Dialectique de l`intransigeance religieuse et de la désertification

Volume 2 Issue 4
March 2016
INTERNATIONAL JOURNAL OF HUMANITIES AND
CULTURAL STUDIES ISSN 2356-5926
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Dialectique de l’intransigeance religieuse et de la désertification
politique dans la société tunisienne au temps de Bourguiba: 1957-1987
Ramzi Tej
Docteur en Histoire contemporaine et membre au Laboratoire LERIC Sfax, Tunisie
sumé :
La société tunisienne a vécu après l'indépendance de nombreuses périodes critiques, en
raison de la divergence qui régnait entre le régime politique établi et les tendances
d’oppositions. Il y avait aussi, une contradiction explicit dans les études qui ont relevé la
période bourguibienne.
Cette période était marquée par le rôle vital de Bourguiba dans la reformulation des lois
réglementaires qui régissaient la société et les partis politiques, ainsi que les tendances
religieuses, en particulier le Mouvement de la Tendance Islamique. De plus, la
restructuration de l’ensemble des croyances traditionnelles afin de promouvoir le statut
culturel après une longue phase de stagnation.
Mots clés : Intransigeance religieuse, Dispersion religieuse, Contradiction dialectique,
Tendances religieuses, Identité Islamique, Laïcité, Stagnation politique, La polémique
politique.
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Abstract
Since the Independence, the Tunisian society has witnessed critical and problematic periods
which were due to the clash that existed between the established political regime and the
trends of opposition. Similarly, an explicit contradiction had characterized most of studies
that dealt with the period of Bourguiba.
Bourguiba’s reigning period was marked by his vital role in the reformulation of regulatory
laws that strictly governed the Tunisian society, political parties as well as religious trends, in
particular the Movement of the Islamic Tendency. Besides, Bourguiba restructured all
traditional beliefs in order to promote the Tunisian cultural status and level especially after a
long period of stagnation.
Keywords: Religious intransigence, Religious dispersion, Dialectical contradiction,
Religious tendencies, Islamic identity, Secularism, Political stagnation, the political
controversy.
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Introduction
A la veille de la signature du Protocole de l’indépendance, le 20 mars 1956, plusieurs
questions culturelles, sociales, économiques et politiques étaient posées par certains
historiens, mais la recherche dans les domaines interdépendants, ou qui se coalisent entre ce
qui est politique et religieux était rarement traitée malgré leur importance.
Les fouilles dans la période bourguibienne aboutissent à un certains nombre de diodes
constitutives de combinaison tunisienne de la société tout au long de la phase qui a suivi
l’indépendance. La première étant la tradition argumentative et l’innovation qui ont
caractérisé les attitudes des politiciens, et la deuxième concernant la possibilité de coexistence
entre les partis politiques et les tendances religieuses.
L’objectif de cette étude est de connaître les clivages de la société tunisienne au cours de la
période qui était submergée par les contradictions et les contrastes dans les diverses attitudes
des politiciens et des hommes de la religion qui ont des opinions différentes relatives au
concept de l’indépendance de l’Etat, ainsi que la liberté des pratiques politiques et religieuses
sous un même système.
Quelles étaient les contradictions qui ont bouleversé la société tunisienne durant la période
post coloniale?
Peut on juger la présence d’une opposition contre le régime établi au cours de la période
bourguibienne?
I. Contradictions dialectiques dans le discours religieux
1. La dispersion religieuse
L’étude du concept de l'Islam exige des éclaircissements à propos de plusieurs termes
correspondant à faire revivre quelques termes qui ont commencé à disparaître, comme la
vigilance, la renaissance, le renouvellement, la révolution, l'émergence ou la réémission1. Ce
sont des termes créés par des historiens et des spécialistes afin d'en tirer le processus de la
religion islamique.
Cette perception erronée de l'Islam était reliée à son exhaustivité, de plus, elle couvre des faits
religieux, sociologiques, politiques et culturels très complexes2. Mais, en comparant le
concept de la religion à celui de l'Islam, nous trouvons que ce dernier est plus souple et moins
alambiqué, malgré les binaires spirituelles et séculaires, la théorie et la légitimité juridique3.
1-VATIN (Jean Claude): « Introduction à l’Islam, religion et politique », in: Revue de l’Occident musulman et
de la Méditerranée, N°29, 1980, p.3.
2- WACH (Joachim): «Problématique et typologie de l'expérience religieuse», in, Archives de Sociologie des
religions, Année 1962, volume 14, Numéro 1, pp.35 36.
3-MOATASIME (Ahmed): « Islam et développement politique », in: Tiers Monde. 1982, tome 23, N°92;
L’Islam et son actualité pour le tiers monde (sous la direction d’Ahmed Moatasime), p.810.
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Ces différences terminologiques et méthodologiques entre l'Islam et la religion ont réduit la
possibilité de déterminer une voie unifiée entre eux4, ce qui a conduit à la radicalisation des
principes de l'Islam sur la base du rejet de son exhaustivité et sa complexité et de la dette en
raison de la combinaison des contradictions jusqu'à ce qu'il est devenu difficile de distinguer
entre ce qui idéologique en relation avec le concept et ce qui est source d'inspiration si on
aborde la religion en tant que telle.
Cette bifurcation entre le mondain et le spirituel est devenue un trait distinctif entre les deux
communautés qui déclarent ouvertement leurs fois et leurs religions5, ce qui était considéré
par les historiens et les sociologues, qui ont étudié les institutions politiques et sociales
islamiques, comme étant un sujet clôt.
Et la - division de la religion pendant les périodes antérieures entre un Islam basé sur la
connaissance rationnelle, et un autre austère conscient par le cœur6 souligne la complexité
entre l'Etat et l’établissement religieux7. Jusqu'à l'époque moderne, l’émergence du pouvoir
dans la plus grande partie des pays du Maghreb s’est manifestée à travers un appareil
politique et militaire contre la société, et appliqué selon les principes de la législation ou en
conformité avec les pratiques pour la plupart laïques8. Cependant, avec un Islam fourchu et un
Etat relativement laïc nous sommes loin du modèle spécifié depuis les périodes classiques.
En effet, les modèles occidentaux imposés sur l'islam, comme le capitalisme, étaient classés
parmi les idéologies qui ne jouissent pas de consensus, ni de la part des théories islamiques, et
ni de la part des musulmans9.
Toutefois, cette tendance a été conservée par les riches, ainsi qu’une minorité des fiefs et
certains commerçants comme un défi malgré sa contradiction avec les principes du régime
islamique et le concept général de l'identité du Maghreb qui représente le mécanisme de
4- OBADIA (Lionel): «Religion(s) et modernité(s): Anciens débats, enjeux présents, nouvelles perspectives», in,
Religions et modernités, Centre d’Études et de Recherches Anthropologiques, Université Lyon 2 Lumière, pp.3
6.
- Voir aussi :
WEBER (Max) et DURKHEIM (Emile), «Religion et politique», in, Revue franco allemande de sciences
humaines et sociales, N°13, 2013, pp.7 13.
5- ZEGHAL (Malika): «Etat et marché des biens religieux. Les voies égyptienne et tunisienne», in, Critique
internationale, N°5 automne 1999, pp.79 80.
6- «Comprendre l'Islamisme», in, Rapport Afrique du Nord / Moyen-Orient N°37 2 mars 2005, pp.1 5.
- Voir aussi:
• BABES (Leïla): «L’islam pluriel au Maghreb», in, Revue internationale d’action communautaire / International
Review of Community Development, n° 26, (66) 1991, pp.119 121.
7- HARITH (AL DABBAGH): Le Printemps arabe et l’évolution des rapports Islam-État: l’exemple de
l’Égypte et de la Tunisie, 2013, pp.71 72.
8-HEDI CHERIF (Mohamed): « Hommes de religion et pouvoir dans la Tunisie de l’époque moderne », in:
Annales, Economies, Sociétés, Civilisations, 35e année, N°3 4, 1980, p.580.
9- BLIN (Patrick): Islam, éthique et capitalisme à l'heure de la globalisation financière: l'hypothèse d'une
«troisième voie» islamique en débat, Université de Lyon, Université lumière Lyon 2, Institut d'Études Politiques
de Lyon, 1 septembre 2012, pp.32 35.
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défense contre les dangers de l'invasion des cultures et les identités expatrié qui s’identifient
aux doctrines du communisme athée ou du capitalisme10.
A la différence du capitalisme, le socialisme se manifeste comme un modèle adapté du
mouvement marxiste qui a toujours été mis en accusation. Ce modèle a souvent trouvé ses
justifications dans le texte coranique lui même11. Néanmoins, les perspectives ouvertes par
cette tendance étaient toujours un sujet de conflit entre le gouvernement et l'opposition. Mais,
ces deux théories n’ont pas trouvé les raisons de leur survie dans le monde musulman12.
Cette dispersion au sein de la communauté musulmane est attribuée selon les historiens à la
première division idéologique entre sunnisme et chiisme13, et le tout associé à l'Islam
politique; le but de cette orientation est le fondement d’un Etat basé sur des principes
islamiques. Cependant, la fragmentation qui a caractérisé l'histoire de la nation islamique ne
peut être limitée seulement à la différence entre les diverses tendances islamiques, mais dans
toutes les composantes sociales, politiques de la société, et de l'idéologie adoptée par ces
groupes14.
La période qui a coïncidé avec l'arrivée de Bourguiba au pouvoir a représenté le point
tournant dans la relation entre le gouvernement et l’établissement religieux, et les premières
révisions comprenaient le domaine judiciaire à émettre le Code du statut personnel15.
L’origine sociale et l'appartenance géographique ont identifié les caractéristiques de la
relation entre le leader Bourguiba et les «cheiks de Zitouna» dits "Oulémas", même pendant la
période antérieure à l'indépendance, au printemps 1933, après avoir soulevé la question de la
naturalisation16.
L’Islam coexiste avec la plupart des systèmes politiques, contrairement à ce qui a été dit par
de nombreux spécialistes17, malgré la reconnaissance de l'existence du monde islamique au
sein du système de la propriété féodale et non pas sous le régime socialiste des villes,
10- Ibidem.
11-MOATASIME (Ahmed): « Islam et développement…op.cit, p.808.
12-PIRON (Jonathan): « Les nouveaux pouvoirs islamistes et le printemps arabe », in: se comprendre N°13 04
avril 2013, p.2.
13- FALEH (A. Jabar): «Conflit chiites sunnites: sources, sortes et effets Causes politiques, théologiques,
idéologiques, culturelles, économiques et régionales: le sectarisme prend racine dans la lutte pour le pouvoir
politique et la richesse nationale», in, AFKAR / IDEES, Printemps 2009, pp.24 27.
- Voir aussi:
PIRON (Jonathan): Les Nouveaux pouvoirs islamistes et le printemps Arabe, Etopia Centre d’Animation et
de Recherche en Ecologie Politique, Décembre 2012, pp. 2 3.
14- FALEH (A. Jabar): «Conflit chiites sunnites...op.cit., pp.24 27.
15-RONDOT (Pierre): « L’Islam dans la politique des états du Maghreb », in: Politique étrangère N°1 1973
38ème année, p. 44.
16- KODMANI., «L’Islam dans le monde», in: Politique étrangère, N°4 1983 48ème année, p.954.
17- DAVID (Dominique): «L'Islam dans les représentations stratégiques de l'Occident», in, Confluences, Hiver
1995 1996, pp.127 128.
- Voir aussi:
PICAUDOU (Nadine): «Autoritarisme politique et monde musulman», in, Texte de la 658ème conférence de
l’Université de tous les savoirs donnée le 13 octobre 2007, pp.1 12.
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