2. Morale ou éthique, 2 RESSOURCES POUR LA RÉFLEXION quelles visées ? Depuis quelques décennies, le terme « éthique » a pu se substituer au terme « morale » Parlons-en Quelles expressions pourriez-vous citer pour illustrer l’emploi des deux termes « morale » et « éthique » ? Faites-vous une différence entre les deux termes ? Quelle définition donneriez-vous de chacun de ces deux mots ? Jalons et repères Dictionnaire encyclopédique d’éthique chrétienne, sous la direction de Laurent Lemoine, Éric Gaziaux et Denis Müller, Cerf, 2013 Ǽ2ǽ Ǽ ǡǼ±ǽǼǽ Ǥ ±ơ°ǣ ǯ±ȋ±ǡǼǡ ǡ °ǽȌǡ ȋǡǼàǡ ǡ ǽȌǤǯ davantage le mot « éthique », moins marqué par la connotation négative du mot « morale » ressenti comme plus traditionnel, mais dans la plupart des cas il sǯagit de la m²me réalité la ois collective ȋnormes oectivesȌ et individuelles ȋles attitudes du suetȌǤ ȏǥȐǤ ǯautres auteurs encore ȋaul icoeurȌ utilisent ces deu vocales pour aire réérence deu traditions philosophiques ǣ lǯune issue de la pensée grecque et dǯristote ȋlǯéthique aristotélicienneȌ insistant davantage sur la visée d’une vie accomplie sous le signe du bien et du bonheur, l’autre issue de la modernité de la pensée de ant ȋla morale antienneȌ insistant davantage sur le devoir, le caract°re d’obligation de la norme et la recherche de l’universelǤ ȏǥȐǽȋǤ͕͗͜ǡǡǤǤȌǤ Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques, Pierre Téqui, 2005 Ǽ±ǽ Ǽorale ou éthique ǫ ȏǥȐ es deu termes ont rigoureusement la m²me origine Ǣ toute distinction ne peut donc qu’²tre conventionnelle, donc artiƤcielleǤ ȏǥȐ ous serions pr²ts admettre que celui d’éthique se soit chargé, au Ƥl des si°cles, d’une valence plus strictement philosophique ǣ l’éthique désignerait alors plus particuli°rement la qu²te des ondementsǤ onstatons touteois que cette distinction ne ait pas l’unanimitéǤ ȏǥȐ e mani°re plus dramatique, il se pourrait que la préérence donnée l’éthique ne vist Ƥnalement qu’ vider la démarche morale de son caract°re normati, dont nous avons dé dit qu’il lui était consubstantielǤ on, l’éthique n’est pas qu’indicativeǤ out comme son umeau latin, elle prescrit aussi bien les voies de la soumission de la liberté humaine une loi qui la dépasse. Le risque de dénaturer la démarche ou de la vider de sa substance, est grand. our cette raison, il vaut mieu continuer parler de morale. e nous laissons pas intimider par la mode ou les manies du moment. l n’est pas si sðr que celle de la morale soit une cause perdue. ǽ ȋǤ͚͛͝Ǧ͛͛͝ǡgr Bruguès, op.). RESSOURCES POUR LA RÉFLEXION 2. Morale ou éthique ? Pour une relecture des pratiques École catholique et formation morale Ǽ epuis un certain temps, le terme de morale a eu tendance s’eơacer au proƤt du mot « éthique », le premier renvoant des normes universelles, ondées sur des principes rationnels quand le second évoque la recherche d’une vie bonne dans une cité uste. es deu dimensions ne peuvent ²tre dissociées. ’est pourquoi, le présent document aborde ces deu champs articulés de toute ormation morale l’école ǣ la transmission d’une vision large du bonheur qui réponde l’aspiration humaine construire la pai et la raternité sans eclusive, et la ormation des eunes au sens de la loi en leur donnant des rep°res indispensables au vivre ensemble. ǽ ȋp. ͕) Voir aussi, dans ce même document, la visée de la formation morale, pp. 2-3. Normes universelles, principes rationnels, loi, repères - oi. Ǽ l aut apprendre qu’elle nous préc°de et qu’elle s’impose, mais aussi qu’elle nous dépasse et nous tire en avant ǽ. ȋ2cole catholique et ormation morale, p. 6). Quelle loi, quels principes transmettre à l’école ? - Comment la loi s’incarne-t-elle dans le règlement intérieur de l’établissement ? N. B. Pour travailler les distinctions loi, règle, règlement… voir document La discipline dans les établissements catholiques d’enseignement ǣ une démarche éducative, rep°res sur le vocabulaire (p. 27 sq.). - Comment former à la norme, auourd’ui ? Ǽ ȏǥȐ les eunes ont un rapport moins transgressi qu’eploratoire au limites. ls opposent leurs aÁnés déconcertés moins une contestation, une rébellion, qu’une absence revendiquée d’a priori sur ce qui est possible ou ne l’est pas, ce qui est dangereu ou ne l’est pas, ce qui est intéressant ou non. e singulier rapport à la norme a quitté le temps des évidences partagées pour laisser la place à celui de l’essai, du tâtonnement, des mouvements d’allers et retours, au plan social, intellectuel, aơecti. ǽ (, nη 3͙͘ p. ͙7, cité in Ǽ Parcours de vie scolaire ǽ, ors-série , juin 2012). Vie bonne dans une cité juste, vision large du bonheur La démarche d’éducation est un accompagnement à l’orientation pour un parcours de vie où l’éducateur doit inciter chacun à articuler épanouissement personnel et recherche du bien commun. - Quelles démarches éducatives, pour amener les élèves à partager leur vision du bonheur autour des cinq questions ǣ Ǽ Qui es-tu ? ǽ Ǣ Ǽ Où en es-tu ? ǽ Ǣ Ǽ À quoi rêves-tu ? ǽ Ǣ Ǽ Que peutu ? ǽ Ǣ Ǽ Que veu-tu ? ǽ (L’accompagnement à l’orientation, juillet 200͝). - Quel accompagnement des élèves dans leur vision d’une Ǽ cité uste ǽ pour en faire des citoyens responsables et engagés, personnellement, socialement et professionnellement ?