immOBiLier // DoSSier immOBiLier // DoSSier DoSSier diversiFicaTioN immoBilÈre roland Vögele mV Invest aG, conseiller en investissement immobilier direct et indirect et conseiller du fonds mV ImmoXtra schweiz Les indices des prix immobiLiers ne cessent de grimper. qu’iL s’agisse d’immeubLes Locatifs, de viLLas, d’appartements en propriété par étage (ppe) ou d’immobiLier commerciaL, Le thermomètre est au beau fixe. pourquoi un teL engouement? seLon Les spéciaListes, Les raisons sont connues: Le niveau exceptionneLLement bas des taux d’intérêts, L’incertitude poLitique et économique de nombreux pays étrangers et L’accroissement de La popuLation depuis L’introduction de La Libre circuLation des personnes. face à cette situation, comment agissent et réagissent Les acteurs du marché immobiLier suisse? L immobilier: OpTIMISER lE RENdEMENT 90 // 91 market.ch - marS 2012 ocataires, propriétaires privés, investisseurs institutionnels et produits financiers immobiliers indirects (fonds de placement et actions immobilières) modifient progressivement leurs comportements. Par exemple, un locataire de longue date décide d’acheter son appartement pour être sûr de pouvoir y rester tout en profitant d’un financement extrêmement bas. Il est vrai que nombre de locataires craignent de devoir quitter leurs appartements, une crainte globalement fondée. Elle est toutefois plus prégnante en suisse alémanique et plus particulièrement en ville de Zürich qu’à Genève où la politique sociale est très forte. Prenons l’exemple suivant: une caisse de pension ou un investisseur institutionnel détient un immeuble locatif des années 60 à Zürich, immeuble qui doit être rénové. Compte tenu de la forte demande d’appartements et du taux de financement très bas, cet investisseur décide de faire une rénovation totale voire même, démolir l’immeuble. après une année de construction, le prix de location passe ainsi de 250 à plus de 400 francs le m2. L’immeuble n’est pas totalement terminé mais les locataires emménagent déjà. Les anciens locataires sont partis, l’augmentation des loyers étant, pour eux, excessive. Pour l’investisseur, cette transaction dégage à court terme une augmentation importante des revenus et à plus long terme, une augmentation de la valeur de l’immeuble. À Genève il est tout à fait possible de procéder à des rénovations mais la loi sur les démolitions, transformations et rénovations de maisons d’habitations (LDTr), conçue en tant que mesure de soutien en faveur des locataires et de l’emploi, limite le potentiel de hausse: le montant maximum des loyers des logements après travaux sera fixé par l’Etat pour une période de 3 à 10 ans. Cette situation freine donc les velléités de transformations des propriétaires privés. Ce n’est pas le cas des fonds de placement, car ils calculent leurs investissements sur une période plus longue, soit dix ans et plus. C’est ainsi que des divergences d’intérêt entre locataires, propriétaires privés, investisseurs institutionnels et produits financiers immobiliers indirects multiplient l’effet de boom du marché immobilier suisse. Du 4,5% annuel sur 20 ans Comment évoluent les fonds et actions immobilières dans cette phase d’euphorie? Un gérant de fonds ou une société immobilière cherchent en premier lieu à fournir un rendement stable 120% à long terme à ses investisseurs et, sur vingt ans, une performance annuelle moyenne de 4,5% est possible. C’est pour cette raison que les gérants peinent à acheter actuellement des immeubles dont le rendement se situerait audessous de 5%, car il en résulterait automatiquement une dissolution de leur performance. Pour faire face à une demande croissante des investisseurs après la crise de 2008, un grand nombre de fonds ont augmenté leur capital pour obtenir de l’argent frais. Vu le manque de potentiel d’achat dans le logement à des prix abordables, la dette hypothécaire moyenne des fonds est passée en dessous de 20%. Les gérants utilisent cet argent pour effectuer les rénovations nécessaires à long terme pour consolider le parc immobilier. Les fonds profitent également des taux actuels pour se refinancer à des coûts bas et, en moyenne, les produits sont financés sur une période de 3,8 années à 2,5/3%. Dans ce contexte, rien d’étonnant à ce que le taux de vacances atteigne un plus bas historique! retour sur 2011 Les produits immobiliers suisses ont clôturé l’année 2011 avec une performance totale de 6,71%, nettement supérieure à la moyenne. Cette performance se compose du gain sur le cours de 3,6% et du rendement sur dividende moyen de 3,1% pour les fonds, respectivement 3,8% pour les actions. Les agios des fonds PERFORMANCES COMPARÉES DEPUIS 2001 100% ACTIONS IMMOBILIÈRES FONDS IMMOBILIERS SWISS PERFORMANCE INDEX (SPI) TR EMPRUNTS À LA CONFÉDÉRATION CHF (7-10 ANS) 80% 60% 40% 20% 0% -20% -40% -60% Décembre 2000 Décembre 2011 Source: MV Invest market.ch - marS 2012 90 // 91 immOBiLier // DoSSier immOBiLier // DoSSier DoSSier diversiFicaTioN immoBilÈre (soit l’écart entre leur cours de bourse et la valeur nette d’inventaire de chaque part) se sont légèrement réduits, à 26,72%. La raison principale en est l’augmentation générale des estimations de l’immobilier liée à la réduction des taux de capitalisation qui sont repassés au-dessous de 5%. La capitalisation boursière des fonds et actions immobilières s’élève à 35 milliards de francs, soit une augmentation de 59% par rapport aux 22 milliards de francs d’il y a cinq ans. Le rapport entre le volume et la capitalisation boursière des fonds immobiliers est repassé à 20,84% (25,83% en 2010) et ceci démontre que les fonds restent un investissement à long terme et manquent de liquidités. En revanche, avec un rapport de 61,44% (67% en 2010) les actions sont traitées plus activement: il est vraisemblable que les investisseurs étrangers qui se focalisent sur les actions immobilières suisses se décident plus rapidement à réaliser leurs bénéfices. Vers un futur moins rose Dans l’immobilier de luxe, le surplus d’offres commence à se faire remarquer, mais les fonds et actions cotés en bourse investissent toutefois en majeure partie dans des immeubles de logement avec des loyers modestes à modérés. En outre, la hausse des prix dans l’immobilier n’atteint actuellement que les plus hauts niveaux des années 1990 (selon l’indice des prix CIFI) et l’immobilier n’a pas compensé l’inflation des 20 dernières années. Toutefois, le CIFI fait état d’une activité de construction soutenue dans un contexte de ralentissement simultané de l’économie. Cette situation pourrait bien causer un retournement de la tendance haussière des prix. En janvier l’indice des fonds immobiliers sWIIT a atteint DÉVELOPPEZ- VOUS! • • • • Besoin d’augmenter votre CA? Besoin de visibilité? Besoin de nouveaux outils marketing? Besoin de vous distinguez de la concurrence? • Besoin d’appuyer votre stratégie? VERT POMME AGENCE DE COMMUNICATION www.vert-pomme.ch [email protected] 92 // 93 market.ch - marS 2012 un nouveau record, alors que les actions immobilières sont légèrement en retrait, l’immobilier suisse n’étant sans doute plus le grand favori des investisseurs étrangers. Nous attendons ces prochains mois un marché en dents de scie avec des variations de prix de l’ordre de 4%, comparables avec celles d’août et novembre 2011. Ces variations paraissent énormes, car elles correspondent quasiment à la performance annuelle normale du secteur. En conclusion le secteur immobilier profite entièrement de la situation de boom actuelle. Il faut toutefois être prudent dans un investissement immobilier via un produit indirect car les agios étaient au plus haut début février. Dans l’attente de diverses augmentations de capital et un marché des actions globales qui semble se stabiliser, la demande de produits de rendement pourrait se réduire cette année. La diversification est donc primordiale. lA BullE: une QueStion SeconDaire Arnaud de Jamblinne Directeur Général de La Foncière ÉVOLUTION DU UBS SWISS REAL ESTATE BUBBLE INDEX +3 BULLE Les médias posent réguLièrement L a question: buLLe ou pas buLLe? certes, Les prix de quasiment toutes Les catégories du secteur immobiLier ont augmenté. La hausse des prix a été supérieure à La croissance des revenus des ménages dans certaines régions du pays. Le Loyer de L’argent n’est franchement pas cher actueLLement. de quoi demain sera-tiL fait? comment prendre Les bonnes décisions? +2 RISQUE +1 BOOM 0 ÉQUILIBRE --1 BAISSE --2 --3 1983 4e trimestre 1987 4e trimestre 1991 4e trimestre 1995 4e trimestre 1999 4e trimestre 2003 4e trimestre 2007 4e trimestre 2011 4e trimestre Source: UBS WMR P récisons le d’emblée, la hausse des prix de l’immobilier ces dernières années n’a pas de commune mesure avec celle que nous avons connue à la fin des années 80 en suisse, ou à celle vécue à l’étranger avant 2008. En outre, les plus fortes augmentations sont concentrées dans certaines régions du pays, les prix étant soutenus par une attractivité économique, touristique ou fiscale. La pénurie de logements est un fait avéré. Le taux de vacance reste bien inférieur à celui d’un marché équilibré et il est particulièrement bas dans les cantons de Genève et Vaud. malgré une construction soutenue, la production de logements reste insuffisante, en particulier dans les régions où le déficit est le plus criant. Facteur aggravant, la propriété par étage (PPE) y est privilégiée par rapport aux immeubles locatifs. Cependant, le volume total des crédits hypothécaires a augmenté de façon assez régulière et sans excès ces dernières années et il a même baissé pour les ménages privés depuis 2010. Le taux appliqué aux crédits hypothécaires a diminué de façon constante, voir consternante. mais le risque de hausse de taux semble écarté à court, voire à moyen terme, tant la pression est grande sur le franc suisse, eu égard à la crise de l’euro liée à l’endettement des Etats. Dans ce contexte, les autorités ont néanmoins pris la décision de sévir et, depuis un certain temps, une série de mesures contraignantes a été imposée aux banques pour freiner l’octroi de crédits. L’indice, une bonne mesure L’UBs a élaboré un indice qui mesure le risque immobilier. Il est calculé à partir de six sous-indices qui sont: le rapport entre les prix de vente et les loyers, le prix des maisons et les revenus des ménages, le prix des maisons et l’inflation, l’endettement hypothécaire et les revenus, l’activité de construction et le PIB, la part des biens immobiliers faisant objet d’un financement pour un bien non destiné à l’usage propre pour les clients de la banque. market.ch - marS 2012 92 // 93