Protocole de surveillance du virus Zika – Cire Antilles et Guyane – Version du 2 mars 2016
Compte tenu de la circulation de la dengue et du chikungunya aux Antilles-Guyane, tout cas suspect
doit faire l’objet d’une recherche diagnostique selon le schéma suivant :
- de J1 à J5 : prélèvements sanguin et urinaire pour RT-PCR Zika ;
- de J6 à J10 : prélèvement urinaire seulement pour RT-PCR Zika ;
- de J1 à J7 : prélèvement sanguin pour NS1, RT-PCR dengue et chikungunya ;
- à partir de J5 après la date de début des signes : prélèvement sanguin pour sérologies
dengue et chikungunya : détection des IgM et des IgG.
Le CNR des arbovirus peut compléter ce schéma diagnostic par une recherche sérologique suivie ou
non d’une séroneutralisation pour la surveillance des femmes enceintes.
Aux Antilles, la surveillance des cas cliniquement évocateurs s’appuie sur l’ensemble des médecins
de ville, des médecins hospitaliers (services d’accueil des urgences et services des maladies
infectieuses et tropicales), des laboratoires de biologie médicale de ville (LBM), des laboratoires de
virologie hospitaliers et du CNR arboviroses pour la région Antilles-Guyane qui doivent signaler à la
CVAGS de l’ARS tout cas suspect dont ils ont connaissance (du fait d’une consultation pour les
médecins ou d’une demande de recherche du virus pour les laboratoires).
Elle s’appuie également sur les enquêtes entomo-épidémiologiques réalisées dans l’environnement
de chaque cas signalé, auprès de la famille du cas puis de proche en proche dans une zone
entourant chaque logement où un cas est identifié.
Compte tenu de la propagation très rapide attendue pour le Zika, la surveillance des cas cliniquement
évocateurs par les médecins sentinelles est organisée au cours de la phase 2 afin de disposer aussi
par ce biais des informations sur la circulation du virus.
En phase 3 et 4
A partir de la phase 3, le virus circule sur un mode épidémique. Il n’est plus utile d’identifier
individuellement chaque cas suspect ni pour la réponse (pour des raisons d’efficience, la lutte
antivectorielle se focalise essentiellement sur les zones de forte incidence), ni pour la surveillance en
elle même. Cette dernière s’appuie sur le réseau de médecins sentinelles mis en place dans chaque
territoire ainsi que sur l’association SOS Médecins pour la Martinique. En Guyane, elle est complétée
par les données remontant du réseau des Centres délocalisés de prévention et de soins (CDPS).
A partir de la phase 3, les passages aux urgences pour Zika et les éventuelles hospitalisations qui en
découlent sont également surveillés car confrontés aux données des médecins sentinelles, ces
indicateurs complémentaires permettent une appréciation globale de l’ampleur de l’épidémie, et
peuvent être utiles au suivi de l’activité par établissement.
Les cas biologiquement confirmés et le taux de positivité des prélèvements
Un cas confirmé est un cas suspect chez lequel le génome viral du Zika a été mis en évidence sur le
sang ou l’urine par RT-PCR.
Aux Antilles-Guyane, la surveillance des cas biologiquement confirmés de Zika s’appuie sur le réseau
constitué par les laboratoires du CNR des arbovirus (Marseille et Cayenne), des laboratoires
hospitaliers, des laboratoires d’analyses et de biologie médicale qui sont préleveurs en ambulatoire.
En phase 1 et 2 :
Aux Antilles, les laboratoires préleveurs qui ne réalisent pas l’analyse biologique du Zika, transmettent
à la CVAGS de leur territoire, des informations (en particulier les coordonnées du patient) concernant
les demandes de diagnostic de Zika. Cela permet le repérage des cas suspects avant l’obtention des
résultats qui peut prendre du temps. Ces laboratoires adressent ensuite les résultats de ces
diagnostics dès qu’ils sont reçus. Les laboratoires du CNR à l’IP de Guyane à Cayenne et à l’IRBA
Marseille, ainsi que les laboratoires de virologie des CHU transmettent seulement les résultats
diagnostics s’ils assurent les analyses au fil de l’eau, rapidement après réception du prélèvement.