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d'importance diverses. On peut notamment distinguer l'utilisation de ressources
renouvelables (par exemple l'eau, les forêts), ou non (par exemple le pétrole) d'une part, et
de l'autre les impacts (émissions, effluents, déchets, …) des activités sur diverses
composantes de l'environnement. Ces impacts sont eux-mêmes extrêmement variés,
certains locaux (une pollution du sol), d'autres régionaux (pollution de l'air), voire mondiaux
(dérèglements climatiques). En outre, certains impacts sont réparables, comme le montre
l'amélioration de la qualité des eaux de surface, ou de l'air dans certains lieux, d'autres ne le
sont pas dans un avenir prévisible, comme la disparition d'espèces ou des changements
importants d'environnement. Via la combinaison de différentes caractéristiques, jointes à
l'importance qui leur est donnée par tel ou tel groupe humain, certains impacts seront
réputés plus graves que d'autres, et cela fait beaucoup de différence par rapport à une
notion abstraite de respect de l'environnement3.
En toute généralité, la fabrication et la production effectuées par l'homme dans tout
type d'activités utilisent des quantités variables de ressources naturelles et produisent
différents impacts. D'une façon intuitive, la durabilité de productions sous l'angle écologique,
peut se dire de celles qui permettent aux ressources de ne pas s'épuiser sur une longue
période de temps. Ainsi en est-il de l'agriculture traditionnelle, ou de productions à partir de
ressources renouvelables. Au sens strict, pourtant ce type de production a bien un effet sur
l'environnement: un champ cultivé, même de façon "durable", modifie la situation écologique
antérieure, de même qu'une pêche respectant la régénération des poissons exploités, etc.
Toutefois, selon les critères habituels, on considère généralement (bien que ce ne soit pas le
cas dans les conceptions d'écologie profonde), que la possible durabilité du point de vue des
ressources de l'environnement constitue un critère environnemental suffisant. On peut donc
dans cette optique concevoir une activité, agricole par exemple, qui va générer un produit
monétaire, et une croissance de celui-ci, tout en étant compatible avec le respect de
l'environnement.
Que retenir de ces éléments ? Ce qu'il faut considérer si on se soucie des impacts
d'activités humaines sur l'environnement, y compris au niveau des pays, est le type de
ressources consommées, leur caractère critique (irremplaçable, essentiel), et la nature, la
gravité, les conséquences des impacts générés par ces activités. Les valeurs monétaires
agrégées données aux différentes activités, par exemple via le PIB, ne sont pas un reflet
fidèle de ces impacts, et par conséquent, la croissance (ou la décroissance) de ces valeurs
ne l'est pas non plus.
Ceci étant, on peut s'attendre à ce qu'une croissance d'activités reflétée par celle du
PIB, résulte en une augmentation des pressions sur l'environnement si elle est d'un ordre de
grandeur important, et perdure pendant une longue période. Or c'est bien ce qui s'est produit
dans les pays industrialisés, comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous. En Europe
de l'Ouest, le PNB par habitant a été multiplié par 15 (22000/1400) entre 1820 et 1992 (en
3Pour de nombreuses données et analyses, voir par exemple les rapports PROGRAMME DES NATIONS
UNIES POUR L'ENVIRONNEMENT (PNUE), Geo-4, Nairobi, Programme des Nations Unies pour
l'environnement, 2007; EUROPEAN ENVIRONMENTAL AGENCY, State of the Environment Report,
Copenhague, EEA, 2005. Pour la Région wallonne, on consultera CELLULE ETAT DE L'ENVIRONNEMENT
WALLON (CEEW), Tableau de bord de l'environnement wallon, Namur, DGARNE, 2008.