TP12-DE LA DERIVE DES CONTINENTS A L’EXPANSION OCEANIQUE- page1 Grâce à l’étude de la propagation des ondes sismiques de volume P et S il est établi dès 1909, que l’enveloppe la plus superficielle du globe, qualifiée de croûte, repose sur le manteau entièrement solide. Cette connaissance fut un argument majeur contre la théorie de la dérive des continents formulée par Wegener en 1912. Entre 1909 et 1936, l’étude des ondes sismiques libérées lors au niveau des foyers sismiques (= lieu de rupture de roches en profondeur), permet de construire progressivement un modèle de structure interne de la Terre. Ces études sismologiques mettent en évidence des discontinuités : surfaces qui séparent deux milieux aux compositions chimiques différentes –comme la discontinuité du Moho qui sépare les croûtes du manteau, ou aux propriétés physiques différentes, comme les discontinuités de Gutenberg et de Lehmann deux géophysiciens qui ont contribué par leurs travaux respectifs à établir un modèle de structure du globe en couches concentriques qui reste aujourd’hui pratiquement intact. I-LES APPORTS DE LA SISMOLOGIE : CONSTRUCTION D’UN MODELE PLUS PRECIS DE LA STRUCTURE DU GLOBE Doc.1-La construction d’un modèle sismologique de la Terre le modèle PREM L'analyse des variations de vitesse des ondes sismiques montre un net ralentissement des ondes Pet S entre 120 et 240 km de profondeur environ. Cette zone, appelée LVZ (Low Velocity Zone = zone à faible vitesse), marque la limite inférieure de la lithosphère rigide et cassante (du grec lithos = pierre). La LVZ est interprétée comme une région où le manteau devient ductile, c'est-à-dire plus déformable non cassant. Ce caractère ductile est la raison pour laquelle il n’y a pas de foyers sismiques au dessous de la lithosphère. La lithosphère peut donc se désolidariser du manteau sous-jacent, La LVZ permet ainsi des déplacements relatifs de quelques centimètres par an de la lithosphère. La croûte + la partie supérieure du manteau = une zone rigide Appelée lithosphère par les géologues La LVZ Une zone ductile qui constitue un « glissoir » à la base de la lithosphère L'olivine un des deux minéraux caractéristiques des péridotites du manteau, est un silicate de fer et de magnésium. Lorsqu'elle est soumise à des pressions et des températures croissantes, sa structure cristalline subit des réarrangements qui conduisent à des formes de plus dense. Ces changements de l'olivine correspondent aux profondeurs auxquelles se repèrent de nombreuses variations de vitesse des ondes sismiques. Cette zone solide mais relativement ductile, est appelée asthénosphère (du gerc asthéno = faible) Vers 670 km /700Km, sous l’action de la pression, l'olivine acquiert une structure particulière compacte et très rigide . C'est pour cela que les géologues situent à ce niveau la discontinuité qui sépare la l’asthénosphère du manteau inférieur. Deux autres discontinuités : -Celle de Gutenberg = interface entre le manteau inférieur (péridotite solide) et le noyau externe (fer ayant le comportement d’un liquide) -Celle de Lehmann = interface entre le noyau externe et la graine ou noyau interne solide. la LVZ débute l’asthénosphère une zone du manteau relativement ductile TP12-DE LA DERIVE DES CONTINENTS A L’EXPANSION OCEANIQUE- page2 Le modèle de la dérive des continents de Wegener ayant été rejeté, de nouveaux constats en relation avec l’évolution des techniques vont permettre de proposer de nouveaux concepts et de construire les bases du modèle qui sert actuellement de cadre de raisonnement en géologie. II- LA CONNAISSANCE DES RELIEFS MARINS ET L’HYPOTHESE D’UNE EXPANSION OCEANIQUE Aide : piste d’exploitation -Montrer comment la convergence des observations océanographiques (page2) avec les mesures de flux thermique (page3 )a permis à Hess d’avancer l’hypothèse d’une expansion océanique par accrétion de matériau remontant à l’axe des dorsales, conséquence d’une convection profonde. Doc.2-En 1950 le premier navire de recherche océanographique (Le Vema) sillonne les océans et étudie la propagation des ondes sismiques dans la croûte océanique. Grâce aux sonars inventés pendant la seconde guerre mondiale, on découvre la topographie des fonds océaniques TP12-DE LA DERIVE DES CONTINENTS A L’EXPANSION OCEANIQUE- page3 Doc.3 En 1952 : les premières mesures des flux géothermiques (chaleur dégagée à la surface de la Terre) montre que le flux géothermique est très inégalement réparti et particulièrement élevé ou particulièrement bas au dessus de certains reliefs océaniques. Ceci suggère l’existence d’inégalités thermiques dans le manteau d’où l’idée de mouvement dans la matière solide (remontées de roches solides chaudes et descentes de roches froides ) qui va s’imposer peu à peu . FLUX THERMIQUES REMARQUABLES AU NIVEAU DES DORSALES MODELISATION THERMIQUE AU NIVEAU DES FOSSES OCEANIQUES TP12-DE LA DERIVE DES CONTINENTS A L’EXPANSION OCEANIQUE- page 4 Doc.3 En 1935, le sismologue japonais K. Wadati observe que des foyers sismiques profonds (jusqu’à -700 km) au voisinage de la fosse du Japon se placent le long d’un plan incliné. A l’époque, cette observation pose problème car, à la profondeur de ces séismes (correspondant au manteau), la pression et la température devraient rendre les roches non cassantes. » En 1949, le sismologue américain H. Bénioff généralise les observations de Wadati : il montre que les tremblements de terre profonds sont uniquement localisés en bordure des océans, au niveau des fosses océaniques, et confirme que leurs foyers sont localisés selon un plan incliné désormais appelé plan de Wadati-Bénioff. (J. Oliver et B. Isacks (1967) interprètent le plan de Benioff-Wadati comme étant la trace de la lithosphère océanique retournant dans l’asthénosphère. Ces lieux de disparition de la lithosphère océanique seront appelés par la suite zones de subduction) Doc.4-En 1961 Harry Hess , professeur de géologie à l’Université de Princeton et ancien commandant de sous-marin , reprend l’idée (déjà formulée par Arthur Holmes en 1926 mais rejetée voir Bilan 10) propose la théorie du double tapis roulant : le plancher océanique se forme à la dorsale s’en écarte peu à peu et finit par se refroidir et plonger dans le manteau au niveau des fosses océaniques. Les mouvements de convection dans le manteau seraient le moteur de ces processus.