Ces flux vont essentiellement dans le sens Sud-Nord ou Sud –Sud.
Ces flux profitent de lieux, de territoires comme les paradis fiscaux (îles Caïman, Liban avant guerre civile,
Sealand…) ou les zones franches, mais aussi à l’intérieur des Etats, ils arrivent à s’installer et à trouver, par la
force, une protection => Italie, mais aussi Russie où on estime que 40% du PIB serait contrôlé par la mafia.
Ainsi les flux et les échanges apparaissent-ils de plus en plus nombreux et variés, ils circulent tout autour du
monde mais suivant une logique économique particulière engendrée par la théorie néolibérale. Ils sont donc
différenciés et profitent avant tout aux pays producteurs de ce système-monde (= pays du Nord).
Enfin ces échanges sont avant tout guidés par les flux d’informations. En effet, dans un monde d’échanges,
l’information est à la base de toute puissance et de toute intégration. La révolution informationnelle est donc
fondamentale pour comprendre le système-monde, l’augmentation et l’accélération des flux : elle est donc à
l’origine d’une RECOMPOSITION DE L’ESPACE MONDIAL en ayant créé un monde de flux et de réseaux, mais un monde
hiérarchisé : un espace (un Etat, une ville…tout acteur spatial ou ensemble d’acteurs) a une place dans la
mondialisation, et dans l’espace mondialisé, en fonction de sa capacité à produire des informations, à les détenir,
à les analyser, à les rassembler => cf cours sur Etats-Unis
Ainsi la géographie de l’information n’est pas plus égale que les autres, malgré l’illusion que peut parfois créer la
révolution internet => ainsi la chaîne informative est puissamment contrôlée par des oligopoles issus des pôles de
la mondialisation (AOL Time Warner, Vivendi Universal, News Corporation) => la fracture technologique renforce-t-elle
les disparités spatiales mondiales.
=> si le monde est désormais façonné, réalisé, par les flux, que deviennent les territoires, anciens pôles de
production et d’analyse du monde ? Est-on dans un monde en réseaux, soit supraterritorial ?
B) ET LES TERRITOIRES ?
définition : un territoire est un espace approprié, socialisé par une société qui s’y projette et donc
l’aménage et le borne. Il est donc statique (coordonnées absolues) et en ce sens contraire aux flux, mais il
est aussi dynamique, car un sentiment d’appropriation évolue au gré des dynamiques culturelles et
globales. Il se comprend à plusieurs échelles : locale, nationale ou régionale.
En réalité, la géographie des flux, la géographie de la mondialisation est toujours ancrée à des espaces clés,
DES PÔLES, que les acteurs spatiaux (politiques, économiques, idéologiques, financiers…) vont vouloir s’accaparer,
mais ces flux recomposent l’organisation de l’espace mondial en créant de nouveaux territoires correspondant
aux pôles producteurs, aux centres d’impulsion de ces flux ; en parallèle elle tend à déstabiliser les anciennes
appropriations, notamment par l’effondrement des frontières étatiques.
1°) Les lieux de liens, espaces de production de richesses
La mondialisation étant liée à la révolution des Transports et de l’information, de nouveaux lieux de liens et
d’échanges ont vu le jour et sont devenus en quelques dizaines d’années des pôles inévitables de l’espace
mondialisé : les Hubs comme Chicago, Paris ou Londres (transport aérien pour les denrées périssables ou les
services), mais surtout les littoraux et les grandes métropoles portuaires (ZIP), essentiellement développée dans
les pôles de la Triade et les pays émergents, au cœur des routes maritimes mondiales (le commerce de
marchandises s’effectuent à 75% par la voie maritime). Même la mer devient un territoire intégré à la
mondialisation => cf terre-plein japonais ou ZEE créées en 1982.
Recherche aussi de l’intermodalité de manière à accroître les vitesses de chalandise => plate-forme
multimodales comme New-York, Tokyo, Los Angeles, Singapour, Hong Kong…
Ces espaces sont les plus productifs et donc les plus recherchés de l’espace mondialisé car au cœur des
échanges, ils sont ceux qui permettent le plus de création de richesses.
2°) Les lieux de l’économie ultralibérale au profit du Sud ?
D’autres espaces sont produits où les seules règles sont celles du néolibéralisme (donc restriction de l’espace
géographique à une seule de ces composantes) : les paradis fiscaux et les zones franches notamment redéploient
le système productif à échelle planétaire => ainsi les pays du Sud, où la législation est souvent beaucoup plus
souple, ont ils bénéficié de la mondialisation à travers ces espaces de non-droit. Ce sont surtout les FMN et les
organisations illicites qui profitent de ces espaces.
3°) Les métropoles au cœur de la mondialisation : les lieux organisateurs