Néanmoins, les acouphènes peuvent également survenir de façon aigue lors
d’accident ischémique périphérique, lors de situation de vie ou de stress avec anxiété
et surmenage sans surdité, ou lors de traumatismes crâniens et cervicaux ou de
désordres temporo-mandibulaires et cervicaux.
Les traitements ototoxiques, les pathologies auto-immunes, sont également la cause
d’acouphène de survenue rapide.
Les mécanismes physiopathologiques ne sont pas entièrement connus, mais
l’altération des structures de l’oreille interne, ainsi que l’altération fonctionnelle du
réseau neuronal jouent un rôle capital dans la genèse de l’acouphène. Au niveau des
structures de l’oreille interne, les mécanismes connus sont l’excito-toxicité liés au
Glutamate et les mécanismes ischémiques ;ces 2 mécanismes sont impliqués dans
les traumatismes sonores, les traumatismes crâniens, les accidents périphériques,
les atteintes virales, l’hypoglycémie…
La déprivation sensorielle liée à la surdité va entrainer une réponse par
neuroplasticité. Les conséquences précoces de la plasticité neuronale de la phase
aigüe de l’acouphène seraient principalement la « redirection » des informations
neuronales dans le système nerveux central, avec développement d’interactions
cross-modales et initiation de nouvelles connections, d’où l’intérêt d’une prise en
charge précoce tant au niveau de la cause supposée que de ses conséquences
précoces.
2/ bases de la prise en charge
a) Le diagnostic étiologique
La prise en charge de l’acouphène aigu et/ou récent est basée sur le diagnostic
étiologique, les caractéristiques de l’acouphène et l’évaluation du retentissement
global de l’acouphène et des prises en charge antérieures.
Le diagnostic étiologique repose sur 6 points clefs : uni ou bilatéral ; état du tympan à
l’otoscopie ; type de surdité associée ; circonstances de survenue ; contexte
psychologique ; contexte proprioceptif occlusal et cervical. Ces différents points
seront détaillés durant l’atelier.
b) Les caractéristiques de l’acouphène
Seront appréciés :
-La date de début
-La description précise de l’acouphène aigu, grave ou multi sons ; permanent ou
intermittent ; fluctuant ou stable ; pulsatile ou non ; si oui, objectif ou non.
L’intensité et la gêne sont appréciées par une EVA.
-Les facteurs influençant l’acouphène sont le 2ème volet recherche du masquage
naturel ; aggravation par le bruit ; modulation avec mouvements de la tête ou du cou ;
retentissement sur le sommeil ; effet du stress ; effet des traitements antérieurs.
c) Le bilan
-Les audiométries tonale et vocale sont indispensables. Les otoémissions sont à
conseiller si l’audition est normale, pour teste les cellules ciliées externes.
-La tympanométrie renseigne sur un dysfonctionnement de l’oreille moyenne.
-L’acouphénométrie permet l’analyse des caractéristiques psycho-physiques de
l’acouphène, fréquence et intensité.
EVA gêne et EVA intensité et questionnaire complètent le bilan. Nous privilégions le
THI, validé en français ; la détresse psychologique ; le THQ et le BAHIA simple qui