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La représentativité des temps affichés sur les PMV
Avant d’évoquer le problème de la représentativité, voyons dans quelle mesure les
deux concepts, individuel et moyen, de temps de parcours sont différents. Supposons
que le trajet à parcourir soit composé de n tronçons de longueurs différentes. Le
temps de parcours individuel de ce trajet est le temps exact que met un individu pour
le parcourir, il est la somme des temps de parcours par tronçon. Ce temps
n’appartient qu’à cet individu et il dépend d’au moins trois facteurs : l’individu, son
véhicule et la route empruntée. Le temps de parcours moyen d’un groupe d’individus
est la moyenne des temps de parcours individuels. Ici, implicitement, nous
supposons que nous avons la possibilité de disposer du temps de parcours individuel
sur chaque tronçon. Seulement, sous cette hypothèse le temps de parcours du trajet
s’exprime comme une fonction additive des temps des trajets élémentaires. Or nous
savons que jusqu’à présent les temps affichés sur les PMV sont obtenus grâce à l’une
des trois variables macroscopiques mesurées par des capteurs, la vitesse. La
problématique que nous venons de soulever ici est l’impossibilité de calculer un
temps de parcours individuel à partir des variables macroscopiques. La variante non
pondérée du temps de parcours ne représente ni un temps individuel et ni un véritable
temps parcours moyen (dans le sens statistique du terme).
Existe-il un moyen pour prouver que l’une des deux variantes représente mieux le
temps parcours moyen que l’autre ?. On peut envisager une campagne de mesures de
véhicules suiveurs (ils suivent un flot de véhicules) qui produit des temps moyens en
rapport avec le flot suivi. Ensuite, on compare ces mesures avec les résultats des
deux variantes. Cette campagne exige une très bonne synchronisation entre l’instant
du départ (à l’endroit d’un PMV) et l’affichage du temps de parcours. On peut aussi
envisager une campagne de mesures par des véhicules flottants (chaque véhicule doit
dépasser autant de fois un véhicule qu’il a été lui-même dépassé, cf. 2) ;
malheureusement une telle procédure qui théoriquement produit des temps parcours
moyens est pratiquement impossible à réaliser.
Il existe une troisième possibilité qui consiste à reconstruire les TPM à partir des
données historiques très fines et en suivant les diagrammes espace-temps (tenir
compte des mesures décalées). Il y encore deux variantes pondéré et non
pondérée pour calculer ce TPM dit « fictif » voir encadré n° 3. Même dans ce cas, les
temps estimés représenteront des temps moyens et non pas individuels, et c’est dans
ce contexte qu’ils doivent être comparés avec ceux issus des deux variantes. Malgré
la complexité de sa réalisation informatique, nous avons testé cette troisième
approche de comparaison dans nos laboratoires (cf. 4 & 6) dont les tableaux ci-
dessous récapitulent les résultats.