SNP – Les syndromes lobaires
III. Lésion du cortex préfrontal dorso-latéral
Elle donnent des troubles des fonctions exécutives.
Cette région est aussi impliquée dans la mise en place de stratégies pour coder et récupérer l'information (cf
cours sur la mémoire). On a donc aussi des troubles de l'encodage et de la récupération, et non pas du
stockage puisque cette tâche est dépendante des régions temporales internes.
IV. Lésion du cortex préfrontal mésial
Cela donne un « tableau pseudo-dépressif ». Le patient a une inertie comportementale et motrice. Il est
capable de rester une journée assis ou couché sans initier de mouvement particulier.
–Il a une réduction massive des activités auto-initiées : ne prend pas de propres initiatives motrices.
–Il présente des activités normales sur incitation. Cela met en évidence une dichotomie dans le domaine
de l'action entre l'action spontanée et l'action produite par une sollicitation externe.
–Le patient est apathique avec une très grande indifférence du point de vue affectif.
V. Lésion du cortex orbito-frontal
Qualifié de trouble « pseudo-psychopatique ». Ce cortex se situe juste au-dessus
du toit des orbites. Une lésion au niveau de ce cortex entraîne des déficits
particuliers.
On prend le cas de Phineas Gage : c'est un patient célèbre en
neuropsychologie. Il était ouvrier sur les chemins de fer aux États-Unis au milieu
du 18ème siècle. Il manipulait des barres à mine. Il y a eu une explosion lors d'un
chantier et Gage s'est pris une barre à mine qui lui transperça de part et d'autre le
crâne. Il est devenu aveugle d'un œil (événement miraculeux car il aurait pu
mourir) mais on constate aussi d'autres anomalies à la suite de son accident.
« Gage n’est plus Gage » (Observation médicale datant de 1868) :
« Têtu, capricieux, disproportionnellement euphorique par rapport à son
état antérieur, avec une instabilité affective et un comportement souvent puéril, une instabilité psychomotrice et
une incapacité à planifier son activité… L’équilibre, pour ainsi dire, entre facultés intellectuelles et ses
pulsions animales avait été aboli. Il était à présent d’humeur changeante; irrévérencieux; proférant parfois les
plus grossiers jurons; ne manifestant que peu de respect pour ses amis; supportant difficilement les contraintes
et les conseils lorsqu’ils venaient entraver ses désirs; formant quantité de projets aussitôt abandonnés dès
qu’arrêtés... Se comportant comme un enfant… Il employait un langage tellement grossier qu’on avertissait les
dames de ne pas rester longtemps en sa présence ».
→ Sa cognition reste intacte mais il y a des modifications majeures de son comportement.
Sur la base de son crâne conservé, certains chercheurs ont reconstitués le trajet de la barre à mine : passant par
le plancher de l'orbite et sortant par le sommet du crâne. On voit sur les images de droite que la structure
principalement abîmée est le cortex orbito-frontal. C'est une observation capitale : elle indique que les régions
orbito-frontales régulent les comportements d'instincts naturels.
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