Lecture du livre d`Ézékiel (47,1…9) Au cours d`une vision reçue du

Lecture du livre d’Ézékiel (47,1…9)
Au cours d’une vision reçue du Seigneur, l'homme qui me guidait me fit revenir à l'entrée du
Temple, et voici : sous le seuil du Temple, de l'eau jaillissait en direction de l'orient, puisque la
façade du Temple était du côté de l'orient. L'eau descendait du côté droit de la façade du
Temple, et passait au sud de l'autel. L'homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire
le tour par l'extérieur, jusqu'à la porte qui regarde vers l'orient, et là encore l'eau coulait du
côté droit.
Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l'orient, elle descend dans la vallée du Jourdain,
et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le
torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette
eau assainit tout ce qu'elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord
du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se
flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux,
car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »
Évangile de Jésus christ selon saint Jean (2,13-22)
Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem.
Il trouva installés dans le Temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les
changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs
bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux
marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une
maison de trafic. »
Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon
tourment.
Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois
jours tu le relèverais ! »
Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps.
Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils
crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.
HOMELIE
"Vous êtes le Temple de Dieu", écrit Saint Paul.
Cette phrase, nous ne pouvons en comprendre toute la portée qu'en faisant l'effort
d'entrer dans l'univers des hommes de la Bible.
Dans la Bible, en effet, le temple n'est pas un simple lieu où on se rassemble pour
prier.
C'est tout autre chose, bien plus: Le Temple, c'est LE LIEU DE LA PRESENCE DE
DIEU.
Le Temple, c'est Dieu parmi nous.
Dans la longue histoire des fils d'Israël, le Temple, c'est d'abord une simple tente de
bédouin, abritant l'arche d'alliance, et accompagnant le peuple de campement en
campement au cours de sa longue marche au désert.
Comme si Dieu était lui-même un bédouin, un nomade: on ne peut pas fixer Dieu.
Des siècles plus tard, le Temple, c'est celui de Salomon, à Jérusalem.
Une maison de pierres qui a été détruite, complètement rasée lors de la déportation
à Babylone.
Plus de Temple…. mais alors… plus de Dieu ???
Le prophète Ezéchiel a la vision d'un Temple nouveau, au sommet de Jérusalem,
d'où jaillissent des sources qui irriguent la terre entière.
Autrement dit, Ezéchiel comprend que le Temple, la présence de Dieu ne se limite
pas à un pays ou à un peuple: c'est la terre entière qui sera fécondée, irriguée par le
salut de Dieu.
Au temps de Jésus, le Temple est reconstruit.
Il est magnifique, gigantesque, tout neuf.
C'est l'œuvre du roi Hérode, qui ne lésinait pas sur les moyens.
Plusieurs fois par an, d'immenses pèlerinages.
Tout Juif, qu'il habite en Palestine ou hors frontières, se doit d'aller au Temple à
Jérusalem.
Là est la présence de Dieu. Là seulement, il peut adorer Dieu.
Jésus, en bon pratiquant, participe à ces pèlerinages.
L'Evangile de St Jean évoque plusieurs montées à Jérusalem, à l'occasion de
diverses fêtes.
Mais la première rencontre est brutale:
"Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic".
Le Temple, la présence de Dieu, ne s'accommode pas des basses compromissions
humaines, des vaines intercessions à base de sacrifices. Adorer Dieu, c'est le
rencontrer en toute vérité.
Mais surtout, désormais, c'est lui, Jésus, le Christ, qui est le Nouveau Temple, la
présence de Dieu parmi les hommes:
"Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai".
Sur la croix, Jésus accomplit la prophétie d'Ezéchiel.
Un soldat frappe son cadavre d'un coup de lance; "aussitôt, écrit Saint Jean, il en
sortit du sang et de l'eau".1
Le Temple, c'est Jésus crucifié.
L'eau, c'est la source du salut, qui irrigue et féconde la terre entière.
L'eau, c'est encore l'eau du baptême.
1Jn19,34
Nous qui l'avons reçue, nous sommes, à notre tour, le Temple de Dieu, sa présence
parmi les hommes aujourd'hui.
Lourde responsabilité que nous rappelle Saint Paul:
"N'oubliez pas que vous êtes le Temple de Dieu"……
Alors voilà ce qui peut donner sens à la fête d'aujourd'hui: nous ne fêtons pas un
bâtiment, aussi respectable soit-il, nous célébrons le Corps du Christ tel qu'il se
manifeste en ceux qui ont reçu le baptême.
Nous sommes le Corps du Christ, nous sommes le Temple, la présence de Dieu…
Lourde responsabilité… dont nous sommes indignes, mais dont le Seigneur nous
rend digne.
Ce corps, il nous revient de ne pas le mutiler, de ne pas le diviser.
Et c'est une des missions du pape d'y veiller. On a pu écrire que "L'évêque de Rome,
a pour ministère, outre la charge de son propre diocèse, le service de la charité et de
l'unité de l'Eglise entière. Sa cathédrale est dès lors un signe dont la portée dépasse
de loin les limites de la Ville [de Rome]. En commémorer la dédicace, c'est proclamer
l'unité et la communion de toutes les Eglises dans la communion du pape, "pasteur
de tous les fidèles", "serviteur des serviteurs de Dieu2"."
Alors notre fête, c'est à la fois la fête du peuple de Dieu qui est corps du Christ et la
fête de l'Eglise, sans cesse appelée à l'unité par le ministère du pape, évêque de
Rome.
Puissions-nous toujours faire vivre cette unité, non seulement dans notre vie
d'Eglise, mais aussi dans notre vie de chaque jour.
2Missel dominical Brepols 1997 p.1378
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