GRF – Physique Chimie 2009 - 2010
Activités pédagogiques – Lycée Vallejo Olivier
Les poussières interstellaires
« La poussière dans un galaxie spirale normale ne représente qu’une infime partie de la masse de la
galaxie, environ 1% de la masse du milieu interstellaire, qui lui même ne représente que 10% de la masse
visible. Cependant elle joue un rôle déterminant dans le milieu interstellaire et pour l’observateur.
Les grains ne sont pas aisés à détecter, car ils n’absorbent pas à des fréquences bien précises comme des
atomes ou des ions constituant un gaz. On ne peut pas les détecter en spectroscopie ; des bandes larges
d’émission ou d’absorption sont cependant typiques de certaines classes de poussières.
Historiquement, la présence de ces poussières dans le milieu interstellaire a été suspectée lorsqu’on a
commencé à voir des "trous" dans la Voie Lactée. C’est du moins ce que suggéra William Herschel en
1780 en les interprétant comme conséquence d’un effet d’écran dû à de la matière sur la ligne de visée.
Par la suite, l’identification de nébuleuses par réflexion permit de visualiser directement dans certains
endroits cette matière. Dans ces nébuleuses, les poussières interstellaires sont rendues visibles car elles
réfléchissent la lumière des étoiles très chaudes et très brillantes situées dans le voisinage. En 1919,
l’analyse du spectre de ces nébuleuses montra que celui-ci était identique à celui des étoiles excitatrices. Ceci
signifiait que la taille des particules réfléchissant la lumière était au moins égale à sa longueur d’onde. En
d’autres termes, c’était de la matière solide.
Cette hypothèse fut confirmée en 1923, lorsque la preuve fut apportée que l’absorption interstellaire due à
ces poussières ne changeait pas la couleur des étoiles. Il ne pouvait donc pas s’agir d’atomes, car sinon la
diffusion de la lumière aurait varié en 1/
λ
4
.
Les poussières interstellaires semblent composées d’un mélange de silicates divers (silicates d’aluminium, de
fer, de magnésium …), de carbone (sous forme de graphite) et de glaces diverses (eau, ammoniac,
méthane).
On peut représenter un grain interstellaire comme un noyau de silicates recouvert de glaces qui se sont
condensées à la surface. La taille de ces grains varie de quelques nanomètres à un micron environ (Mathis
et al. 1977), taille proche de la longueur d’onde du bleu (0,4
µ
m).
L’effet de cette poussière sur le rayonnement des étoiles va être de l’absorber dans les longueurs d’onde
proche de la taille des grains, c’est pourquoi on va parler de rougissement dû à la poussière. Le rouge est
moins absorbé que le bleu, les zones où la poussière est présente se distingueront donc par un excès dans le
rouge (par rapport à la couleur moyenne).
La formation de ces grains de poussière se fait dans les couches externes des étoiles géantes rouges, ils vont
ensuite être dispersés dans le milieu interstellaire par les vents violents qui précédent la phase de nébuleuse
planétaire (Salpeter 1977).
Une étoile comme le soleil va synthétiser en son cœur des éléments de plus en plus lourds au fur et à mesure
de son évolution, l’hélium, le carbone, l’oxygène, jusqu’au fer. Ces éléments vont être brassés à l’intérieur
de l’étoile grâce aux forts mouvements convectifs internes et ainsi pouvoir atteindre les zones externes de
l’étoile. »
Vallejo Olivier
« Etude approfondie de la galaxie spirale de type floculent
NGC 4414. Dynamique, milieu interstellaire et formation
d’étoiles. »