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Caractéristiques et formation du domaine continental
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PLAN
1
La croûte continentale : une croûte granitique élevée, âgée,
peu dense et épaisse
A) Caractéristiques morphologiques de la croûte continentale par
rapport à la croûte océanique
courbes d’altitude sur Terre présentant deux pics, un à -4 km l’autre à +800 m :
deux domaines distincts, l’océanique et le continental
croûte océanique de gabbro/basaltes (densité = 2,9) : pyroxènes, feldspaths et
olivines
croûte continentale de granites (densité = 2,7) : quartz, feldspaths et micas
profondeur moyenne du Moho (études sismiques) : 6 à 10 km sous les océans, 30 à
70 km sous les continents
B) Le principe d’isostasie : relier altitude, densité et épaisseur
analogie : iceberg moins dense que l’eau = seulement 10 % du volume en surface
lithosphère (iceberg) en équilibre isostatique sur l’asthénosphère (eau liquide)
augmentation de l’altitude de la lithosphère si elle s’épaissit ou diminue de densité
courbe d’altitude bimodale = deux domaines aux altitudes, densités et épaisseurs
différentes par équilibre isostatique
C) La radiochronologie : connaître l’âge de la croûte continentale
décroissance radioactive d’isotopes instables (cf. la radioactivité en physique et
l’exponentielle en mathématiques)
ex. : couple Rb/Sr = désintégration du
87Rb
en
87Sr
mesurée sur des micas ou
feldspaths présents dans les granites et reconstitution d’une droite isochrone (cf.
onglet Méthodologie)
âge de la croûte continentale : jusqu’à 4 milliards d’années
âge de la croûte océanique : jusqu’à 200 millions d’années
Transition : la croûte continentale diffère de la croûte océanique par de nombreux
aspects tant morphologiques que dynamiques. Une des principales différences étant
l’épaisseur, il faut maintenant comprendre les mécanismes à l’origine de cet
épaississement continental.
2
L’épaississement de la croûte continentale :
raccourcissements et empilements
A) Indices tectoniques et pétrographiques
ex. tectonique : pli faillé de Sassenage dans la région grenobloise, Alpes françaises
ex. pétrographique : métamorphisme de faible pression dans les schistes verts du
dauphinois, Alpes françaises, révélant une accumulation de couches sédimentaires
indices tectoniques = plis, failles, chevauchements et nappes de charriage
indices pétrographiques = métamorphisme (schiste, micaschiste et gneiss) et
fusion partielle (migmatite)
B) Mécanismes d’épaississement
ex. : faille inverse signant un raccourcissement avec chevauchement de deux unités
ex. : métamorphisme de nappe signant un empilement de deux unités
mouvements de convergence pouvant aboutir à des raccourcissements et des
empilements de couches, donc à un épaississement crustal
Transition : l’épaississement continental est dû à des phénomènes de raccourcissements
et d’empilements de couches. Ces mécanismes sont liés au processus de convergence
lithosphérique. Les zones de subduction, qui sont des zones de convergence, permettent
de mieux comprendre les processus de formation de nouveaux matériaux continentaux.
3
Le magmatisme des zones de subduction : production de
croûte continentale
A) Les zones de subduction : zones de convergence lithosphérique
ex. : subduction au niveau des Andes, de l’arc du Japon, etc.
subduction d’une lithosphère océanique âgée et dense sous une autre
lithosphère océanique ou continentale (cf. chapitre 7)
zone de convergence entre deux lithosphères : mécanismes d’empilement et de
raccourcissement
B) La production de magma dans les zones de subduction
ex. : volcan Chimborazo, plus haut volcan du monde culminant à 6 268 m, situé dans
les Andes en Équateur
magmatisme à laves visqueuses associées à des gaz et souvent de type explosif
fusion partielle de la péridotite d’un manteau hydraté par la lithosphère océanique
plongeante : production de magmas remontant dans la lithosphère sus-jacente
C) La production de nouveaux matériaux continentaux :
cristallisation des magmas de subduction et accrétion continentale
ex. : roches volcaniques des Andes = andésites, roches microlithiques de composition
intermédiaire entre granite et basalte
volcanisme représentant une petite partie seulement du magmatisme de subduction
cristallisation, majoritairement en profondeur, de magmas d’origine mantellique et
de composition basaltique en roches grenues de type granitoïde. Ex. : granodiorite
production actuelle de croûte : accrétion continentale
Bilan : les différences observées entre la croûte continentale et la croûte océanique
s’expliquent par des processus de formation différents. La croûte continentale se forme
essentiellement par des mécanismes de raccourcissement, d’empilements et de
magmatismes associés à des mouvements lithosphériques convergents.
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DÉFINITIONS
Accrétion continentale
Augmentation du volume de la lithosphère continentale par ajout de matière provenant du
magmatisme de subduction.
Andésite
Roche microlithique de composition chimique intermédiaire entre un basalte et un granite. Elle
peut provenir du refroidissement en surface de magmas de zones de subduction.
Croûte
Couche la plus superficielle de la Terre solide dont l’épaisseur varie selon les lieux. Elle est
délimitée du manteau terrestre, principalement constitué de péridotites, par le Moho.
Granite
Roche grenue contenant majoritairement du quartz et des feldspaths, parfois des micas. C’est la
roche majeure de la croûte continentale.
Granodiorite
Roche grenue proche des granites. Elle peut provenir du refroidissement en profondeur de
magmas de zones de subduction.
Isostasie
Équilibre entre la lithosphère et l’asthénosphère comparable à celui entre un iceberg et l’eau. La
faible densité de la lithosphère lui permet de « flotter » sur l’asthénosphère, plus dense.
Lithosphère
Unité géologique comprenant la croûte et le manteau superficiel (dit lithosphérique) et formant des
plaques à la surface de la Terre (selon la théorie de la tectonique des plaques). La lithosphère est
séparée du manteau asthénosphérique par l’isotherme 1 300 °C.
Métamorphisme
Ensemble des réactions physico-chimiques qu’une roche subit à l’état solide lorsqu’elle est
soumise à des conditions de pression, de température ou chimiques (notamment la circulation de
fluides tels que l’eau) différentes de celles qui ont permis sa formation.
Radiochronologie
Méthode de datation d’une roche ou d’un minéral grâce à l’étude de couples radioactifs. On
mesure pour cela la proportion d’isotopes pères (instables donc radioactifs) par rapport à
celle des isotopes fils (stables donc non radioactifs).
Subduction océanique
Processus géologique d’ampleur régionale au cours duquel une plaque lithosphérique plonge (du
fait d’une augmentation de sa densité) dans le manteau asthénosphérique. La densité critique que
doit dépasser la plaque qui subduit est la densité de l’asthénosphère.
Caractéristiques et formation du domaine continental
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SCHÉMAS
Croûte continentale et isostasie
Le modèle d’Airy de l’isostasie postule qu’une surface de compensation existe dans le manteau. La
pression en chaque point y est constante. Ainsi, dans le cas où la croûte est de densité constante, une
augmentation de son altitude induit par ré-équilibrage la formation d’une racine crustale visible dans
les chaînes de montagnes.
Modèle de subduction océanique (type subduction des Andes)
Lors de son refroidissement, la lithosphère océanique se densifie et finit par subduire dans
l’asthénosphère. L’augmentation de la pression provoque un métamorphisme déshydratant de la
croûte océanique. Le manteau lithosphérique sus-jacent s’hydrate en retour et entre en fusion partielle
ce qui provoque un magmatisme de subduction.
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MÉTHODOLOGIE
Calculer un âge à partir d’une isochrone
Tracer l’isochrone
1. Place sur le graphique les valeurs de
chaque minéral donné.
2. Relie-les par une droite.
La droite obtenue a une équation du type :
1
Calculer le coefficient directeur
Graphiquement ;
2
ou en appliquant une règle de trois ;
ou grâce à un tableur si c’est possible.
en fonction de
pour
Appliquer la formule mathématique de la radiochronologie
Applique la formule donnée dans l’énoncé qui est :
3
Ce qui donne pour le coefficient directeur de la droite d'équation
:
Calculer l’âge
Tu obtiens donc :
en utilisant la valeur de la constante radioactive du couple
4
donnée
an-1 ;
dans l’énoncé :
ans
Ma.
Calculer la masse volumique d'une roche
Peser la roche
1
Utilise une balance permettant de peser l’échantillon de roche dont tu veux
connaître la densité.
Note la masse
.
Préparation de mesure du volume
2
Prépare une éprouvette graduée avec de l’eau remplie jusqu’à une valeur
précise de volume.
Note ce volume initial
.
Mesurer le volume de la roche
Place la roche dans l’éprouvette graduée.
3
3
Note le volume obtenue
.
Le volume de la roche est donc
.
Calcul de la masse volumique
4
Applique la formule de la définition de la masse volumique :
.
Calcul de la densité
Par définition, la densité est :
5
,
avec
kg/L.
Recommencer avec d’autres roches
6
Pour avoir une moyenne de la densité de ce type de roche, recommence le
processus avec d’autres échantillons du même type.
Quelques minéraux d’un granite au microscope polarisant
Quartz au microscope (LPA x40)
Le quartz apparait dans les teintes blanches à noires en passant par le gris
lorsqu'on fait tourner le polariseur. Comme c'est l'un des derniers cristaux à se
former, il prend la forme de la place qui lui reste ce qui donne l'impression que
ses cristaux s'emboitent les uns dans les autres.
1
Feldspath (orthose) (LPA x40)
Les feldspaths, ici l'orthose, apparaissent aussi dans les teintes blanches à
noires. Ils se distinguent du quartz par leur forme (ils cristallisent avant et
peuvent donc prendre une fome complète) et par la présence de macles. On
visualise les macles grâce à la différence de teinte sur un même cristal.
2
Micas noir et blanc (x100)
Les micas se reconnaissent facilement du quartz et des feldspaths grâce à leurs
couleurs en LPNA et en LPA, ainsi qu'à leur forme (en baguette). Le mica noir
est ainsi brun en LPNA alors que le mica blanc est bleu/violet en LPA.
3
Caractéristiques et formation du domaine continental
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HISTOIRE DES SCIENCES
Formulation de la loi de la gravitation universelle par I. Newton :
1687
1737 - 1740
1798
1823 - 1855
A​ × mB​
F
​ A/B = −G × m
​
u
​ A/B
2
d​
P. Bouguer découvre que les Andes n’attirent pas autant un fil de
plomb que leurs masses le laisseraient supposer
Mesure expérimentale de la constante de gravitation universelle par
H. Cavendish : G = 6, 673 × 10
−11
m3/kg/s2
De la même manière que Bouguer, G. Everest et J. H. Pratt
découvrent que la chaîne Himalayenne n’est pas aussi « attractive »
que ce qui était supposé
1855
1er modèle explicatif proposé par G. Airy : une racine de faible
densité doit compenser l’excès de masse que représente un relief
1859
2e modèle explicatif proposé par J. H. Pratt : basé sur une
compensation en profondeur mais en proposant une évolution de la
densité de la croûte
1889
Le mot isostasie est introduit par C. Dutton. Étymologiquement, il
signifie « équilibre des états »
1910
Le modèle de Pratt est formalisé mathématiquement par J. F.
Hayford
1924 - 1938
Le modèle d’Airy est utilisé par Heiskanen pour produire des tables
de calcul permettant d’introduire des corrections isostatiques
1931
3e modèle proposé par V. Meinesz : la compensation isostatique
régionale
1970
Début de l’utilisation de satellites pour réaliser des mesures très
précises de la pesanteur en un endroit donné
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