Brique Observation – partie 6 Des enjeux environnementaux

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Brique Observation – partie 6
Des enjeux environnementaux impactés par les
activités humaines.
Avril 2011
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Sommaire :
Une empreinte écologique bien supérieure à la biocapacité de la région
mais proche de la moyenne nationale. .....................................................4
Un changement climatique très probablement dû aux activités
humaines. ..................................................................................................6
Une situation régionale qui devrait satisfaire le protocole de Kyoto mais
des efforts à définir pour répondre à l’objectif facteur 4. ........................8
Une reprise de la périurbanisation qui renforce les enjeux d’usage des
sols...........................................................................................................10
La biodiversité menacée par des espaces naturels moins fréquents et
morcelés. .................................................................................................12
Des problèmes de disponibilité de la ressource en eau liés à la qualité
des nappes souterraines. ........................................................................14
Des risques naturels et technologiques très présents. .........................16
Contact :
Dossier suivi par Stéphane Humbert,
Service « Observation et Prospective Régionale»,
Direction du Développement Durable, de la Prospective et de l’Évaluation.
mail : [email protected]
Téléphone : 03 28 82 70 35
Consultable sur : www.nordpasdecalais.fr
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Une empreinte écologique bien supérieure à la biocapacité de la
région mais proche de la moyenne nationale.
Selon les calculs réalisés par la SARL « Empreinte écologique » en 2003, l’empreinte
écologique du Nord – Pas de Calais représente 5,40 hectares globaux par an et par
habitant (gHa/an/hab.) en 2003. Cette valeur est bien supérieure à la biocapacité du
territoire (0,70 gHa/an/hab.). Ainsi, il faut près de 8 territoires comme le Nord – Pas de
Calais pour assurer un équilibre entre l’empreinte écologique de la région et sa
biocapacité. La biocapacité du territoire est nettement inférieure à la biocapacité
Française (2,87 gHa/an/hab.) en raison d’une urbanisation importante et se rapproche
ainsi des biocapacité de Belgique (1,13 gHa/an/hab.) ou
Chiffres Clés.
des Pays-Bas (0,79 gHa/an/hab.). Si le territoire est
pénalisé par sa forte densité dans le rapprochement
Une empreinte
entre empreinte écologique et biocapacité, l’empreinte
écologique représentant
écologique régionale est dans tous les cas nettement
8 territoires régionaux.
supérieure à la biocapacité mondiale qui représente 1,9
gHa/an./hab.
Si l’empreinte écologique du Nord – Pas de Calais représente 8 territoires alors qu’à
l’échelle française cette empreinte représente 2 territoires, cette différence est avant
tout liée à une faible biocapacité liée à densité de population près de 3 fois supérieure à
la moyenne régionale et accentuée par la surreprésentation des espaces urbanisés et la
faible densité d’espaces naturels tels que les forêts avec le taux de boisement le plus
faible de France.
En matière de consommation, l’empreinte écologique du Nord – Pas de Calais est
finalement assez proche de l’empreinte écologique française avec 5,40 gHa/an/hab.
contre 5,30 gHa/an/hab.
Des divergences existent toutefois entre la région et la France lorsqu’on analyse les
grands types de consommation de l’empreinte écologique. Tout d’abord, le poste
alimentation est plus important dans le Nord – Pas de Calais qu’en France (1,86
gHa/an/hab. contre 1,60 gHa/an/hab.) en raison d’une consommation plus importante
qu’à l’échelle nationale d’aliments d’origine animale. Le Nord – Pas de Calais se
caractérise également par un poids plus important des transports qui représentent un
quart de l’empreinte écologique régionale. A l’inverse, la consommation d’énergie pour
les logements est nettement plus faible qu’en moyenne nationale (0,52 gHa/an/hab.
contre 1 gHa/an/hab.). Ce moindre niveau de consommation est lié à une utilisation plus
importante du gaz naturel dans le chauffage régional moins consommateur en terme
d’empreinte écologique que d’autres modes de chauffage.
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Graphique 5 : empreinte écologique et capacité écologique.
Source : Études Prospectives Régionales n°8, Direction du Développement Durable, de la Prospective et
de l ’Évaluation (2004), Le Développement Durable en question : l ’Évaluation des politiques régionales :
l’initiative « Indicateurs 21 », enseignement et perspectives.
Regard sur
Le développement durable en question.
Le Conseil régional a ressenti très tôt la nécessité de se doter d’outils permettant de
mesurer les progrès accomplis dans l’intégration du développement durable dans les
politiques publiques régionales, mais aussi les progrès en matière de développement
durable du territoire. L’étude retrace l’ensemble des travaux qui ont été menés dans ce
sens entre 1999 et 2004.
.
La première partie présente les premiers outils mis au point et le contexte dans lequel
ont été construits ces instruments, celui de la stratégie régionale intégrée de
développement durable.
La seconde partie fait référence à l’initiative Indicateurs 21, lancée en juin 2003, lors des
deuxièmes Assises nationales du développement durable à Lille. Elle vise à calculer des
indicateurs synthétiques de développement durable et des indicateurs spécifiques, sous
forme de tableau de bord du développement durable.
Cette initiative constituait ainsi est une réponse aux limites d’indicateurs classiques tel
que le PIB (Produit intérieur brut) bien avant les conclusions de la Commission Stiglitz.
Retrouvez la publication sur le site de la région :
www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Un changement climatique très probablement dû aux activités
humaines.
Depuis son premier rapport en 1990, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental
sur l'évolution du climat) a toujours exposé deux certitudes : la température globale à la
surface du globe augmente et la concentration en gaz à effet de serre augmente sous
l’effet des activités humaines. Les analyses réalisées par Jean Jouzel à partir de
carottages glaciaires montrent que le niveau de concentration actuel en CO 2 et en CH 4
dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevé depuis 400 000 ans.
Les différents rapports ont permis de confirmer le lien entre les évolutions du climat et
les activités humaines. Si le rapport de 1990 ne permettait pas de statuer sur ce lien, le
quatrième rapport réalisé en 2007 permet de conclure L’essentiel de l’accroissement
observé sur la température moyenne globale depuis le milieu du 20e siècle est très
vraisemblablement dû à l’augmentation observée des gaz à effet de serre anthropiques.
Si l’analyse du passé permet de conclure de façon quasi-certaine à l’influence des
activités humaines sur le changement climatique, l’évolution future de la concentration
des gaz à effet de serre et du climat doit reposer sur des scénarii prenant en particulier
en compte des hypothèses sur l’activité humaines. Les différents modèles exposés par
le GIEC prévoient une hausse des températures globales moyennes allant de 1°C à 6°C
à l’horizon 2100. L’analyse des différents modèles met
en évidence à la fois qu’un développement prenant en
Chiffres Clés.
compte les questions environnementales permet de
Une élévation de la
limiter le réchauffement climatique mais aussi que quel
température globale
que soit le scénario retenu la température globale
moyenne
de 1 à 6°C à
moyenne devrait augmenter. Il apparaît ainsi nécessaire
l’horizon 2100.
de travailler à la fois sur l’atténuation des changements
climatiques et sur l’adaptation à ces changements.
Au-delà de la température globale moyenne, le quatrième rapport du GIEC présente
également des scénarii d’évolution des précipitations. Selon les scénarii retenus comme
les plus probables, les pluies devraient augmenter aux pôles tandis que les sécheresses
s’accentueraient aux tropiques. A l’échelle de la France, le climat devrait être plus
marqué avec davantage de sécheresses en été et davantage de pluies en hiver.
Enfin, le rapport du GIEC met également en évidence une possible augmentation
d’intensité et de fréquence de phénomènes extrêmes tels que les cyclones.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Cartes 38 : Évolutions attendues de la température (en haut) et des précipitations (en bas) en
Europe, selon le scénario A1B, pour la période 2080-2099, en comparaison avec la période 19801999, pour l'ensemble de l'année (à gauche), l'hiver (au milieu) et l'été (à droite).
Regard sur 'Étude prospective sur la mise en œuvre du facteur 4 en Nord-Pas de Calais.
Le Facteur 4 a pour objectif de limiter le réchauffement climatique à +2°. Il s’agit d’une
stratégie désormais consensuelle acceptée par de nombreux pays dans le cadre de
l’accord de Copenhague de décembre 2009. Copilotant le plan climat régional en cours
d’élaboration, le Conseil Régional a souhaité identifier les populations et les secteurs
géographiques qui seront le plus impactés et développer une stratégie qui permettrait
d’atteindre le facteur 4 sans créer de nouvelles inégalités sociales et territoriales.
L’étude a permis de mettre en évidence les chantiers incontournables pour atteindre le
facteur 4 : la densification et la mixité fonctionnelle des villes pour maîtriser la mobilité,
l’optimisation et le développement des transports en commun et des modes doux,
l’amélioration des véhicules, une amélioration des canaux et des infrastructures
ferroviaires afin d’augmenter la transport de marchandises non routier, l’introduction
de nouveaux process de production dans l’industrie et la sidérurgie, des équipements
plus économes en énergie ainsi que l’isolation des logements et des bureaux…
Retrouvez la publication sur le site de la région :
www.prospective.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Une situation régionale qui devrait satisfaire le protocole de
Kyoto mais des efforts à définir pour répondre à l’objectif
facteur 4.
A l’échelle nationale, la croissance économique mesurée par l’évolution du produit
intérieur brut (PIB) apparaît déconnectée de l’évolution des émissions de CO 2 à partir de
1992. A partir de cette date, le PIB croît de façon continue tandis que les émissions de
CO 2 évoluent de façon moins continue avec une première baisse entre 1992 et 1994 puis
une reprise de la hausse en 1995 même si elle reste inférieure au PIB, suivi par une
nouvelle baisse en 1999. Dans le Nord – Pas de Calais, le décrochage entre l’évolution
du PIB et l’évolution des émissions de CO 2 est plus tardif avec des courbes très proches
jusqu’en 1999. Toutefois, le décrochage est plus net à partir de cette date avec une
tendance à la baisse plus marquée qu’à l’échelle nationale.
Si la tendance à la baisse se prolongeait au même rythme au sein du Nord – Pas de
Calais, la région devrait atteindre un niveau d’émission de CO 2 correspondant au niveau
d’émission de la région en 1990. La région contribuerait ainsi à atteindre l’objectif fixé à
la France lors du protocole de Kyoto, c'est-à-dire un retour au niveau d’émission de
1990. Pour autant, la poursuite de cette tendance est insuffisante pour atteindre les
objectifs fixés par le « Facteur 4 » visant à limiter le réchauffement climatique à +2°C.
Le facteur 4 vise en effet à diviser par quatre les émissions de 1990 à l’horizon 2050. La
tendance actuelle apparaît ainsi insuffisante et nécessite la mise en place de chantier
d’envergure dans l’ensemble de l’économie régionale.
Si les évolutions récentes des émissions de CO 2 sont plus favorables à l’échelle
régionale qu’à l’échelle nationale, le poids de la région dans les émissions de gaz à effet
de serre reste supérieur à son poids économique. La région représente ainsi un peu
plus de 7% des émissions nationales de gaz à effet de serre contre 6,7% de la
population et 5,2% du PIB. Une partie de cet écart s’explique par le cas de l’Île-deFrance dont le poids économique est bien supérieur au poids démographique tandis que
ses émissions sont plus faibles. En dehors de l’Île-de-France, le Nord – Pas de Calais
apparaît avec un profil médian comparable à d’autres régions à dominantes urbaines
telles que l’Alsace ou Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
Une spécificité du Nord – Pas de Calais en matière d’émissions de gaz à effet de serre
est la prédominance du CO 2 qui représente 86% des gaz émis contre 77%. La
prédominance de ce gaz à une consommation plus importante du secteur de l’industrie
avec en particulier la présence d’industries fortement consommatrices comme la
sidérurgie. Pour ce gaz, la région représente 8,4% des émissions nationales. Le poids
régional est encore plus élevé si on déduit les puits de carbone en raison d’un taux de
boisement bien inférieur à la moyenne nationale.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Graphique 6 : Évolution des émissions de CO2 et du PIB en volume en Nord – Pas de Calais
entre 1990 et 2005.
Regard sur
Le développement durable en Nord – Pas de Calais.
Les indicateurs de développement durable correspondent au deuxième niveau
d’indicateurs définis dans le cadre du projet « Indicateurs 21 ». L’ouvrage réalisé en
partenariat avec l’Insee permet de disposer d’une batterie d’indicateurs selon les trois
piliers du développement durable : l’économie, le social et l’environnement.
Cet ouvrage propose pour chacun des 55 indicateurs retenus une fiche permettant à la
fois de comprendre la pertinence de l’information dans une optique de développement
durable et de disposer d’une analyse de l’évolution de l’indicateur en région et des
spécificités régionales.
L’ouvrage propose également une analyse synthétique du développement durable en
Nord – Pas de Calais en s’appuyant sur une typologie des régions selon 15 indicateurs
reflétant les trois piliers du développement durable.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-decalais/default.asp?page=themes/ouvrages/dev_durable/DV_index.htm
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Une reprise de la périurbanisation qui renforce les enjeux
d’usage des sols.
Depuis 1999, les espaces périurbains du Nord – Pas de Calais redeviennent attractifs à
l’échelle nationale comme à l’échelle régionale. (+0,2% par an). En région, la population
des espaces périurbains a augmenté de 3,9% entre 1999 et 2006 soit une hausse de
0,2% par an. Cette hausse s’explique par un regain d’attractivité avec un solde
migratoire qui représente un gain de population de 0,2% par an tandis que se solde est
négatif à l’échelle de la région. Les espaces ruraux bénéficient également d’un regain
d’attractivité avec un solde migratoire proche de l’équilibre permettant une hausse de
population tandis que les espaces urbains deviennent globalement déficitaire au jeu des
migrations résidentielles entraînant une baisse de population dans certains espaces
urbains régionaux.
Cette hausse de la population combinée à une baisse de la taille des ménages entraine
ainsi une augmentation de l’artificialisation dans ces territoires. Dans la région
l’artificialisation a ainsi progressé de 6,7% entre 1998 et 2005 et les espaces
artificialisés représentent à cette date 10,1% des sols périurbains contre 15,9% pour
l’ensemble du Nord – Pas de Calais. Ces zones artificialisées regroupent les zones
d’habitat mais également d’autres espaces artificiels
Chiffres Clés.
comme les routes, les zones commerciales ou encore
les zones industrielles. Ces zones urbanisées
+6,7% d’artificialisation
représentent 1 715 m² par habitant soit une proportion 3
en zone périurbaine
fois plus élevée que dans les espaces urbains mais
entre 1998 et 2005.
inférieure de 17% à la consommation d’espace dans les
espaces ruraux.
Au cours de cette période, la hausse de l’artificialisation a été plus rapide que la hausse
de la population principalement en raison de la baisse de la taille des ménages. Au sein
des espaces périurbains, la taille moyenne des ménages est passée de 2,66 personnes à
2,47 personnes. Cette baisse contribue ainsi à augmenter de façon plus rapide le
nombre de ménages sur le territoire qui progressé de près de 12% en 7 ans.
La périurbanisation correspond le plus souvent à un choix résidentiel entrainant un
agrandissement du logement et un éloignement du lieu de travail et contribuant à
l’augmentation des déplacements domicile-travail. Les déplacements avec changement
de communes étant pour 87% d’entre eux réalisés en voiture, la hausse de la
périurbanisation entraîne ainsi également des conséquences sur la consommation
d’énergie. Selon l’ouvrage de l’Insee « France – portrait social 2010 », les changements
résidentiels effectués par les français au cours des 20 dernières années ont ainsi
contribué à augmenter de 10% la facture énergétique des ménages. En 2006, la facture
énergétique représente 8,4% des revenus des ménages.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Graphique 7 : Évolution annuelle moyenne de la population selon le type d’espace en Nord
– Pas de Calais.
Source : Insee, Recensements de la population.
Regard sur
Les migrations résidentielles et la périurbanisation.
Depuis 1999, le phénomène de périurbanisation repart à la hausse à l’échelle régionale
comme nationale même si le rythme de croissance est inférieur aux années 70-80.
Accentuée par la baisse de la taille des ménages, cette évolution entraîne d’importants
besoins en logement et une hausse rapide des espaces artificialisés dans les espaces
périurbains.
Dans le cadre du dossier sur les migrations résidentielles réalisé par l’Insee en
partenariat avec la Région, un chapitre spécifique est consacré à la périurbanisation. Il
permet de mettre en regard l’évolution de l’urbanisation et l’évolution de la population
dans un contexte de baisse de la taille des ménages. Il permet également de montrer
que si l’attractivité est concentrée sur les couples avec enfants, elle contribue peu à la
modification de la structure sociale des espaces. Enfin, une analyse par espace montre
les différences d’évolution avec un étalement plus précoce à proximité des grands pôles
régionaux.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-decalais/default.asp?page=themes/dossiers_de_profils/DP_99/DP_99_4.htm
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
La biodiversité menacée par des espaces naturels moins
fréquents et morcelés.
Le Nord – Pas de Calais se caractérise par des espaces naturels 3 fois moins fréquents
qu’en moyenne nationale. A l’inverse, les espaces artificialisés et les espaces agricoles
sont plus fréquents. Les espaces naturels représentent ainsi en 2005 moins de 11% du
sol régional tandis que les espaces artificialisés
représentent près de 16% du sol et les espaces
Chiffres Clés.
agricoles 73%. Les espaces naturels peu nombreux
Les espaces naturels
dans la région présentent également la particularité
représentent
10,8% du
d’être particulièrement morcelés. Une simulation
sol régional en 2005.
régionale a ainsi estimé que les espaces naturels du
Nord – Pas de Calais étaient découpés en quatre
millions de fragments.
La région qui se trouve à la fois à la croisée des climats océaniques et continentaux et
de grandes structures géologiques offre pourtant une grande diversité de paysages et
de milieux naturels. Cette diversité des milieux s’accompagne par une grande diversité
d’espèces animales et végétales. Ainsi, 360 zones naturelles d’intérêt écologique,
faunistique et floristique (ZNIEFF) sont présentes en Nord – Pas de Calais. Ces zones de
d’attention particulière couvrent près de 40% du territoire régional. Les milieux naturels
les plus fragiles font l'objet d’une protection renforcée. Dans la région du Nord-Pas-deCalais, il s’agit de 3 réserves naturelles nationales, de 23 réserves naturelles régionales
et de 3 parcs naturels régionaux : le parc de l’Avesnois, celui de la Plaine de la Scarpe et
de l’Escaut et celui des Caps et Marais d’Opale.
La flore régionale sauvage est composée de 1 700 espèces dont 1 450 espèces
indigènes. Ces espèces indigènes apparaissent particulièrement en danger puisque 59%
de la flore régionale est menacée à long terme dont 26% menacée à court ou moyen
terme.
La faune régionale est également riche et menacée. La région accueille ainsi 74
espèces de mammifères terrestres ou marins dont 35 doivent être protégées. LA région
accueille également environ 600 espèces d’oiseaux dont 170 oiseaux nicheurs et 400
oiseaux de passage. De nombreuses autres espèces animales historiquement présentes
dans la région sont menacées de disparition ou ont déjà disparu. Ainsi, plusieurs
espèces d’amphibiens ont disparu de la région et des espèces encore présentes dans la
région sont menacées de disparition à l’échelle européenne voire mondiale. Si la
connaissance des invertébrés est parcellaire, les menaces qui pèsent sur ces espèces
sont également importantes : sur les 92 espèces de papillons de jour historiquement
présentes dans la région, seules 72 espèces ont pu être observées en 2008 dont 22
d’entre eux apparaissent très rares et exceptionnelles.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
12
Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Carte 39 : Trame verte et bleue du Nord – Pas de Calais – Schéma Régional d’Orientation.
Regard sur
Atlas de la trame verte et bleue en Nord – Pas de Calais.
La trame verte et bleue constitue l’une des trois directives régionales d’aménagement
retenues dans le cadre du SRADT. Elle traduit spatialement la volonté de reconstituer
une infrastructure naturelle multifonctionnelle (écologique, ludique et paysagère). Elle
traduit également la volonté régionale de respecter les engagements européens en
apportant sa contribution à la constitution du réseau écologique et paneuropéen.
Pour soutenir cette démarche, la Région a réalisé un atlas régional de la trame verte et
bleue permettant de disposer d’une vision sur l’ensemble de la région ou à l’échelle des
Pays, Scot ou Parcs Naturels Régionaux. L’outil permet également la réalisation de
cartographie interactive.
Retrouvez la publication sur le site de la région :
www.sigale.nordpasdecalais.fr Rubrique Publication.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Des problèmes de disponibilité de la ressource en eau liés à la
qualité des nappes souterraines.
Le Nord – Pas de Calais est confronté à des enjeux importants concernant la ressource
en eau. En effet, 94% de l’eau potable utilisée en
région provient des nappes d’eaux souterraines. Or
Chiffres Clés.
l’état des lieux du bassin réalisé en 2004 a conclu que
94% de l’eau potable
la plupart des nappes régionales présentent un risque
consommée en région
de non atteinte du bon état qualitatif à l’horizon 2015.
provient des nappes
Seule, la Nappe du calcaire carbonifère de Roubaixsouterraines.
Tourcoing ne présentait pas de risque en termes de
qualité.
Le risque le plus important à l’échelle du Nord – Pas de Calais est lié à la contamination
par les nitrates. Ainsi, l’ensemble de la région a été classée par l’union européenne en
zone vulnérable vis-à-vis de la pollution par les nitrates. Comme pour l’ensemble de la
France, la qualité des eaux souterraines au regard des teneurs en nitrate s’est dégradé
depuis le début des années 70 jusqu’en 2006 tandis que les autres altérations sont
moins fréquentes. L’agriculture étant la première source de pollution par les nitrates, la
lutte contre la dégradation de l’eau passe par des mesures en faveur d’une agriculture
plus respectueuse de l’environnement.
En plus des nitrates, les eaux souterraines sont également confrontées à des
contaminations par les produits phytosanitaires. Cette forme de pollution par les
pesticides est à la fois ponctuelle et diffuse. Les sources de pollutions sont multiples et
peuvent provenir de l’agriculture mais également de l’entretien des espaces
artificialisés comme les voiries ou les réseaux ferrés ou encore des ménages par
l’entretien des jardins domestiques. Les produits phytosanitaires contaminant le plus
souvent les nappes régionales correspondent à des herbicides utilisés dans
l’agriculture céréalière.
A côté des pollutions principalement liées à l’agriculture, les nappes d’eaux
souterraines de la région sont également confrontées à des pollutions liées à l’histoire
industrielle du Nord – Pas de Calais. Ainsi, des pratiques anciennes de rejets de
polluants dans le milieu naturel ont induit de nombreuses pollutions locales des sols.
Ces sols pollués peuvent entrainer des contaminations des nappes souterraines par
lessivage des sols en particulier lors des remontées des nappes. Dans la région, plus de
350 sites sont identifiés dans la base de données BASOL qui recense les sites et sols
pollués ou potentiels pollués.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
14
Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Carte 40 : risque de non-atteinte du bon état qualitatif des d’eaux souterraines en 2015.
Regard sur
Profil environnemental régional du Nord – Pas de Calais.
Le profil environnemental de 2008 constitue la troisième édition réalisée par la DIREN
dans le Nord – Pas de Calais. Ce profil répond à la directive européenne imposant de
réaliser un diagnostic environnemental à l’échelle des régions tous les 4 ans.
Ce profil permet à la fois de réaliser un état des lieux de la situation environnemental de
la région dans ses différentes dimensions, de pointer les enjeux environnementaux de la
région et de mettre en évidence les démarches entreprises par l’état et les collectivités
territoriales pour répondre à ces enjeux.
Retrouvez la publication sur le site de la direction régionale de l’environnement :
http://www.nord-pas-de-calais.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=831
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Des risques naturels et technologiques très présents.
Entre 1982 et 2007, 1 150 communes du Nord – Pas de Calais ont été reconnues
sinistrées au moins une fois en dehors de la tempête de décembre 1999. Pour cette
dernière, l’ensemble des communes de la région ont été classées en communes
sinistrées. En dehors de cette tempête, 3 quarts des communes de la région ont été
exposées à un au moins un risque naturel entre 1982 et 2007. Le risque le plus fréquent
est le risque d’inondation qui a concerné près de 1 100
communes. La plaine de la Flandre maritime est une
Chiffres Clés.
zone particulièrement sensible aux inondations avec
3/4 des communes de la
un niveau inférieur de quatre mètres à celui de la mer
région ont été exposés à
à marée haute pour certaines terres du polder des
un risque naturel entre
wateringues. La zone littorale est également
1982 et 2007.
concernée par l’érosion côtière qui devrait s’accentuer
81
sites
classés SEVESO
selon les différents scénarii liés au changement
en 2007.
climatique avec une hausse du niveau moyen de la mer
et des tempêtes plus fréquentes.
Le deuxième risque naturel le plus prégnant correspond aux mouvements de terrains
dus à la sécheresse qui a concerné 315 communes. De nombreuses zones de la région
sont en effet soumises à des aléas de retrait-gonflement caractéristiques des sols
argileux.
En parallèle, la région est soumise à des risques technologiques liés à l’exploitation
industrielle. Avec 81 sites classés SEVESO en 2006, c'est-à-dire présentant « un risque
technologique d’accident majeur », le Nord – Pas de Calais apparaît comme l’une des
régions françaises ayant une forte concentration de sites à risques. La région est la
cinquième région regroupant le plus de sites SEVESO alors qu’elle est l’une des plus
petites régions en superficie. Le Nord – Pas de Calais est ainsi caractérisé par une
concentration de population importante à proximité des sites à risques. Ces sites sont
répartis sur une grande partie du territoire régional et concernent de nombreuses
activités industrielles comme la chimie, les industries pétrolières, la sidérurgie ou
encore le stockage de produits toxiques. L’agglomération de Dunkerque apparaît la plus
exposée aux risques technologiques avec la plus grande concentration de sites SEVESO
et la présence de la seule centrale nucléaire de la région. Les entreprises à risques sont
également nombreuses de l’autre côté de la frontière avec une concentration
importante dans la région flamande.
Enfin, le Nord – Pas de Calais se caractérise par la présence de risques spécifiques liés
à l’ancienne activité minière. Les terrains situés sous l’emprise de l’exploitation minière
peuvent en effet être affectés par des mouvements de terrain, des inondations, des
rejets de gaz ou encore à des risques liés aux terrils comme la combustion du charbon
qu’ils contiennent ou des phénomènes d’éboulements.
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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Des enjeux environnementaux impactés par les activités humaines.
Carte 41 : Les entreprises à risque d’accident majeur classées en SEVESO en 2006.
Regard sur
Tome environnement de l’atlas transfrontalier.
Les problématiques environnementales ne s’arrêtant pas aux frontières, la thématique
environnemental trouve tout naturellement sa place dans la série d’atlas
transfrontaliers fruit d’un partenariat entre l’Insee, la DRE, la Région Nord – Pas de
Calais et la Région Wallonne.
Cet atlas offre une vision des disparités territoriales dans de grandes problématiques
liées à l’environnement comme l’air, l’eau, les sols, la nature ou encore les risques
industriels.
Retrouvez la publication sur le site de l’Insee :
http://www.insee.fr/fr/regions/nord-pas-decalais/default.asp?page=themes/ouvrages/atlas/ATLF_accueil.htm#environnement
Brique observation – Contribution technique D2DPE à l’actualisation du SRADT
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