PGM : 1) Les centres d’impulsion et les inégalités de développement (l’espace mondialisé est dominé par trois grands centres d’impulsion, dont l’UE ( à traiter particulièrement) => insister sur l’intensité des réseaux d’échanges qui relient ces trois centres ainsi que la mise sous domination du reste du monde = marge, lui-même très diversifié. 2) D’autres logiques d’organisation de l’espace mondial => la mondialisation est l’objet de débats concernant ses modalités de mises en œuvre, sa relation avec la question du développement et avec les enjeux environnementaux. Par ailleurs, le processus de mondialisation ne constitue pas la seule clé de lecture du monde. D’autres logiques se juxtaposent et interfèrent : aires de civilisation, Etats, organisation économiques régionales. - L’ESPACE MONDIALISE OU SYSTEME-MONDE : dynamiques et espace nés d’un processus économique contemporain : la mondialisation ??? donc espace avant tout économique ! Donc…Qu’est-ce que la mondialisation ? Interdépendance accrue des économies due à l’augmentation des flux et des échanges permise par la multiplication des potentialités techniques de communication et d’échanges. La mondialisation est un processus historique qui débouche sur la création d’un espace économique mondial : elle date de la RI (fin XIX), même si depuis la Renaissance l’Europe a développé une velléité à dominer le monde (« économie-monde »). Cependant avec l’amélioration rapide des NTIC (révolution informationnelle : 1975 : création de Microsoft par B.GATES, 1984 : 1er Mac, 1990 : création du WEB, internet devient un réseau mondial civil, 1999 : NTIC 5%PIB français contre 8% USA) et notamment la Révolution des Transports dans les années 1950 (expliquer : spécialisation des modes de T pour grandes distances (flux tendus) et polarisation, hiérarchisation par les T) mondialisation effrénée qui met en relation tous les territoires monde de flux, monde en réseaux ??? question des territoires ??? mondialisation = industrialisation des espaces (donc urbanisation, étatisation) dans le cadre de la Division Internationale du Travail (DIT) mise en place sur le principe de la Division du Travail inhérente au libéralisme économique (Adam Smith) Le but de ce processus est d’augmenter la production de richesses afin d’assurer le bien-être matériel (= bonheur ???) d’un maximum de personnes à travers l’expansion d’un modèle économique, celui du capitalisme libéral => cf notion de développement économique et social à remettre en question (cours sur les périphéries) car développement = progression de la mondialisation libérale La mondialisation a d’abord été mise en place par les Etats qui accompagnaient les patrons (1ère mondialisation), puis à partir des années 1950, ce sont les grandes FTN industrielles qui prennent le relais et enfin nouveau tournant dans les années 1980 : capitalisme financier => globalisation financière avec une explosion exponentielle des flux de capitaux à échelle mondiale (aujourd'hui 50 fois plus que les échanges de marchandises), notamment avec les IDE. Importance de la 4ème phase de la RI => NTIC. Enfin, expansion planétaire dans les années 1990 suite à l’effondrement du bloc soviétique => le monde entier devient libéral, hormis quelques enclaves (indiens d’Amazonie, quelques peuples africains…). mise en place de réseaux mondiaux de production et d’information Cette interdépendance accrue des économies entraîne une interdépendance accrue des politiques et ce à toutes les échelles (locale mais aussi gouvernance mondiale => FMI, BM, OMC) => uniformisation culturelle ??? donc fortes implications politiques et culturelles. Cette expression D’ESPACE MONDIALISE ou, mieux, de SYSTEME-MONDE rend bien cette réalité de flux intenses hiérarchisant les différents espaces en le mettant en relation mais de manière inégale => relation de domination: aujourd’hui l’espace mondial est produit, perçu à travers les flux porteurs d’échanges, => changement rapide de nos représentations et de nos productions spatiales => multiplication des cartes espacetemps, multiplication des aménagements propices aux échanges qui deviennent les véritables cœur mondiaux = points nodaux (Hub, métropoles, ZIP…) => notion d’économie d’archipel (P. Veltz) ainsi que connectivité et connexité. - POLARISATION, DOMINATION, INEGALITES, INTERDEPENDANCES : dynamiques spatiales induisant une vision systémique (cf 1er cours) : a) polarisation sous-entend le drainage et l’attractivité engendrés par certains espaces => pôles ou centres d’impulsion. Ces centres d’impulsion créent, produisent l’espace mondialisé pour leur propre reproduction sociale et donc la continuation de leur situation de domination et de pôles Les échanges et les flux sont donc des vecteurs de domination. Ces centres ont déjà été étudiés : EtatsUnis, Japon, mais aussi UE. b) domination est la conséquence logique de la polarisation de l’espace par les centres d’impulsion : les relations mondiales sont donc foncièrement inégales et entretiennent des rapports de domination entre centre et périphéries: ces périphéries dépendent donc des centres d’impulsion mais sont entretenues dans leur situation car elles restent en marge des échanges mondiaux soit en terme de volume soit par rapport à la valeur et donc aux termes de l’échange (cf cours sur l’espace méditerranéen.) mise en place d’aires de puissances c) inégalités : l’espace mondialisé est donc foncièrement inégal non seulement par la hiérarchisation des espaces en fonction de leur imprégnation dans les échanges et les flux, mais aussi par la différenciation de l’espace engendrée par la mondialisation même => les richesses sont basées sur les échanges, or les échanges engendrent les inégalités (cf cours sur façade asiatique, atlantique et surtout les périphéries) d) interdépendances : concept de base de la mondialisation, toujours engendré par la théorie des échanges comparatifs (D. RICARDO) => ouverture des frontières et abaissement des barrières douanières sont la conséquence de cette théorie, donc production d’un espace mondialisé fluide, d’un monde rétréci => « village planétaire ». Mais attention interdépendances à des degrés divers en fonction des productions et de la diversification des flux => inégalités aussi très fortes à travers cette situation d’interdépendance entre les espaces différenciés (cf cours sur l’espace méditerranéen) PBL : Comment les acteurs de la mondialisation (FTN, Etats, puissances, régions économiques…) produisent-ils l’espace mondialisé ? Quelle en est l’organisation spatiale ? Comment ce monde de flux et de réseaux intègre-t-il les territoires (et les sociétés) ? comment rendre compte de la complexité du monde, de l’imbrication du temps et de l’espace, et de la multiplicité des échelles, en géographie ? I) UN MONDE DE FLUX ET DE RESEAUX ? A) LA MULTIPLICITE DES FLUX DE TOUTES SORTES Les flux matériels et immatériels ne cessent non seulement de se répandre à la surface du monde mais aussi, désormais, de façonner l’espace mondialisé : c’est à travers eux qu’émerge un véritable espace mondialisé (essentiellement depuis la 2GM). 4 types de flux sont habituellement distingués : 1°) l’ampleur du commerce mondial de biens/marchandises dirigé par les pays du Nord ensemble des flux concrets, matériels Explosion des exportations mondiales depuis les années 1950 grâce à libéralisation et RT ( 1970 14% des marchandises échangées contre 28% aujourd’hui) => aujourd’hui les exportations sont plus importantes que les productions car les taux d’ouverture des économies ne cessent de progresser (cf Singapour ou HK avec un tx d’ouverture supérieur à 100% car ils fondent leur économie sur l’activité de port de réexportation ). ce sont les produits manufacturés qui dominent le commerce international de marchandises : ¾ des échanges mondiaux => pour ces échanges, le profit se fait pour les pays du Nord car dans une large mesure ce sont eux qui les transforment –notamment pour les hautes technologies-, ou ils les échangent entre eux . 2°) Le développement rapide du commerce de services (20% valeur commerce mondial) au « service » des pays du Nord ensemble des flux immatériels, fondamentaux pour les opérations de production de richesses, (transports, assurances, achats de brevet, conseil aux entreprises, tourisme, recettes et dépenses des gouvernements à l’ étranger…) Dans les échanges mondiaux de services en 2000, les secteurs les plus dynamiques sont le transport/ logistique (310 milliards de $), le tourisme (440 milliards) et les télécommunications (670 milliards de dollars). Les services financiers et technologiques sont les plus dynamiques = services aux entreprises. La totalité représente 1350 milliards de $ échangés soit 21% des transactions mondiales. Ils concernent largement les pays développés grâce à la tertiarisation avancée de leur économie + le degré d’avancement de développement de leur société (création de besoins de plus en plus immatériels comme le tourisme, les NTIC, informatique…) Les espaces d’origine sont majoritairement les pays développés mais de plus en plus délocalisations pour les services de base (cf centre d’appel) par les FMN dans les pays du Sud car main-d’œuvre avec qualification moyenne mais salaire moindre et droits sociaux inexistants ou presque ; les espaces d’arrivée sont aussi majoritairement les pays du Nord mais aussi pour les services les plus spécialisés les pays du Sud comme l’Arabie Saoudite ou la Chine qui ont les moyens d’avoir une technologie avancée mais sans investir dans la formation à haute valeur ajoutée => accroissement de l’interdépendance mais inégale car les services échangés ne sont pas identiques, en valeur et en utilité. Ainsi l’UE est par excellence le pôle d’échange de services avec 63% des transactions de services mondiales (car échanges internes), le 2nd étant les Etats-Unis. Tous les secteurs peuvent-ils être touchés par la monétarisation des services ??? la question se pose pour des secteurs d’utilité publique particulièrement sensibles comme la santé ou l’éducation (pour les néolibéraux, ces secteurs doivent aussi participer au mouvement de marchandisation du monde de manière à accroître productivité donc croissance donc richesses). 3°) l’essor des flux de capitaux entre les pays du Nord : base de la domination Essor essentiellement à partir des années 1980 : d’abord entre les pays du Nord et ceux du Sud sous forme d’emprunt ou de réinvestissement puis suite à la cessation de paiement de la dette par le Mexique (1982), réorientation Nord-Nord // mise en place d’un marché unique de l’argent entre les différentes bourses mondiales (non stop) = GLOBALISATION FINANCIERE (possibilité grâce à la 4ème révolution industrielle et informationnelle = absolution du temps de transaction). Quelles caractéristiques de ces flux de capitaux ? Importance des IDE qui ont énormément augmenté, essentiellement entre pays du Nord (ou avec des pays en transition ou émergents mais au sein d’une même organisation régionale contrôlée : cf UE avec les ex pays de l’Est ou Etats-Unis avec Mexique ) Rappel : achat d’un bien ou d’une partie d’un bien (rachat d’une entreprise étrangère, ou partie, construction à l’étranger, achat de terres, immeubles…). Outil privilégié des FMN pour se développer à échelle planétaire - spéculation financière : cad que sur 1500 milliards qui circulent par jour, seuls 100 milliards correspondent à des opérations concrètes => ainsi désormais les opérations spéculatives dans lesquelles la monnaie a un rôle clé (elle n’est plus un simple support mais une marchandise en tant que tel) à partir de laquelle on spécule (baisse ou hausse) à court terme, mais complètement déconnecté de la réalité => pb est l’explosion des bulles financières comme en 1997 en Asie ou en 2008, accélération du rythme des crises depuis la libéralisation des échanges financiers. I. Wallerstein, Après le libéralisme, y voit un signe de fin de cycle => fin du capitalisme ? - investissements indirects = fonds de pensions entre autres (cad placements sans volonté d’acquisition, simple rentabilité) (cf fonds de pension aux USA en 1995 = 5000 milliards de dollars) ; importance désormais des fonds d’investissement des pétromonarchies partout dans le monde. 4°) Les mobilités humaines : facilitées ou contraintes ? accélération et mondialisation des flux migratoires : le nombre de personnes vivant dans un pays autre que celui d’origine à été multiplié par trois depuis les années 1960 (environ 200 millions de personnes). Pourquoi ? Révolution des transports (mais pas tant que cela car les migrants du Sud conservent les modes traditionnels), mais surtout révolution des communications importance de l’information transmise notamment par la télévision : développement de la culture occidentale avec l’expansion d’un mythe du mieux-vivre. Information transmise notamment par le téléphone ou internet qui permet la constitution de réseaux rapides et pérennes. Les pôles d’accueil sont essentiellement l’UE, l’Amérique du Nord largement en tête, mais aussi l’Asie du Sud Est et les pétromonarchies ainsi que l’Argentine ou le Venezuela en Amérique du Sud. Les politiques d’accueil diffèrent cependant entre ces pôles et sont tributaires de considérations géopolitiques et économiques contingentes. (quotas, fermeture ou ouverture totale ou partielle, immigration choisie en fonction de l’intérêt de l’individu…). Les migrants sont pour une part majoritaire originaires du Sud, d’autant plus que de nombreux pays du Sud connaissent une pression démographique => migration d’ordre économique (pauvreté car grandes disparités de richesses d’autant plus éclatantes) ou politique (réfugié ou asile politique, d’autant plus que multiplication des conflits depuis les années 1950 => cf cours d’histoire sur un monde de plus en plus violent). Mais il y a aussi une augmentation des flux entre les pays du Nord => révolution des T. Explosion exponentielle des flux touristiques depuis les années 1950 à écrasante majorité en provenance des pays du Nord vers le Nord (Amérique du Nord ou UE) mais aussi le Sud. Pourquoi ? Révolution des Transports qui facilite le transport intercontinental, révolution culturelle aussi avec la naissance d’une société de loisirs dans les années 1960, mais aussi révolution de l’information qui permet de découvrir la diversité du monde => le pb est que l’information peut aussi faire rapidement chuter les flux touristiques : ainsi les récentes épidémies (SRAS ou grippe aviaire en Asie, ou les attentats terroristes en Indonésie ou au Moyen-Orient ont ils des répercutions extrêmement rapides sur les flux touristiques => flux très aléatoires, dépendent énormément du contexte géopolitique ). Est-ce une chance de développement pour le Sud ??? certes important transfert de devises, aménagement ponctuel, emploi et croissance mais nouvelle domination par la dépendance créée car extraversion des économies de ces pays qui dépendent ensuite des demandes des pays du Nord + pb de l’expansion du tourisme sexuel. 5°) L’Antimonde ou « la mondialisation par le bas » : la floraison des flux illicites = 20% des échanges mondiaux Profitant de la dérégulation et de la déréglementation + ouverture des frontières nationales , les organisations interlopes ont développé des activités illicites (drogues, prostitution, armes…) ou des trafics illégaux notamment la contre-façon ou la contrebande (cad production légale mais acheminement illégal), désormais à échelle mondiale complexification pour arrêter ces trafics car multiplicité des acteurs et des lieux + rapidité de réaction car eux aussi possède l’information (= base de la puissance). Ces flux vont essentiellement dans le sens Sud-Nord ou Sud –Sud. Ces flux profitent de lieux, de territoires comme les paradis fiscaux (îles Caïman, Liban avant guerre civile, Sealand…) ou les zones franches, mais aussi à l’intérieur des Etats, ils arrivent à s’installer et à trouver, par la force, une protection => Italie, mais aussi Russie où on estime que 40% du PIB serait contrôlé par la mafia. Ainsi les flux et les échanges apparaissent-ils de plus en plus nombreux et variés, ils circulent tout autour du monde mais suivant une logique économique particulière engendrée par la théorie néolibérale. Ils sont donc différenciés et profitent avant tout aux pays producteurs de ce système-monde (= pays du Nord). Enfin ces échanges sont avant tout guidés par les flux d’informations. En effet, dans un monde d’échanges, l’information est à la base de toute puissance et de toute intégration. La révolution informationnelle est donc fondamentale pour comprendre le système-monde, l’augmentation et l’accélération des flux : elle est donc à l’origine d’une RECOMPOSITION DE L’ESPACE MONDIAL en ayant créé un monde de flux et de réseaux, mais un monde hiérarchisé : un espace (un Etat, une ville…tout acteur spatial ou ensemble d’acteurs) a une place dans la mondialisation, et dans l’espace mondialisé, en fonction de sa capacité à produire des informations, à les détenir, à les analyser, à les rassembler => cf cours sur Etats-Unis Ainsi la géographie de l’information n’est pas plus égale que les autres, malgré l’illusion que peut parfois créer la révolution internet => ainsi la chaîne informative est puissamment contrôlée par des oligopoles issus des pôles de la mondialisation (AOL Time Warner, Vivendi Universal, News Corporation) => la fracture technologique renforce-t-elle les disparités spatiales mondiales. => si le monde est désormais façonné, réalisé, par les flux, que deviennent les territoires, anciens pôles de production et d’analyse du monde ? Est-on dans un monde en réseaux, soit supraterritorial ? B) ET LES TERRITOIRES ? définition : un territoire est un espace approprié, socialisé par une société qui s’y projette et donc l’aménage et le borne. Il est donc statique (coordonnées absolues) et en ce sens contraire aux flux, mais il est aussi dynamique, car un sentiment d’appropriation évolue au gré des dynamiques culturelles et globales. Il se comprend à plusieurs échelles : locale, nationale ou régionale. En réalité, la géographie des flux, la géographie de la mondialisation est toujours ancrée à des espaces clés, DES PÔLES, que les acteurs spatiaux (politiques, économiques, idéologiques, financiers…) vont vouloir s’accaparer, mais ces flux recomposent l’organisation de l’espace mondial en créant de nouveaux territoires correspondant aux pôles producteurs, aux centres d’impulsion de ces flux ; en parallèle elle tend à déstabiliser les anciennes appropriations, notamment par l’effondrement des frontières étatiques. 1°) Les lieux de liens, espaces de production de richesses La mondialisation étant liée à la révolution des Transports et de l’information, de nouveaux lieux de liens et d’échanges ont vu le jour et sont devenus en quelques dizaines d’années des pôles inévitables de l’espace mondialisé : les Hubs comme Chicago, Paris ou Londres (transport aérien pour les denrées périssables ou les services), mais surtout les littoraux et les grandes métropoles portuaires (ZIP), essentiellement développée dans les pôles de la Triade et les pays émergents, au cœur des routes maritimes mondiales (le commerce de marchandises s’effectuent à 75% par la voie maritime). Même la mer devient un territoire intégré à la mondialisation => cf terre-plein japonais ou ZEE créées en 1982. Recherche aussi de l’intermodalité de manière à accroître les vitesses de chalandise => plate-forme multimodales comme New-York, Tokyo, Los Angeles, Singapour, Hong Kong… Ces espaces sont les plus productifs et donc les plus recherchés de l’espace mondialisé car au cœur des échanges, ils sont ceux qui permettent le plus de création de richesses. 2°) Les lieux de l’économie ultralibérale au profit du Sud ? D’autres espaces sont produits où les seules règles sont celles du néolibéralisme (donc restriction de l’espace géographique à une seule de ces composantes) : les paradis fiscaux et les zones franches notamment redéploient le système productif à échelle planétaire => ainsi les pays du Sud, où la législation est souvent beaucoup plus souple, ont ils bénéficié de la mondialisation à travers ces espaces de non-droit. Ce sont surtout les FMN et les organisations illicites qui profitent de ces espaces. 3°) Les métropoles au cœur de la mondialisation : les lieux organisateurs A échelle planétaire aujourd’hui processus global de métropolisation (concentration des activités et des populations dans un nombre limité de villes exerçant des fonctions de commandement) et de centralisation (cf ens doc sur Tôkyô ou New York) car dans un monde d’échanges, les villes jouent un rôle à la fois de vaste marché où tout est concentré sur place - offre de main-d’œuvre peu et très qualifiée : aujourd’hui, avec l’évolution du système productif, la main d’œuvre très qualifiée (Recherche et Développement, nanotechnologie, robotique, scientifiques…) est très recherchée, elle est l’un des facteurs de la nouvelle économie basée sur les nouvelles technologies, or cette main d’œuvre se trouve essentiellement dans les métropoles des pays du Nord. consommateurs variés structure de production avec les lieux de production (usines, universités, laboratoires, essentiellement activités tertiaires supérieures) et d’échange (bourses, centre de congrès, Parlement politique pour les capitales) et de redistribution car elles polarisent les différents moyens de communication (plate-forme multimodale entre les moyens de communications matériels et immatériels, à la fois pour les transports et les communications) = NŒUD DE COMMUNICATION et de production de richesses => elles sont donc les centres d’impulsion de l’espace mondialisé puisqu’elles produisent, détiennent et redistribuent l’information (économique, politique, culturelle) nécessaire. Ainsi la mondialisation modifie l’organisation de l’espace mondial en accentuant considérablement le poids et le rôle des villes => mais ce ne sont pas toutes les villes qui bénéficient de la mondialisation, ce sont exclusivement les très grandes villes : ces dernières ont explosé depuis les années 1960 (72 villes >1M d’hab => 350 en 2003. Parmi ces villes, hiérarchisation en fonction de l’échelle de polarisation de l’espace et le drainage des flux (nationale, régionale ou mondiale) : - villes globales, concept mis en place par Saskia Sassen (NY, Londres, Tôkyô, importance de la capitalisation boursière, attractivité des grandes FTN), concept élargi par le terme de « villes mondiales » : centres de création et de commandement, de communications de toutes sortes (dans les domaines politique, économique et culturel). Villes cosmopolites, elles sont donc les centres d’impulsion de l’économie mais aussi de la société et de la culture mondiale (et donc des politiques). La 1ère d’entre elles est sans conteste NY, suivie de Tokyo, Londres, Paris, Chicago, Singapour, LA, Milan, Frankfort, Séoul, HK, Mexico… Une quarantaine de villes sont considérées comme telles, essentiellement dans les pôles de la Triade ou les pays émergents. cf classement du GaWC à trouver sur internet ces villes forment une nouvelle organisation de l’espace mondial appelée ARCHIPEL METROPOLITAIN MONDIAL = ensemble des villes qui contribuent à la direction du monde par la synergie des différentes formes d’activités tertiaires supérieures qui s’y exercent, et par la concentration des flux de tout type qui les relient : comme les îles d’un archipel, ces métropoles sont à la fois proches, par leur fonctionnement et leurs liaisons, et autonomes (concept mis en place par P. VELTZ) Certains spécialistes ont pensé qu’elles étaient déconnectées de leur espace propre, de leur identité nationale => monde en réseau, mais en fait elles restent ancrées à leur espace régional, notamment avec un - réseau de métropoles régionales animé par de multiples flux et qui augmente leur puissance création de quelques grandes MEGALOPOLES, réels pôles du système-monde, système urbain extrêmement complexe et fluide où les réseaux se formulent à la fois entre les villes mondiales et les villes moyennes qui en dépendent mais assurent leur puissance => Mégalopolis, mégalopole japonaise et mégalopole européenne. Toute trois sont localisées au cœur de la Triade, mais de nouvelles mégalopoles sont en formation dans les pays émergents : Séoul => Canton, Buenos Aires => Sao Paulo, ST => Tijuana. 4°) Et les Etats ? Pendant des siècles, les principaux producteurs d’espace et organisateurs de l’espace mondial furent les Etats, les empires ou les grandes principautés (cf colonisation). Puis multiplication des Etats-Nations au XX, d’abord en Europe puis dans le reste du monde : ainsi depuis 1945 le nombre d’Etats a quadruplé. Le maillage étatique apparaît donc encore important, d’autant plus lorsque l’on voit la hausse des conflits autour des frontières nationales. Or les flux sont par essence transnationaux : mondialisation => remise en cause des frontière et des barrières douanières au nom du libre-échange ainsi qu’au nom de la prédominance de l’économie sur la politique : les Etats apparaissent donc affaiblis, en tant que territoire cohérent et pôle de production de sens et d’appropriation. Ainsi les Etats sont de plus en plus concurrencés à l’intérieur même de leur territoire par des logiques ethniques ou identitaires régionales => vision dynamique et plurielle de l’Etat. Cependant, ils restent des territoires à part entière, mais dynamique, plus fluide, car dans la hiérarchie des valeurs mises en place par la mondialisation, les richesses les plus importantes sont celles liées à l’innovation et à la qualité d’activités tertiaires supérieures complexes. Or entités historiques, reconnues en terme de culture scientifique, politique, les Etats gardent donc une attraction particulière notamment pour les grandes FMN qui recherchent une main-d’œuvre qualifiée, ou au contraire pour les flux du Brain Drain => Ainsi les Etats des pays du Nord restent des pôles incontestables de la mondialisation. Cependant d’importantes lignes de fracture socio-économique apparaissent à l’intérieur même des Etats entre les espaces les plus intégrés à la mondialisation (comme les villes, les régions frontalières, les régions industrielles ou tertiaires, les grandes régions agricoles, les régions touristiques) et ceux qui en sont exclus, les régions laissées en-dehors des échanges => destructuration des Etats, accroissement des inégalités de très forte proximité. Cf cours sur Etats-Unis ou Japon Importance de l’ouverture des frontières dans le cadre de la formation de régions économiques afin d’apparaître plus fort dans la mondialisation… 5°) la régionalisation du monde cf introduction du chapitre sur les façades + chapitre sur le Brésil Dans un contexte de bouleversement et de recomposition des territoires et des liens, une dynamique de régionalisation des échanges s’établit depuis les années 1980, favorisant ainsi la multiplication des accords économiques pour une aire régionale à continentale (environ 80 aires d’accords économiques). Or contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette dynamique est complètement induite par la mondialisation. Elle permet aux protagonistes de s’imposer d’autant plus dans cette mondialisation des échanges : -en jouant sur les disparités à l’intérieur d’une même région économique ( cf façade asiatique et façade atlantique et UE ) : explosion des échanges intra-zones, notamment pour l’UE. - et en s’imposant sur la scène mondiale en pesant dans les décisions économiques. - dernier rempart face à la libéralisation totale des échanges à échelle mondiale, puisqu’à l’intérieur de ces régions, les Etats-membres décident encore de subventions ou d’aides particulières pour les domaines les plus en difficultés, ce qui est normalement interdit par l’OMC. Cependant ces régions sont inégalement dotées face et dans la mondialisation : les plus importantes sont celles mises en place à partir des centres d’impulsion mondiaux, essentiellement l’ALENA (bientôt la ZLEA) ou l’UE. L’Asie est en train de constituer une nouvelle région mais difficultés… POUR LES TERMINALES S L’UE ??? Elle constitue le modèle d’union économique (union douanière assortie d’une libre circulation des marchandises, des capitaux, et d’une harmonisation des politiques économiques) régionale le plus poussé. En effet, adoption d’une politique monétaire commune puis d’une monnaie unique, l’Euro en 2002, élargissement poussé à 27 Etats-membres depuis 2007, principe de subsidiarité donc de transfert de souveraineté sans équivalent et essai le plus concret même si de nombreux problèmes d’approfondissement européen. Les autres processus de régionalisation sont uniquement des zones de libre-échange (cad libre-circulation des marchandises), hormis le MERCOSUR : union douanière. L’UE est sans équivoque l’un des pôles de la Triade, l’un des centres d’impulsion les plus importants de la mondialisation puisqu’elle constitue un grand marché de 455 millions de consommateurs riches, un savoir-faire ancien et complexe, des économies tertiarisées et largement entrées dans la 4ème phase de la RI, de nombreuses métropoles anciennes, connectées, connexes donc autant de pôles de production de richesses très bien reliés entre eux par de multiples voies de communication (cf le coût des appels téléphoniques) => elle devient donc le 1er pôle de réception des IDE, essentiellement en provenance des Etats-Unis et du Japon. 1er pôle commercial mondial : 1er exportateur mondial et 2ème importateur mondial, sa particularité étant la force des échanges intra-zones, facilités par l’adoption de l’Euro. production d’une vision particulière : pôle de stabilité et de paix (cf cours histoire) donc -elle constitue de vastes réseaux de coopération pour les pays en voie de développement, notamment en Afrique Subsaharienne ou les pays en transition en Europe orientale. (mais ces réseaux renforcent aussi sa domination) - elle attire de nombreux flux migratoires - elle essaie de plus en plus de s’imposer sur la scène diplomatique internationale, mais d’importantes dissensions internes empêchent parfois une unité (notamment entre la France et le RU) Ainsi La mondialisation a-t-elle produit une organisation de l’espace particulière, basée sur les échanges et les flux. Mais, malgré la mise en place d’un monde fluide et rétréci, elle n’a pas engendrée la fin des territoires, en tant que pôles d’organisation et de production spatial. Seulement les territoires sont en recomposition, les anciennes échelles statiques de référence, notamment celle de l’Etat, sont désormais concurrencées par d’autres productions territoriales issues d’une logique de compétitivité et de productivité économique. Désormais ils apparaissent désarticulés par la naissance de pôles de la mondialisation, à l’intérieur même de leur territoire : les métropoles et leur région, les régions littorales ; ou supranationaux : le processus de régionalisation. Ils doivent s’adapter et s’ouvrir aux flux de tout type. Le système-monde reste donc un espace d’appropriation, mais pluriel et complexe => pas d’espace unifié et « démocratique », au contraire, forte hiérarchisation de l’espace en fonction de l’intégration dans les échanges II) ACTEURS ET LOGIQUES DU SYSTEME-MONDE Désormais il reste à comprendre qui met en place une telle organisation spatiale et pourquoi ses flux et ses pôles sont-ils établis ? A) LA LOGIQUE ECONOMIQUE ET SES ACTEURS 1°) La théorie néolibérale libéralisme économique né avec Adam Smith (main invisible), et D. Ricardo (avantages comparatifs), ensuite J.B. SAY => tout est subordonné à l’économie comme seule source comptable de création de richesses et mise en place des concepts clé : productivité, rareté et utilité. Mais la mondialisation, et notamment son visage depuis les années 1980, correspond à la théorie des « nouveaux économistes » anglo-saxons (Friedman, Hayek) => leur analyse repose sur trois principes : - somme des intérêts particuliers fait l’intérêt général dans une situation de marché et de libre concurrence théorie que le capitalisme et la démocratie sont liées (mais fausse) - importance de l’individualisme : homme rationnel et importance recherche profit privé - le raisonnement économique ne s’applique pas seulement aux relations marchandes mais à l’ensemble des relations sociales et des décisions sociales => bonheur par le marché libre. Expansion de cette nouvelle économie à partir des Etats-Unis puis Europe dans le reste du monde, notamment suite à l’effondrement du bloc soviétique => fin de l’histoire ? = « consensus de Washington » (car Washington est le lieu où se trouve FMI, BM et gouvernement fédéral) => les lois de l’économie sont universelles et doivent donc être imposées dans tous les pays pour assurer le développement économique et social => plans d’ajustements structurels imposés partout (il faut au maximum ouvrir les barrières douanières et baisser l’Etat) 2°) Les acteurs par excellence : les firmes transnationales CA > 500 millions de £, >1/4 de ses activités dans des filiales à l’étranger, mais elle garde une nationalité et participe de la puissance de son Etat d’origine. Elles sont environ 65000. Ces firmes produisent plus de 11% du PIB mondial pour 2/3 des échanges mondiaux, elles sont donc un élément essentiel de la production mondiale. De plus, elles agissent directement sur l’organisation de l’espace mondialisé en adoptant une stratégie globale : recherche de bas salaire mais aussi innovation et marché de consommateurs donc elles accroissent la mobilité de la production, mettent en place des réseaux intra et interfirmes, notamment en organisant une situation d’oligopoles. ces FMN sont bien des éléments essentiels de production et d’organisation du système-monde. Pour les 100 plus importantes, le PNB comptabilisé est équivalent à celui des pays émergents ou de l’Afrique Subsaharienne tout entière => Maroc : 34 milliards de $ ou Afrique du Sud (104 milliards de $) face à Total (102 milliards de $) ou GM (178 milliards) elles sont donc en position de force dans l’économie mondiale et peuvent donc imposer leur règles du jeu. En effet, les Etats, même les plus développés, recherchent leur implantation car elles sont source d’émulation et de création d’emploi : cf Toyota reçu par Chirac et Jospin. C’est pourquoi depuis les années 1990, tous les Etats ont rapidement cessé toute mesure de contrainte (douanes, taxes, voire droits sociaux comme les salaires ou le respect du temps de travail) face à ces FMN, et ce notamment dans les pays du Sud. Ces FMN restent libres de bout en bout, elles peuvent décider de partir malgré les investissements développés par les gouvernements sans être redevables, ou licenciées tout en faisant du profit. Ainsi la mondialisation a-t-elle abouti à confier un fort pouvoir économique mais aussi social et politique à un petit nombre de grands groupes oligopolistiques privés et à déposséder les Etats d’une part de leur souveraineté en matière de politique économique. cf forum de Davos ou Forum économique mondial depuis janvier 1970 : banquiers, psdt de FMN et dirigeants du Nord 3°) La mise en place des institutions économiques mondiales Après la 2GM, les Etats ont établi un certain d’accords afin de libéraliser les échanges : - GATT de 1947 (à l’intérieur du plan Marshall) pose ainsi le principe de l’abaissement des tarifs douaniers ou de tout autre obstacle (normes) aux échanges + mise en place de cycles de négociations multilatérales (Kennedy Round (1964 – 1967), Uruguay Round (1986 – 1994) et ouverture du cycle de Doha depuis 2002) - Suite au cycle de l’Uruguay Round : création du l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui remplace les structures du GATT en préparant la libéralisation des échanges de services et des flux de capitaux. La grande différence avec le GATT est qu’elle est devenue, contrairement au GATT, une institution obligatoire pour tout territoire désirant échanger sur la scène mondiale - Banque Mondiale et Fond Monétaire International : Organismes mis en place suite à la 2GM afin d’aider les pays à se reconstruire (plan Marshall). Mais depuis les années 1980, ces organismes sont devenus des créditeurs pour les pays en voie de développement mais en imposant les conditions du libéralisme : retrait de toute intervention étatique, ouverture du territoire aux logiques néolibérales = plans d’ajustements structurels. Ces institutions sont totalement gouvernées par les pays du Nord, notamment Etats-Unis et Union Européenne. Désormais, la grande majorité des Etats ont abandonné toute stratégie de développement autonome afin d’assurer leur développement par l’insertion dans les échanges et l’espace mondialisé, mais sans contrôlé pour une grande partie, les termes et les conditions de l’insertion. B) LA LOGIQUE POLITIQUE ? 1°) la politique subordonnée à l’économie Déjà dans la vision classique libérale, la politique est subordonnée à l’économie car elle ne doit pas entravée le meilleur système de production de richesses. - En effet, pas de morale en économie => cf Leon Walras, qu’une substance soit recherchée par un médecin pour soigner ou un assassin pour empoisonner, la question n’a pas lieu d’être => dans les deux cas elle est utile car créatrice d’échanges marchands donc de richesses (cf aujourd’hui syndrome de l’Erika) => donc la politique, d’après les néolibéraux ne doit absolument pas s’ériger dans les rapports économiques, donc surtout pas d’Etat, ni de services publics, ni de politique interventionniste afin de réguler les pratiques économiques (cf pb aujourd’hui avec les FMN qui délocalisent). - De plus la politique représente l’intérêt général (volonté générale des citoyens dans une démocratie), or elle est à l’encontre des principes de base du libéralisme qui pense que seuls les intérêts privés doivent être considérés. Enfin d’après les néolibéraux, l’expansion du capitalisme libéral permet celle de la démocratie => fin de l’histoire ??? (théorie accentuée par les dérives du système totalitaire mis en place au nom du communisme en URSS ou en Chine), mais de plus en plus remise en cause (place de la guerre ? quelle démocratie ?) ➥aujourd’hui nous sommes donc dans une « société de marché » (Polanyi) cad que le lien social est basé sur les rapports économiques ! - 2°) Quelle place pour les Etats ? Certes les Etats apparaissent fragilisés par la mondialisation économique à l’œuvre => concurrencé par d’autres logiques « citoyennes » ou institutionnelles (régionalisme ou UE pour la France), mais aussi cadré par les mesures prises par les grandes institutions économiques internationales. De plus, le nouveau capitalisme libéral ne lui reconnaît plus le droit d’être un acteur économique en investissant ou en subventionnant. Mais dans la réalité, le poids institutionnels des Etats est encore important : - politique d’aides ou de subvention ou d’investissement, mais aussi mesures favorables aux FMN (en créant un environnement politique, économique, social, culturel favorable sur leur territoire) - ce sont les Etats qui mettent en place les différentes institutions à la tête de l’organisation économique mondiale => donc la mondialisation renforce les Etats du Nord (Triade) puisqu’elle permet d’appliquer sur la totalité de l’espace mondialisé les mesures qui permettent d’accroître leurs richesses : ce sont eux qui fixent, à travers les lois du marché, les prix des biens et des services, qui mettent en place des politiques d’ajustement structurel qui peuvent apparaître contraire aux sociétés et cultures sur lesquelles elles s’appliquent, voire qui imposent la mise en place de la démocratie par la force… - les FMN gardent une nationalité. Leur puissance est donc aussi reportée sur celle des Etats originaires. ➫Ainsi les Etats du Nord restent des acteurs de choix, même s’il a fallu redéfinir leur rôle et accepter de partager une partie de leur souveraineté territoriale, de prendre la tête de réseaux plus que de territoire cours sur façade est-asiatique, Amérique du Nord ou façade atlantique des Etats-Unis pour les S et UE Au contraire, les Etats du Sud apparaissent complètement déstabilisés par la mondialisation imposée => notamment en Afrique subsaharienne ou en Asie occidentale : Etat en « faillite » de souveraineté, mais on peut comprendre le déclin de l’Algérie, d’une certaine manière, aussi par la mondialisation qui a permis l’explosion de ces réseaux à échelle planétaire, qui ne reconnaissent pas la légitimité de l’Etat et possèdent désormais la puissance financière et la « légitimité » pour les combattre. Cependant un certain nombre d’Etats du Sud s’organisent pour faire entendre leur voix et demander un traitement différencié, une autre mondialisation : ainsi en 2003 au sommet de Cancun, réunion au sein du G23 (contre le G8) des représentants des Etats les plus pauvres, notamment conduits par le Brésil, la Chine et l’Inde conclusion partie I et II : hierarchisation et integration du monde a partir de la notion de developpement et donc à partir des pôles développés. Désormais l’espace mondial s’analyse en terme de développement => notion créée par la culture occidentale qui reprend implicitement les théories évoquées plus haut : l’état d’avancement et de bien-être sur le long terme d’une société se lit par la croissance économique (= production de richesses par les différents acteurs) et la redistribution des richesses au sein du territoire concerné –cad amélioration globale des conditions et du niveau de vie. Il s’agit donc bien d’une définition économique et libérale du monde => cf G. RIST,Le développement, histoire d’une croyance occidentale Indicateurs ??? Pendant longtemps seuls PIB ou PNB, puis /hab et de plus en plus indicateurs sociaux : IDH, IPH 1 et 2 hiérarchisation du monde à partir de cette notion. Or si l’on met en parallèle mondialisation et développement => corrélation entre les pôles décisionnels et producteurs de l’espace mondialisés et les pays les plus développés. Pourquoi ? Car en tant que processus de mise en réseau des différentes parties du monde à partir de centres d’impulsion, la mondialisation permet d’intégrer certaines parties du monde plus que d’autres, en fonction des besoins de ces mêmes pôles => or quand intégration dans le système-monde => développement car échanges => richesses. Ainsi division du monde entre les pays du ou plutôt des Nords, concepteurs de la mondialisation et les pays du ou des Suds qui subissent la mondialisation à travers la DIT :Division Internationale du Travail (vient de la théorie libérale : Division du Travail A. Smith) cad pour maximiser les échanges, besoin de spécialisation des régions de manière à créer théoriquement une interdépendance => mais en fait concentration des pouvoirs de commandement financiers et économiques (contrôle des marchés et des termes de l’échange, impulsion des nouvelles innovations, contrôle des brevets…) par les pays du Nord, donc interdépendance faussée, plutôt accroissement de la dépendance de certains territoires au profit d’autres. Attention « Nord (s)» ou « Sud (s)» en fait ensemble très diversifié en fonction, historiquement de leur intégration et leur place dans le système-monde, ainsi que des dynamiques contemporaines => Les Nords sont ceux qui profitent de la mondialisation, à plus ou moindre degré Les Suds se sont diversifiés vers la fin des années 1970 ( cf cours histoire) en fonction des stratégies de développement choisies (capitaliste ou socialiste, extravertie ou autocentrée, production industrielle ou agricole…) : on distingue donc les pays émergents, les PED, les pays producteurs d’hydrocarbures, et les PMA, mais tous se définissent par leur dépendance multiple accrue par la mondialisation. ORGANISATION GEOECONOMIQUE DU MONDE - - - - Les centres décisionnels de la Triade : terme popularisé par l’économiste japonais K. Ohmae pour désigner les trois principaux pôles de développement de l’économie mondiale : UE, Amérique du Nord et Asie Pacifique (essentiellement Japon) : maîtrisent des flux internationaux, concentration de tous les centres décisionnels, de toutes les fonctions de commandement culturelles, politiques et économiques => producteur de l’espace mondialisé à leur envie (ou presque). Les centres par association : Canada, Australie, Corée du Sud, HK, excentrés mais même niveau de développement Les périphéries intégrées : en voie de développement, souvent littoraux des pays émergents (Chine, Brésil, Inde, Argentine) qui concentrent fort développement industriel et technologique et poids politique, important pour les IDE, et les espaces frontaliers des pôles de la Triade=> NPIA, Turquie, Mexique. Généralement intégrées par le processus de régionalisation qui joue sur les inégalités. Les périphéries intégrées mais en situation de mono-exportateur : les pays producteurs d’hydrocarbures : rôle clé dans le système-monde mais ce ne sont pas eux qui contrôlent le prix de leur marchandise. Les PECO : pays en recomposition, Nord et pourtant largement dominé dans le monde mis en place par les centres. Périphéries sous-développées car moins intéressantes pour les pôles (déstabilisation politique ou éloignement), mais intégration dans le système-monde en tant qu’exportateurs de MP. Angles morts : région en attente de mise en valeur, non relié aux réseaux mis en place par la Triade (mais importance pour l’Antimonde). C) ET LA LOGIQUE SOCIALE ? 1°) Une contestation sociale de plus en plus forte 2 paradigmes de la mondialisation : Face à la marchandisation des rapports sociaux et soumission par rapport aux rapports économiques l’accroissement rapide des inégalités entre les territoires et à l’intérieur de ceux-ci => fragmentation sociale et spatiale ; inégalités qui s’expriment d’autant plus qu’elles sont directement mises en contact par le « rétrécissement » du monde (révolution des transports et communication) + bénéfique à la mondialisation. ➥MONDIALISATION GENERATRICE DE VIOLENCE TRES FORTE (J. Baudrillard) Donc des contestations de plus en plus organisées se formulent à différentes échelles et à degrés divers… 2°) La création d’une société civile mondiale par la révolution des NTIC Grâce à la hausse de la mobilité humaine et la hausse des communications, ainsi que le sentiment de rétrécissement du monde => émergence d’un sentiment d’appartenance au monde en tant que « citoyen du monde » déconnecté de toute appartenance nationale. Cette société civile mondiale s’établit par : - les ONG (Organisation Non Gouvernementales) dont les champs d’action sont très divers (santé, éducation, environnement, respect des droits de l’homme…). Développées essentiellement depuis les années 1970 (cf Greepeace), elles sont devenues des acteurs spatiaux très actifs, reconnus à échelle internationale, et permettant de développer le programme de l’ONU. Cependant cette progression fulgurante connaît un arrêt dans les années 1990 suite à l’opposition des Etats (notamment Etats-Unis) en terme de représentativité et de légitimité : suite à cette confrontation début des contestations antimondialistes ou altermondialistes. Cependant aujourd’hui, ces ONG sont toujours des acteurs essentiels, sur lesquels les Etats comptent notamment pour organiser des opérations de sauvetage ou d’aide de grande ampleur (donc économiquement très cher) => cf Tsunami. Elles pèsent donc de plus en plus dans le débat sur l’organisation mondiale. Mais leur présence permet le désengagement des Etats au niveau national et international et leur permet de restreindre leur activité à celle d’acteurs économiques (=> donc débat ouvert sur l’essence et la définition de l’Etat ???) Mais politique souvent urgentiste Ces ONG sont souvent coincées par les autorisations des Etats dans lesquelles elles interviennent => question du droit d’ingérence médecin sans frontière en Ethiopie instrumentalisé par le gouvernement pour couvrir en fait une volonté génocidaire. De plus nombreuses de ces ONG sont issues des pays du Nord => parfois incompréhension avec les cultures rencontrées cf le papier n’enveloppe pas la braise. - La révolte du ProNetariat (ouvrage de Joel De Rosnay) cad réappropriation par les citoyens de la démocratie participative par le biais d’internet => blog, forum, circulation d’information permet la prise de parole => sentiment d’appropriation du destin du monde => action. ➥ donc deux logiques sociales induites par la mondialisation mais qui entraînent sa contestation de plus en plus importante par la société civile, notamment sous la forme de mouvements altermondialistes nationaux ou internationaux (mouvements hétérogènes qui ne rejettent pas la mondialisation en tant que mise en communication du monde, mais rejette sa forme libérale et la soumission du monde à la théorie néolibérale, définition p. 68 manuel) qui se radicalisent rapidement : comme ATTAC (Association pour la Taxation des Transactions Financières et l’Aide au Citoyen) créée en France en 1998 mais qui prend rapidement une dimension mondiale : aujourd’hui quelques 30000 adhérents dans 52 pays. Ces mouvements sont majoritairement issus des pays du Nord, notamment pour la protection de l’environnement mais de plus en plus repris par les populations des pays du Sud : mouvements des Indiens d’Amérique du Sud. Ces mouvements se structurent de plus en plus au niveau international de manière à peser dans les décisions économiques : mise en place des Forums Sociaux Mondiaux (FSM) en parallèle aux forums de Davos depuis 2001 (Porto Allegre, Bombay, Cancun…) Quelles revendications ??? Autre mondialisation en faisant « entendre la voix des sans voix » (reprise un peu de l’ambiance de l’idéologie lancée par le Tiers-Monde mais au-delà de l’échelle étatique) : respect de l’environnement, solidarité entre les pays et les territoires, effacement de la dette du Tiers-Monde, commerce équitable (donc reprise de la théorie de l’inégalité des termes de l’ échange)… Essai de mettre en place une autre pratique économique : commerce équitable, SEL (Système d’échange local) ou les AMAP en France qui se fasse dans le respect des individus et des rapports sociaux. De nombreux intellectuels comme le prix nobel d’économie J. Stiglitz, mais aussi des philosophes comme Jean Baudrillard, P. Viveret ou Paccalet essaie de reconsidérer le principe de richesse => la richesse produite par les sociétés ne peut pas être qu’économique… 3°) La prise de conscience de l’environnement Dans la logique économique libérale mise en place depuis le 18ème siècle, démystification de la nature : celle-ci n’est plus un cosmos mis en place par Dieu, mais elle devient un matériau malléable au service de l’exploitation de l’homme => cette pensée économique classique est donc reprise par les capitalistes mais aussi par l’idéologie marxiste surexploitation (érosion, pollution, extinction…) des espaces par l’industrialisation à partir du début du 20ème siècle qui est à la base de notre modèle de développement économique et social Or devant la multiplication des catastrophes + problématique du réchauffement climatique => prise en compte accrue de l’environnement. ➫mise en place d’un nouveau concept : DEVELOPPEMENT DURABLE OU SOUTENABLE, pensé par les scientifiques dès les années 1970, il commence d’être vulgarisé par le rapport Brundtland en 1987 (rapport publié par la Commission Mondiale pour l’Environnement et le Développement) dans les grands organismes internationaux => il définit le DD comme étant un développement pérenne, sur le temps long, basé sur les principes de solidarité entre les territoires et entre les générations. Puis il passe dans la sphère social lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Désormais de plus en plus utilisé à toutes les échelles et dans tous les domaines, ce concept fait cependant l’objet d’une mise en pratique hésitante : certes à toutes les échelles, prise de mesures de réduction de la pollution ou des inégalités => protocole de Kyoto concernant les gaz à effet de serre (2001), Agenda 21 (plan d’action adopté lors du Sommet de Rio et destiné à mettre concrètement en pratique les principes du DD, notamment par des mesures prises au niveau des collectivités locales), bioéthanol, ville durable avec la charte d’Aalborg ratifiée en 2002 par plusieurs villes européennes (nouvel urbanisme permettant la participation active des citoyens, la mixité sociale et des activités et contre la pollution) … Mais de nombreux Etats ne sont pas prêts à aller à l’encontre de leurs intérêts économiques immédiats (cf Chine ou Etats-Unis qui n’ont pas ratifiés le protocole de Kyoto). L’Union Européenne est largement en tête pour la prise en compte de ces préoccupations. 4°) L’antimondialisation ou le choc des civilisations ? Et la sphère culturelle ??? Certains spécialistes parlent d’américanisation du monde notamment au niveau des goûts alimentaires, vestimentaires mais aussi des langues (disparition de la moitié des langues en quelques décennies). Cependant l’uniformisation complète des pratiques culturelles ne semble pas être une réalité, acculturation plus que déculturation. Ainsi les anciennes logiques de découpage de l’espace mondial notamment les aire de civilisation restent pertinentes. Définition : entité géographique et historique (dans le temps long) englobant un ensemble de sociétés, présentant un certain nombre de traits culturels communs (valeurs, pratiques, croyances, représentations du monde…), de limites discontinues et incertaines. Les géographes ou politologues distinguent entre 7 et 9 aires de civilisations dominantes dans le monde, mais quel critère principal retenir pour les définir ??? Pendant longtemps, car nous étions dans un monde moderne (basé sur les techniques) => prise en compte des techniques pour définir ces civilisations (civilisation pastorale en Afrique subsaharienne, civilisation hydraulique en Asie, civilisation industrielle en Occident). Mais depuis les années 1990 => effondrement du communisme a favorisé le retour du religieux donc la religion devient le facteur dominant pour définir ces aires de civilisations => S. Huntington, Le choc des civilisations, 1996, « civilisation judéo-chrétienne », « civilisation orthodoxe » (quid de l’asiatisme des russes ???) Pour cet auteur la mondialisation n’est pas possible car les civilisations occidentales et musulmanes ne peuvent pas s’entendre, les seuls types de relations étant l’affrontement, affrontement qui deviendrait apocalyptique en cas de mondialisation. Sa thèse a pris une ampleur considérable suite aux attentats du 11/09 perpétrés au nom d’un certain islam. Cependant thèse qui a été fortement remise en cause par les historiens et les géopolitologues - car depuis toujours, les civilisations ont multiplié les contacts et les pénétrations culturelles, même à travers les affrontements et les guerres, mais avant tout avec le commerce, la diffusion des idées philosophiques à la base de toutes les spiritualités, les traités de paix et d’entente… - Les attentats du 11/09 sont à replacer complètement dans la logique de la mondialisation libérale (utilisation des réseaux et des technologies, de la pauvreté et des inégalités comme terreau rassembleur, logique financière…) En réalité la mondialisation entraîne une double évolution paradoxale en terme culturel : - acculturation certaine, mondialisation de certains codes sociaux qui permettent de vivre dans un « village planétaire » mais les hommes ont besoin d’attache, comme les flux ont besoin de territoires => donc dynamique de différenciation accrue aujourd’hui, à l’intérieur même des Etats-Nations avec une volonté affichée de retour à la culture locale (cf augmentation du régionalisme en Europe) Conclusion : - Ainsi LA MONDIALISATION EN TANT QUE SYSTEME ECONOMIQUE apparaître être la meilleure forme d’organisation pensée par les hommes à l’heure actuelle pour produire des richesses. Elle utilise les échanges comme vecteur de cette production de richesses. L’espace mondialisé, ou système-monde, qui en est la projection géographique devient donc un monde où les flux et les réseaux sont dominants. Ils entraînent la déstructuration, la déconstruction de l’espace mondial traditionnel, dans ses échelles de perception (monde rétréci et rapide), dans la cohérence de ses territoires et orchestre une fragmentation accrue des territoires et des populations, et génère l’exclusion spatiale et sociale à toutes les échelles => hausse inégalée des inégalités dans une très grande proximité. - Mais la mondialisation doit être considérée aussi dans sa dimension historique : elle N’EST QU’UN PROCESSUS ECONOMIQUE CULTUREL ET CONTINGENT, elle ne constitue donc pas le terme du processus d’évolution et de progrès humain : elle n’est pas « la fin de l’histoire » => les contestations altermondialistes se focalisent de plus en plus sur cet aspect globalisant de la mondialisation. - Enfin la mondialisation correspond à un ETAT DE COMPLEXIFICATION DU MONDE PAR LA MULTIPLICATION DES ACTEURS ET DES ECHELLES DE COMPREHENSION, par l’augmentation de la rapidité du temps, mais aussi par une nouvelle ère culturelle ouverte depuis les années 1980 : la société post-moderne qui correspond à la fin de la croyance dans le tout technique, la fin de la certitude de la supériorité de l’homme => retour du religieux, société du risque, tensions accrues. système-monde correspond à une géographie de la complexité et des flux