X.
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CHAPITRE X : Les condensateurs
Les condensateurs permettent d'emmagasiner des charges électriques et donc de l'énergie
électrique. Un condensateur est constitué de deux conducteurs placés à proximité l'un de l'autre,
mais sans qu'il y ait contact entre eux. La figure X.1.a offre un exemple typique de condensateur
consistant en une paire de plaques parallèles, d'aire A, situées à une faible distance d l'une de
l'autre ; on les appelle les armatures du condensateur.
Figure X.1.
Lorsqu'on applique une tension aux armatures d'un condensateur, par exemple à l'aide d'une pile
(voir figure X.1.b), il s'électrise rapidement : l'armature reliée à la borne positive de la pile porte
une charge +Q tandis que celle reliée à la borne négative de la pile porte une charge égale et
opposée –Q. Ceci résulte de ce que des électrons provenant de l'électrode négative de la pile
s'écoulent vers l'armature du condensateur à laquelle elle est reliée par un fil conducteur. Cette
armature portant une charge –Q repousse les électrons de l'armature opposée par induction et
ceux-ci rejoignent l'électrode positive de la pile qui les attire ; cette armature porte une charge
+Q. Dans les schémas de circuits électriques, on représente les condensateurs par :
X.
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X.1 : La capacité d'un condensateur
On constate que pour un condensateur donné, la charge Q portée par ses armatures est
proportionnelle à la différence de potentiel V qu'on y applique. La constante de proportionnalité
de cette relation, C, est appelée capacité du condensateur :
Q
Cconstante
V
≡= (X.1)
L'unité du système SI pour la capacité est le farad (F) ; c'est la capacité d'un condensateur qui
porte 1 coulomb sur ses armatures lorsqu'on lui applique une différence de potentiel d'un volt :
1 F 1 C / V (X.2)
La capacité est une constante propre à chaque condensateur. Sa valeur dépend de la taille, de la
forme, de la position relative des deux conducteurs qui le constituent, ainsi que de la substance
isolante, appelée diélectrique, qui sépare éventuellement les deux armatures.
Remarque :
Contrairement à ce que peut suggérer à première vue la relation (X.1), la capacité ne
dépend ni de V, ni de Q : si l'une de ces quantités est doublée, l'autre l'est aussi de manière à
garder le rapport et donc C constant.
On peut déterminer la capacité d'un condensateur de façon expérimentale à partir de la
relation (X.1), en mesurant la charge Q de l'une de ses armatures, après l'avoir soumis à une
différence de potentiel connue V.
Dans le cas de condensateurs ayant une forme géométrique simple, la capacité peut se
calculer. Prenons par exemple le condensateur à armatures parallèles, séparées par du vide,
représenté sur la figure X.2.
X.
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Figure X.2.
Ses plaques d'aire A portent une charge +/- Q et sont séparées par une distance d qu'on suppose
faible par rapport aux dimensions des armatures. Dès lors on peut faire l'approximation que les
plaques sont infinies et le champ électrique qui règne entre celles-ci vaut 0
σ
ε et est dirigé de la
plaque positive vers la plaque négative (voir chapitre V).
Dès lors :
0
Q/A
E=ε
D'autre part, d'après les relations (VI.8) et (VI.10), nous avons
Vba = Vb – Va = Ed , (X.3)
ce qui conduit à :
ba 0
Qd
V
A
=ε
et donne :
0
ba
A
Q
CVd
ε
≡=
, pour un condensateur à armatures (X.4)
parallèles séparées par du vide
On voit qu'effectivement, la capacité ne dépend ni de Q, ni de V, seulement de l'aire des plaques
et de la distance entre elles, ainsi que du milieu qui sépare les deux plaques. En effet, nous
X.
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verrons à la section suivante que lorsqu'on place un isolant entre les deux plaques, il faut
remplacer ε0, la permitivité du vide, par ε, la permitivié de l'isolant.
X.2 : Rôle des diélectriques dans un condensateur
La plupart des condensateurs renferment une feuille de matériau isolant (papier, plastique,
etc …), appelé diélectrique, qui sépare leurs armatures, et cela pour différentes raisons. D'abord
les diélectriques empêchent plus efficacement que l'air ou le vide, les charges de passer d'une
armature à l'autre, ce qui aurait pour effet de décharger le condensateur. La présence d'un
diélectrique permet d'appliquer de plus hautes tensions avant de provoquer la décharge du
condensateur. Elle permet aussi de rapprocher les armatures sans risquer qu'elles se touchent, ce
qui accroît la capacité (voir relation (X.4)). Enfin, on a constaté expérimentalement que lorsqu'un
diélectrique remplit l'espace compris entre les armatures d'un condensateur, sa capacité augmente
d'un facteur κ (κ > 1), appelé constante diélectrique :
C = κ Co, (X.5)
où Co désigne la capacité du condensateur lorsqu'il y a le vide entre ses armatures et C celle du
même condensateur avec un diélectrique de constante κ entre ses armatures. La valeur de κ varie
avec la nature du diélectrique et se mesure expérimentalement. Le résultat de ces mesures se
trouve consigné dans des tables. Quelques valeurs sont données à titre d'exemple dans le
tableau X.1.
Matériau Constante diélectrique (κ)
vide 1,0000
air 1,0006
papier 3 – 7
porcelaine 6 – 8
eau 80
Tableau X.1.
X.
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Dans le cas d'un condensateur à armatures parallèles, séparées par un diélectrique de
constante diélectrique κ, on obtient en combinant les relations (X.4) et (X.5) :
0
A
Cd
, pour un condensateur à armatures parallèles (X.6).
On pose :
0
ε=ε κ (X.7)
que l'on appelle la permitivité du diélectrique.
L'augmentation de la capacité d'un condensateur dont les armatures sont séparées par un
diélectrique provient de la polarisation de ce dernier. Certains électrons atomiques, attirés par la
plaque positive, se déplacent légèrement vers celle-ci de telle sorte que bien que le diélectrique
soit globalement neutre, la position moyenne des charges négatives est légèrement déplacée par
rapport à la position des charges positives, attirées elles par la plaque négative (voir figure X.3).
Figure X.3.
Les molécules polarisées donnent lieu à un champ électrique dirigé de leur charge + vers leur
charge -, de sens opposé à celui créé par les plaques chargées. Par conséquent le champ électrique
entre les plaques diminue ainsi que la différence de potentiel entre les plaques si celles-ci ne sont
pas connectées et que les charges ne peuvent pas s'échapper :
Q Q constant
V diminue
Q
CV
augmente
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