Les Calanques - Muséum d`Histoire Naturelle de Marseille

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La
biodiversité
Le Massif des Calanques
À cheval entre Marseille et Cassis, le Massif des Calanques
est un vaste espace naturel, où se mêlent le ciel, la mer
et les montagnes.
Un peu d’histoire géologique
Les Calanques sont constituées de roches calcaires, accumulées au fond des mers
du Secondaire (-250 à -65 millions dannées). Depuis le Tertiaire se succèdent des crises
tectoniques entraînant d’importantes déformations.
Des surélévations
de plusieurs centaines
de mètres de roches,
des nivellements
et érosions, des variations
du niveau marin façonnent
petit à petit des canyons
étroits et abrupts, qui
regagnés par la mer,
constituent aujourd’hui
le faciès typique
des Calanques.
Trois milieux pour un territoire
La côte est un territoire hétérogène de garrigues et de falaises calcaires
soumis au feu, à la sécheresse et aux vents.
Les îles constituent un modèle réduit du milieu terrestre fortement dépendant
du milieu marin, soumises aux embruns et à la sécheresse, dont découle
des écosystèmes particuliers avec un fort endémisme.
Le milieu marin est caractérisé par ses falaises sous-marines, peuplées d’une vie
caractéristique et appelées « tombants à corraligènes » et ses prairies à posidonies.
Enjeux économiques et culturels
La diminution des prises de pêche a entraîné des modications de comportement
des collectivités favorisant une meilleure gestion des ressources marines.
Les Calanques du fait de la diversité des paysages et des habitats sont un lieu
privilégié pour les activités humaines, tant dans des pratiques traditionnelles,
dans lexploitation de ressources ou dans les activités de loisirs.
Depuis 1999, plusieurs agglomérations travaillent à la création d’un parc national,
pour une gestion concerté du patrimoine des Calanques.
Les falaises urgoniennes. © Anne-Laure CLEMENT Les Calanques. Espace naturel de plus de 5 000 ha, sétend sur plus
de 20 km de long et 4 km de large entre le sud-ouest de Marseille et Cassis.
© Laurence DELACHAUME
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Formation des calanques (Schéma théorique et interprétatif)
2 3
Paysage probable du massif à la n du Miocène
(5 M.a). Après une très longue période
d’érosion, le relief est usé, l’altitude générale
est très basse.
Vers la limite Pliocène-Quaternaire (1,5 M.a.),
un mouvement tectonique surélève la région
de plusieurs centaines de mètres.
Ce phénomène est périodiquement accentué
par les glaciations qui provoquent l’abaisse-
ment du niveau marin. Lérosion reprend :
le réseaux de ravins se surcreuse profondément
tandis que les phénomènes karstiques se
développent. Ce bloc diagramme 2 représente
la situation d’il y a quelques dizaines de milliers
d’années : le niveau marin est à 150 à 200 m
au dessous du niveau actuel.
Au stade actuel (période chaude), le niveau
de la mer est remon, noyant la partie aval des
ravins (calanques) ainsi que de nombreuses
cavités karstiques telle que la Grotte Cosquer.
Le niveau marin de chacune de ces trois
périodes est indiqué par un tireté gras 0.
Le guré « moellon » represente le Crétacé
inférieur (Urgonien et Hauterivien), les hachures
serrées à Crétacé moyen (Aptien-Cénomanien).
Orpin du littoral,
Sedum litoreum
© Anne-Laure CLEMENT
Aigle de Bonelli,
Aquila fasciata
© CEEP / Bastien Chaix
Sabline de Provence,
Arenaria provincialis
© CEEP / Yannick Tranchant
Poulpe commun,
Octopus vulgaris
© Anne-Laure CLEMENT
Gorgone bicolore,
Paramuricea clavata
© Anne-Laure CLEMENT
Doris céleste,
Hypselodoris orsinii
© Anne-Laure CLEMENT
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La
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Les îles des Calanques
Linsularité, responsable de lisolement génétique
des populations, inuence et fragilise la biodiversité des îles,
caractérisée par un fort taux dendémisme.
Flore et insectes
Plus de 350 espèces végétales se répartissent
en fonction de leur résistance à la salinité.
16 espèces sont protégées, dont 8 absentes
du continent.
Les archipels, du fait de leur isolement, du climat
et de leur ore, abritent des communautés
dinsectes remarquables.
Plus de 275 espèces y ont été
recensées, dont 20 dintérêt
patrimonial majeur.
Oiseaux
Les îles de larchipel de Riou sont les seules en France
où nichent trois espèces d’oiseaux marins pélagiques de
Méditerranée, dont la tranquillité est assuré depuis 2003 par
le classement en Réserve Naturelle Nationale (Pun cendré,
Pun de Méditerranée et Océanite tempête).
Lavifaune nicheuse des falaises compte des espèces
de grand intérêt, comme le Merle bleu, le Martinet à ventre
blanc, le Martinet pâle sur Riou et au Frioul, ainsi que deux
rapaces, le Faucon pèlerin et le Hibou Grand-duc.Les îles de Marseille servent détape
à de nombreux oiseaux migrateurs qui traversent la Méditerranée (environ 140 espèces).
Quelques intrus ?
Dautres espèces sont des témoins de l’histoire
de ces îles, liés aux mises en quarantaine des navires
abordant le port de Marseille comme le coléoptère
Zophosis punctata et le Rat noir, ou introduites
volontairement, comme le Lapin de garenne et le chat.
Rares sont les mammifères indigènes présents dans
les îles, à part la Musaraigne des jardins
et la Chauve-souris d’Europe.
Plante exposé aux embruns,
l’Astragale de Marseille, Astragalus tragacantha.
4 espèces halorésistante structurent
les formations végétales soumises aux embruns :
Astragalus tragacatha, Thymelaea tartonraira,
Plantago subulata, Helianthemum syriacum.
© CEEP/Yannick Tranchant
Phyllodactyle d’europe, Phyllodactylus europaeus.
© CEEP/Jacques-Yves Dardun
5 espèces de lézards et serpents sont présentes dans les îles
des Calanques : le Lézard des murailles (Podarcis muralis),
le Lézard sicilien (Podarcis sicula), le Phyllodactyle d’Europe
(Phyllodactylus europaea), la Coronelle girondine (Coronella
girondica), la Couleuvre de Montpellier (Malpolon
monspessulanus).
Parmi les 4 espèces endémiques (non conrmées ailleurs
en France) : la punaise (Quilnus subsimilis) est présente
sur le Frioul. Les autres espèces endémique sont
le carabique Orthome barbareb (Orthomus barbarus),
le méloïde (Zonitis frenancastroi) et le ténébrionide
(Zophosis errans).© ??????????????????
Le Cormoran huppé méditerranéen
(Phalacrocorax aristotelis desmarestii)
se reproduit principalement sur l’île de Riou,
l’archipel abritant la seule colonie française
(hors Corse).
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La
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Le milieu terrestre
Les falaises, les éboulis et les grottes séparent les garrigues,
les landes, les pelouses et la forêt littorale de la mer.
Terres de contrastes
Sur le littoral aux sols plus ou moins ssurés, décapés et au relief tourmenté,
les variations des conditions de milieu
et les contraintes ne manquent pas.
Lumière, température, apport en sel
et vent font de cette portion de terre
un lieu de grand intérêt biologique,
où chaque espèce ….
Structuré le long d’un fort gradient
de salinité, lié aux embruns, les espèces
végétales sont spécialisées et adaptées
aux contraintes du terrain.
Parmi elles 22 espèces sont protégées
aux niveaux régional et national.
Le pin d’Alep
Emblématique du littoral, il colonise
les sols superciels et peu profonds, peu
évolués. Il sagit de lespèce indigène
la mieux adaptée à la sécheresse.
Le facteur limitant son aire potentielle
est dorigine climatique.
Déformés par le vent chargé dembruns,
ou anémomorphosés, ils sont souvent
beaucoup plus âgés que leur petite taille
ne le laisse supposer (plus de 180 ans).
Terres de contraintes
Dans lintérieur des terres, garrigues, landes et pelouses sont des habitats voués
à rester à ce stade en l’absence d’intervention humaine. Ils sont à un seuil de blocage
de la dynamique naturelle sous leet du climat et de paramètres physiques
qui empêchent l’installation progressive de la forêt.
Le feu est l’une des contraintes importantes sur l’évolution des habitats.
En eet, le cumul des surfaces ayant brûlé entre 1964 et 2004 dans le massif
atteint plus de 100% de la surface du massif.
Un habitat d’intérêt patrimonial : la « garrigue en peau de léopard ».
Il s’agit de la mosaïque d’habitats rocheux et de garrigues écorchées,
qui résulte de la géologie, de la typographie du terrain ainsi que
de la qualité du sol et des espèces végétales représentées.
Il en résulte une innité de physionomie en particulier sur les sites
les plus accidentés et minéraux. © GIP des Calanques
© Philippe Richaud
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La
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Le milieu marin
62 espèces animales et végétales marines dintérêt
patrimonial ont été recensées dans les Calanques, dont
deux tiers soumises à un statut de protection.
Les Calanques se caractérisent par une grande richesse faunistique du fait de
la variabilité des habitats, orant ainsi sur un même territoire une vision de la plupart
des écosystèmes de Méditerranée. Les espèces patrimoniales présentes se répartissent
en trois types d’intérêt : celles marquant les paysages sous-marins, les espèces rares
ou endémiques et enn celles recherchées pour leur intérêt économique.
Les tombants
à coralligène
Les falaises sous-marines sont structurées
des strates d’algues calciées, dans et sur lesquelles
vivent de nombreuses espèces comme gorgones,
éponges, poissons cartilagineux, mollusques,
crustacés
L’herbier à Posidonies,
un habitat prioritaire
Posidonia oceanica
est une phanérogame marine
endémique de la Méditerranée.
Elle se développe depuis la surface
jusquà 40 m de profondeur en prairies.
Sa présence et son étendue témoignent de
léquilibre écologique des fonds littoraux.
Grâce à une importante production doxygène,
l’herbier intervient sur la qualité des eaux
littorales, ainsi que sur leur transparence par
le piégeage de sédiments. Lieu de gîte,
de reproduction et de nurseries, l’herbier
se trouve à la base de nombreuses chaînes
alimentaires, par une formidable production
de biomasse animale et végétale.
Il apparaît que la préservation des herbiers
est un élément majeur du maintien
des équilibres littoraux méditerranéens,
tant biologiques que physiques.
Éponge carnivore, Asbestopluma hypogea © Jean VACELET
Parmi les espèces rares ou endémiques, certaines éponges vivent
uniquement dans des grottes Petrobiona massiliana, Aplysina cavernicola,
Asbestopluma hypogea.
Gorgone Eunicella cavolinii sur un tombant à coralligène.
©Anne-Laure CLEMENT
Parmi les espèces marquant les paysages sous-marins,
les gorgones : Eunicella cavolinii, E. singularis, E. verrucosa,
peuplent les tombants à coralligène.
Ici une scène de prédation
de l’éponge Asbestopluma hypogea
présente dans la grotte des 3PP
à la Ciotat.
Photo de la capture
d’un crustacé Hemimysis sp.
et début de la digestion, 2h30
après la capture de la proie.
Herbier de Posidonies. © Denis Glehen
Posidonia oceanica représente environ 700 hectares sur le territoire
des Calanques, soit 20% de la bande des 500m en mer.
Corail rouge, Corallium rubrum. © Anne-Laure CLEMENT
Lexploitation du corail rouge se fait dans le cadre d’une gestion spécique
qui interdit le prélèvement pour toute personne non habilitée.
Mérou brun, Epinephelus marginatus. © Christophe Kazmierski
Depuis 1993, un moratoire interdit la pêche du mérou sur les côtes françaises
de Méditerranée. Cette espèce est très recherchée par les plongeurs
dont ils sapprochent facilement.
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La
biodiversité
Ressource marine :
vers une meilleure gestion
Activité antique à Marseille, de plus en plus industrialisée
comme dans les grandes villes internationales, la pêche
subsiste en pratique artisanale dans les quartiers côtiers,
Montredon, Callelongue, Sormiou, Morgiou
Des stocks
en diminution
Comme ailleurs, face à la pression
de lindustrie de la pêche, les bancs
de poissons diminuent et obligent
les collectivités à réagir.
Suivant l’exemple du Parc marin
de la côte Bleue, la ville de Marseille
a développée le projet RECIF PRADO :
Réhabilitation Écologique, Concertée
et Innovante des Fonds Sableux par la Pose
de Récifs Articiels Diversiés et Optimisés.
Récifs et biodiversité
Le projet RECIF PRADO vise à augmenter et diversier
les populations marines entre les îles du Frioul et
la corniche. Lapport de modules permettant des habitants
diversiées assure limplantation d’espèces xées
(éponges, gorgones…), servant de refuge et nourriture
pour des crustacés, poissons et gastéropodes.
Les rendements de pêches sont au minimum multipliés
par un facteur 2. Dans un suivi des récifs comparables,
la biomasse est passée de 5,4 kg à 148,5 kg au cours
des cinq années qui ont suivi leur immersion.
La pêche
dans les Calanques
Dans le futur Parc national, des propositions
dencadrement de la pêche professionnelle et récréative
(quotas, tailles minimales de capture, périodes interdites..)
se feront en fonction de létat de santé des diérentes
espèces (poissons, oursins…). Pour les espèces rares ou
particulièrement vulnérables, des moratoires seront
proposés, permettant d’assurer leur survie.
Pêche au gangui, 1898-99, Jean Francis Auburtin,
Muséum d’histoire naturelle de Marseille
Parmi les diérentes techniques traditionnelles telles que le let trémail
calé au fond, les lets disposés en plein eau, la senne coulissante au lamparo,
le pallangre de surface ou de fond, la pêche en scaphandre à l’oursin ou
au corail, la pêche aux chaluts benthiques et pélagiques en cœur sera interdite
dans le Parc national des Calanques.
Tortue luth prise dans les lets d’un pêcheur
de Morgiou le 27 Août 2010. © GIP des Calanques
Parfois prises dans les lets, certaines espèces semblent
atypiques dans nos régions. La tortue luth a une aire
de répartition mondiale située dans des eaux
de température supérieure à 10°C.
Récif articiel. © ???????????
Les modules sont tous immergés
par des profondeurs de plus de 20 mètres.
Après concertation avec les équipes scientiques,
les dimensions et les positionnements
des récifs ont été déterminé an de ne pas avoir
d’incidence sur le régime des houles ou sur leurs
propagations, de ne pas modier les courants
marins et de navoir aucune incidence sur
le transit littoral des sables.
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