INTRODUCTION
Les échanges commerciaux entre nations s’est développés ces dernières décennies, la part
des échanges mondiaux dans le PIB passant, en moyenne, de 26% dans les années 60 à 42% dans
les années 90. Ainsi, les économies africaines à l’instar des autres économies sont embarquées
dans un mouvement d’intégration des marchés ayant pour principal corollaire la libération des
échanges. L’Afrique en général, ses sous régions en particulier sont inscrits dans cette dynamique
d’intégration sous régionale depuis les indépendances avec la création des groupements comme
la CEDEAO, la CEMAC, l’IGAD, la SADC,….
L’histoire montre ainsi qu’en Afrique de l’Ouest, l’idée et la pratique de l’intégration existent en
permanence depuis et même avant les indépendances: l’UDAO (1959), l’UDEAO (1966),
l’UMOA (1973) la CEAO (1973), la Mano River Union (1974), la CEDEAO (1975) et
l’UEMOA (1994), pour ne citer que les expériences, passées ou actuelles, les plus en vue. L’idée
est tenace et fixe comme le démontrent les nombreuses organisations de coopération et
d’intégration régionales. Depuis les temps coloniaux, cette idée s’est imposée en Afrique de
l’Ouest, comme une exigence permanente : elle renaît toujours de ses cendres, en se renforçant
davantage, comme étant l’affirmation d’une volonté politique inébranlable, en faveur de la
construction d’un destin commun.
Depuis le début des années 90, avec la résurgence des grands blocs commerciaux, cette idée s’est
traduite par la mise en place d’organisations d’intégration régionale de nouvelle génération
dotées d’un arsenal juridique et institutionnel, ainsi que de moyens à la hauteur des ambitions des
Etats membres.
Malgré toute cette bonne volonté, le commerce intra-régional reste désespérément bas, faible et
instable. De plus la marginalisation du continent, et de l’espace CEDEAO en particulier par
rapport au commerce mondial, s’accentue au fil du temps.
Dans ce présent travail, nous entendons montrer d’une façon générale comment les éléments
(pays) participants à ce commerce sont organisés entre eux. Ce qui passera par un démantèlement
de l’architecture du commerce intra régionale notamment au sein de l’espace CEDEAO.
Pour ce faire, la première partie du document s’intéressera au concept même d’intégration avant
de revenir sur le cas particulier de la CEDEAO. La seconde partie abordera l’approche
méthodologique. Enfin, nous aborderons dans une dernière partie les caractéristiques des
échanges commerciaux aux seins de la CEDEAO à travers une analyse purement descriptive
basée sur les données à notre disposition.
I. L’INTEGRATION AU SEIN DE LA CEDEAO
La littérature économique nous permet de dégager cinq conceptions de l’intégration : la
conception libérale, la conception volontariste, la conception industrielle ou territoriale, la
conception institutionnelle et la conception politique ou diplomatique. Toutefois, quelque soit la
forme d’intégration adoptée, il faut remarquer que ces regroupements ont pour objet de faciliter
les échanges économiques, les transferts de compétence, de garantir la stabilité
macroéconomique, de favoriser la coopération intra‐communautaire en vue d’assurer un
développement harmonieux des pays intégrés. Cette section passe donc en revue les différentes