise le H2(Pc) avec du NiC12*6Hz0 dans un solvant. La solution subit un refiwc de 72h avant d'être refroidie dans un bain de glace. Le précipité est recueilli par filtration et lavé à l'eau chaude et à l'acétone. La réaction est répétée jusqu'à ce que la métalisation soit complète i.e. lorsque le spectre UV ne contient plus le pic associé au H2(Pc). Lorsque c'est le cas, le composé est sublimé de la même façon que le H2(Pc) et subit le même genïe d'oxydation mais à une température quelque peu supérieure(5). 1.2 Structure cristalline La molécule de phtahlocyanine M(Pc) possède en son centre un ion M (M=H2,Ni) qui est partagé par 4 grov.pements identiques de cycles aromatiques (fig. I ) ( ~ ~Étant ). dom6 la forme planaire de Ia moiéde, cette dernière a tendance à s'empiler en tournant de +20° et -20' alternativement, formant un angle relatif de 40' afin de minimiser les intétactions répulsives entre les groupements de molécules voisines. Quant aux atomes d'iodes, eux aussi se disposent en chaînes dans les canaux formés par le réseau de molécules de M(Pc) (fig. 2). M-(H2,Ni) Figure 1: Molécule de phthaiocyanine Figure 2: Structure cristalline du M(Pc)I: vue de haut 8 L'iode adopte la forme moléculaire 1; en raison d'un transfert de charge d'un tiers d'électron par molécule de M(Pc)(~)De récentes études rayons x ( ~ ) révèlent que le pas du réseau des molécules 13, en direction de l'axe C des chaînes, est relié par un facteur 312 à celui de la cellule unité contenant les deux molécules décalées de 40' (fig. 3). Figure 3: Structure mstaiiine du M(Pc)I: vue de côté On est donc en présence d'une relation commensurable puisque les mesures démontrent l'existence, quoique faible, d'une interaction entre les deux sous-réseaux. C'est ce fait qui nous amène à considérer une superceliule unité contenant 2 :1 et 6 M(Pc) dont les paramètres sont as = a& &, bs = ia, et Zs = 3C, avec Zm = bm + = 13,9 A et & = 6,4 A. Pour minimiser leur répulsion coulombienne, les chaînes d'iode3 voisines sont décalée4 entres elles d'une distance cor, toujours dans le même sens, ce qui donne une structure cristalline monodinique de groupe d'espace PZ/c. Cependant, il a été démontré qu'il arrive que le décalage soit dans le sens inverse i.e. üs = am -. encore selon l'axe b (a, = &, 6, = go, f&). Il - Z& ou même existe donc un ordre entre les chaînes à l'intérieur de domaines de dimensions macroscopiques et ce, jusqu'à des températures aussi basses que 20K. D'autre part, il est à noter qu'en plus du désordre causé par les différents domaines, il demeure un léger désordre intra-chaine. La position des cellules 13 varierait légèrement d'une distance de l'ordre de celle nécessaire pour déplacer les atomes d'iode pour former des molécules 13 (fig. 4). Ce léger désordre persiste lui aussi jusqu'à 20K. Figure 4: Désordre intrachaîne résiduel. Les cas (b) et (c) montrent les positions extrémales, que peut prendre un groupement 13, par rapport à la position moyenne (a) 1.3 Sructure de bande La bande de conduction est formée par le fort recouvrement des dernières orbitales K du ligand (Pc), l'oxydation se faisant sur ces dernières. Comme ces orbitales ont une occupation double, le transfert de 113 d'électron par site donne une bande remplie au 5/6. Les porteurs libres auront donc un comportement de trous comme le c o h e n t d'ailleurs plusieurs e ~ ~ é r i e n c e s ( ~ ~ ~ ) . La méthode des liaisons fortes sera donc utilisée pour le calcul de la structure de bande selon l'axe c' tandis qu'un modèle de conduction par saut est plus approprié pour décrire la conduction perpendiculaire à l'axe des chaînes. Dans cette structure de bande (fig. 5), les groupements 13, qui forment un potentiel périodique, provoquent l'ouverture de gaps à &nx = CI 15 2 où n est un nombre entier@). Ces gaps n'affectent cependant guère les propriétés électroniques puisqu'ils ne s'ouvrent pas au niveau de Fermi (kp = ic). Maintenant, la structure de bande teiie que présentée est légèrement inadéquate. En effet, on doit tenir compte du fait que les molécules sont décalées de 40' les unes par rapport aux autres et il faut donc replier Ia zone de Brillouin en deux. Mais comme il existe une interaction entre les réseaux d'iodes et de M(Pc), on doit reconsidérer la cellule unité, tel que vu précédemment, et les nouvelles limites de la zone se situent maintenant au sixième de ce qu'elle était auparavant. Des dégénérescences apparaissent alors à k = O et à k = I k p =.:k Celles à k = O sont levées dû à la présence des groupements d'iodes mais les dégénérescences à k k ne ~ seront levées que si une distortion de la structure cristalline se produit (ODC ou ODS). En effet, les molécules et les groupements d'iodes de la supercelIule sont reliés par une forte symétrie de plan de glissement c. La brisure de cette symétrie entraînerait la création de gaps à kt dont deux au niveau de Fermi, faisant alors apparaître une transition métal-isolant(*) . WAVE VECTOR Figure 5: Structure de bande du M(Pc)I, (Poirier et 1.4 Pureté du M(Pc)I 1.4.1 TYPESD'IMPURETÉS Ce n'est qu'assez récemment que de nouveaux procédés de synthèse ont permis d'obtenir des échantillons de M(Pc)I de meilleure qualité. En effet, les premiers échantillons comportaient des impuretés paramagnétiques telles que le 12 Cu(Pc) et le Co(Pc), de même que des radicaux libres [Re], qui affectaient fortement les propriétés électroniques. Les nouvelles synthèses présentent toujours ces mêmes impuretés mais en quantité telle que l'on peut maintenant voir les propriétés intrinsèques du M(Pc)I. C'est ce que cherchent à démontrer Thornpson et al.@) à l'aide des expériences suivantes. 1.4.2 RÉSONNANCEPARAMAGNÉTIQUE ~LECTRONIQUE (RPE) Pour des raisons de symétrie de la molécule de M(Pc) et de la position symétrique de l'ion paramagnétique lVi2+, aucun signal RPE ne devrait normalement apparaître. On constate néanmoins la présence d'un signal centré à g = 2. Ce signal a été attribué à la présence de radicaux libres en quantité inférieure à 60 et 200 ppm pour le H2(Pc)I et le Ni(Pc)I respectivement. On remarque également un signal typique au Cu(Pc) (5 100ppm) dans le H2(Pc) alors qu'un tel signal est indétectable dans le Ni(Pc) ( 5 50ppm). De plus, des impuretés de Co(Pc) ont été trouvées dans le H2(Pc). A titre comparatif, nous donnons ici dans le tableau 1 le degré de pureté des composés de M(Pc)I provenant des différentes méthodes de synthèse. Tableau 1: Comparaison des concentrations en impuretés des diverssynthèses de M(Pc)I, (Thompson et al.)(5) H2(Pc)1-1 Ni(Pc)I-l H2(Pc)E2 Ni(Pc) 1-2 Ni(Pc)E3 Ni (Pc)1-4 < 100 < 50 < 1300 ? ? ? Les mesures de résistivité CC, effectuées de 300 à 1,5K,démontrent un comportement en température qui peut être assez bien décrit par l'expression suivante: avec +y 4 , 7 , valeur typique aux composés organiques (- 1 à 3)(li). n a été trouvé que 7 est d'autant plus élevé que la concentration de défauts et d'impuretés augmente (7-. 1'65 à 1,85) alors que, pour sa part, le terme B diminue légèrement (8'9 à 1'5 x10-~).Le terme A (- 0,05 - 0,1) aurait donné la résistivité extrinsèque si l'équation 1.1 était valable jusqu'aux très basses températures. Plus le composé est pur, plus bas en température sera valide l'équation 1.1. Pour nos composts, l'équation tient jusqu'à une température d'environ 20 à 30K. Les coefficients B et 7 étant liés aux propriétés intrinsèques des échantillons, on se serait normalement attendu à ce qu'ils demeurent insensibles aux défauts et aux impuretés. Pourtant, une certaine sensibilité a également été vue dans les TTF-TCNQ, du moins pour le coefficient ~ ( ~ ' 1 En . effet, des études sur l'infiuence des défauts induits par radiation ont permis de constater que ce dernier augmentait alors qu'aucun changement n'a été détecté pour 7. Les différences de comportement des coefficients pour le M(Pc)I et le TTF-TCNQ peuvent être reliées au fait que dans le premier cas, l'étude a été faite en fonction de la concentration d'impuretés, et dans l'autre cas, en fonction de la concentration des défauts. De plus, dans ce dernier cas, les conclusions ne sont d i d e s que si la concentration de défauts est faible. La figure 6a compare les courbes de conductivité CC du Ni(Pc)I provenant des anciennes et des nouvelles synthèses(5). On remarque d'abord que la conductivité s'améliore avec le d e g i de pureté en radicaux libres. Cependant, il semble que le maximum de conductivité ne dépend plus de la quantité de radicaux libres lorsque des concentrations inférieures à 600 ppm O 50 100 200 150 250 300 Temperature (K) Figure 6: a) Conductivité du Ni(Pc)I en fonction de la température pour différentes puretés d'échantillon b) Insert: 1 A Conductivité du Ni(Pc)I en fonction de T-2 (vérification de la loi de sauts à portée variable), (Thompson et al.)(5) sont attteintes (fig. 7). C'est ce qui amène Thompson et à prétendre que l'on a maintenant accès aux propriétés de transport intrinsèques à l'échantillon. 15 1o1 1o3 1o2 10' 1o8 Free-radical concentration (ppm) Figure 7: Maximum de conductivité CC du M(Pc)I en fonction de la concentration en radicaux librci, (Thompson et al.)(5) Mentionnons aussi que la position du maximum de conductivité devient plus bas en température lorsque le degré de pureté s'améliore (fig. 6a). Le maximum était auparavant attribué à la compktition de deux dépendances en température: celle résultant de collisions d'électrons avec les phonons et les librons, collisions qui tendent à être moins nombreuses à basse température augmentant ainsi la conductivité (éq. 1.1)' et celle provenant de la localisation des électrons par des impuretés ou des défauts. Ceux-ci sont une source de potentiels désordonnés qui piègent les électrons d'autant mieux que la température est faible. Les électrons se déplacent alors par sauts, d'une impureté 16 à l'autre. La localisation provoquera donc un comportement de o vs T de la forme suivante (variable-range hopping ou 'sauts à portée variablen )(12,13). Pour les 3 premières générations j de Ni(Pc)I-j ( j= 2,3,4), cette loi est presque parfaitement obéie comme en fait foi la figure 6b. Cependant, pour le tout nouveau Ni(Pc)I ( j= 1)' cette loi devient plus difficilement applicable. De plus, eile prédit que I doit tendre vers zéro pour les très faibles températures, ce qui est le cas pour les anciens composés, Ni(Pc)I-2,3,4, mais non pour les récents, Ni(Pc)I-1, H2(Pc)I-1 (fig. 6). En effet, des mesures effectuées sur le R2(Pc)IW1jusqu'à 20mK montrent que la conductivité décroit . T~ . sous le maximum et sature ensuite à une valeur élevée (fig. 8). En ce qui concerne le H2(Pc)I-2 et le Ni(Pc)I-2, des mesures sous les 6K seraient requises afin de s'assurer que la conductivité chute bel et bien à zéro comme le prédit l'éq. 1.N. D'autre part, le maximum de conductivité ne peut être associé à un effet ) I . effet, il Kondo tel que déjà vu dans les systèmes dilués de C U ~ N ~ ( ~ - , ) ( P CEn a été trouvé que ces composés présentaient une importante magnétoconductivité positive, suite à la réduction du taux de difision des porteurs itinérants par les moments localisés du Cu, qui s'orientent de façon préférentielle sous champ magnétique. Dans nos composb, des mesures de conductivité CC sous champ magnétique allant jusqu'à 5T ont démontré l'existence d'une faible magnétoconductivité négative pouvaat atteindre -4% à Tm, = 3K pour le H2(Pc)I et -3,576 pour le Ni(Pc)I à Tm, = 5K, ce qui est typique des métawc conventionnels. Au-dessus de 40K, la magnétoconductivité CC est, à toutes fins pratiques, inexistante(5). De plus, des mesures RPE effectuées de 300 à 1,9 K indiquent que les valeurs de g diminuent d'à peine 2 fois l'incertitude expérimentale ( 2 x 1 0 ~ ~Or, ) . un couplage d'échange entre les moments localisés du Cu et les spins itinérants induit normalement une dépendance en Figure 8: Conductivité CC du H2(Pc)I en fonction de la température, (Lee et al.)(8) c ('5) $$ où [Cu] représente la concentration des impuretés de cuivre. Notons par la même occasion que ce3 résultats permettent ([CU"]< 2 5 ~ ce) de fixer une Limite supérieure à la concentration de 'UC qui est compatible avec les valeurs trouvées par comparaison des signaux RPE température ayant la forme 69 oc avec ceux de coocentration connue de CU,N~(~-,)(PC)I. 1.4.4 SUSCEPTIBILITÉMAGNÉTIQUE La figure 9 montre la susceptibilité statiq,ue obten.ue pour une poudre de M(Pc)I. Le comportement de 300 à 40K est assez bien décrit par une 18 susceptibilité de Pauli xp et la légère diminution est attribuée a u contractions themiques(5). A basse température, à une queue de Curie xc x augmente rapidement et est attribuée due à la présence des impuretés de cuivre. L'augmentation de X, semble cependant se produire plus tôt en température pour le Ni(Pc)I que pour le H2(Pc)I alors que ce dernier contient plus de cuivre, ce qui constitue un fait pour le moins étrange. Figure 9: Susceptibilité magnétique (M=HI,Ni), (Thompson et al.(5)) statique du M(Pc)I 1.5 Conductivité CC sous pression L'équipe de K. Murata s'est penchée sur la dépendance en pression de la conductivité CC du Ni(Pc)I. Deux résultats différents ont alors étC obtenus et nous les présentons tous deux dans cette section. Les résultats d'un premier article ont montré que lorsque 3 kbar de pression était appliquée, une transition était alors présente à 30K puis une augmentation subséquente de la pression la faisait disparaître vers 14,5 kbar (fig. IO). Murata et al. l'interprétaient alors comme étant le résultat d'une mise en ordre des chaînes d'iodes sous pression puisque, à pression ambiante, des mesures rayons x ( ~montr,ent ) l'existence d'un désordre dans la position de celles-ci, ce qui fut démenti plus tard par une seconde mesure rayons x@). Figure 10: Résistivité CC du Ni(Pc)I sous pression, (Murata et al.)(33)) Par la suite, lors d'une seconde mesure, aucune apparition puis disparition de transition à 30K n'a été aperçue. Cependant, on a pu constater qu'une augmentation de pression supprime petit à petit la pseudo-transition à 5K, en diminuant la résistivité et en déplaçant le minimum vers les plus basses températures (fig. 11). Ce dernier est complètement disparu pour P=Gkbar ce qui pousse Murata et al. à aller jusqu'à poser l'hypothèse que le Ni(Pc)I puisse être supraconducteur à des pressions plus élevées (fig. 12). L'explication amenée par Murata et al. concernant les disparités entre les deux mesures reste assez confuse. Mais, c o m m e nous aurons l'occasion de le voir plus en détails au chapitre 4, tout porte à croire que la première mesure est simplement erronée. Figure 11: Résistivité CC du Ni(Pc)I sous pression, (Murata et al.)(32)) Pressure (kbar) Figure 12: Diagramme de phase du Ni(Pc)I, (Murata et CHAPITRE II PRINCIPES DE LA MESURE 2.1 Technique hyperfréquence La technique de perturbation d'une cavité résonnante hyperfréquence est d'une très grande richesse car elle donne accès à de nombreuses propriétés physiques. Pour n'énumérer que les plus essentides, constante diélectrique E>, la perméabilité ;et citons la la conductivité électrique. Leur comportement en température et/ou en champ magnétique apporte des informations précieuses sur les transitions de phase que subissent la majorité des composés. Malgré l'intérêt certain de tout- les possibilités de cette technique, nous nous Limiterom tout de même à ne décrire que sommairement la théorie associée à la tedinique hyperfréquence afin de ne conserver que le traitement nécessaire à l'étude de nos échantillons. C'est un fait bien connu qu'une cavité rectangulaire métdlique, de dimensions o x b x c, résonne à la iréquence wg = où n, m et 1 indiquent dans quel mode stationnaire se trouve la cavité. 11 est cependant plus utile de parler de fréquence de résonnance complexe (9 = wo +iwo où Q0 est le facteur de qualité relit5 à largeur à mi-hauteur de la résonnance Lorentzienne (î = Les murs de la cavité ne sont en effet w8 3). pas de parfaits conducteurs et la présence de petits orifices qui laissent passer une tige de quartz font en sorte que l'on doit tenir compte des pertes ohmiques et des pertes d'insertion. Cette formulation en fréquence complexe est d'ailleurs tout-à-fait appropriée pour la description des champs cavité: E et H à l'intérieur de la En effet, on peut maintenant exprimer la perturbation due à l'échantillon de la manière suivante: où avec et Il est à noter que malgré la notation utilisée ici pour d é g e r le texte, les amplitudes varient spatialement et dépendent du mode stationnaire choisi. Maintenant, si <1 ce qui doit normalement être le cas sinon la perturbation modifierait la configuration du mode, il peut être démontré que(16): qui exprime en fait, l'énergie emmagasinée par l'échantillon, de volume celle de la cavité dont le volume est K. Les CI, sur inductions électrique et magnétique peuvent être reliées aux champs non perturbés à l'aide des expressions suivantes: donc, Ceci permet d'obtenir une relation entre le déplacement en fréquence et les propriétés physiques E: et p: de l'échantillon: Afin de ne mesurer qu'une propriété à la fois, on utilise le mode TEZlO qui permet de placer l'échantillon soit là où le champ Ë est maximal et I? est à la fois nul, soit à l'endroit où c'est la situation réciproque. Dans notre cas, comme l'absorption en champ électrique permet d'avoir un meilleur rapport signal sur bruit, on choisira la première des deux options et on aura donc: Il nous faut maintenant connaître la d e u r du champ Ë' dans l'échantillon pour pouvoir effectuer l'intégrale du numérateur. Comme les dimensions de l'échantillon sont beaucoup plus faibles que la longueur d'onde du champ Clectromagnétique, (A 1.25cm),le champ est supposé homogène à l'endroit 06 se trouve l'échantillon. Toutefois, le champ à l'intérieur de l'échantillon ne sera pas homogène si l'épaisseur de peau est inférieure à la plus petite dimension perpendiculaire à Emax: - 4 L'approximation dite "d'épaisseur de peaun sera d o n utilisée alors que l'approximation 'quasi-s t at ionnaire" fera bien l'affaire lorsque le champ est uniforme dans I'échantiilon. 2.1.1 APPROXIMATION QUASI-STATIONNAIRE Si Ë' est homogène à I'intérieur de l'échantillon, on peut montrer que sa m i e u sera(17): où N est le facteur de dépolarisation qui dépend de la géométrie de I'échantillon. Ce facteur ne peut être évalué que pour des formes simples telles les sphères, les disques, les cylindres et les ellipsoldes. Dans le cas qui nous concerne, les échantillons en forme d'aiguille peuvent être considérés comme des ellipsoïdes allongées et la formule suivante prévaudra(18): où a, b et c sont les demi-axes et â II hax. Maintenant, sachant la valeur du champ Ë', on peut effectuer l'intégrale de l'équation 2.10 pour obtenir: Vs , le facteur de remplissage. Utilisant E: = e' - i;(, v un système L deux équations à deux inconnues: avec a = 2- on obtient donc La deuxième équation représente les pertes ohmiques et diélectriques dans l'échantillon. Si ces dernières sont beaucoup plus faibles que les pertes ohmiques, la conductivité hyperfréquence nous est accessible puisqu'il existe une relation qui relie la conductivité à la partie imaginaire de la constante d i é l e ~ t r i ~ u e ( ' ~ 9 ~ ~ ) : Lorsque la conductivité est très élevée et que w est inférieur à la fréquence plasma, le champ électromagnétique décroît dors exponentiellement en fonction de la profondeur x dans l'échantillon: Tel que vu précédemment, As est l'épaisseur de peau, c.-à-d. la longueur caractéristique sur laquelle le champ arrive à pénétrer l'échantillon de manière non-négligeable. Pour une telle inhomogénéité de Ë', l'expression ( 2 . 1 0 ) ( ~ pour ~ ) arriver à: on peut simplifier où l'expression de W a déjà été donnée précédemment et jllest la densité de courant paraMe au champ électrique appliqué. A noter que le déplacement en fréquence ne permet plus d'obtenir ;puisqu'il n'est dorénavant relié qu'à l'absorption(22): 2 -[% 6(&. Cette dernière relation constitue cependant une vérification supplémentaire pour savoir si les équations d'épaisseur de peau doivent être appliquées au lieu des équations quasi-statiques utilisées dans la Limite de haute conductivité. + Maintenant, il est évident que la distribution de courant dépend de la géométrie de l'échantillon. En fait, l'équation ne peut être résolue que pour les sphères et les ellipsoïdes allongées. Dans ce dernier cas, on obtient: avec les mêmes expressions pour a et N que précédemment et avec b, la valeur des demi-axes cristallins perpendiculaires à l'axe de conduction. Il faut remarquer que la conductivité est ici inversement proportionnelle au carré de l'absorption tandis qu'à la limite de haute conductivité quasi-statique (N; » 1+ N(; - 1))' on obtient simplement une relation inversement proportionnelle: où Ià encore dans ce dernier cas, la partie rélle de E: ne peut plus être obtenue. Finalement, mentionnons que l'on ne peut connaître avec une très grande précision les valeurs de et de En effet, dû à des inhomogénéités de la a. section ou à la forme plus ou moins ellipsoïdale des échantillons, 5 ne peut être évalué qu'à 10 à 20% près. Il peut cependant être mesuré si l'on se situe dans la limite de très haute conductivité (e = - g ) , ce qui est le cas des supraconducteurs. Il restera cependant toujours une incertitude importante sur le facteur de dépolarisation N, facteur indispensable à la détermination de cr. CHAPITRE III METHODES EXPERIMENTALES Dans ce chapitre sera présenté l'ensemble des procédures et montages expérimentaux auxquels on a fait appel pour obtenir les résultats présentés dans ce mémoire. 3.1 Technique hyperfréquence Nous commençons d'abord par la technique la plus utilisée dans ce travail, la technique hyperfréquence. Tel que vu précédemment, le principe repose sur la perturbation d'une cavité résonnante. Les mêmes mesures doivent donc être répétées avec l'échantillon à l'intérieur puis à I'extérieur de la cavité. Pour ce faire, une tige de quartz, sur laquelle est collé le capillaire contenant l'échantillon, est relié à un mécanisme à vernier micrométrique qui permet d'entrer et sortir 1'échantilIon à volonté (fig.13). Il a été démontré que les orifices et la tige de quartz ne perturbent que légèrement les lignw de champ électromagnétique. Par souci de simplicité, les cavités utilisée3 ici sont rectangulaires et fonctionnent dans le mode TE210 (wO = 2" x 16,6 GHz) afin de mesurer, au choix, en champ électrique ou magnétique (fig.14). Dans notre cas, I'échantillon est placé de façon à ce que son grand axe soit parallèle au champ électrique. En effet, pour des monocristaux de M(Pc)I, seule cette configuration permet d'obtenir des résultats expérimentaux satisfaisants puisque le rapport signal/bruit est très insfisant dans les autres cas. Notamment, il ne nous est pas possible d'accéder à la conductivité transverse, à cause du facteur de dépolarisation trop important, à moins de recourir à d'autres procédures expérimentales. Ceci fera d'ailleurs l'objet d'une prochaine section. chauffant Figure 13: Dispositifs hyperfréquence associés à la cavité résonnante Une fois l'échantillon installé et bien orienté, on protège la cavité en l'enfermant dans deux cdorimètres. l e calorimètre interne est pompé puis remplie d'hélium gazeux (P = 1Ton) afin d'éviter une solidification de l'air pendant le refroidissement tout en permettant la thermalisation entre le bain Figure 14: Configuration des lignes de champs électrique et magnétique dans La cavité résonnante hypdéquence et l'échantillon. Quant au calorimètre externe, aucun gaz n'est ajouté après ) de ralentir la vitesse de refroidissement de 77 à pompage (P 1 0 - ~ ~ o r rafin 4,2K, tout en évitant un gaspillage de l'He par l'utilisation d'un élément chauffant. Ce simple truc, combiné à une régulation lente avec l'élément chauffant de 300 à 77K, permet d'éviter de casser les si fragiles échantillons de M(Pc)I. On insère ensuite le tout dans un cryostat qu'on remplira d'azote ou d'hélium liquide (fig. 15). Pour atteindre des températures inférieures à celle de l'hélium Liquide (4,2K),un système a été prévu pour pomper sur le bain. Ceci permet d'atteindre des températures jusqu'à 1,7K environ. Pour mesurer la température, une diode précise à 5 m K eot utilisée mais comme elle est trop sensible en champ magnétique, une résistance uCarbon glass" a aussi été installée pour pallier à cet inconvénient. Une bobine supraconductrice plack au fond du cryostat génère un champ magnétique pouvant d e r jusqu'à 8,5T à 4,2K et même jusqu'à 10T si on pompe sur le bain d'hélium. Le champ est homogène i 0,l % sur une sphère de rayon R=lcm placée dans la région centrale de la bobine. L'orientation de la cavité dans le cryostat fait en sorte que le champ appliqué est perpendiculaire au champ électrique alternatif. Si on veut aussi effectuer des mesures avec le champ externe paralléle à l'axe de conduction, on doit avoir recours à la cavité illustrée à la figure 16. A noter que, la tige entrant sur le côté, cette cavité ne permet pas de placer l'échantillon en champ rnagnitique alternatif mais ceci ne constitue guère problème dans notre cas. 3.1.2 PROCEDURES EXPÉRIMENTALES POUR LA MESURE DE 01 Plusieurs méthodes ont été mises à l'essai dans le but de mesurer la conductivité perpendiculaire aux chaînes. Pour diverses raisons expliquées en annexe, l'utilisation d'une poudre de M(Pc)I et la fabrication de pastilles de M(Pc)I ont donné des résultats plutôt décevants. Par contre, la technique suivante s'est avérée plus prometteuse. vernier branchement de contrôle micrométrique pompage des calorimètres He ou N, liqüide bobine supra cavité double Figure 15: Montage cryogénique pour les mesures hyperfréquences copillalra avac bchonlillon - Figure 16: Cavité résonnante hyperfréquence p o u les mesures avec Ë II i Sur une plaquette de kapton, on dispose, très serrés et en forme d'ellipsoydes, des échantillons préalablement coupéa de façon à ce que leur longueur ne dépasse pas 0,lmm. Auparavant, deux fines Lignes de scellant, à base de silicone, ont été étalées sur la plaquette pour que les extrémités des échantillons puissent s'y coller (fig.17). Les échantillons sont donc soumis à un minimum de contraintes lors de la contraction du silicone, pendant le refroidissement. Egalement, l'utilisation de lignes plutôt qu'une matrice de silicone, évite la présence d'une couche isolante à la surface des échantillons. A noter que l'utilisation de graisse à vide est déconseillée puisque la graisse semble rendre les échantillons friables. De plus, eiie ne possède pas l'avantage qu'offre le silicone de figer, solidement et de façon définitive, les échantillons. Les risques qu'un échantillon se décolle ou qu'une chute de la plaquette déplace les échantillons sont évidemment plus grands. En plus de parer à ces éventualités par l'utilisation du silicone, le Kapton a été légèrement replié sur un bord. Ceci protège les échantillons d'un éventuel contact avec une surface plane, lors d'une chute de la plaquette dans le calorimètre par REBORD DE PROTECTîON PLAOUETT E KAPTON ECHANT I LLONS DE SILICONE: Figure 17: Mesure de 01: échantillons de M(Pc)I collés sur Kapton exemple. Il a été vérifié expérimentalement que la présence de ce rebord de protection n'affectait aucunement les lignes de champs électromagnétiques. Même si le Kapton et le silicone ont été choisis pour la faible perturbation qu'ils engendrent sur la cavité, on a tout de même mesuré la plaquette avec les lignes de silicone a h d'avoir les bons wo et Q0 de référence. Finalement, mentionnons qu'une telle mesure de ol n'est possible que parce que l'amplitude d'oscillation des électron3 (- 0,15 A) est largement inférieure aux dimensions transverses des échantillons. Notamment, même si les échantillons sont en contact électrique les uns avec les autres, rien n'assure qu'une telle mesure serait possible avec une tedinique de conductivité CC. En effet, non seulement le pucours du courant ne s'effectuait pas parfaitement en ligne droite mais aussi, il est fort probable, sinon certain, qu'il y ait des résistances de contact élevées entre les échantillons. La technique hyperfréquence 37 est donc tout-à-fait appropriée à notre méthode de mesure de la conductivité transverse. Nous passons maintenant à la description des appareils nécessaires pour générer le champ électromagnétique dans la cavité et ceux nécessaires p o u analyser la réponse (fig. 18). La source hyperfréquence est en fait un synthétiseur de haute résolution (3Hz) qui balaie la fréquence autour de la fréquence de résonnance. Le signal de cette source est amené, par des câbles coaxiaux, à la cavité où le mode stationnaire est généré par effet d'antenne. Comme la cavité fonctionne en mode de transmission, pour éviter les réflexions parasites, le signal transmis à la sortie correspond à la totalité du signal qui est parvenu à traverser la cavité. Ce signal est ensuite amplifié, puis capté par un détecteur de puissance. Finalement, il est analysé avec un analyseur scalaire fonctionnant en mode interne. On obtient alors directement à l'écran, une courbe de la puissance regue en fonction de la fréquence, et on peut en extraire w et Q grâce à un programme informatique qui coordonne aussi l'ensemble de3 appareils. Figure 18: Appareillage pour les mesures hyperfréquences 3.2 Technique de mesure CC Passons maintenant à la description du montage ayant servi aux mesures de conductivité CC sous pression. 3.2.1 MONTAGESOUS PRESSION Pour mesurer la résistance CC, la technique habituelle consiste à mettre l'échantillon en contact avec des fils d'or. Le principd problème rencontré Et de réussir à obtenir des résistances de contact suffisamment faibles. En effet, si ces dernières sont trop élevées, eues domineront le comportement en température de la résistance mesurée. Un comportement semi-conducteur ou de "fausses transitions" apparaissent alors, suite à la formation de capacités entre les fils et l'échantillon. Après avoir expérimenté plusieurs façons de procéder, il s'est avéré que la meilleure méthode pour obtenir de bons contacts étaient de fixer l'échantillon aux fils d'or à l'aide d'une laque d'argent. On doit d'abord donner aux fils une forme arrondie de façon à créer un effet ressort sur l'échantillon. Ceci assure un meilleur contact et permet de diminuer les contraintes mécaniques causées par la contraction lors du refroidissement. Toujours dans le but de diminuer les résistances de contact, une émporation d'or doit être préalablement effectuée sur l'échantilion aux endroits où les contacts seront fixés. 11 faut toutefois prendre une précaution supplémentaire, particulière aux échantillons de M(Pc)I. On doit en effet veiller à ce que la couche d'or soit sufbamment épaisse pour éviter la réaction de de la laque d'argent avec l'iode des échantillons. La figure 19 montre l'obturateur sur lequel sont habituellement installés deux échantillons à la fois. Pour chaque échantillon, d e w fils d'or fixés aux extrémités servent à amener le courant et deux autres au milieu servent à mesurer la tension. Cette configuration permet d'éviter de mesurer la chute de potentiel provoquée par le passage du courant au niveau des contacts. fil d ' o r fil d e cuivre fils d e cuivre = kL--- Figure 19: Montage des échaatiilona sur l'obturateur pour les mesures CC Maintenant, pour mettre les échantillons sous pression, on fixe à l'obturateur une capsule teflon remplie d'huile de silicone. L'utilisation de l'huile plutôt que l'isopentane permet d'éviter la détérioration des résistances de contacts, suite à une légère dissolution de la laque, et a pour avantage de se solidifier moins brusquement en température. On place le tout dans une cellule-pression (fig. 20) dans laquelle est inséré un piston en carbone et on applique la pression à l'aide d'une presse. La pression est ensuite maintenue en resserrant l'écrou de la cellule. La cellule pression est placée dans un tube en cuivre vissé à un support à plaques réflectrices (fig. 21). Le tube est séparé du bain d'hélium par un seul calorimètre pompé à une pression de l'ordre de 1 0 - ~Torr. Ensuite, selon que la vitesse de refroidissement est trop lente ($$ < 0.025 K/min) ou trop rapide cellule-pressio capsule teflon remplie d'huile de silicone Figure 20: Cellulepression (g> 0.075 K/min), on ajoute ou on enlève au calorimètre un peu de gm d'échange de façon à ce que la pression ne varie, à chaque fois, que de 2 ou 3 %. Grâce à ces judicieux ajustements de la pression, on parvient à refroidir l'échantillon sans qu'il ne subisse de fissures ou que les contacts ne se dégradent. Un système de pompage su le bain d t ~ e 4ainsi qu'un circuit de refroidissement à l t ~ e permettent 3 d'atteindre des températures de 0,4K. La température est mesurée à l'aide de 3 thermomètres reliés à une source de courant et à un multimètre ou à un nanovoltmètre selon le cas. 42 pompage (bain d ' ~ )e ~ ent plaque r6f lectrice calorim~tre pression bobine supra Figure 21: Montage cryogénique pour les mesures CC Dépendamment de la gamme de température, on mesure en 4 points une résistance de platine (T > 40K),de 'carbon glasn (4 < T < 40K) et d'oxyde de ruthénium (2' < 4K). Une fois les basses températures atteintes, on réchauffe l'échantillon à l'aide d'un élément chauffant relié à une source de tension. En ce qui concerne la résistance, chaque échantillon est alimenté par une source de courant de faible fréquence (73 ou 83 Hz). La tension est mesurée à l'aide d'un lock-in qui permet également de mesurer le signal hors-phase du montage échantillon-fils d'or. Ce signal est une excellente indication de la qualité des contacts. Si ceux-ci se dégradent au cours de la mise sous pression ou du refroidissement, des effets capacitifs apparaissent et le signal hors-phase cesse d'être nul. Finalement, dans le but d'iviter la dégradation des contacts suite à des pics de bruit provenant de diverses origines, un filtre passebas a dû être conçu et ajouté au montage (fig. 22). 1 -1 (THEuhiOu ETRE) WCK-IN b A Lock-in: Sourca-courant r- SOURCE-COURANT e bchantlllon: Multim4tri: Source-courant (thermomàtre): Source-tension (cttauffaga): Prlnciton 5207 at 5210 73 et 83 Hz -PI: digital multTmrter, Kiithlry OMM 192 -Carbon-glass: Kelthley 18 1 nanovolrnrter -Ru& : Lokrshorm PRC 91C SCFR 89 HP 6205b, Duo1 OC Power supply Figure 22: Appareillage pour les mesures CC PLEASE NOTE CHAPITRX N Résultats et discussion Ce chapitre fera état de l'ensemble des données recueillies grâ techniques expérimentales décrites précédemment. En plus d'en faire une brève analyse, nous nous aiderons des divers résultats tirés de la littérature pour tenter d'en arriver à quelques conclusions sur les propriétés de transport du M(Pc)I. 4.1 Conductivité électrique du M(Pc)I Comme on a pu le voir dans le chapitre 1, la conductivité du M(Pc)I possède un comportement typique des conducteurs organiques uni-dimensionneis (éq. 1.1). Cependant, contrairement à nombre d'entre eux, le M(Pc)I ne subit aucune transition métal-isolant et reste fortement conducteur jusqu'à très basse température. Seul un maximum de conductivité apparaît a u environs de 3 et 5 K, pour M= H2 et Ni respectivement. Dans le but d'aider à identifier l'origine de ce maximum, des mesures de conductivité hyperfréquence ont été entreprises. Par comparaison avec les mesures de conductivité CC, elles nous permettront donc maintenant de vérifier un effet possible de la fréquence s u r la conductivité. De façon complémentaire, l'étude de l'influence de l'amplitude du champ électrique hyperfréquence sera considérée. Ensuite, nous verrons que d'utiles informations ont été apportées grâce à l'application d'un champ magnétique externe. Finalement, on discutera des résultats sur la conductivité CC du M(Pc)I sous pression avant de passer à la synthèse de toutes nos données. Comme on a déjà eu l'occasion de le voir, il nous est malheureusement impossible de connaître avec une précision acceptable, la valeur absolue de la 47 conductivité hyperfréquence en raison de l'incertitude sur le facteur I$r devant les éq. 2.20 et 2.21. Généralement, un ajustement des mesures CA doit être fait à l'aide d'un paramètre connu de la littérature ou d'une loi physique. Normalement, à 16,6 GHz, aucun effet de fréquence ne devrait apparaître2' sauf possiblement sous le maximum si ce dernier est causé par la formation d'une onde de densité de charge ou de spin. agi On a donc ajusté & pour que am le comportement de soit identique à celui de . Ceci est relativement correct si on se fie au comportement à plus haute température (T> 20K) où les coefficients de 1'éq. 1.1 sont à peu près les mêmes malgré les légères variations de la concentration d'impuretés et de défauts d'un échantillon à l'autre. La figure 23 compare les résultats CA et CC pour diven échantillons de H2(Pc)I. Aucun effet de fréquence important ne semble présent sous la température du maximum. On constate cependant de légères différences dans la hauteur et la position du maximum, différences qui ne dépendent que des lots d'échantillons. Ces dernières ne peuvent être attribuées à la présence de défauts puisque, même après plusieurs cydages thermiques de 300 à 1,7K ou même après un refroidissement plutôt brutal, la position et la forme du maximum de conductivité CA d'un même échantillon ne change aucunement. On peut alors penser les attribuer aux impuretés présentes dès la synthèse des échantillons même si les effets des impuretés ne different généralement en rien de ceux des défauts. En effet, on peut s'en convaincre en prenant pour exemple les résultats obtenus pour les transitions du TTF-TCNQ et des (TMTSF)2X. Pour autant que la concentration de défauts et d'impuretés soit faible, une augmentation de celle-ci provoque une augmentation de la carductivité sous la température de transition et un déplacement de cette température vers une valeur plus b a ~ s e ( ' ~ 1 ~Les ~ ) .impuretés et les défauts ont en effet tendance à supprimer les transitions de type onde de densité de charge ou de spin en réduisant la longueur de corrélation du paramètre d ' o r d ~ e ( * ~ f ~ ~ ) . on constate Pour des concentrations plus élevées par contre (>2000 ppm)(27~24), un affaissement du maximum et son déplacement vers les plus hautes Figure 23: Comparaison entre la conductivité CC et CA pour différents lots d'échantillons de H2(Pc)I températures. On aurait d o n plutôt affaire à une iocalisation d'Anderson. La conductivité pourrait être issue d'un mécanisme de saut à portée variable(28,24) . Dans le cas du M(Pc)I, les concentrations en impuretés se comparent favorablement à ceux des cristaux purs de TTF-TCNQ (- iOOp.pm) ce qui 49 signifie que l'on se situe près de la limite de faible concentration d'impuretés. La position du maximum ne peut cependant pas dépendre que de la concentration d'impuretés car ici Tmaxest plus grand pour le Ni(Pc)I même s'il contient 50ppm d'impuretés de plus que le H2(Pc)I. Deux mécanismes peuvent d o n fournir une explication à l'écart observé entre les Tm= du H2(Pc)I et du Ni(Pc)I. L'un d'entre e u se base sur le fait ) démontré qu'à 300K, le centre de la molécule que des mesures rayons x ( ~ont de M(Pc) est plus large dans le cas du H2 que dans le cas du Ni. Ceci peut affecter, dans une certaine mesure, les orbitales T servant à la conduction ou la pression électrostatique au centre de la molécule. Il reste i savoir si cette différence structurale subsiste toujours sous les 5K. Des mesures RMN (25) ont démontré que les mouvements des protons du centre du H2(Pc)I cessent vers l8OK rendant leur partage entre les 4 goupements aromatiques plus difficile sauf si, peut-être, le centre se rétrécit. La seconde possibilité concerne l'éventualité que le comportement de u, du M(Pc)I soit plutôt analogue au maximum de conductivité présent juste avant la première transition du TTF-TCNQ. En effet, ce maximum, lié à l'apparition de fluctuations de Peierls tndimensionne~es(~~), est atténué et se déplace vers les plus hautes températures lorsque la concentration de défauts et d'impuretés se voit augmentie(l0). Revenons maintenant à nos comparaisons entre les mesures CA et CC. On peut voir à la figure 24 que des tendances similaires sont observées pour le Ni(Pc)I. Aucun effet de fréquence majeur ne semble visible et, là encore, il y a de légères différences au niveau du maximum. Cependant, le comportement de ia chute de conductivité semble varier p h s fortement selon les différents Iots; sur un des échantillons, une remontée de la conductivité apparaît en abaissant la température sous les 2,4K. Même si en apparence, les deux autres courbes de la figure ne présentent pas de remontée, on constate néanmoins que la dérivée de l'une d'entre elles présente une variation soudaine qui indique un changement de concavité de o vs T et ce, vers la même température que pour le le* échantillon (T-2,8K). En toute probabilité, ceci indique qu'une remontée de la conductivité semble vouloir se produire mais à une température plus faible. De plus, on se rappellera que les mesures CC du H2(Pc)I effectuées jusqu'à 20mK présentaient, selon les auteurs, un plateau. En réexaminant la figure 8 de plus près, on est en droit de se demander si le plateau ne constituerait pas en fait le début d'une légère remontée de la conductivité. Quant à l'explication de ce phénomène, nous y reviendrons plus loin. Figure 24: Comparaison entre la conductivité CC et CA pour différents lots d'échantillons de Ni(Pc) 1 4.1.2 INFLUENCE DE L'AMPLITUDE DU CHAMP ÉLECTRIQUE HYPERPR~QUENCE Lors de notre étude sur les composés de M(Pc)I, nous avons eu l'opportunité de découvrir un phénomène plutôt inattendu. Il s'est avéré qu'une augmentation du champ électrique hyperfréquence détruit la pseudo-t ransition du Ni(Pc)I (fig. 25). Un phénomène semblable a aussi été remarqué sur le H2(Pc)I mais comme la transition n'est pas très prononcée, les effets sont moins spectaculaires (fig. 26). Ce genre de comportement de la conductivité en fonction du champ électrique appliqu6 a déjà été vu dans de nombreux composés pour des valeurs On expliquait alors le du champ électrique comparables aux nôtres(29~30~24). phénomène par le décrochement d'une onde de densité de charge ou de spin (ODC et ODS). En effet, lorsque l'on est en présence d'une relation incommensurable entre le réseau et l'onde de densité, cette dernière est libre de se mouvoir sans nécessiter d'énergie. Les îlots de charges, déplacés grâce à la fluctuation de la phase de l'onde de densité, participent donc à la conduction (conductivité de Frolich). Cependant, en présence d'impuretés ou de défauts, la phase de l'onde de densité ne peut plus fluctuer et l'onde reste alors ancrée. Seul un champ électrique supérieur à un certain champ seuil pourra réussir à la décrocher. En fait, l'ensemble impuretés-onde de densité agit un peu système masse-ressort: comme un ! est la phase de l'onde de densité, l'atténuation, wo la Fréquence de résonnance du système et E(w) le champ électrique appliqué. La conductivité peut alors être exprimée comme suit: où ip où cv(w) est la conductivité due aux particules excitées au-dessus du gap et C i -d 6 1 2 0 Vmi 6 7.2 Vlm 6 3.9 V h 6 2 1 Vlm --- -- 6 1 . 3 Y h -..m E- 0.7 Vlm Figure 25: Condudivit6 du Ni(Pc)I pour divena amplitudes du champ électrique hyperfréquence Figure 26: Conductivité du H2(Pc)I pour diverses amplitudes du champ électrique hyperfréquence densité à la conductivité totale. La figure 27 illustre la contribution des deux types de conductivité selon la fréquence où l'on se trouve. 55 Figure 27: Réponse en fréquence de la conductivité en présence d'une onde de densité Comme on l'a vu à la section précédente, les résultats de o c ~ effectués à w 5 470 Hz different peu de ceux obtenus par la technique hyperfréquence (w = 104.3 GHz). Ceci semble indiquer que dans le cas des mesures CA, on se situe sur une des extrémités du pic de la figure 27. En fait, il est fort probable que wg se situe entre 470 Hz et 104.3 GHz puisque la grande majorité des composés, qui présentent un décrochement d'ondes de densité, possèdent des fréquences de résonnance wg situées autour de 10 GHz. De plus, pour des raisons encore mal comprises, il a été trouvé que wo est d'autant plus faible que la transition est basse en température. C o m m e nos échantillons de M(Pc)I présentent une température de " transitionn environ 40 fois plus faible que celles des composés discutés dans la références 29, on peut s'attendre à ce que la résonnance se produise effectivement à une fréquence plus basse que celle utilisée lors de nos mesures hyperfréquence. 4.1.3 EFFETDU CHAMP MAGNÉTIQUE EXTERNE La figure 28 montre la conductivité hypefiéquence du HZ(Pc)I pour différentes valeurs du champ magnétique externe. Rappelons que le champ est 56 appliqué perpendiculairement à l'axe de conduction C. On constate qu'une augmentation du champ occasionne une légère diminution de la conductivité et un déplacement de Tmaxvers les plus hautes températures. A présent, si l'on regarde la magnétoconductivité correspondante (fig. 29), on remarque que celle-ci est négative et semble varier plus fortement que celle obtenue par les mesures de conductivité CC (section 1.4.3). Ces variations diminuent rapidement avec une augmentation de température et à 15K, la magnétoconductivité est déjà nulle. Si on andyse plus en détails la dépendance de la magnétoconductivité en fonction du champ magnétique, on trouve une loi en B~ à faible champ (B<9,5T), puis en B pour des champs plus forts. Mais attardons-nous à la discussion du comportement de o vs T. 11 semble relativement clair que le mwimum de conductivité ne résulte pas d'une localisation faible due aux impuretés comme il était admis auparavant dans la littérature. En effet, le champ magnétique détruit les ondes stationnaires électroniques entre les impuretés et inhibe la rétrodifision ( "back-scattering" ) des électrons par les impuretés magnétiques. Dans une teile situation, en plus de voir la conductivité s'améliorer, la température du maximum de conductivité devrait s'affaiblir. Notre comportement de o vs T semble donc vouloir nous faire parvenir aux mêmes conclusions que celles de la section 4.1.1: le maximum de conductivité semble un phénomène intrinsèque au M(Pc)I et peu sensible aux effets romus des impuretés. Maintenant, comme nous en avons déjà précédemment discuté, le Ni(Pc)I ne diffère en rien du H2(Pc)l si ce n'est dans la valeur de Tm, Il n'est donc pas surprenant de constater que le maximum de conductivité présente le même comportement en fonction du champ magnétique (fig. 30). Cependant, les résultats du Ni(Pc)I s'avèrent utiles pour étudier la chute - de conductivité sous le maximum. (Celle du H2(Pc)I nous est inaccessible étant donné notre limitation à une température minimale de 1,7K). La première constatation qui saute aux yeux est l'augmentation de la conductivité, sous Figure 28: Conductivité CA en fonction de la température du H2(Pc)I sous champ magnétique (BLZ) Figure 29: Magnétoconductivité du H2(Pc)I à T=2K influence du champ magnétique, sous les 2,8K où il y a croisement des courbes. Il est intéressant de remarquer que cette température, qui correspond au changement de pente de o (section 4.1.1), diminue Iégèrement de façon linéaire en présence d'un champ magnétique. On peut davantage apprécier l'effet du champ dans cette région grâce à la figure 31. 59 Figure 30: Conductivité en fonction de la température du Ni(Pc)I sous champ magnétique ( B I Z) On y voit une augmentation rapide de la magnétoconductivité puis une sorte de saturation. En fait, de plus forts champs magnétiques seraient nécessaires pour confirmer si la magnétoconductivité tend vraiment à saturer ou 60 Figure 31: Magnétoconductivité du Ni(Pc)I à T=I,?K si eue rediminue légèrement. l'origine de cette magnétoconductivité positive est loin d'être évidente, surtout dans le contexte où elle fait suite à une magnétoconductivité négative présente au-dessus de 2,8K. Peut-être est-ce là une influence des impuretés encore i n c o ~ u eou bien est-ce la compétition entre d e n paramètres d'ordze, mais, nous en sommes réduits 'a des hypothèses. Sur cette base, une étude en champ magnétique de l'échantilion de Ni(Pc)I, 61 présentant u n minimum de conductivité à 2,4K pourrait peut-être apporter un certain éclairage. Finalement, afin de mieux visualiser quantitativement l'influence du champ magnétique sur la température du maximum, on présente, à la fig. 32, des Tm, B pour les différents échantillons mesurés au de nos expériences. A première vue, la dépendance est linéaire et des pentes à peu près identiques sont trouvées pour tous les échantillons sauf un, pour lequel une chute de conductivité moins abrupte a été trouvée. Il n'y a donc pas de différence de comportement entre le Ni(Pc)I et le Hz(Pc)I même si leur Tmdifferent. Autre fait important, il n'y a pas non plus de différence notable quand le champ est appliqué parallèlement ou perpendiculairement à l'axe des chaînes. courbes de vs cours Figure 32: Comportement de La température du maximum de conductivité CA du M(Pc)I avec le champ magnétique 4.1.4 CONDUCTIVITÉ CC SOUS PRESSION Nous présentons ici, des mesures de pcc qui ont été effectuées sur le H2(Pc)I pour des pressions situées entre 5 et 14kbar. A l'origine, ces mesures avaient pour but de vérifier si le H2(Pc)I possédait le même comportement étrange que celui du Ni(Pc)I présenté lors d'un premier article de Murata et On se souviendra que I'apparition puis la disparition sous pression d'une transition à 30K avaient été découvertes (section 1.5). Le deuxième article de Murata n'ayant pas encore p m , nous avions alors décidé d'entreprendre les mêmes mesures mais avec le H2(Pc)I cette fois-ci. Les expériences effectuées sur le HZ(Pc)I ont non seulement mont ré qu'aucune transition n'apparaît pour la gamme de pression 5-14 kbar. mais aussi, que les résistances de contact citées dans Murata et al.(35) sont au moins 10 fois trop élevées. Dans notre cas, de teiles résistances de contact donnaient des courbes très bruyantes et engendraient de fausses transitions semblables à celles de la fig. 10. L'augmentation de la pression améliorait le contact échantillon-fils d'or atténuant ainsi la "transition". Mais, si pour toutes ces raisons, la lièremesure de Murata et al. s'avère erronée, le deuxième essai semble domer des résultats tout-à-fait corrects. Comme, à pression ambiante, la diminution de la conductivité du H2(Pc)I à 1,7K est moins accentuée que celle du Ni(Pc)I, une pression plus faible doit être suffisante pour la faire disparaître à nos yeux. Il n'est donc pas surprenant de ne voir aucun maximum de conductivité dans la gamme de pression où ont été effectuées nos mesures (fig.33). Cependant, il faut prendre note que notre échantiilon a souffert de quelques microfissures, ce qui explique que nos courbes n'ont pas une conductivité qui augmente toujours avec la pression. D'autre part, aucune augmeutation subite de la conductivité, due à un effet supraconducteur, n'est observée dans la gamme de température où ont été effectuées nos mesures (1.7 < T < 300 K) mais peut-être est-elle déjà supprimée à 5 kbar. A noter que le petit pic à 2K sur la courbe 5 kbar de la figure 33 n'est probablement qu'un Figure 33: Résistivité CC du H2(Pc)I sous pression artefact puisque le signal hors-phase commence alors à dévier de zéro indiquant ainsi une légère dégradation des contacts. Finalement, avant de conclure cette section, remarquons simplement que la dispari tion de la pseudo-transition du Ni(Pc)I avec la pression s'explique plutci mai si les défauts et les impuretés en sont responsables. CONDUCTIVITE TRANSVERSE 4.1.5 Une mesure de la conductivité transverse s'avère assez utile pour déterminer le degré d'anisotropie d'un composé. Une telle mesure manquait toujours à la liste des diverses expériences effectuées sur le M(Pc)I. En effet, les faibles dimensions de l'échantillon ne permettent pas une mesure de la conductivité transverse CC; seul le rapport des conductivités ( 3< 500) a pu QI être estimé pour le Ni(Pc)I-2 à 300K par une technique de ~ o n t ~ o r n e q ( ~ ~ ) . D'autre part, des mesures optiques effectuées sur le même composé à la même température, n'ont pu donner qu'une vague idée du degré d'anisotropie. En effet, l'absence de fréquence plasma dans la direction transverse aux chaines indique que le composé est très peu conducteur dans cette direction. Comme la fréquence plasma parallèle démontre une grande conductivité selon l'axe d'empilement, on devine que le degré d'anisotropie est élevé mais sans toutefois pouvoir le quantifier(31). Donc, pour pallier à ce manque d'information, nous présentons ici une mesure de la conductivité transverse hyperfréquence effectuée sur le H2(Pc)l-1. On peut voir à la figure 34 que l'abaissement de la température provoque une diminution linéaire de la conductivité transverse puis une remontée vers les 12K. Conformément aux mesures optiques, le degré d'anisotropie de la conductivité ($) semble extrêmement élevé; il est de l'ordre de 104 à 300K et de l'ordre de 106 sous les 10K. Il est fort amusant de remarquer que ces valeurs sont les mêmes que celles trouvées pour le (TMTSF)2PF6 dans la direction c où le paramètre de réseau (c = 13.5 A) est tout-à-fait semblable au n ~ t r e ( ~Le~ )comportement . de q vs T est également très ressemblant(32). Le H2(Pc)I est donc fortement u n k h e n s i o m e l . Malgré tout, un début de cohérence transverse cherche à s'établir sous une température dite de Ucross-over dimensionneln (T.-ovrT -12K). Cet établissement d'une cohérence inter-chaîne semble d'ailleurs être confirmé par l'effet du champ magnétique appliqué parallèlement à l'axe des chaînes. En effet, comme on peut le voir à la figure 35, la magnétoconductivité transverse subit une croissance négative de Figure 34: Conductivité transverse hypeméquence du R2(Pc)I façon linéaire en B. En fait, le champ provoque un rétrécissement de la trajectoire classique de l'électron autour des chaînes, rendant le composé plus uni-dimensionnel et diminuant ainsi CL. Cependant, ces mesures préliminaires n'ont permis de voir aucun déplacement de Tt-ooet mais, une étude plus complète serait nécessaire pour confirmer ce fait. A présent, si on regarde le comportement de o~ pour les plus hautes températures, on peut voir que la conductivité augmente linéairement avec T, laissant sous-entendre que le processus dominant pour le saut inter-chaînes est 67 Figure 35: Magnétoconductivité transverse du R2(Pc)I à T=7K de type activé. Dans cette région, un modèle diffusif développé par Weger et d.(33t36t24) peut être appliqué, nous donnant alors la relation suivante pour la conductivité traverse: b est la distance inter-chaînes, TL est le temps que demeure un électron sur une chaîne avant de sauter à la suivante, tL est l'intégrale de saut inter-chaîne où 68 et finalement, 71 est le temps entre deux collisions à l'intérieur d'une même chaîne. On peut attribuer les variations de ol presqu'entièrement à TI' puisque la variation du paramètre de réseau avec la température ne semble pas trop importante. En effet, comme nous avons eu l'occasion de le voir, la légère diminution de la susceptibilité magnétique entre 300 et 50K, attribuée à !a contraction du cristal, laisse supposer une diminution plutôt faible de b pour cette gamme de température. Nos résultats indiquent donc en gros que le temps passé par l'électron sur une chaîne augmente en abaissant la température. Il rediminue par la suite, lorsque la cohérence transverse commence à s'installer mais l'équation 4.3 n'est cependant plus supposée être appliquée dans ce régime. Cependant, si l'on demeure dans la région de validité du modèle diffusif (q<< $),on peut estimer tL à l'aide du rapport: où on a utilisé une équation de Drude, adaptée au cas quasi-ID, pour la conductivité parallèle: et où on a employé N(EF)= z&k =)F et fivFz dll. Comme tll a O,% OL = 0,03 f 0.01 S2-l~rn-l~ on obtient t l = 0'9 eV et que IO,1 meV à 300K, valeur qui est comparable à celle de tL du (TMTSF)2PF6 selon l'axe Z. A noter que le t l ce qui concorde avec minimum de conductivité tansverse se produit à T < -, k~ la condition à laquelle un début de cohérence transverse peut apparaitre. 4.2 Origine de la pseudo-transition A la lumière des résultats obtenus jusqu'ici, nous pouvons essayer de formuler quelques hypothèses quant à la source du maximum et de la chute de conductivité. D'abord, en ce qui concerne le maximum de conductivité, nous avons eu l'occasion de constater à maintes reprises qu'il ne semble pas s'agir d'un effet lié aux défauts ou a u impuretés. D'autre part, l'influence du champ électrique sur la conductivité hyperfréquence semble éliminer la possibilité que la pseudo-transition soit reliée à une mise en ordre des ions sur tout le cristal (un seul domaine et/ou disparitions des légères fluctuations sur la position des 13-). Cependant, comme on a eu l'occasion de le voir à la section 4.1.2, le décrochage d'une ODC ou d'une ODS peut facilement être la cause de l'augmentation de la conductivité avec le champ électrique. Nous sommes donc tentés de nous diriger vers une explicatioii faisant appel à des fluctuations d'un paramètre d'ordre, plus précisément à des fluctuations d'onde de densité de charge ou dc spin. En effet, la présence de telles fluctuations engendrent habituellement un pseudo-gap pouvant expliquer l'existence d'un maximum de conductivité. A l'exemple du K C P ( ~ ~où) des fluctuations de Peierls sont présentes, si l'augmentation de la longueur de corrélation devient rapidement limitée par le désordre, aucune transition ne pourra complètement s'installer; la cohérence de phase entre les différents segments d'ondes de densité s'établira en effet plutôt mal. La conductivité restera donc relativement élevée et les effets des impuretés ne seront observables que sur la partie basse température de la pseudo-transition. Tout ceci nous permet donc de proposer une base de discussion pour les deux types de comportement de la conductivité du M(pc)I en champ magnétique. Des fluctuations d'un paramètre d'ordre apparaissent dans la région avant TmZ puis, commencent à ressentir la présence des impuretés environ vers le point de croisement des courbes, là où Ia magnétoconductivité change de signe (fig. 30). Toutefois, il resterait à expliquer la remontée (plateau) de conductivité à très basse température. L'apparition d'une transition supraconductrice est tout de suite à rejeter sachant qu'un champ magnétique est sensé la détruire et non la stabiliser comme c'est plutôt le cas ici (fig. 8). D'autre part, les résultats sous pression sont compatibles avec la présence de fluctuations d'ondes de densité. En effet, l'application d'une pression tend à supprimer les fluctuations dlODC et, de façon analogue aux TMTSF, aussi ceiles d'ODS si une cohérence transverse est en partie établie. L'augmentation de la pression peut en effet engendrer des déviations aux propriétés d'emboîtement de la surface de Fermi. Malheureusement, la mesure de 01nous permet difficilement d'écarter une de nos deux possibilités pour le paramètre d'ordre puisque le début de cohérence transverse sous les 12K peut favoriser autant la stabilisation d'une ODC que d'une ODS. Mentionnons simplement que la stabilisation est peut-être plus facile dans le cas de 1'ODC à cause des interactions codombiennes qui peuvent apparaître pour corréler la phase entre les segments d'ODC de chaines voisines. vs BII et BI à l'aide de nos deux hypothèses, nous devons supposer deux types de A présent, pour expliquer le comportement de O- mécanismes. Dans le cas de L'ODC, on arrive à décrire qualitativement le comportement du maximum en considérant un effet cyclotron. Cet effet limite les déplacements de l'électron en direction transverse et unidimensiondise donc davantage le composé, facilitant ainsi la localisation des électrons pour former 1'ODC. Cependant, lorsqu'on applique un champ magnétique parallèle à l'axe de conduction, on ne devrait engendrer qu'un très faible effet cyclotron contrairement à nos observations. Il reste néanmoins que l'apparition d'une magnétoconductivité négative à peu près dans la région du crossever dimensionnel appui l'hypothèse d'un certain effet cyclotron. Pour ce qui est des fluctuations anti-ferromagnétiques (ODS), un effet cyclotron et/ou un effet Zeeman peuvent fournir une description du comportement de orno+. Si l'effet Zeeman est important, il peut même être compatible avec le fait que Tm, vs B soit indépendant de l'orientation du champ magnétique. champ magnétique perpendiculaire, aucune mesure obtenue sur le M(Pc)I ne semble contredire qualitativement la présence d'une onde de densité. Généralement, une mesure de la susceptibilité magnétique x donne une bonne indication de la présence et du type de transition en jeu. Dans le cas d'une ODC, une diminution rapide de la susceptibilité est habituellement constatée à la température de transition(24) mais la présence de fluctuations ne semble pas laisser de traces aussi évidentes. Quant à 1'ODS, x chute fortement dans la direction d'orientation des spins. Même en présence que de fluctuations, la susceptibilité diminue de façon suEsante. Gardant ces constatations en mémoire, nous pouvons retourner voir la Jusqu'à maintenant, sauf pour l'effet d'un mesure de susceptibilité magnétique présentée à la figure 9 . Aucune diminution n'est visible avant la température où la chute de conductivité se produit mais, il se peut aussi que la queue de Curie cache toute variation de x dans cette région. (Etant donné la très faible température où se produit notre pseud&ransition, on ne peut malheureusement pas employer la méthode utilisée pour les composés de TMTSF où X, pouvait être soustraite facilement de la susceptibilité totale)("). De plus, comme la mesure s'effectue sur une poudre, une susceptibilité moyenne est obtenue et la contribution de la direction présentant une diminution de x peut ainsi se voir étouffer par les deux autres. D'autre part, une mesure généralement déterminante quant à la présence d'une transition est la résonnance paramagnétique électronique (RPE). Aucun changement n'a été vu dans !a largeur de raie RPE du M(pc)I près de Tm+, indiquant qu'aucune transition métal-isolant ne s'y produit(5). Cependant, on se rappellera qu'il y a aussi absence de Mnation de gll malgré la présence d'impuretés de cuivre. Il n'est donc pas impossible que la mesure RPE ne réussisse pas à mesurer les légères fluctuations d'ondes de densité, d'autant plus qu'il s'agit encore une fois d'une mesure effectuée sur une poudre. CONCLUSION Dans cet ouvrage, nous avons pu ajouter aux mesures déjà connues, celles de conductivité hyperfréquence et de conductivité CC sous pression. Ces mesures avaient pour but d'apporter de nouveaux indices quant à l'origine de la pseud*transition du M(Pc)I. Notamment, l'étude du comportement de UCA pour différents lots d'échantillons a permis de constater que les défauts et les impuretés ne semblent pas responsables de l'existence du maximum de conductivité. Même si ce fait amène un certain éclairage, c'est néanmoins l'étude en champ magnétique qui s'est avérée apporter le plus d'informations. Entre autres, on a réussi à mettre en évidence un affaissement et un déplacement du maximum vers les plus hautes températures avec l'application du champ magnétique. La relation entre la température du maximum et le champ magnétique est tout simplement linéaire et, curieusement, ne semble pas dépendre de l'orientation de Ë. L'information la plus utile cependant, est sans doute la présence d'une magnétoconductivité négative qui devient positive à plus basse température, suggèrant ainsi l'établissement d'un paramètre d'ordre (ODC ou ODS) dont la longueur de corrélation est limitée par le désordre cristallin résiduel, les défauts et les impuretés. Cette hypothèse permet en même temps d'expliquer l'effet du champ électrique sur la transition par l'intermédiaire d'un décrochement des ondes de densité. les mesures sous pression tirées du deuxihme article de Murata et al. se trouveraient également expliquées dans ce contexte de fluctuations d'ondes de densité de charge ou de spin. D'autre part, noua avons aussi tenté d'apporter une mesure de la conductivité transverse sin de combler un certain manque d'information sur le degré d'anisotropie de nos composés. La mesure obtenue avec notre nouveau procédé semble donner des résultats satisfaisants. Non seulement sembk-t-elle indiquer comme prévu une forte anisotropie mais elle démontre également l'apparition d'un début de cohérence transverse sous les 12K environ. Cette cohérence transverse pourrait permettre à des fluctuations d'ODS d'exister ou encore servir à stabiliser les fluctuations d'ODC. Concernant maintenant nos résutats de conductivité CC sous pression, l'objectif était de vérifier si le H2(Pc)I présentait une transition à 30K sous pression comme il a été trouvé pour le Ni(Pc)I la toute première fois en 1993. Les difficultés rencontrées lors de l'acquisition de nos mesures nous ont permis de mettre en doute ce premier résultat de Murata et al. tout en d o ~ a n tcrédit à l e u deuxième mesure. L'absence de minimum de résistivité à 2K pour P> 5 kbar sur nos mesures semble en effet indiquer que la pseudetranaition du H2(Pc)I disparaît avec la pression, appuyant ainsi les résultats de leur deuxième art ide. Même si, parmi les diverses expériemes présentées ici, certaines semblent apporter des renseignements contradictoires à la présence de fluctuations d'ondes de densité, on doit se rappeler le cas du TTF-TCNQ et des TMTSF. Les premières expériences faites sur ces composés offraient souvent des difficultés à l'interprétation et ont mené à des conclusions quelques peu différentes de celles que nous connaissons aujourd'hui grâce à de nombreuses autres expériences. En comparaison, le M(pc)I est un matériau encore très mal caractérisé. Notamment, une mesure CC serait souhaité pour confirmer hors de tout doute la présence d'effets non-linéaires à fort champ électrique. Egaiement, une expérience des plus utiles pour vérifier l'hypothèse des 0uctuatiom d'onde de densité serait une mesure rayons X sous les 20K. Malgré, le manque de cohérence de la phase des ondes de densités, il serait peut-être possible de constater un effet dii au réseau qui tente de se moduler. De même, l'obtention de x et de la raie RPE à l'aide d'un monocnstai pourraient peut-e't re amener des conclusions définitives. Maintenant, d'autres hypothèses pour expliquer la pseudo-transition sont, bien-sûr, les bienvenues. P d celles-ci, on peut penser à un effet des impuretés encore inconnu ou encore à une compétition entre deux paramètres d'ordre. Ces dernières pourraient peut-être fournir, par la même occasion, une explication concernant la remontée (plateau) de conductivité. Mais, qui sait, peut-être faudra-t-il faire appel à de toutes nouvelles idées... Autres méthodes expérimentales pour la mesure de 01 On expose ici les différentes techniques qui ont CtC tentées, pour mesurer la conductivité perpendiculaire à l'axe de conduction, ainsi que les raisons de leur insuccès. D'abord, on a simplement tenté d'insérer de la poudre de A2(Pc)I dans un capillaire de quartz. En suppoaaat le tenseur de conductivité diagonal avec oz, = oyy, on pensait pouvoir obtenir la conductivité perpendiculaire en utilisant la relation suivante: où u, est la conductivité moyenne de la poudre et . n est la proportion des grains dont L'axe s est parallèle au champ BAC (idem pour ny et n,). Comme la poudre est homogène, on aura n, = ny = n, = 31 et alors: On doit noter cependant que cette relation suppose que les grains sont isolés électriquement les uns des autres. L'utilisation de A.2 dans le cas d'une poudre s'avérera relativement correct si L'air agit comme isolant entre les gains et si les déplacements d'électrons ne se font qu'à l'intérieur des grains et non d'un grain à l'autre (ce qui devrait être le cas puisque l'amplitude d'oscillation est inférieure aux dimensions des grains). Si ce n'était pas le cas, on ne pourrait simplement additionner les conductivités. Malheureusement, lu mesures obtenuur ont montré que le comportement de o, dépend trop du taux de compactage de la poudre. On ne pouvait malheureusement pas négliger l'effet des contacts électriques inter-granulaire. Etant d o ~ écet effet, ii est clair que les simplifications faites pour pouvoir appliquer la relation A.2 ne sont pas valides et qu'il faut recourir à un modèle plus complet. Nous sommea donc passés à la fabrication de pastilles faites d'un mélange compressé de p ~ u d r ede KBr comportement du KBr pur et nous semblait facile d'obtenir théorie de milieu effectif avec arrive à démontrer que: avec E k = et de poudre de H2(Pc)I. Après obtention du celui du mélange de concentration C = 0.03, il la conductivité perpendiculaire à l'aide d'une anisotropie des grains (23). Dans notre cas, on + iek où k représente un des symboles faisant II partie de l'ensemble suivant: {Il11, KBr, ). €1 Comme l'équation A.3 nécessite les valeurs de E' et qui ne nous sont II pas accessibles, ces valeurs ont été fixées à 105 et 102 respectivement. Ces estimés ont été choisis en se basant sur les données du CU,N~(~-,)(PC)Ip o u x faibldl). Malgré cette tentative pour assigner des valeurs à E' et il s'est II avéré que I'équation A.3 est trop sensible a u valeurs des différentes constantes diélectriques complexes. Comme les incertitudw sur les facteurs a et N ne nous permettent pas d'obtenir ces d e u s avec une précision sasante, nous avons dû abandonner aussi cette façon de procéder. Ce modèle n'est donc pas adaptable à la technique hyperfréquence. EL, BIBLIOGRAPHIE [l] G. Quirion, Thèse, Univenité de Sherbrooke, 1990 [2] J. Kondo, Progr. Theor. Phys., 32, 37, 1964 [3] T. Kasuya, Progr. Theor. Phys., 16, 45, 1956 (41 K. Yoshida, Phys. Rev., 106, 893, 1957 [5] J. A. Thompson, K. Murata, D. C. Miller, J. L. Stanton, W. E. Broderick, B. M. H o h a n and J. A. Ibers, Inorg. Chem., 32, 3546, (1993) (61 B. 8. Meier, C. B. Storm, and W. L. Earl, J. Am. Chem. Soc., 108, 6072, (1986) [7] C. J. Schramm, R. P. Scaringe, D. R. Stojakovic, B. M. H o h a n , J. A. bers and T. J. Marks, J. Am. Chem. Soc., 102, 6702, (1980) [8] M. Poirier, J. P. Pouget, J. A. Thornpson and B. M. H o h a n , Phys. Rev. B, 51,, 14861, (1995) [9] J. Martinson, S. M. Palmer, J. Tanaka, R. C. Greene and B. M. H o h a n , Phys. 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