L'analyse génotypique du VIH comprend deux étapes : d'abord la détermination de la séquence
d'acides nucléiques de la protéine virale et sa traduction en séquence d'AA, ensuite l'interprétation
du profil de résistance qui consiste à comparer la séquence d'AA obtenue avec une séquence
consensus et à établir la liste des mutations de la souche virale analysée avec leurs effets biologiques
et cliniques attendus en présence des médicaments antiviraux habituels.
Les résultats obtenus par les tests génotypiques et phénotypiques sont complexes et nécessitent
une interprétation basée sur expertise virologique et clinique solides de façon à contribuer avec
succès à guider les cliniciens dans leurs choix de thérapie antirétrovirale.
Pour cette raison le génotypage du VIH pour la résistance aux antirétroviraux est réalisé chez les
patients fréquentant un Centre de Référence SIDA (CRS), ou suivis par des médecins qui travaillent
en collaboration étroite avec un CRS ou un LRS.
Actuellement, les analyses génotypiques de la protéase et de la transcryptase inverse sont
effectuées en routine. Les autres tests sont réalisés sur demande.
Indications du génotypage
Patients sous traitement
Une recherche de résistance du virus est indiquée lorsqu’un changement de traitement est envisagé.
L'échec thérapeutique se caractérise par : 1) une charge virale détectable confirmée sur 2
échantillons de sang consécutifs après une période d'indétectabilité de la charge virale, 2) une
charge virale stable ou en augmentation après l'instauration d'une thérapie antirétrovirale, 3) une
charge virale détectable 6 mois après le début d'une thérapie antirétrovirale.
Dans de tels cas d’échec virologique, la recherche de la résistance du virus est indiquée à la
condition que le patient prend effectivement sa médication au moment de la prise de sang. En effet,
si l’échantillon est prélevé en dehors de la présence d’une pression sélective, il y a de fortes chances
qu’un virus de type sauvage soit détecté plutôt qu’un mutant. Les virus mutants montrent souvent
une capacité de réplication diminuée par rapport au virus sauvage et sont pour cela rapidement
submergés par le virus sauvage.
Néanmoins, ils restent présents sous forme de variants mineurs et pourront rapidement ré-émerger
au cours d’un traitement subséquent et ainsi causer un échec thérapeutique.
Patients "naïfs" (n'ayant jamais reçu de traitement antiviral)
La recherche de résistance aux antirétroviraux avant de commencer un traitement pour la première
fois chez un patient naïf est indiquée si l'on a de bonnes raisons de suspecter une infection par un
virus résistant.
Néanmoins, il faut tenir compte que si l'infection a eu lieu moins de 6 mois avant la prise de sang, les
virus mutants ne seront pas détectés à cause de la prédominance des virus sauvages en absence de
pression de sélection.,Pour cette raison,l'échantillon le plus proche du moment de contamination
devrait être testé.