Certainesmaladiesémergentparmi lesautres. Ainsiles pestes
aviairesreprésentent 78,6 %des suspicions de maladies àplans
d’urgence. De même,pourles maladies horsplans d’urgence,
28,3 %des suspicions sont représentées parlafièvre charbonneuse
et 15,09% par dessuspicions de rage chez descarnivores
domestiques.
ParailleurslaFigure 2 quireprésente l’évolution saisonnière des
notifications reçues àlaDGAL/MUS, montreque le printemps
et l’étéconstituent despériodesàfortesnotifications.S’iln’est
paspossible d’en tirerdes conclusions àcestade compte tenu du
caractèrenouveau de cesnotifications débutées en 2010,onpeut
toutefois noterque pour certaines maladies l’augmentation des
notifications peut être corrélée avec lesimportations de carnivores
domestiques(retourdevacances), ou bientoutsimplementau
cyclenaturel de certaines espèces (chiroptères parexemple).
Mis en placerécemment, le dispositifdenotification desalertes
dans le domainedelasanté animaledoit,pourpouvoir être valorisé
au-delàdes actions immédiatesfaisant suiteàune suspicion,
devenirunoutilpermettantdedisposer d’informations fiables et
exhaustivespourles maladies en question. Il souligne l’importance
du trépiedsanitaire représenté par leséleveurs, lesvétérinaires
et leslaboratoires, afin de prévenir lesmaladiesàleur source et
invite àrester vigilant face auxdiversesmenaces d’introduction
de certaines maladies sur le territoire national.
Brève. Chenille processionnairedupin,changementclimatiqueetimpacts sanitaires
Shortitem. Thepineprocessionary moth,climate change and health risks
JulieRivière (1)(julie.riviere@anses.fr),Barbara Dufour (2), François Moutou (3)
(1)Anses, Plateforme de surveillanceépidémiologiqueensanté animale, Maisons-Alfort.
(2)ENVA, Unitéderecherche d’épidémiologie desmaladies animales infectieuses(EPIMAI), Maisons-Alfort
(3)Anses, Laboratoire de santéanimaledeMaisons-Alfort
Mots clés:Chenille processionnairedupin,réchauffementclimatique, risques sanitaires
Keywords:pineprocessionarymoth,climate change, healthrisks
Lesconséquences du changementclimatiques’exprimentdans de nombreux domaines. L’agencenationale pour la recherche(ANR)alancé
un appel àprojets en 2007 sur l’impactdecephénomène complexesur la biodiversité. En réponse,unprogramme associantdes équipesde
l’Inra, du CNRS, de l’assistancepublique, de l’ENVA et de l’Afssa (del’époque)avait étéproposé.Intitulé«Anticipationdes effets du changement
climatique sur l’impactécologiqueetsanitaire d’insectes forestiers urticants»,acronyme URTICLIM (ANR 07BDIV013), ce programme avaitété
retenuetarriveaujourd’hui àson terme(1
er janvier2008-31 décembre2011).Leprogramme associant deséquipes françaisesetétrangèresaété
animéetcoordonné par AlainRoques(InraOrléans).
La chenille processionnaire du pin(Thaumetopoea pitycampa,famille desNotodontidae) se nourritessentiellementsur diverses espèces de pin
(Pinus sp.).Sarépartitionnaturelleest circumméditerranéenne.EnFranceelleétait limitéehistoriquementausud de la Loire.Depuisquelques
années, sa présenceaunorddevient de plus en plus régulièreetaprès quelques percées(Val-de-Marne notamment) son implantation en région
parisienne, très peuplée, sembleinévitable (Figure1).Leprojet, en s’appuyantsur ce constat, autilisé la progressionverslenorddelachenille
comme marqueur du changementclimatique, puis acherchéàdécrire cetteavancée, l’analyser et essayerdelamodéliser [1]. Comme cetteespèce
d’insectepeutavoir un impactécologiquesur lesarbresinfestés ainsique sanitaire via lespoilsurticants et allergènesdes chenilles, leséquipes
associées dans ce projet couvraient desdomainesallantdelabotanique àlaclimatologie en passant parl’entomologie, l’écologie,lazoologie,la
dynamiquedes populations,l’allergologie,laparasitologie,lamodélisation et l’épidémiologieanimale.Lecadreadministratif du projet apermis
d’associerdes équipesdes pays de la totalité de l’aire de répartitiondel’espèce(et d’uneespèceproche, T. wilkinsoni,Turquie,Syrie,Liban), et des
deux côtésdelaMéditerranée. Unesoixantaine de personnesreprésentant 20 pays ontparticipé àlaréunionfinale d’URTICLIM,tenue du 17 au
19 octobre2011enCorse.Des spécialistes de la chenille processionnaire du chêne (T. processionea), plus septentrionale, étaientégalementprésents.
Figure2.Évolution saisonnièredes notifications reçues en 2010
et 2011 (périodedejanvier 2010 àseptembre 2011)
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
2010
2011
18 Bulletin épidémiologique, santé animale et alimentationn
o47