i
Résumé
Le traumatisme de la moelle épinière est à l’origine d’une inflammation locale importante
caractérisée par l’augmentation massive des cellules inflammatoires et la présence de
réactions oxydatives. Cette inflammation locale peut déclencher une réponse inflammatoire
systémique par voie hématogène. Au niveau cervical, les lésions médullaires peuvent
entraîner des faiblesses ou la paralysie des muscles respiratoires. Le patient, qui ne peut
plus respirer de façon autonome, doit avoir recours à un support respiratoire. Bien que la
ventilation mécanique soit la thérapie traditionnellement appliquée aux blessés médullaires
souffrant d’insuffisance respiratoire, les études ont démontré qu’elle pouvait contribuer à
promouvoir une réponse inflammatoire ainsi que des dommages pulmonaires. L’interaction
entre le traumatisme médullaire et la ventilation mécanique, indispensable au maintien de
l’équilibre des échanges respiratoires, est inconnue à ce jour. En voulant protéger les tissus,
cellules et organes, l’organisme met en œuvre toute une panoplie de réponses
inflammatoires à différents endroits. Nous pensons que ces réponses peuvent être altérées
via l’interaction entre ce traumatisme et cette ventilation mécanique, sous l’influence de la
principale source cellulaire de cytokines pour la défense de l’hôte, le macrophage,
récemment classé en deux phénotypes principaux: 1) l’activation classique de type M1 et 2)
l’activation alternative de type M2. Le phénotype M1 est conduit par le facteur GM-CSF et
induit par l’interféron IFN-ɣ ainsi que le lipopolysaccharide. Le phénotype M2 quant à lui,
est conduit par le facteur M-CSF et induit par les interleukines IL-4, IL-13 ou IL-21. M1
relâche principalement IL-1β, IL-6, TNF-α et MIP-1α tandis que M2 principalement IL-10
et MCP-1. Toutefois, nous ignorons actuellement par quel type d’activation se manifestera
cette réponse immunitaire et si l’application de support respiratoire pourrait entraîner un
risque inflammatoire additionnel au site du traumatisme. Nous ignorons également si la
ventilation mécanique affecterait, à distance, les tissus de la moelle épinière via une
inflammation systémique et amplifierait alors le dommage initial. Il n’existe pas à ce jour,
de thérapie qui ait montré d’effet bénéfique réel envers une récupération fonctionnelle des