Métamorphisme et roches métamorphiques La Terre est une planète géologiquement active. Très peu de terrains sont restés intacts depuis leur formation. Ils subissent l'influence des phénomènes géologiques ultérieurs à leur mise en place. Lors de cette remobilisation les roches vont être déformées, enfouies, transformées. C'est le métamorphisme. Le métamorphisme Il a lieu en profondeur, dans les entrailles de la Terre. N'importe quelle roche peut être métamorphisée. Ce peut être une roche sédimentaire, magmatique ou même une roche métamorphique déjà existante. Selon la nature de la roche de départ on distingue : le para-métamorphisme : c'est une roche sédimentaire qui est métamorphisée l'ortho-métamorphisme : c'est une roche magmatique qui est métamorphisée le poly-métamorphisme : c'est une roche métamorphique qui est métamorphisée Principe général Plus on s'enfonce sous terre, plus la température ambiante augmente. En moyenne l'augmentation est de 3°C tous les 100 mètres, c'est le gradient géothermique moyen. De même la pression augmente avec la profondeur. Si à la surface une température de 1000°C suffit à la fusion de la plupart des roches, en profondeur, cette valeur sera bien plus importante. En effet la pression va s'opposer à la fusion. Quand une roche s'enfonce, elle subit d'abord les phénomènes de la diagenèse puis au fur et à mesure que la température et la pression augmente, des réarrangements ioniques viennent perturber la structure de certains minéraux. Il y a alors métamorphisme. Le métamorphisme correspond à l'intervalle existant entre la diagenèse des sédiments (faible température et faible pression) et la fusion des roches (par anatexie). La transition entre diagenèse et métamorphisme est appelé Anchimétamorphisme. Ainsi le métamorphisme ne concerne que des roches solides. Malgré les transformations minéralogiques et structurales que subit la roche, celle-ci reste toujours à l'état solide. Des apports de liquide extérieur peuvent toutefois avoir lieu, entraînant la modification de la composition chimique de la roche par métasomatose. Les différents types de métamorphismes On peut distinguer 3 types de métamorphismes : Le métamorphisme d'impact : il se forme lors de l'impact d'une météorite. On y retrouve une forme de silice de très haute pression, la coésite, ainsi que des phases vitreuses montrant une fusion. Le métamorphisme de contact : Les roches sont métamorphisées au contact d'un granite intrusif (ou discordant). C'est principalement la température qui intervient ici, il y a peu de déformation liée à la pression. L'intrusion du magma, en poussant les terrains déjà en place, peut toutefois induire une schistosité. Il n'y a souvent qu'un réarrangement minéralogique sans échange avec d'autres corps que la roche originelle (métamorphisme isochimique). C'est la chaleur du magma qui est responsable de la transformation des roches qui l'entourent. La zone métamorphisée est réduite et dessine une auréole de métamorphisme autour du magma refroidi. Exemple : Le granite de Flamanville : on y observe des schistes sédimentaires, puis des schistes tachetés (apparition de cordièrite), des schistes noduleux et micacés (il y a perte de la structure orienté de la roche et apparition d'andalousite), et puis des cornéennes (pas d'orientation préférentielle des micas et de l'andalousite) au contact du granite. Le métamorphisme régional : il correspond à des zones métamorphisées de plus de 10 km. On peut y observer une succession de terrains de plus en plus métamorphisés de même qu'une schistosité de plus en plus poussée. Cela peut aboutir à un début de fusion (Migmatite) voire même à une fusion complète de la roche (Anatectite). Le granite obtenu est alors concordant (il n'y a pas de limite franche avec l'encaissant). La principale cause de ce type de métamorphisme est d'origine tectonique. C'est pourquoi les minéraux de ces roches métamorphiques sont souvent aplatis et orientés le long des plans de foliation. Les facteurs du métamorphisme Les principaux sont la température et la pression, mais il en existe d'autres qu'il ne faut pas négliger. Température Une augmentation de température se traduit par une perte d'eau. Cette augmentation a plusieurs origines, elle peut avoir lieu : par enfouissement : l'augmentation se fait selon le gradient géothermique (3°C /100m), mais il existe des variations selon les zones : les cratons, régions peu actives du globe, appelées aussi boucliers, ont un gradient faible (1°C /100m), les zones actives ont au contraire un gradient élevé (10°C /100m), de même que les zones montagneuses fraîchement érodées où, par équilibre isostatique, le gradient géothermique s'est élevé. par friction : dans les zones de subduction, l'enfoncement d'une plaque froide entraîne une chute des isothermes au niveau de la fosse océanique puis leurs remontées rapide. L'échauffement provoque la libération d'eau par la croûte subductée. Pour les autres phénomènes tectoniques (chevauchement, nappe, décrochement ), c'est uniquement les zones en contact qui sont affectées. En ce qui concerne les obduction où c'est une croûte jeune et chaude qui recouvre une croûte froide, le métamorphisme est rétrograde (l'intensité décroît avec la profondeur). par intrusion magmatique : c'est le cas des métamorphismes de contact. Pression L'augmentation de pression peut avoir différentes origines : lithostatique : elle est due au poids des roches accumulées par subsidence sédimentaire, par subduction ou par chevauchement et charriage. Elle entraîne une compaction et la diagenèse. La pression lithostatique des sédiments (2,5 kilos pour une colonne de 10 m sur 1cm2) ainsi que des phénomènes tectoniques permet l'enfoncement des roches dans la croûte. hydrostatique : C'est la pression des fluides (CO2, H2O). Elle intervient surtout lors de leur libération. pression de contrainte : Ce sont les pressions orientées par des phénomènes tectoniques. Facteurs chimiques Généralement le métamorphisme est isochimique : les minéraux qui apparaissent se forment à partir de la même composition de ceux de la roche d'origine (on ne tient pas compte des pertes de fluides). Les roches formées de cette façon sont appelées ectinites. En cas de métasomatose (remplacement d'éléments par d'autres), c'est le plus souvent l'eau et le CO2 qui interviennent. Facteurs déclenchants Le métamorphisme n'est pas uniforme dans une roche, certaines zones peuvent ne pas le subir (elles permettent d'ailleurs de servir de témoins). En effet les minéraux restent en équilibre métastable tout au long du métamorphisme et seules les zones où il y a eu déstabilisation se sont transformées. Pour des métamorphismes faibles, de basse température, une déformation suffit à la déstabilisation, pour un métamorphisme de haute température les roches ne sont conservées dans leur état d'origine que si il n'y a pas de fluides. Les roches métamorphiques Structure des roches métamorphiques Les roches métamorphiques subissent souvent des déformations. Ces contraintes entraînent l'apparition de structures particulières dans la roche. On peut en distinguer 3 types qui se succèdent avec l'intensité du métamorphisme : Une stratification qui est issue des phénomènes de sédimentation. Elle est perpendiculaire aux forces en jeu (pression lithostatique). Elle concerne le débit de la roche. Une schistosité où la roche se débite en feuillets de même composition minéralogique. Cette disposition apparait à partir de 5 km de profondeur. Elle peut apparaître lors de la diagenèse (pression lithostatique) mais elle est souvent à relier aux contraintes tectoniques. Le plus souvent la schistosité est perpendiculaire ou oblique aux forces en jeu. Une foliation où certains minéraux de la roches se transforment. Les nouveaux minéraux qui apparaissent s'aplatissent et s'orientent selon la direction de la schistosité. Ils peuvent se regrouper sous forme de lit. Le front de foliation serait situé vers 10 Km de profondeur. (Micaschistes, gneiss). Au cours du métamorphisme, une même roche subit des modifications minéralogiques. Certains minéraux apparaissent, d'autres disparaissent. Or les minéraux n'apparaissent que dans certaines conditions de températures et de pressions, ce que l'on appelle leur domaine de stabilité. Pour éviter des erreurs d'interprétations en n'étudiant qu'un seul minéral, on a défini des paragenèses. En fait on observe non pas un minéral, mais une association de minéral, ou paragenèse. Les séries métamorphiques Au niveau du métamorphisme régional il est souvent possible de voir les différentes étapes de transformation des roches. Ces étapes sont caractérisées par la formation de certains minéraux dont la nature dépend de la roche de départ. Ainsi certaines roches sont caractéristiques d'une série métamorphique (d'après Pomerol): Roches sédimentaires Roches ignées Argiles ou pélites Grès Calcaires ou dolomies Marnes Granites Gabbros Phyllades Schistes Quartzites Marbres Chloritoschistes et cipolins Apparition Micashistes d'épidote Micashistes à 2 micas Gneiss à 2 micas Leptynites Serpentinites Amphibolites et pyroxénites Orthogneiss Amphibolites et pyroxénites Leptynites à cordiérites et leptynites à grenat Classification des métamorphismes On ne peut pas à proprement parler trouver une classification simple de roches métamorphiques. Il s'agit plutôt de trouver ses conditions de formation. Les isogrades Ce sont des zones qui définissent un degré d'intensité dans le métamorphisme. Elles sont caractérisées par l'apparition successive de certains minéraux. Par exemple dans la succession chlorite, biotite, staurotide, disthène et sillimanite une zone où apparait la biotite et la chlorite sera moins métamorphisée qu'une zone où apparaît aussi le staurotide. Les zones de métamorphisme Elles permettent d'établir une classification en fonction de l'intensité du métamorphisme ramenée à la profondeur : L'anchizone : C'est la zone intermédiaire entre diagenèse et métamorphisme. L'épizone : Elle correspond au métamorphisme de basse pression et de température faible (300 à 500°C). On y trouve de nombreux minéraux hydroxylés. La mésozone : Elle caractérise un métamorphisme moyen, avec appartition de biotite, muscovite, staurotide, amphiboles et disthène. La catazone : Elle correspond à un métamorphisme intense. Température et pression y sont élevées mais il y a peu de contraintes. Les minéraux que l'on y trouve sont la sillimanite, l'andalousite, les grenats et les pyroxènes ainsi que des plagioclases. Les faciès métamorphiques Cette classification s'intéresse à l'ensemble des minéraux et non plus qu'aux minéraux alumineux. Un faciès est un regroupement de minéraux possédant des conditions de formations voisines et qui caractérisent plus ou moins la composition de la roche. MINERAUX CARACTERISTIQUES FACIES Schistes vert Albite, épidote Amphibolite Hornblende Granulite Pyroxène, grenat Schistes bleus Glaucophane, lawsonite Eclogite Pyroxène sodique, grenat Ces faciès permettent de caractériser facilement une roche métamorphique et ainsi de déterminer ses conditions de formation. Ils n'impliquent pas forcément la présence du minéral pris en référence dans cette classification. Les climats métamorphiques Ils concernent la succession des étapes d'un métamorphisme. Selon son origine un métamorphisme ne va pas évoluer de la même façon. On peut considérer plusieurs climats métamorphiques. Ils sont définis selon : un métamorphisme de basse pression et haute température (Type Abukuma) : Il est caractérisé par le passage Andalousite/Sillimanite et la fréquence de la cordièrite. Il correspond à un gradient géothermique important (10°C /100m). Ce climat concerne le métamorphisme de contact ou celui qui a lieu dans les zones de friction. un métamorphisme de pression et température moyennes (Type Barrowien) : Il est caractérisé par le passage Disthène/Sillimanite et la fréquence du grenat. Il correspond à un gradient géothermique normal (3°C /100m). ( Ce climat concerne le métamorphisme localisé dans les orogènes de collision. un métamorphisme de haute pression : Caractérisé par la présence de schistes bleus, il correspond à un gradient faible (1°C /100m). Ce climat concerne le métamorphisme d'enfouissement, de subduction, ou d'obduction. Le métamorphisme peut être prograde (croissant), rétrograde (décroissant), ceci ne concerne que la même phase de métamorphisme. Le rétrométamorphisme correspond à la transformation d'une roche métamorphique (par un métamorphisme ultérieur) dans un faciès minéral plus faible que celui de la roche de départ. (ex : une amphibolite donne une chlorite) Si on regarde l'évolution des ophiolites alpines ont peut voir différents stades de métamorphisme : LES ROCHES METAMORPHIQUES 1. Définition du métamorphisme Le métamorphisme est l'ensemble des processus qui induisent des modifications minéralogiques et texturales d'une roche, à l'état solide et sous l'effet de la température, de la pression et des fluides. 2. Les conditions du métamorphisme - Les types de métamorphisme Le métamorphisme s'étend d'environ 200°C (limite entre diagenèse et métamorphisme) et la limite de fusion des roches (l'anatexie). La limite supérieure est variable selon la teneur en eau de la roche (limites 1 et 2 du diagramme cidessous). On distingue : Le dynamo-métamorphisme : qui est dû à l'effet de la pression (roches intensément déformées avec relativement peu de néoformations de minéraux. Il s'agit de roches telles que les cataclasites ou les roches formées lors des impacts de météorites Le métamorphisme de contact : est dû essentiellement à l'effet de la température. Il se développe dans les roches encaissantes autour des masses magmatiques chaudes Entre les deux se développe le métamorphisme régional, qui est lié à des facteurs géodynamiques. Domaine température-pression du métamorphisme. E = épizone; M = mésozone ; C = catazone (Notez que la catazone correspond au domaine de fusion des roches saturées en eau. Le domaine à gauche de l'épizone est le domaine de la diagenèse 3. La nature de la roche initiale La roche initiale est appelée protolithe; elle peut être d'origine sédimentaire (roche paradérivée) ou ignée (roche orthodérivée). Lorsqu'il n'existe plus aucune indication de la nature de la roche intiale, il est parfois possible de l'identifier à partir de la composition chimique globale de la roche (à condition que les modifications chimiques ne soient pas trop importantes, voir infra). 4. Les modifications dûes au métamorphisme • Modifications texturales Elles se manifestent par l'apparition de textures orientées (schistosité ou clivage, textures lépidoblastique ou nématoblastique) ou non (texture granoblastique) ou d'alternance de lits de minéralogie différente(foliation). Texture nématoblastique Texture granoblastique Texture lépidoblastique • Modifications chimiques (métasomatisme) Elles s'expriment par une modification de la chimie globale de la roche. Ces modifications sont souvent dûes à des apports ou des départs par les fluides. • Modifications minéralogiques Réaction minéralogique, paragénèse et assemblage Les minéraux stables dans la roche initiale subissent des réactions chimiques qui font apparaître de nouvelles associations de minéraux, appelées paragénèses. Ex. : Muscovite + quartz -> feldspath potassique + andalousite + H2O Cette réaction est une réaction de déstabilisation de la muscovite en présence de quartz et d'apparition de feldspath potassique et d'andalousite (ainsi que de l'eau). L'ancienne paragénèse est donc : muscovite + quartz; la nouvelle paragénèse est feldspath potassique et andalousite. La réaction se développe jusqu'à épuisement de l'un des minéraux réactants (muscovite ou quartz; en général le quartz est plus abondant). A la fin, on se retrouve donc avec comme minéraux : feldspath potassique, andalousite (formés lors de la réaction) et quartz (en excès) ; l'ensemble de ces minéraux forme un assemblage (différent de la paragénèse, puisqu'il comprend aussi les minéraux en excès). Les transformations polymorphiques sont des modifications de la structure d'un minéral sans changement de sa composition minéralogique : c'est le cas des silicates d'alumine (alumino-silicates) de formule générale SiAl2O5 (andalousite, disthène, sillimanite). • L’isograde Sur le terrain, il est possible de "suivre" la réaction chimique. On observe d'abord des roches présentant la paragénèse muscovite + quartz; puis, on observe des roches sans muscovite, mais avec feldspath potassique et andalousite. On a alors passé la limite des roches avec muscovite et des roches sans muscovite. On appelle isograde cette limite sur le terrain. On appelle isograde moins (-), un isograde de disparition d'un minéral et isograde plus (+) un isograde d'apparition d'un minéral. Dans l'exemple ci-dessus, l'isograde Mu(-) correspond à l'isograde FK(+) et And(+). Exercice : Quatre échantillons ont été prélevés sur le terrain (A, B, C et D; voir carte). On observe les minéraux suivants : B et D : quartzarénite dolomitique A et C : roche métamorphique à diopside et quartz 1. Etablir la réaction chimique. 2. Quel est le minéral en excès. 3. Localiser l'isograde d'apparition du diopside sur la carte. Réponse à l'exercice • Les fluides Dans la réaction traitée précédemment (Muscovite + quartz -> feldspath potassique + andalousite + H2O), apparaît le constituant H2O, qui fait partie de la phase fluide (réaction dedéshydratation). L'eau formée est un élément important dans le métamorphisme car : elle est un vecteur de chaleur elle est un vecteur de matière elle diminue le point de fusion des roches qui peuvent atteindre plus tôt l'état fondu (anatexie). Les fluides anciens dans les roches métamorphiques peuvent être caractérisés par l'étude des inclusions fluides. Il s'agit de micro-cavités (<10-50 µm) des minéraux ayant piégé un petit volume de fluide présent dans la roche. 5. Les faciès métamorphiques Un faciès métamorphique regroupe les paragénèses minérales caractéristiques d'un domaine pression-température déterminé. Les principaux faciès métamorphiques sont présentés dans la figure ci-dessous. Les droites de stabilité des alumino-silicates sont représentées; les trois droites se recoupent approximativement à 600°C et 5 kbar. 6. Les gradients métamorphiques On appelle gradient l'augmentation de température en fonction de la profondeur (ou de la pression) : gradient = (température en profondeur - température de surface)/profondeur On distingue trois types de gradients dans la croûte : le gradient Franciscain (F) : il est de basse température pour des fortes pressions. Il traverse souvent les faciès schistes bleus et éclogites. Il est souvent rencontré dans les chaînes de collision (<20°C/km). le gradient Dalradien (D) : c'est le gradient "normal" (30-35°C/km). le gradient Abukuma (A) : il est de relativement haute température pour des pressions basses. Il caractérise des zones où existe une forte source de chaleur, comme les rides médio-océaniques par exemple (50-55°C/km). Les différents gradients métamorphiques 7. Les séquences métamorphiques On appelle séquence, l'ensemble des roches métamorphiques, de degré variable, issu d'un même type de roche initiale caractérisé par une certaine composition chimique moyenne. Le tableau suivant illustre les grands types de séquences : 8. quelques roches et minéraux du métamorphisme. Amphibolite : roche verte sombre, formée essentiellement de deux minéraux la hornblende et un plagioclase. Contient divers minéraux accéssoires. Les amphibolites sont pour la plupart des métabasites (ortho-amphibolites), certaines peuvent provenir de sédiments calcaires métamorphisés (ce sont alors des paraamphibolites). Charnockite : variété de granulite à hypersthène et feldspath potassique. Calcschiste : voir marbre Chloritoschiste : voir micaschiste Eclogite : métabasite formée de clinopyroxène omphacitique et grenat sans feldspath plagioclase. Les minéraux communs sont le qz, le disthène, les amphiboles, la zoïsite, le rutile et des sulfures (en minéraux accessoires). Gneiss : roche siliceuse et silicoalumineuse foliée, à grand cristaux (mm). Minéralogie dominée par le quartz et les feldspath plus éventuellement d'autres phases minérales dépendant du chimisme initial et des conditions PT de la transformation du protolithe. Typiquement les lits de quartz et de feldspath (leucosome) sont séparés des lits plus micacés ou ferromagnésiens (mélanosome). Les micas sont présents mais beaucoup moins importants que dans un micaschiste. Gneiss oeillé : cette roches contient des éléments feldspathiques et quartzofeldspathiques de grande dimension dispersés dans une matrice granolépidoblastique orientée à grain fin. Dans certains cas les "yeux" des gneiss oeillés sont des éléments antécinématique. Ces yeux sont soit : des porphyroclastes de feldspath potassique ou de plagioclase dérivant d'anciens phénocristaux de granitoïde dans ce cas la structure oeillée démontre son caractère orthodérivé du gneiss, des amandes quartzofeldspathiques plus ou moins effilées dérivant du boudinage syncinématique de filonnets granitiques anciennement inclus dans une métapélite migmatisée dans ce cas le gneiss oeillés sont des paradérivés. Granulite : roche caractérisée à la fois par une structure plus ou moins équidimensionnelle de cristaux polygonaux et des minéraux indiquant un métamorphisme de très haute température; sa minéralogie ressemble à celle des roches magmatiques basiques, avec feldspath + pyroxène + amphibole.Migmatite : roche hybride composée de roche schisteue ou gneissique intimement liées à des veinules de matériaux quartzo-feldspathiques magmatique (leucosome) Leptynite : gneiss leucocrates à grain fin pauvres en minéraux ferromagnésien hydratés (biotite, amphibole) Marbre et calcschistes : métacalcaires. Les marbres dérivent des sédiments à dominante carbonatée. Outre la présence de calcite les minéraux exprimés dans les marbres sont la zoïsite (une épidote) le grossulaire (grenat calcique), la wollastonite, le diopside ... NB: notons que dans l'industrie de la pierre le marbre est un terme beaucoup plus large désignant une roche succeptible d'avoir un poli suffisant pour l'utilisation ornementale. (la plupart des marres des marbriers sont des granitoïdes, des anorthosites et des serpentines. Micaschiste : roche siliceuse et silicoalumineuse foliée issue de pélite argiloquartzeuse dont la minéralogie est dominée par les micas (biotite ou muscovite) et le quartz caractérisé par l'alignement parallèle de cristaux moyens visible à l'oeil nu. Présence d'une foliation qui peut être très intense et marquée dans des lits formés par d'autres minéraux que les phyllosilicate. Présence également de chlorite phase phylliteuse pouvant devenir dominante donnant alors des chloritoschistes. Schiste bleu : métabasite foliés gris lilas, sombre ; sa couleur bleue est due à la présence d'abondante amphibole sodique (bleu) glaucophane ou crossite. Schiste tacheté : ces roches généralement associées au métamorphisme de contact sont caractérisées par des porphyroblastes de cordiérite et/ou d'andalousite altérés en produit phylliteux (mica blanc + chlorite dispersée dans une matrice fine granoblastique orientée). Schiste vert : métabasite foliée, verte, riche en épidote + chlorite + actinote Serpentinite : roche rougeâtre, foncée ou verte, composée essentiellement de serpentine. Elle est formée par hydratation de péridotites magmatiques ou métamorphiques (roches ultrabasiques riche en olivine). Photos de lames minces de quelques minéraux de métamorphisme. 1 Présentation Métamorphisme : processus de modification minéralogique des roches sous l’effet d’une forte augmentation de température et/ou de pression. 2 Définition et caractéristiques générales du métamorphisme Le métamorphisme est un processus physico-chimique qui se produit lors d’une forte augmentation de température (de quelques dizaines à quelques centaines de degrés Celsius) et/ou de pression (de quelques atmosphères à quelques milliers d’atmosphères). Soumis à ces efforts thermiques et mécaniques, les minéraux des roches se retrouvent en dehors de leur domaine de stabilité. Leurs caractéristiques se modifient, entraînant la disparition de certains minéraux et la création d’autres, pour former finalement une nouvelle roche : une roche métamorphique (le grès, le gneiss, le marbre, par exemple). Dans tous les cas, les roches métamorphisées restent à l’état solide durant le processus de métamorphisme qui se produit sans fusion, uniquement par recristallisation (voir cristal). Le métamorphisme se situe donc entre la diagenèse (transformation des sédiments en roche sous faible température et pression) et la fusion des roches (on parle alors d’anatexie). Selon le type et l’intensité (ou le degré) du métamorphisme subi, les roches métamorphiques présentent diverses structures (ou textures) caractéristiques : la schistosité (roche en feuillets mais avec la même composition minéralogique), la foliation (aplatissement et orientation des minéraux recristallisés selon la direction de schistosité), le boudinage (déformation de la roche avec apparition d’une schistosité) ou une structure œillée (recristallisation grossière de certains minéraux, comme dans les gneiss). Ces roches métamorphiques sont donc formées à partir de roches préexistantes, comme l’origine du mot métamorphique le rappelle (en grec meta signifie après, et morphosis la forme). Selon la nature de ces roches initiales, on parle de para-métamorphisme (roches sédimentaires métamorphisées), d’ortho-métamorphisme (roches magmatiques métamorphisées) ou de poly-métamorphisme (roches métamorphiques métamorphisées). Le métamorphisme peut être isochimique (sans modification de la composition chimique) ou allochimique (avec modification de la composition chimique). 3 Types de métamorphisme L’origine de la formation des roches métamorphiques permet de distinguer plusieurs types de métamorphisme : le métamorphisme de contact, le métamorphisme régional (ou général), le métamorphisme d’impact (ou de choc) et le métamorphisme hydrothermal. 3.1 Métamorphisme de contact Le métamorphisme de contact est principalement causé par une augmentation de température (métamorphisme thermique). Ce type de métamorphisme se produit lorsqu’il y a un apport de chaleur extérieur dû à une source magmatique, généralement l’intrusion d’un pluton magmatique — grande masse de magma se refroidissant dans les profondeurs de la croûte terrestre (voir intrusions magmatiques). La différence de température entre ce pluton chaud (massif intrusif) et les roches encaissantes vont faire subir une transformation aux bordures de ces dernières. La zone métamorphisée (appelée auréole de métamorphisme) s’étend de quelques mètres à quelques centaines de mètres autour de l’intrusion. Une schistosité est également perceptible. 3.2 Métamorphisme régional Le métamorphisme régional (ou général) est dû simultanément à une augmentation de température et de pression. Ce type de métamorphisme, lié à des phénomènes tectoniques (création des chaînes de montagne), provient principalement des zones de subduction. La zone métamorphisée s’étend sur des régions de plusieurs milliers de kilomètres (des massifs, comme le Massif central) et sur de grandes profondeurs. Les roches métamorphiques sont souvent aplaties et orientées le long des plans de foliation. De nouveaux cristaux apparaissent : micas, grenats, andalousite, feldspaths, etc. Par exemple, les schistes se transforment en micaschistes (micas blancs), puis en micaschistes à deux micas (blancs et noirs), puis en micaschistes à andalousite, et enfin en gneiss. De l’anatexie (fusion partielle ou totale des roches) peut apparaître ponctuellement. 3.3 Métamorphisme d’impact Le métamorphisme d’impact (ou de choc) est quant à lui causé par une énorme et brutale augmentation de pression (métamorphisme de pression). Ce type de métamorphisme, lié à des chocs extrêmes et rares, provient généralement de la chute de corps célestes à la surface de la Terre (impacts de météorites). La coésite, variété particulière de silice à très haute pression que l’on retrouve dans les cratères d’impact, est caractéristique de ce type de métamorphisme. De même, les impactites et les tectites sont des roches exceptionnelles, issues d’un métamorphisme de choc. 3.4 Métamorphisme hydrothermal Le métamorphisme hydrothermal apparaît lorsque des sources d’eau chaude (les geysers, par exemple) réchauffent les roches en contact. Ce type de métamorphisme est très peu fréquent. 4 Intensité du métamorphisme L’intensité (ou degré) du métamorphisme est caractérisée par des variations de pression et de température, qui permettent d’identifier des « climats » métamorphiques à partir d’isogrades (zones de même intensité repérées par des minéraux spécifiques dits minéraux marqueurs) et des faciès métamorphiques (assemblages de minéraux). 4.1 Climats métamorphiques La succession des étapes d’un métamorphisme permet de définir plusieurs climats métamorphiques, caractérisés par des conditions de pression et de température identiques. Les climats métamorphiques ne sont pas des intensités de métamorphisme car chaque climat peut présenter tous les degrés de métamorphisme. On distingue trois principaux types de climats métamorphiques : – le climat métamorphique de basse pression et haute température (type Abukuma), lorsque le gradient géothermique (augmentation naturelle de la température en fonction de la profondeur) est très important (de l’ordre de 100 °C par km) ; ce climat, qui correspond à un métamorphisme de contact, est caractérisé par la présence d’andalousite (climat typique de Flamanville, en Normandie) ; – le métamorphisme de pression et température moyennes (type Barrowien), en présence d’un gradient géothermique normal (de l’ordre de 30 °C par km) ; ce climat, caractérisé par la présence de grenat, correspond à une tectonique de type collision (comme dans le Massif central, par exemple) ; – le métamorphisme de haute pression et basse température (type Franciscain), caractérisé par un gradient géothermique très faible (de l’ordre de 10 °C par km) ; ce climat correspond à une tectonique de type subduction (comme dans les Alpes, par exemple) ; il est marqué par la présence de schistes bleus. 4.2 Faciès métamorphiques La notion de faciès métamorphique a été proposée par le géologue finnois Pentii Eskola en 1915. Un faciès métamorphique correspond à un assemblage de minéraux. Ces minéraux caractérisent des conditions physico-chimiques identiques lors de la formation des roches. Cet assemblage est indépendant de la composition chimique des roches. Les minéraux présents dans les roches sont donc des minéraux marqueurs des conditions initiales de pression et de température. Ainsi, chacun des faciès correspond à un domaine de pression et de température. Par exemple, l’andalousite caractérise une basse pression, tandis que les grenats caractérisent de hautes températures et pressions. L’observation des minéraux de chaque faciès, notamment sur le terrain, fournit une méthode simple et précise pour l’étude du métamorphisme, et plus précisément pour déterminer les caractéristiques de la formation des roches métamorphiques. Ainsi, la connaissance des minéraux métamorphiques permet de connaître les conditions de pression et température de la formation des roches. Les noms des faciès correspondent aux noms des roches de composition basaltique, métamorphisées dans les conditions de température et de pression propres du faciès. Les 7 principaux faciès minéraux sont : – le faciès à zéolites (analcime, heulandite, laumontite), caractéristique de faibles températures et pressions ; – le faciès des cornéennes (pyroxène, absence de grenat), qui correspond à de très faibles pressions mais de fortes températures ; ce faciès est associé à un métamorphisme de contact ; – le faciès des schistes verts (épidote, chlorite, actinote), caractéristique de faibles pressions (100-900 MPa) et de températures moyennes (200-500 °C) ; – le faciès des schistes bleus (glaucophane, épidote, actinote), caractéristique de pressions moyennes (600-1 400 MPa) et de températures moyennes (200-500 °C) ; – le faciès des amphibolites (plagioclase, hornblende), pour des pressions moyennes (2001 300 MPa) et des températures moyennes (400-800 °C) ; – le faciès des éclogites (omphacite, grenat, jadéite, coésite), correspondant à de très hautes pressions (de 900 à plus de 2 200 MPa) — autrement dit à de très grandes profondeurs — et à des températures moyennes (300-1 200 °C) ; – le faciès des granulites (pyroxène, grenat), caractéristique de très hautes températures (supérieures à 700 °C) et de pressions moyennes (200-1 800 MPa).