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laires, surrénaliennes, cutanées, musculaires et caver-
neuses) sont exceptionnelles (4,5%) [5] et souvent ter-
minales. Elles justifient rarement un traitement spéci-
fique. Classiquement, l’atteinte neurologique liée au
cancer de la prostate est marquée par une compression
médullaire ou radiculaire en rapport avec une atteinte
vertébrale et/ou une épidurite métastatique pouvant se
manifester par une sciatique ou une paraplégie.
Toutefois, les métastases cérébrales (M.C) du cancer de
la prostate représentent un événement inhabituel et rare
rencontrées chez 8 patients sur 1314 soit 0,6% dans la
série de CHUNG à 5% [2, 3, 4, 7, 8, 11, 12, 13]. Ces
localisations secondaires sont le fait d’une dissémina-
tion hématogène ou d’une propagation de contiguïté à
partir de métastases osseuses du crâne. Chez notre
patient, la première métastase occipito-pariétale serait
secondaire à la métastase localisée au niveau de l’os
occipital retrouvée à la scintigraphie osseuse et à l’IRM
cérébrale, alors que les secondes localisations céré-
brales diffuses, apparues dix huit mois après, seraient le
fait d’une extension hématogène. Ces M.C. pourraient
être isolées, sans autre localisation métastatique [7, 11]
ou entrant dans le cadre d’une maladie métastatique
généralisée (notre observation). Après une prostatecto-
mie radicale, la localisation cérébrale peut constituer le
seul site métastatique, rapportée dans trois cas dans la
littérature [8, 9, 11].
Habituellement, les M.C. sont découvertes en post-
mortem. Parfois, elles sont synchrones ou révélatrices
d’un cancer de la prostate [2, 7, 13].
Cliniquement, elles revêtent des tableaux sémiolo-
giques différents en fonction de la localisation cérébra-
le [1] et de l’existence d’œdème cérébral ou d’hémor-
ragie cérébrale [3], sous-durale ou intraventriculaire
[12].
Elles se manifestent par des troubles cognitifs, agita-
tion, syndrome confusionnel, aphasie, hémiplégie,
céphalées, cécité ou syndrome d’hypertension intracrâ-
nienne, comme pour notre patient. Le diagnostic topo-
graphique repose essentiellement sur l’imagerie par
résonance magnétique [1, 2], tandis que la preuve his-
tologique repose sur la biopsie stéréotaxique [11] ou
par crâniotomie [2].
La prise en charge de ces patients repose sur le traite-
ment de l’hypertension intracrânienne (corticoïdes,
diurétiques), la prévention des crises convulsives, le
traitement antalgique des douleurs osseuses verté-
brales, le traitement d'une éventuelle anémie, la cor-
rection des troubles hydroélectrolytiques. Le traite-
ment étiologique fait appel à un blocage androgénique
[10] associé à la radiothérapie cérébrale [5, 11, 15].
Celle-ci entraîne une régression des signes cliniques
avec modification de la survie. C
HUNG
[4] a traité deux
cas de métastases cérébrales sur quatre par une radio-
thérapie cérébrale et a noté une survie de plus d’un an
et demi. La chirurgie serait une alternative en cas de
métastase unique accessible permettant parfois une
longue survie [2, 10, 13]. Pourtant, chez notre patient,
le contrôle de la métastase cérébrale a été obtenu par
un blocage androgénique seul avec une survie de 18
mois.
HALL [8], sur une étude rétrospective de 740 cas de
M.C. de tout cancer primitif confondu, menée sur une
période de 20 ans, a remarqué que les M.C sur cancer
du rein seraient de bon pronostic, alors que celles sur
cancer de vessie ou de la prostate sont de mauvais pro-
nostic avec aucune survie à 5 ans. A travers cette étude,
il a relevé les variables liées à une longue survie, qui
sont : le jeune âge, métastase unique, résection chirur-
gicale et la radiochimiothérapie.
Quant aux atteintes osseuses de la base du crâne, elles
représentent des localisations peu fréquentes et se font
par voie hématogène [5]. Il existe une atteinte osseuse
puis des parties molles sous-jacentes. Le début est pro-
gressif. La symptomatologie clinique est variée en
fonction du site anatomique lésé. Habituellement, elles
se manifestent par des déficits neurosensoriels associés
parfois à des algies. Le diagnostic repose sur l’examen
clinique, neurologique, ophtalmique, ORL, la tomo-
densitométrie et l’IRM. Ces atteintes répondent géné-
ralement à l’irradiation qui fait régresser les syndromes
neurologiques et douloureux dans 90% des cas. Il reste
quelques indications aux atteintes osseuses de la base
du crâne, d’un traitement chirurgical ou percutané
(Biopsie, thermocoagulation, fixation d’une lésion
instable ou exérèse de la tumeur).
CONCLUSION
Les métastases cérébrales du cancer de la prostate sont
rares, souvent découvertes en post-mortem. Leur dia-
gnostic repose sur l’IRM réalisée devant des signes
d’appel neurologiques. Le traitement repose sur le blo-
cage androgénique et la radiothérapie. Leur pronostic
est relativement mauvais.
REFERENCES
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renchymal brain metastasis from prostate cancer. Neuroradiology,
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Magnetic resonance imaging diagnosis of an intracranial metastasis
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Kao Hsiung I. Hsueh. Tsa Chih 1998; 14, 247-250.
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with brain metastatis. J. Surg. Oncol., 1986, 33, 103-105.
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