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Romains 3 5 : LA FIDÉLITÉ
Dieu nous amène son peuple sur un voyage de découverte du cœur de ce que
cela veut dire d’être son peuple. Il ne s’agit pas d’un simple réajustement de
notre façon de faire l’église. Il nous appelle à un recadrage fondamental de
notre identité de chrétien.
Dieu souffle à nouveau sur son Eglise, afin de réveiller en elle une perspective
claire du royaume de Dieu. Une église est un « microcosme » du royaume, un
signe et une réalisation préliminaire d’un monde qui est gouverné par l’amour
de Dieu. Elle comporte tous les éléments de ce royaume en devenir.
EPEE = un microcosme du royaume de Dieu ; une communauté prophétique,
dans le sens où on est appelé à être un signe et une réalisation préliminaire d’un
monde qui est gouverné par l’amour de Dieu. Tous les éléments de ce royaume
en devenir sont présents, et tout l’enjeu est de les reconnaître et les travailler
afin de porter la lumière dans une culture qui est agonisante, et qui a besoin de
restauration.
Résumé de la dernière fois : Romains 1 & 2
Importance de comprendre les écritures dans leur contexte historique
Contexte prophétique de l’épître aux Romains : Habakuk jugement
imminent, Jésus l’annonce de la chute de Jérusalem, Paul – une grande
tribulation en perspective.
Contexte historique : un empire païen, Israël compromis par le mépris de
Dieu et de sa loi, une notion spécifique da la justice : Dieu détruira le mal
Paul répond à des questions existentielles du peuple de Dieu à Rome :
Comment vivre en tant que chrétien dans un milieu hostile ? Comment
comprendre « le royaume de Dieu » au milieu d’un empire païen qui
semble indestructible ? Si Dieu, dans sa justice, va juger le monde,
comment faire pour échapper ?
Texte de base : Romains 1 :16-17 Car je n’ai point honte de l’Evangile :
c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif
premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de
Dieu par la foi et pour la foi ; selon qu’il est écrit : le juste vivra par la
foi.
Justice = jugement + restauration
Foi = fidélité. Le juste « vivra par la foi » ou « survivra par sa fidélité » ?
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Tout l’enjeu de la foi/fidélité dont il est question dans l’enseignement de Paul
est le fait de persévérer dans l’espérance et avoir confiance en Dieu qu’il est
profondément bon, surtout pendant les saisons de colère et de jugement
(tribulation).
Romains 3, 4, 5 on poursuit avec la notion de FIDELITE.
Paul écrit à un public juif. Il les montre que le seul fait d’être juif et circoncis ne
suffit pas pour être justifié (- jugé « juste »). Il introduit la notion de « la loi de
la foi », montrant que les circoncis (les juifs) et les incirconcis (non-juifs) sont
justifié par la même foi. Il précise qu’il ne s’agit pas du tout d’annuler la « loi »
(la Torah), mais plutôt de la confirmer.
Il annonce la formation d’une nouvelle catégorie de personnes, « les croyants »,
un nouveau peuple composé de juifs et de représentants des ethnē. On est
admis dans ce people par la loi de la foi.
Ensuite, il rappelle l’histoire d’Abraham et de David pour faire comprendre
quelle est la « foi » qui justifie.
4 :1 Abraham crut à Dieu et cela lui fut imputé à justice.
Qu’est-ce que Abraham a cru ? Une promesse à la foi personnelle et
universelle :
Il deviendra père dans sa vieillesse
A travers sa descendance tous les peuples seront bénis (= restauration
de l’humanité, restauration de la terre)
Noter bien que cette promesse a été déclarée avant que la loi soit donné et
avant la circoncision.
4 :6 De même David exprime le bonheur de l’homme à qui Dieu impute la
justice sans les œuvres : Heureux ceux dont les iniquités sont pardonnées, et
dont les péchés sont couverts ! Heureux l’homme à qui le Seigneur n’impute
pas son péché.
Qu’est-ce que David a cru ? Une promesse à la foi personnelle et universelle :
On peut être pardonné
Ses péchés peuvent être couverts
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Il est possible pour un homme de vivre justifié, sans que Dieu le
considère comme pécheur.
Noter bien que cette promesse a été déclarée avant la mort et la résurrection
de Jésus.
Est-ce que ces deux hommes ont vu le plein accomplissement de ces
promesses avant la fin de leur vie ? NON. Est-ce que ça veut dire que Dieu
n’est pas fidèle à ses promesses ?
Est-ce que vous avez des rêves qui ne se sont pas encore réalisés ? Des
promesses de Dieu qui attendent encore d’être accomplis ? Qu’est-ce que ça
veut dire qu’Abraham vivait « par la foi », même s’il n’a pas vu ce qu’il
attendait ?
Rappel sur le mot « foi ».
On comprend ce mot dans son sens « réformé » : une conviction concernant la
vérité d’une série de doctrines, dont le sacrifice propitiatoire de Jésus. Une
« foi » métaphysique : c’est le fait de croire les bonnes choses qui me sauve.
Que ce soit en hébreu ou en grec, les mots traduits par « foi » en français
peuvent tout aussi bien être traduit « fidélité ». Quand on dit que Abraham
avait « la foi », ça veut dire aussi qu’il était fidèle : il persévérait dans cette
conviction et cette confiance que Dieu est bon, qu’il l’aimait, et qu’il allait
accomplir tout ce qu’il avait promis.
Et Dieu l’a encouragé avec des signes extraordinaires :
la naissance d’Isaac
le signe de la circoncision
Quelles sont les promesses de Dieu pour nous individuellement ?
Dieu me déclare juste. Je marche dans la réalité de David : je suis pardonné,
mes péchés sont couverts, je suis justifié par sa grâce…
Alors, pourquoi ce décalage entre la promesse de Dieu, et mon comportement
qui peut être loin de la justice à laquelle j’aspire… ?
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Est-ce que Dieu a menti ? Est-ce qu’il n’est pas fiable ? Ou est-ce que c’est que
Dieu est bon mais je suis trop mauvais, je n’y arriverai jamais…
Comment gérer quand l’échec vient contredire ce que Dieu dit sur ma vie ?
Quelles sont les promesses de Dieu pour nous collectivement ?
Dieu déclare que nous sommes une communauté du royaume, un sacerdoce
royal, l’église est « la colonne et l’appui de la vérité » (I Ti 3 :15).
Qui est-ce qui est pleinement satisfaite de notre vie d’église ?
Nous désirons tous :
- plus d’authenticité
- plus de vie partagée
- plus de feu et de passion
- plus de puissance
- plus d’impact dans la ville etc.
Est-ce que Dieu s’est trompé ? Voyant tous les problèmes dans les églises, Dieu
n’aurait-il pas été un peu naïf ; est-ce qu’il est sûr d’avoir choisi les bonnes
personnes … etc.
Comment faire quand la réalité semble ne pas être à la hauteur de nos
attentes ?
Les réponses se trouve dans la notion de « fidélité ».
Petite digression dans l’histoire : le mouvement monastique
Pourquoi regarder l’histoire ? Parenthèse : « marcher sur les trace de la foi de
notre père » (Romains 4 :11) l’importance de ne pas constamment réinventer
la poudre, mais de puiser dans les ressources de ceux et celles qui nous ont
précédés dans la foi…ne pas vivre dans l’arrogance comme si nous étions les
premiers à être confrontés de nos problèmes actuels…
Premier monastère en France fondé en 361 à Ligugé près de Poitier par Martin
de Tours. Le mouvement a pris son véritable essor au 6e siècle sous l’influence
de Benoît de Nursie (« la règle de Saint Benoît »).
La fidélité était un trait essential de la vie monastique. A travers l’histoire, les
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religieux ont persévéré malgré les invasions répétées des peuples païens, les
pillages, la destruction de leurs bâtiments et leurs fermes. A maintes reprises
ils ont dû reconstruire. Est-ce que c’était justement le témoignage de leur
persévérance et leur fidélité face à la souffrance qui a incité les barbares
d’adopter la foi en Jésus ?
Il n’y a pas eu de plus grand menace au mouvement monastique que la
révolution française. Le 2 novembre 1789 tous les biens ecclésiastiques (y
compris les monastères) était « mis à la disposition de la nation » (autrement
dit, confisqué par l’état). Mais l’idéologie qui cherchait à rendre l’église
obsolète n’a pas réussi à éteindre le monachisme. Petit à petit les
communautés se réorganisaient, et la continuité est assurée jusqu’à nos jours,
16 siècles après l’établissement de la première communauté fondée en France
par Saint Martin. Ce n’est pas une exagération de dire que le monastère est
l’entreprise le plus durable de tous les temps.
Les frères comprenaient que ça prend du temps, que la gratification
instantanée est illusoire, qu’il faut que les efforts entamés dans une génération
soient continués par des générations successives. Ils pratiquaient une
spiritualité « de longue haleine », n’ont pas du succès immédiat.
Ils refusaient d’abandonner le monde à son sort, comme si c’était une cause
perdue, mais sans recourir à des platitudes et des réponses trop simplistes aux
problèmes de la vie. Ils réparaient et reconstruisait rapidement, avec patience
et avec joie, « comme si la restauration provenait de quelque loi de nature »
(David Bosch).
Les citoyens de la cité céleste cherchaient activement la paix et le bien être de la
cité terrestre. David Bosch.
Y a-t-il un parallèle entre le monde du Saint-Benoît et l’Europe de 2015?
Contrairement aux idées reçues, les moines n’étaient pas principalement des
ermites ayant abandonné le monde afin de se préparer pour le ciel. La vision
de Benoît était celle de la restauration. Il faisait face à un monde qui était
“vieux, pourri et moribond” (Cardinal Newman). Il était corrompu, mené par
des tyrans dont la principale force était leurs richesses et leur capacité
d’exploiter leurs sujets. L’Empire romain était en ruine ; l’adoption du
christianisme par Constantin n’avait pas produit le réveil de l’empire. Le vieux
système était en déclin avancé, en proie aux invasions barbares. Le monde
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